Mamoru Rin 護凛

Yeux rouges comme le rubis. Cheveux noirs comme l'ébène. Teint blanc comme la neige. Rin mesure un mètre soixante-douze pour cinquante kilos. Il possède une corpulence relativement fine, peut-être légèrement maigre, avec des courbes quelque peu plus marquées que la majorité des hommes, mais ses vêtements camouflent sa silhouette. Il est toujours vêtu d'un uniforme scolaire représentant son lycée, une des plus grandes académies de filière générale dans le pays.

C’est un jeune garçon gentil, souriant et serviable, mais aussi un jeune homme studieux. Il passe une grande majorité de son temps plongé dans ses bouquins de sciences, littérature et philosophie. Il dévore ses livres les uns après les autres sans jamais s'en lasser, sans jamais s’ennuyer, devenant toujours un peu plus avide de connaissances. Il lui arrive souvent d'être tellement absorbé par sa réflexion qu'il finit par oublier le monde extérieur.

Cependant, derrière cette image de l'élève modèle, se cache un monstre ayant perdu toute humanité, toute identité, toute personnalité - un esprit littéralement psychopathe. Rin est un jeune garçon dépourvu de tout sentiment. Froid et insensible. Scientifique et calculateur. Fou et fanatique. Il s'intéresse à l'homme comme s'il s'intéressait à un objet d'étude. C'est pour lui une simple curiosité, un simple passe-temps, une source de divertissement. Ni plus. Ni moins.

Mais derrière ce visage impassible, derrière cet esprit insensible, Rin est un enfant prisonnier de lui-même. Il souffre de troubles psychologiques, allant de la mélancolie à la dépression, passant par des crises d'angoisse et des comportements autodestructeurs. Il est victime de lui-même. Bien que ces moments sont rares et souvent parfaitement contrôlés, c'est un garçon en proie aux troubles de personnalités.

[size=40]Épilogue .[/size] Qui suis-je ?

C'est l'histoire d'une jeune fille ordinaire qui s'appelle Mamoru Rin 護凛. Elle vivait au sein d'une famille chaleureuse avec deux parents aimants. Le matin, elle allait travailler à l'école, le soir, elle rentrait jouer à la maison. Elle souriait, elle riait, elle profitait pleinement du moment présent sans jamais penser au lendemain, menant une vie d'insouciance comme n'importe quel autre enfant de son âge. Mais cette vie qu'elle pensait vivre, cette vie qu'elle espérait vivre, n'était en réalité qu'une illusion et un jour arriva où ce rêve prit fin.

En effet, Mamoru Rin était loin d'être une jeune fille ordinaire. Elle possédait des pupilles rougeoyantes qui brillaient comme deux rubis. C'était la couleur du sang, la couleur du diable, mais aussi la couleur de l'amour. À travers ces yeux, elle pouvait lire les pensées de son interlocuteur, lire la vérité qui se cachait derrière les mensonges, lire les mots écrits entre les lignes. Personne n'aimerait voir ses pensées les plus intimes exposées aux autres, personne n'aimerait se retrouver à nu devant une petite fille. Ses parents, autrefois des êtres souriants, commencèrent à avoir peur de leur propre fille qui leur paraissait de plus en plus étrangère.

Un jour, alors que la fillette se promenait dans le parc avec sa mère, cette dernière s'éloigna un instant pour aller acheter une simple bouteille d'eau. Mais durant ce court laps de temps, un groupe d'hommes apparut dans le parc et emmena la jeune fille au loin. Lorsque sa mère revint la chercher, elle n'était déjà plus là. Elle avait disparu, sans laisser la moindre trace, sans laisser le moindre indice. Plus personne ne la revit depuis ce jour.

Ces hommes étaient en réalité des envoyés du clan Yamaguchi, un célèbre clan de Yakuzas qui dominait dans le monde du crime. Ses parents l'avaient vendue à ces criminels pour pouvoir se débarrasser d'elle, pour pouvoir se débarrasser de ce poids, pour pouvoir se débarrasser de ce monstre.

*  *  *

J'ignorais si c'était vraiment la vérité. C'était ce que l'on m'avait toujours raconté, mais je n'avais plus aucun souvenir de cette époque. Il ne me restait en mémoire que de vagues images de mes deux géniteurs. Je me rappelais à peine s'il s'agissait d'une expression de tendresse ou d'une expression de peur qui était dessinée sur leur visage. Aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours fait parti du clan Yamaguchi.

C'était un clan violent où la loi du plus fort régnait en maître. Les plus faibles se faisaient frapper, les plus forts étaient vénérés. Si tu ne savais pas te défendre, alors tu ne pouvais que te la fermer et encaisser les coups. C'était également un clan très patriarcal. Les femmes étaient souvent considérées inférieures à l'homme. Elles n'avaient pas le droit d'interférer dans les affaires familiales, elles ne devaient s'occuper que du foyer. Je fus éduqué en tant que garçon afin d'effacer cette faiblesse.

Je possédais dans mes yeux un incroyable pouvoir. On appelait ces capacités étranges des alters, un pouvoir résultant de la mutation d'un gène. Je faisais parti des vingt pourcent de la population à détenir un alter, faisant de moi un surhomme. C'était pour cette raison que je fus adopté par les Yamaguchi, mes pupilles étaient l'objet de leur convoitise.

Ils m'élevèrent comme l'un des leurs afin que je puisse servir le clan en tant qu'espion, Yamaguchi Rin 山口燐. Je suivais un entraînement impitoyable afin d'endurcir mon corps et forger ma volonté. J'effectuais de multiples exercices, allant de simples entraînements psychologiques aux tortures physiques.

C'était douloureux. Mais j'étais né dans cet environnement de violence. C'était pour moi le quotidien de mes journées et ce fut grâce à elle que j'étais devenu insensible à la douleur, aussi bien à la douleur des autres qu'à ma propre douleur. Je ne pouvais pas vraiment me plaindre car en dehors des entraînements, je vivais bien. Je mangeais bien. Je dormais bien. Je ne manquais de rien.

*  *  *

Seulement, les hommes étaient des créatures changeantes. En grandissant, mon regard froid, mon visage terne, ma voix impassible, commença à attiser en eux la crainte.

J'avais la possibilité de lire dans leurs esprits. J'avais la possibilité de deviner leurs pensées. Je connaissais tous leurs secrets. La peur de les voir un jour révélés au grand public devint une véritable angoisse, que ce soit pour les membres ou que ce soit pour le chef du clan. Après tout, je n'étais qu'un enfant adopté. Qui pouvait affirmer que je n'allais jamais me retourner contre eux ? Qui pouvait deviner quelles idées se cachaient derrière mon visage inexpressif ? Peu à peu, je commençais à lire en eux de nouvelles pensées.

« Il faut faire taire cet enfant avant qu'il ne puisse parler. »

« Il faut l'éliminer avant qu'il ne dise quoi que ce soit. »

« Il faut faire quelque chose avant qu'il ne soit trop tard. »

Après avoir été l'objet de leur convoitise, j'étais devenu l'objet de leurs craintes. Maintenant qu'ils n'avaient plus besoin de mes services, ils ne cherchaient plus qu'à se débarrasser de moi. L'homme était une créature instable, inconstante, indécise. Il mentait. Il changeait. Il trahissait. Il ne fallait pas leur faire confiance.

À cette même époque, je fis la rencontre de Deroze Hyzma, une jeune femme qui était à la tête d’une grande organisation criminelle connue sous le nom du « Syndicat ». Elle se trouvait dans la même situation que moi. Nous voulions tous les deux nous débarrasser des traîtres qui cherchaient à nous tuer. Pour mon cas, il s’agissait de mes supérieurs. Pour son cas, il s’agissait de ses hommes. 

Je passai un marché avec elle. En échange des informations sur ses ennemis, elle m’aidait à me libérer de l’emprise du clan Yamaguchi. Elle était méfiante dans un premier temps, mais je parvins à la convaincre par la véracité des informations que je lui rapportai sur ses opposants et grâce à cela, elle parvint à dénicher rapidement l’identité de tous les traitres au sein de l’organisation.

* * *

De mon côté, je commençai à distribuer discrètement des informations sur les Yamaguchi à toutes les familles rivales. Je me faisais passer pour un informateur indépendant qui cherchait à gagner de l’argent.

De cette manière, je propageai tous les secrets du clan jusqu’aux oreilles de la police locale. Il ne fallut pas longtemps pour que l’emplacement quartier général soit révélé au monde entier. Rapidement, les héros accompagnés de policiers vinrent s’emparer du clan et tous les membres furent emmenés de force.

Les sous-chefs furent condamnés à la peine capitale et les membres furent condamnés à vingt de prison en fonction de leur notoriété. Le chef du clan, quant à lui, fut condamné à la prison à vie pour l’obliger à se repentir de ses crimes au fond d’une cellule jusqu’à la fin de ses jours. Assis au loin, j’observai toute la déchéance de ce clan qui fut jadis l'une des plus grande familles de Yakuzas..

« Qu'est-ce que cela fait que d'être poignardé par le propre monstre que l'on a créé ? »

* * *

Durant les jours qui suivirent, les forces de l’ordre se mirent à traquer les membres qui s’étaient enfuis dans les villages reculés. J’étais également un membre de ce clan, je portais moi-même ce nom corrompu, la police était aussi à mes trousses. Si je me faisais attraper, je serai condamné à la même peine de mort que mes supérieurs au vu du nombre de meurtres que j’avais commis en tant qu’espion.

Je me retournai vers la jeune femme. C’était à son tour de remplir sa part du marché. Elle me donna une nouvelle identité et une couverture au sein du Syndicat. Les papiers furent falsifiés par un avocat de telle sorte à effacer tous mes crimes. Je n’avais jamais appartenu au clan Yamaguchi et je n’avais jamais eu le moindre lien avec eux. J’étais Homura Rin 炎燐, fils de Homura Kosuke et Homura Yaeko.

Au sein de la société, j’étais considéré comme l’hériter d’une grande famille à la tête d’une entreprise de gestion de fonds et d’investissement. Au sein du syndicat, j’étais un simple membre parmi les autres. Je vivais une vie stable avec un futur déjà tout tracé. J’étais destiné à effectuer des études dans le commerce et à devenir un employé de Homura Kin, soit un membre de la branche communication et image.

Dans l’ombre, je menais une troisième affaire : j’étais également l’informateur indépendant connu sous le nom de Faceless. Je travaillais aussi bien avec les vilains comme avec les héros. Je me construisais un réseau d’information souterrain qui s’étendait à travers tout le pays de Tokyo jusqu’à Sapporo. J’avais une grande renommée tout en conservant mon identité secrète.

HRP: