[AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga
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[AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga

Oda Nobunaga
Ingénieur professionnel
Oda Nobunaga
Surnom : Suijin
Profession : Mercenaire
Rang : B
Points d'expérience : 0
Renommée : 145
Alignement : Destructeur
[AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga || Jeu 15 Aoû - 23:12

ODA NOBUNAGA




SURNOM : Suijin - Le seigneur des mers
ORIGINE : Japon
AGE :  36 ans
ALIGNEMENT : Destructeur
PROFESSION :  Mercenaire
NOTORIÉTÉ : D'un point de vue national, il est connu pour être un ancien héros du Shogunat ayant tourné la veste pour rejoindre la vilénie, devenant dès lors une sorte de rônin. On lui attribue plusieurs assassinats plus ou moins célèbres, souvent assez sordides et impitoyables (pour ne pas dire honteux, puisqu'il n'épargne ni femme ni enfant). On le considère à bien des égards comme l'un des vilains les plus dangereux, non du fait de sa force (puisqu'il n'atteint pas le niveau des meilleurs vilains), mais plutôt à cause de la nature de son alter. Nobunaga est surnommé "Suijin", en référence à son côté bestial. Il se revendique comme le seigneur des mers et incarne encore à l'heure actuelle le cauchemar des matelots et des habitants du littoral. Originaire du Kyûshu, il est plus célèbre dans le Sud du Japon que dans le Nord.
ALTER :  Sea Emperor - Transformation en créature marine.
AVATAR : Kim Ban-Phuong (Sun-Ken Rock) - @Oda Nobunaga
[AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga Zjbr

Personnage


Description Physique et Psychologique du personnage

Monstrueux.
Fièrement bâti sur deux bons mètres et quelques centimètres de pourboire, l’humain inspire déjà la crainte par sa carrure bardée de muscles épais et réseautée de nerfs saillants, impressionnantes autoroutes de sarcomères peuplées de veines gonflées de sang, prêtes à exploser dans la fulgurance d’un poing herculéen et terrifiant capable de fendre la roche, dans la violence frénétique et inouïe dont cet olibrius ténébreux est souvent l’auteur. Mais ce physique athlétique de pugiliste apparaîtrait comme presque grotesque à côté de sa première transformation, celle qui fait de lui une chose entre l’homme et la créature : une espèce hybride, humanoïde et aquatique, avoisinant les deux mètres et demi. Dès lors, des écailles d’un vert sauge conquièrent son épiderme hâlé, complétées par de petites cornes dispersées ça et là sur ses épaules, son dos et ses bras ; de petites nageoires à pointes uniformes avec la couleur de naguère lui poussent sur la tête entre quelques mèches de cheveux noirs ébènes ainsi que dans l’ouverture bras-tronc ; ses dents se multiplient, deviennent plus incisives et acérées ; sa rétine déjà nimbée de noir se répand dans son orbite, tandis que ses yeux se recroquevillent ; et la chose se dote tantôt de tentacules à la place des jambes, tantôt de pinces de squille à la place des bras. Horreur. Que dire lorsqu’il se transforme complètement ! Le véritable Suijin est un monstre océanique de sept mètres, rempli d’écailles qu’on dirait carapacées, tel une armure ; ses yeux vitreux semblent vides, comme s’il était atteint de cécité (ce qui n’est pourtant pas le cas) ; il trône sur de puissantes tentacules et fait vrombir l’air avec ses terrifiantes pinces repliées ; sa mâchoire se rétracte, plus carnassière, et se dote d’une seconde couche, comme des mandibules ; le monstre des eaux arrime pour épouvanter le genre humain !

Valeureux.
En dépit d’avoir juré fidélité au mal et même en ayant trahi son clan, le monstre n’en a jamais pour autant oublié sa fierté d’homme, et demeure encore à ce jour un protagoniste intrépide, voire même parfaitement inconscient parfois. Ainsi le renégat n’hésite-t-il pas à prendre des risques parfois démesurés pour aboutir à la consécration de ses espoirs, convaincu de toujours pouvoir compter sur sa mutation pour s’extirper des situations les plus embarrassantes. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir souvent été exposé à de grands périls ! N’en demeure pas moins que le valeureux aime à se considérer comme tel et n’hésiterait pas pour un sous à conquérir ce sobriquet en s’exposant toujours davantage même dans des situations extrêmes pour le prouver (ce dont il se délecte), au grand bonheur de ses ennemis, et au grand dam de ses alliés.

Colérique.
Le valeureux ne pourrait être considéré comme tel s’il n’était pas parvenu, au fil de son odyssée, à dompter ses peurs. Intrépide, il l’est devenu à force de côtoyer tous les dangers. Pour autant, il existe bel et bien des émotions que le Suijin peine à maîtriser. Parlons de son impulsivité. Notre protagoniste, bien qu’ayant été entraîné à refouler ses émotions et à faire taire sa sensibilité, n’est jamais parvenu à domestiquer ses pulsions de colère, qui se traduisent souvent par une transformation spontanée quérulente de sang… inutile, dès lors, de lui demander de séparer le bon grain de l’ivraie (ou de différencier le sucre et le sel comme certains altérés pourraient faire !). Ainsi, tel un farouche animal, il arrive souvent que Nobunaga réagisse par instinct et souvent son premier réflexe n’est autre que le combat, chose innée en lui. Afin d’exorciser sa colère, le criminel n’a encore jusqu’à présent trouvé aucune meilleure méthode que la confrontation directe. A fortiori, sa personnalité lui vaut qu’à défaut d’avoir du recul sur les choses, l’énergumène a de puissantes pinces qui en soit constituent parfois de solides arguments pour faire entendre raison à ceux qui osent le mettre hors de lui.

Impitoyable.
Il ne serait évidemment pas drôle que notre protagoniste, une fois hors de ses gonds, puisse se montrer miséricordieux. Assurément le colérique a-t-il tendance à se dénuder de toute forme d’empathie, faisant de lui une créature impitoyable débarrassée de ce qui lui reste d’humanité. Une créature capable de s’attaquer aussi bien à ses proches qu’à ses ennemis en cas de colère excessive, ne s’inquiétant guère d’épargner la veuve et l’orphelin. Femmes, enfants, personnes du troisièmes âge, tout y passe. Impitoyable autant qu’incontrôlable, le Suijin muté est devenu “le plus froid des monstres froids”. Les raisons pour lesquelles la bête luciférienne est devenue un renégat sans attaches apparaissent de plus en plus évidentes...

Ténébreux.
Toute cette personnalité revêche et brutale peut se traduire en un seul regard, même sous forme humaine. Sous sa longue chevelure noire ébène, l’homme possède deux yeux imbibés de cendre noire, dont les iris guettent tout ce qui lui semble suspect, comme s’il était en chasse. Son regard est comme qui dirait cadenassé dans une expression hostile et farouche, lui donnant une allure particulièrement ténébreuse. Une allure qu’il camoufle modestement avec une sorte de long manteau beige trop grand pour lui qui descend de ses épaules jusqu’à ses pieds, et qu’il n’ôte bien souvent que pour se battre : un accoutrement sinistre qu’il emprunte pour dissimuler son apparence dans la rue, profitant d’une petite capuche pour recouvrir son visage, tel un mage noir. Fantôme errant sur terre, monstre rôdant sous la mer : tout en lui semble destiné à en faire le parfait homme de l’ombre. En dessous de tout cela, l’olibrius méphistophélique se dote bien sobrement d’un débardeur foncé (souvent noir) et d’un pantalon beige noué par une ceinture de cuir, et de petites chaussures de randonnée. Une tenue assez souple, parfaite pour la rixe.

Intellectuellement limité.
Violent et ténébreux, Nobunaga semble convaincu depuis la nuit des temps que les problèmes se règlent avec ses phalanges. Sans doute a-t-il depuis toujours trop compté sur ses capacités naturelles pour trouver les bonnes solutions, délaissant la voie de la raison et de la rhétorique pour une piste plus sportive et musclée, faisant de lui un être manquant parfois de culture et de matière grise. Inutile de le plonger dans un discours philosophique : du fait de son étroitesse d’esprit, le Suijin est un être plutôt terre-à-terre et simplet. Bien conscient de tout cela, il exprime souvent quelques méfiances à l’égard des talentueux orateurs, jugeant, à juste raison, qu’il pourrait lui-même constituer une cible facile à manipuler. Un peu bête, mais pas con ! Enfin, si tenté qu’on puisse être bête et pas con à la fois.

Intègre.
Peut-être monstrueux, peut-être belliciste, peut-être pernicieux, peut-être idiot, mais pas si malhonnête. Semblerait-il que le simple d’esprit soit parfaitement intègre, en accord avec lui-même, et manifeste sans déguisement ses intentions, même les moins louables. D’une certaine façon, il n’est pas inexact de prétendre que ce personnage possède, malgré sa limite intellectuelle, un peu de profondeur dans l’âme. Guerrier somme toute assez spirituel à sa manière. Au fil du temps et des épreuves, apprenant grâce à d’importantes expériences de vie, le renégat a su construire sa propre doctrine, s’enfermant dans un dogme personnel creusé autour d’une légitimité de la cruauté justifiée par sa nature.

Bestial.
A moitié animal, Nobunaga suit une ligne de conduite qui bafoue les lois ainsi que certaines règles déontologiques, sous prétexte d’obéir à une seule et unique loi : celle de la nature. Ainsi ne juge-t-il pas honteux de faire usage de sa force contre un homme blessé ou bien plus faible que lui : c’est bel et bien ce qu’un prédateur ferait dans le monde du règne animal. Dévorer le rejeton qui vient de naître et qui peine à tenir debout, ne pouvant guère fuir ? Tactique perfide il est vrai, mais d’usage pour le chasseur. Donc, envisageable pour lui. Pénétré de cette réalité sauvage, le meurtrier sort évidemment des principes éthiques qu’il a pourtant appris au cours de son éducation, laissant place à son côté bestial la plupart du temps.

Cupide.
Bien qu’étant un tantinet spirituel, le bestial belligérant reste tout de même quelqu’un de cupide et avare, avide de pouvoir et de richesse, matérialiste affirmé. Ses rêves de conquête sont immenses. S’auto-proclamant “seigneur des mers”, le Suijin est la parfaite incarnation de la créature avilie, née pour détruire et asservir le peuple humain. Sans doute l’esprit vaniteux de Nobunaga risque-t-il de lui jouer des tours...


Origines


Résumez nous votre Histoire.

En l’an de grâce 266 de notre ère, le monde des Alters sur la péninsule connut une grande révolution. La corruption omniprésente dans les rangs du lycée Rouhi fut dévoilée au grand jour, provoquant un scandale à l’échelle nationale. La presse s’emballât, tel une piste de poudre noire nourrie par l'étincelle de trop. Heure sordide pour les héroïques pontifiants prêchant pour que la justice menée par les altérés puisse être redorée par ses filières éducatives. Comme un seul homme malheureusement le peuple se souleva, exultant et vindicatif, pointant du doigt cette corruption devenue monnaie courante pour les jeunes héros, réclamant que justice se rétablisse et ne soit plus le sobriquet de quelques énergumènes aliénés par le pouvoir ; ce qui en soit pouvait apparaître comme une jalousie profonde, noire rancoeur de l’avilissement criard d’une proportion de la population gangrénée par sa situation de "moldu", et épuisée par le laxisme du gouvernement qui de fait fut accusé d'être de concert avec le crime, faute d'avoir omis de prendre davantage de précautions dans ses édits. L’absence de règles et de prérogatives concernant les altérés menaçait plus que jamais l’équilibre de la péninsule. Cortège en colère, la tourbe vint remplir les scrutins. Les décrets tombèrent en même temps que les têtes*.

- Le costume ne fait pas le héros ! scandèrent les mécontents.

Pendant ce temps-là et loin des foules courroucées, sur l’île Kyushu au sud du pays, la pluie tombait sur un petit port typique du littoral, calme comme un enfant qui dort. Autel majestueux de larmes célestes, le ciel était comme une veuve pleurant pour que les flots amarrent ce petit orphelin, abandonné à la mer que la pluie venait remplir, voguant sur quelques rondins perdus au milieu des eaux. Le destin un peu joueur et un peu curieux lui accorda cette grâce. Échouant sur la berge à une centaine de mètres du port, le malheureux enfant fit naufrage dans son berceau au milieu de la verte, et attira aussitôt la nature. Des renards, des sauterelles, des batraciens, autant d’animaux le scrutèrent comme une relique dans les minutes qui suivirent, ne sachant s’il s’agissait d’une proie ou d’un prédateur. Les aboiements aigus d’un chien de chasse vinrent toutefois clore leurs doutes et leurs études en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, précédant l’arrivée du meilleur ami de l’homme et du chasseur qui s’associait à lui.


- Qu’est-ce que… ?

L’homme qui arriva eut comme un soulèvement de coeur en voyant la “Chose” trouvée par le clébard. Un être difforme et visqueux gisait sur le bas-côté, abandonné dans son berceau, enfant des eaux suintant un liquide incolore et épais, mais surtout nauséabond, proche d'un humus d'algues marines putréfiées. Sa peau était recouverte de petites écailles et de curieuses nageoires dressées poussaient sur sa tête ; à la place de ses bras, deux pinces aux allures aiguisées, armes mortelles du squille, mante religieuse des profondeurs océaniques, dormaient recroquevillées sur son corps, comme si la chose avait rendue l'âme. Le visage un peu hirsute et grossier du chasseur s'approcha, témoignage de curiosité. Fallait-il le rendre à la vague ? On aurait dit un sorte de poisson prédateur, vestige des temps préhistoriques ou monstre mythologique. Mais l'instinct qui l'avait poussé à analyser de façon un peu plus rigoureuse cette chose ne l'avait pas trompé. En observant bien, il décela au niveau de sa tête les traits d’un jeune garçon. Le chasseur voulût d’abord l’ignorer et décida, puisqu'il s'agissait d'un cadavre, de tourner les talons, abandonnant l’enfant à son sort. Mais il fut bien vite rappelé à l’ordre par une réaction inattendue. Moment de doute, étranglement de remords. D’une voix cristalline et infiniment mélodieuse, l’enfant pleura, comme pour l’appeler au secours. Le chasseur en qui cela suscita une vague émotion de tristesse ne put guère fuir et le laisser comme tel, aussi par noblesse se résigna-t-il. Il ramassa la répugnante chose et faute de mieux l’emmena à un vieux temple depuis toujours occupé par des moines bouddhistes.

C’est la première fois que Nobunaga échappa à la mort.


- Ce qu’il est étrange… cet enfant a été maudit. Peut-être même pourrait-il s'agir d'un sacrifice dédié aux démons, fit le premier ascète en le découvrant.

Les moines dont le prédicat était la bienveillance pour autrui accueillirent la chose avec une religieuse empathie teintée de sagesse. Ils lui offrirent l'asile dans la plus grande confidentialité et le lavèrent avant de le soigner. Il vécut à leurs frais pendant près d’un mois, avant qu'ils ne jugent opportun de lui offrir une autre vie, une vie pour laquelle ils devaient encore s'entendre dans un consensus harmonieux. De cet enfant naufragé émanait une aura puissante, quelque chose de profondément sauvage et pourtant ô combien candide en l’état. Manifestement, la chose qui habitait à l'intérieur de son corps le promettait à devenir quelque chose de particulier, d'immensément juste ou d'épouvantablement mauvais. Aussi, pour s’assurer de le mener sur le droit chemin, il lui fallait baigner dans la vertu et la rigueur. Les moines mirent longtemps à faire le choix qui leur semblait le plus judicieux. Miraculeusement, les jours passants, ils découvrirent en même temps qu'ils méditaient sur le sort de cet enfant que celui-ci se mettait à ressembler de plus en plus à un humain. Ses nageoires diminuèrent au fur et à mesure que ses écailles se clairsemèrent pour laisser entrevoir une peau lisse et imberbe, celle d’une progéniture humaine. Ses pinces furent bientôt des doigts à moitié palmés, donnant l'impression aux érudits que le rejeton des mers échappait progressivement à son sortilège. La conclusion s'imposait d'elle-même : il lui fallait grandir dans la pureté, loin des vicissitudes de la ville et de la pègre. Pour veiller à son bon développement, les saints décidèrent de confier le jeune garçon à un illustre clan de l’île. Un clan bien particulier composé essentiellement d’altérés, comme devait sans doute l’être cette petite créature. Un clan qui, pour fuir toutes les diableries de cette ère malsaine, avait décidé de renouer avec le passé, tel leurs ancêtres samouraïs.

Le clan du Shogunat.

L’orphelin fut accueilli dans le respect des traditions en place et lieu d'une cérémonie secrète au bout de laquelle il fut "baptisé" d'un nom, celui d'un des plus célèbres personnages de l’histoire du Sengoku en l'occurrence : Oda Nobunaga, le premier seigneur de guerre unificateur du Japon. Sobriquet pour le moins honorifique annonçant une destinée pleine de promesses. Élevé dans la piété par un illustre héros du clan, Tokugawa Chinosuke (dont l’alter consistait à se changer en coléoptère), le jeune orphelin apprît à se soumettre aux codes et aux coutumes de ce clan isolé de la civilisation moderne, avant que d’être entraîné à la maîtrise et au contrôle de sa propre force, dans l'art ancestral épousant les enseignements dédiés aux samouraïs. Un mode de vie forçant de fait le quidam à cultiver son propre aguerrissement dans la rusticité, en se taillant un corps et des nerfs d'acier. Mais en dépit de cet endurcissement physique et moral, le monstre continuait de rôder à l'intérieur de lui comme un châtiment jeté sur sa pauvre tête. Au grand dam de son père adoptif qui fit tout pour l'aider à contrôler ses mutations, le jeune garçon libéra parfois contre son gré le monstre sommeillant sous sa peau, causant régulièrement des dégâts et des tort aux autres membres du clan, contraignant les héros à intervenir pour le faire abdiquer, et jetant sur lui une certaine forme de discrédit. Une confiance toute relative fut accordée à ce jeune étranger livré par les moines.

Pour autant l’étrange Nobunaga fut plutôt bon élève et bon fils, et bientôt même s'il fut élevé dans la sobriété son ambition s’éleva à la hauteur de celui qui avait porté le même nom que lui auparavant, cette légende de l’histoire du Japon, ce seigneur de guerre indomptable qui par la force avait su imposer sa loi sur toute la péninsule, faisant figure de modèle pour Nobunaga qui en avait hérité non seulement le nom, mais aussi l'inspiration. Ce rêve récurrent d'une terre gouvernée par lui-même fut à l’origine d’une prétention singulière, que d’aventure il avait tout fait pour cacher, mais qu'un héros du clan, Hanzô la Salamandre, parvint à déceler chez lui après l’avoir neutralisé dans l’une des émanations involontaires de son alter. Un épisode au cours duquel le héros en question, prétextant voir la noirceur au fond de l’âme du garçon, avait proposé de se débarrasser de lui, en vain. Le clan avait déjà adopté le garçon comme s’il avait toujours fait partie des leurs, en dépit des doutes qu’il avait soulevé. Enfant prodigue, conquérant des coeurs.

L’adolescence arrivant, Nobunaga devint un fieffé combattant maîtrisant la voie du sabre à travers le Bushidô mais aussi la voie de la créature marine à travers son alter. Bien que dangereuse, cette version de lui se devait d'être domestiquée grâce à un renforcement sérieux et suffisant pour lui permettre de lutter contre ses pulsions destructrices, même (et surtout) dans un environnement hyper anxiogène. Fruit d'un entrainement acharné s’inspirant de ce que son père de substitution savait faire en se transformant en coléoptère, il parvint peu à peu à maîtriser ses transformations. En parallèle, le quidam se découvrit une réelle passion pour la peinture, n’hésitant pas à plonger dans les eaux profondes pour y trouver l’inspiration, afin de remettre sur toile ce qu’il avait pu voir dans les abîmes. Car, un tantinet explorateur et malgré sa dangerosité, l’homme marin parvint finalement à redevenir une créature des mers.

Ainsi grandît Nobunaga.

Cela ne suffisait pourtant pas. L'orphelin mégalomane en voulait toujours plus. Même en ayant réussi à faire passer Hanzo la Salamandre pour un menteur devant tout le clan, jouant l’éphèbe modèle et calmant ses propres ardeurs, il ne pouvait lutter contre la réalité de sa nature. Rien que dans sa façon d’explorer les eaux, on pouvait deviner chez lui d’ardents désirs de découvrir les frontières de ce monde, quitte à dépasser les limites de son alter. Un nouvel Icare. Libre, curieux, vaniteux, celui qui devait être dans la sobriété devint somme toute, par la force des choses, tout ce qu’on lui avait interdit d’être : un conquérant avide de pouvoir.


- Ssshhh… la mer, les occéans, la terre et même le cccciel.... il n’exissste pas de monde asssssez grand pour moi… sifflait-il dans sa forme hybride.


Discret jusqu’à atteindre l’âge mûr, c’est lors de ses premières missions que Nobunaga révéla le fond de sa personnalité.

Devenu héros comme la plupart des membres du clan, il eut pour sa quatrième mission la responsabilité de l’arrestation d’un malfrat accusé de complicité avec les familles yakuzas et de violence envers plusieurs commerçants contraints de payer des tributs pour obtenir la protection des caïds en question. Chose somme toute assez classique, mis à part qu’un pouvoir singulier se dégageait du forban. Il s’agissait bel et bien d’un altéré qui, s’il n’avait jamais tué, avait tout de même la réputation d’être capable de le faire à l’aide de ses fameux “poings de feu”. Une étiquette collée sur le vilain qui permettait d’entrevoir la couleur de l’affrontement, pour lequel le monstre marin s’était préparé, s’associant pour le bon déroulement des choses à Kobayashi Sora, celui qu’on surnommait la “Gorgone Blanche”, et qui était capable de pétrifier les corps.


- Nobunaga, je suis fier de t’emmener au combat. Tâchons de faire honneur au Shogunat.
- C’est un plaisir pour moi aussi, maître. Je ferais de mon mieux pour vous satisfaire.
- Alors en avant, soldat.


Après une enquête relativement courte auprès des victimes de l’altéré et quelques interrogatoires musclés, les deux hommes débusquèrent l’hostile protagoniste sur un quai, objet de leur traque. Sora, grand héros de son temps, tenta de montrer la voie en lançant l’assaut avec ferveur, le visage estampillé d'un sourire déjà presque triomphant, associant à cette charge ses fameuses techniques fossilisantes pour conclure l'affrontement dès les prémisses de celui-ci ; mais le criminel était agile, et il lui échappa après avoir blessé plusieurs citoyens et s’être embarqué dans les eaux à bord d’un petit rafiot de fortune, pagayant de lui-même pour échapper à la pétrification qui ne put s'étendre sur les eaux. Un fuyard sans mérite du point de vue de ses poursuivants, la gueuserie de la petite pègre sur son radeau. Du pain béni pour Nobunaga cependant, qui rempli de colère devant les citoyens accidentés se précipita dans les fonds marins pour rattraper l’embarcation et livrer bataille à lui seul.

- Nobunaga ! Ramène-le ici !

Mais il était trop tard. Déjà l’audacieux louveteau avait engagé les hostilités, secouant la barque du fugitif.

- Nobunaga !

En dépit des ordres de Sora qui le sommait de faire revenir la barque sur le quai, ce que Nobunaga était largement en capacité de faire pourtant, il décida de provoquer son antagoniste en duel. Un combat d'hommes, pour l'honneur. Une opportunité de faire ses preuves, sans l'appui intrusif de son aïeul. Ses mains transformées en larges pinces, il bondît sur le rafiot en le faisant tanguer sur la surface et entama une rixe herculéenne, au milieu de l'onde et des écumes. Les premiers coups partirent. Heurts splendides et retentissants opposant pinces prédatrices et poings flamboyants dans dans une giboulée de frappes et de coupes combinées, pistonné par d'impressionnantes acrobaties techniques dont seuls les adeptes d'arts martiaux ont le secret. Seulement, la créature marine n’était pas encore de taille et, même en ayant brisé le bras gauche de son adversaire après l'avoir bloqué, il reçut de plein fouet plusieurs rossées incandescentes qui auraient pu s’avérer mortelles s’il n’avait pas eu ses écailles pour atténuer les dégâts. Le corps tuméfié et rissolé, il tomba dans les eaux, vaincu, son squelette coulant comme un caillou dans l'eau. Son aîné arriva tout de go, trop tard malheureusement, et poursuivit ce qui avait été entamé par la créature trop orgueilleuse.

Les minutes passèrent. Il se réveilla avec le corps endolori et le sentiment d’être abandonné, seul dans une dimension hors du monde : celle des profondeurs, là où on ne sent plus rien, là où on n'entend plus rien, majestueux empire au goût de sel humide. Ses paupières firent l'effort pénible de s'entrouvrir pour permettre une vision, légèrement floutée, des deux guerriers qui continuaient de livrer bataille sans lui, à la surface. Alors qu'un sifflement parcourait sa boîte crânienne, il contempla les deux ombres dansantes au-dessus de lui. Un ballet presque fantastique. Sora menait toujours un combat difficile face à l’homme aux poings de feu qui avait largement été sous-estimé par le binôme. Flirtant avec les frontières de l'inconscient, Nobunaga pouvait néanmoins observer le déroulement de cet épique affrontement.

Soudain, un cri de rapace transperça le ciel.

Fondant en piqué, le célèbre Mihawk projeta ses plumes tranchantes sur le vilain et le repoussa en déchaînant les vents, battant de ses puissantes ailes pour brasser ce qui paraissait être des tonnes d'air, contraignant l'antagoniste à battre en retraite. L’homme aux poings de feu fut tellement bousculé qu'il en perdit l'équilibre et tomba à son tour dans les eaux, tandis que l’aigle majestueux se posait sur la deuxième embarcation, celle-là même que Sora avait prise pour rejoindre le vilain.


- Mihawk !
- Garde tes remerciements pour plus tard, l’ami. J’ai vu des blessés au loin. Es-tu de taille à affronter cet homme seul ou dois-je te soutenir ?
- Il est fort et pour ainsi dire, je n’ai pas l’avantage du terrain. Néanmoins je n’ai pas encore révélé tous mes atouts, et je pense pouvoir clore le duel d’ici peu. Les blessés sont plus importants.
- Alors bonne chance.


Sans plus de façons, l’homme au plumage mortel s’envola vers les cieux.

Cependant que les deux légendes du passé échangeaient à la surface, il se passait sous les eaux un sombre spectacle. Nobunaga, voyant la proie choir dans son domaine, ne mit guère longtemps à retrouver un zèle prédateur. Il passa au stade supérieur de sa transformation. Bête de colère réanimée par l'appétit. Dès lors, il devint une créature monstrueuse et violente, maîtresse des océans, furie des abîmes ! Comme s’il surgissait de la préhistoire, le gigantesque monstre ouvrit sa grande mâchoire et croqua le vilain avant de le brandir dans sa gueule au-dessus des eaux, dans un saut formidable semblable à ceux des baleines. Entre ses canines, le corps du criminel craqua, pompant le sang de ce dernier qui coula le long de ses écailles et dans sa gorge, enthousiasmant ses papilles d'un liquide vermeil chaud et délicieux, avant qu'ensembles ils ne replongent sous la surface.

Sora, effaré par cette scène aux allures mythologiques, plongea à son tour pour contempler ce sordide coup de théâtre, avec l’intime désir de venir en aide au criminel et craignant que son élève ne soit définitivement devenu une tarasque diabolique et cannibale. Dans le ciel, Mihawk vit la scène glaçante.


- Encore un homme qui s’accroche à des chimères. Sora… tu devrais te rendre à l’évidence, camarade. Ton élève est perdu.


Lorsqu’il se réveilla quelques minutes plus tard, Nobunaga était allongé sur les quais, à côté d’un héros encore dégoulinant d'un mélange d'eau salée et de sueur. Il les surveillait, lui et le vilain qui gisait à ses côtés, vilain dont le corps avait été compressé par des rouleaux de strap de première main, mais qui, compte tenu de la couleur rougeâtre des bandes de secours, avait beaucoup saigné. En voyant le disciple se réveiller, Sora, dont l'oeil était marqué par un sentiment de déception et de rancune, se pencha directement au-dessus de son associé du jour. Dans son visage, outre la colère, on pouvait encore lire la fatigue, fruit d’une nage harassante pour un héros qui avait dû traîner non seulement son antagoniste, mais également la créature redevenue un homme comme les autres. Il employa un ton aux couleurs du reproche.

- Tu m’as déçu, Nobunaga. Tu as de la chance qu’il soit encore en vie. Mais la violence dont tu as fait preuve est excessive. J’ai même cru l’espace d’un instant que tu allais dévorer cet homme. Tout cela après m’avoir désobéi !
- Maître…
- Ne m’appelle pas maître si tu n’es pas capable de te comporter comme un élève !


Ainsi s’acheva la quatrième mission.

Ce qui aurait dû le ralentir eut malheureusement l’effet inverse. Malgré les remarques incisives de son maître, Nobunaga était triomphant, et il eut le sentiment exquis d’avoir passé une étape. Son père adoptif le mit en garde, comme la plupart des autres héros du clan. Hanzo réaffirma ses doutes quant au destin du jeune samouraï. Cependant, l’amour de son clan protégeait le coupable juvénile d’une punition pourtant méritée. On toléra l’écart. On montra même une forme de compassion, empathie baveuse pour un jeune homme qui voulait peut-être trop bien faire, mais qui devait encore apprendre.

Cela poussa Nobunaga à croire qu’il n’en avait pas assez fait. En réalité, la bête à l’intérieur de lui commençait d’ores et déjà à prendre le dessus sur sa raison, le gavant de pulsions meurtrières. Abondance d’un potentiel destructeur, avidité suffocante asphyxiant la vertu. Ensorcelé, il le devenait vraiment.

Tout cela le mena à devenir un belligérant. Il intensifia ses entraînements et provoqua en duel plusieurs héros, utilisant le prétexte de l’entraînement pour déchaîner ses pulsions destructrices et sa soif de combat. On le rossa, on le balaya, on lui infligea défaites sur défaites, mais il redoubla d’ardeur, allant toujours plus loin, recherchant toujours plus de plaisir et d’excitation dans le pugilat.

En l’an 287, il eut un premier désaccord avec son père.

Alors âgé d’une vingtaine d’années, Nobunaga semblait attacher bien trop d’importance au combat, et à l’escalade du pouvoir. Il en avait complètement négligé qu’il était, fut un temps, quelqu’un d’autre ; un enfant qui aimait la peinture et l’exploration, qui attachait de grandes valeurs à la famille et qui écoutait, sagement, les conseils prodigués par les héros de son clan. Effectivement, depuis qu’il avait entamé sa carrière héroïque, le petit orphelin recueilli par Chinosuke avait bien changé. Autrefois candide, il devenait au fur et à mesure du temps une sorte de fanatique baignant dans une aura de violence.


- Me comprends-tu, Nobunaga ? Si tu t’égares dans ta quête, tu oublieras les enseignements fondamentaux du Bushidô.
- Père, je n’ai pas besoin de ces conseils infantilisants. Les samouraïs sont des guerriers et si cela ne vous plaît guère, alors troquez votre lame contre un stylo. A vous entendre, j’ai l’impression de faire partie de la pègre. Est-ce encore ce Hanzo de malheur qui vous manipule ?!
- Ne t’adresse pas à moi sur ce ton ! En quel langage faut-il que je t’explique que je ne tolère pas tes écarts ?!
s’exclama-t-il en libérant ses ailes bourdonnantes.
- Sshh ! Vous m’épuisez avec votre paranoïa ! Gardez vos mises en garde pour vous ! répondit le fils en transformant sa gueule pour s’octroyer une mâchoire de requin.
- Tu me provoques ?!
- Sssi c’est un combat que vous voulez, alors cessssez vos jérémiades et tirez votre lame de sssson fourreau !


Les deux hommes étaient prêts à se battre. Heureusement, il existait la belle Megumi.

- Assez !

Très respectée dans le clan, Megumi était considérée par tous comme une matriarche, sans doute celle la plus à même de tempérer les nerfs à vifs de ces héros belliqueux. Sa voix était celle d’un musique tranquillisante, chose assez paradoxale compte tenu du fait que son haleine libérait des drogues potentiellement mortelles pour certaines d’entre elles.

Elle endigua ce premier conflit en raisonnant le tempétueux Nobunaga. Quelques temps plus tard, ce dernier s’excusa auprès de son père et lui jura de ne plus commettre ce genre d’impudente révolution. Toutefois, il affirma avec d’autant plus de conviction qu’il avait pour devoir de respecter la voie tracée par le Bushidô, et de devenir plus puissant qu’il ne l’était à ce moment, de sorte à mieux contrôler son alter et à pouvoir combattre le crime dans sa plus prestigieuse grandeur. Chinosuke, conscient d’avoir heurté la sensibilité de son fils en doutant de lui, approuva cette déclaration ; pourtant, dans un coin de sa tête, les paroles de Hanzô résonnaient toujours. Nobunaga avait tendance à désobéir à ses aïeuls. Un jour, il pourrait possiblement désobéir aux lois de son clan.

Ce jour arriva quatre ans plus tard. Dans la mémoire du prisonnier, cela jaillit comme une brume opaque, un nuage rempli de foudre. Noire enclume frappant le coup de grâce sur sa destinée tragique…



HRP : au regard de la toute relative longueur de ce récit, je m’abstiens de le poursuivre ici, jugeant plus judicieux de le poursuivre dans la case suivante.

*au sens figuré

Quel événement a marqué votre vie ?


Quatre ans ont passé. L’an 291 a moisi comme une feuille morte à la saison des pluies.
L’automne, triste et gris, déshabillait encore les arbres de leur feuille et ôtait au monde toutes ses couleurs tandis que la faune se préparait à l’hiver et que notre jeune héros assénait le coup de grâce au dernier membre d’un des gangs du clan Nagasaki.


- Arrête de gémir, minable.

Nobunaga avait grandi et gagné en maturité. Son corps, à force d’être secoué dans tous les sens, entre entraînements et missions, avait accusé plusieurs traces de ses péripéties. Des cicatrices et des difformités osseuses protubérantes se dessinaient aux contours d’une épaisse musculature, qui n’avait fait que grossir au rythme de l’action. Ses cheveux étaient devenus une masse noire hirsute, évoquant sans détour son allégeance au Bushidô et aux préceptes samouraïs. Son regard s’était durci et ses traits, devenus plus expressifs, plus hostiles, faisaient depuis tout ce temps passé vraiment écho à sa nature de guerrier. Même sous forme humaine, il était devenu une sorte de monstre vivant craint par la pègre, luttant ardemment avec l’espoir de démanteler le clan Nagasaki, ce qu’il s’était juré de faire. Promesse qu’il avait également faite à son père.

Coeur noir carapacé sous le rigide squelette d’une armure de muscles, espoir du clan, prophète de guerre. Toujours aussi attiré par le combat, celui qui portait le nom d’un seigneur du Sengoku n’enviait plus rien aux illustres héros qui lui tenaient compagnie. Son père Chinosuke, le grand Sora, et même l’immense Hanzo ne paraissaient plus si loin de sa portée, lui qui aspirait à les dépasser tous pour conquérir l’illustre titre tant convoité par chacun : celui de Shogun, le héros le plus fort et le plus inspirant du clan. Un titre que Hanzo, à son grand dam, avait arraché à Megumi l’année précédente, la matriarche s’étant progressivement détournée des affaires héroïques pour se concentrer sur les nouvelles générations du lycée Yuei.

Toutefois, à bien des égards, les espoirs de la créature marine étaient menacés. Nobunaga n’était pour ainsi dire pas le seul prétendant en lice. Avec lui, toute une génération avait grimpé en puissance, prenant pour modèle leurs aïeuls. Les quatre enfants de Sora, la fille unique de Hanzô et ses deux disciples (dont Yôji, la fleur carnivore, considéré en son temps à juste raison comme le plus prometteur des jeunes héros), et lui ; la portée était nombreuse et brillait d’autant d’étoiles montantes dans les cieux. Une époque encore prospère pour le Shogunat…

… avant que tout ne s’effrite comme une pierre dans l’acide.


Pour le cas Nobunaga, les problèmes vinrent avec son tout premier ami, Koôshi, surnommé Black Powder en raison de son alter lui permettant de maîtriser la poudre noir. Ce dernier, fortement décrié par la presse, avait pour réputation d’être un tantinet pragmatique, pour ne pas dire qu’il était véritablement excessif, comme Nobunaga avait pu l’être dans les premiers temps de sa carrière. Koôshi, de lui-même, avait déjà quémandé l’appui du Suijin pour plusieurs missions, et dans le triomphe les deux héros étaient devenus de braves compères avec des liens assez forts pour bâtir une solide complicité. Tic et tac. L’eau et le feu. Pour leur dernière mission commune, Koôshi proposa à Nobunaga de traquer un illuminé revendiquant être le précurseur d’une nouvelle vague de piraterie. Drapeau noir flottant avec son crâne en haut d’un mât sordide.


- Avec ton alter, il ne verra pas venir le truc ! Je vais l’attaquer en frontal, pendant que tu passeras sous les eaux !
- Cela devrait être dans mes cordes.
- On va faire un tabac !


Un tabac, effectivement. Le pirate en question fut balayé en même temps que l’explosion qui fit valser toutes les planches de son bateau, dans un déluge de flammes auxquelles il ne s’attendait pas et qui le prit de court, au point d’être intégralement impacté. Ainsi fut-il sévèrement brûlé et, catapulté par l’effet de blaste, il tomba dans le coma avant même de tomber dans l’océan au fond duquel l’attendait l’épouvantable Suijin.

Trois jours plus tard, le pirate expira son dernier souffle et fut déclaré mort par homicide volontaire et prémédité, ce qui en soi constituait un crime grave pour lequel Koôshi passa au barreau, avec son camarade en tant que témoin et complice. Procès houleux et angoissant. Procès à l’issue duquel le camarade du Suijin fut inculpé pour meurtre et puni d’emprisonnement ferme. Nobunaga vit son ami partir, menottes aux poignets : ce combattant de la justice tombait devant la loi, celle-là même qu’il défendait pourtant avec tant de ferveur, celle-là même qui, coupable de félonie, semblait le poignarder dans le dos. Le seigneur des océans se rendit à l’évidence qu’il était seul au centre des tourments ; ayant perdu son ami et son prestige, il s’isola. Remercié par le procureur, il n’eut qu’un simple avertissement en guise de sanction, avec la chance - si tenté qu’on puisse considérer qu’il eut été chanceux de vivre ce scandale médiatique contre son gré - de n’avoir pas directement participé à l’explosion du navire, ni aux blessures du condamné.

Son clan, toutefois, jeta sur lui le discrédit, faute d’avoir été souillé par les éclaboussures journalistiques dont le Suijin fut à l’origine, même en ayant été innocenté de la mort du vilain qui, dans l’oeil rancunier du samouraï, baignait presque finalement dans une aura de sainteté tant on pouvait mettre sur le banc des accusés ses “persécuteurs”.

Le nouveau Shogun, Hanzô, qui de loin était le plus à craindre parmi tous les détracteurs de Nobunaga, décida d’une mise à l’épreuve de la loyauté du nuisant. Accusant l’herculéenne créature d’être en partie responsable du meurtre du pirate pour n’avoir pas su freiner les ardeurs de Black Powder, il le déclara coupable d’avoir fait de ce dernier un vilain. Ce fut la remarque de trop. Emporté par la colère, Nobunaga passa au stade deux, devenant une puissante bête maritime vorace et impitoyable, et chargeât.


- Imbécile ! Je suis le Shogun ! Un pas de plus et je te remets à ta place ! déclara son adversaire, la main sur la garde de son sabre.
- Essssssaie pour voir ! Je prendrais ton titrrrrre aprrrès t’avoir terrrrrasssssé !!!
- Nobunaga ! Non !
cria son père.

Alors que sa puissante pince allait rencontrer la lame du grand Hanzô, un homme s’interposa, apparaissant comme une ombre. Le prodigieux Yôji, bras droit du Shogun, fit naître des lianes du sol qui ligotèrent le colérique Suijin jusqu’au sang, constriction mortelle l’empêchant de se mouvoir davantage. La pince de Nobunaga s’arrêta à un centimètre de son visage, calme et attentif. Puis, lentement, une gigantesque plante cannibale à mâchoires, dont la tête rouge trônait au bout d’une longue tige souple dansante, commença à s’approcher du monstre comprimé.


- Avant de t’en prendre à mon maître, tâche déjà de me vaincre, annonça Yôji en toute confiance.

Cependant que ce dernier s’apprêtait à clore le duel en refermant les mâchoires féroces de sa plante sur la gueule du monstre, la lame d’un katana vint se loger près de sa gorge.


- Touche à mon fils et je sépare ta tête de ton corps, déclara le père de Nobunaga en menaçant directement la gorge de Yôji.
- Pas tant que je serais là, répliqua Hanzô en tirant sa lame et en posant son tranchant sur le sommet du crâne de Chinosuke.

La situation se figea pendant quelques secondes autour de ce moment immortalisé autour duquel émergeaient toutes les couleurs du ressentiment.

Le monstre maritime grognait encore lorsque Hanzô retira sa lame de la tête de Chinosuke, qui lui-même retira la sienne de la gorge du disciple aguerri. L’atmosphère se tassa. Quelques instants plus tard, Nobunaga se retrouva à genoux, le front sur le sol en guise de soumission face à souveraineté de la Salamandre, éhonté d’avoir été si rapidement mis hors jeu.


- Nous partirons dans deux semaines. Ce sera ta dernière chance.



HRP : Suite et fin de l’histoire de ce personnage… dans la première case du prochain post !



Que pensez-vous de votre Alter, et de l'existence même de ceux-ci ?

Toutes nageoires déployées, battant l'écume tel une frégate en guerre, bête à nageoires voilées et collerettes acérées, créature des nues sans maître ni loi, chevalier des eaux dormantes, l'aberration écaillée voguait sur la surface plane, qu'on aurait presque dit métallique sous l’horizon, entre la mer et le ciel. Qui d'autre que lui, prophète des royaumes ensevelis sous les eaux, seigneur des vagues et des abîmes noyés, pouvait rêver mieux qu'un monde dominé par la majesté des êtres altérés ?

Trônant au sommet de la chaîne alimentaire, saint patron de toutes les espèces marines, Nobunaga s’arrêta au beau milieu du Pacifique, plongea sa gueule sous l’eau et observa, paisible, l’immensité de son royaume. Un royaume que personne, jusqu’à présent, n’avait osé lui disputer directement, hormis quelques navires vagabondant sur le domaine en son absence, battant la vague sur son large domaine sans son accord, ce qui d’une certaine façon lui permettait d’obtenir prétexte pour passer à l’action et croquer la coque boisée de ces impertinents.

Il se fit la réflexion que l’évolution l’avait mené jusque-là pour devenir le joyau du nouveau genre humain, le diamant de la modernité, le sultan des êtres vivants. D’où venait-il ? Il l’ignorait mais au fond de lui, une intime certitude l’habitait et lui donnait la conviction que oui, il était l’enfant des océans, un fléau né dans le fond des abysses, là où sans doute le monde côtoyait les enfers. Peut-être ces gouffres étaient-ils le passage vers cette autre dimension de la réalité.

Peut-être n’était-il que ça, au fond, lui, le fleuron des hominidés et des espèces aquatiques, l’hybride altéré : rien qu’une malédiction déchaînée par les enfers sur terre. Un fléau au milieu des fléaux, car en vérité, ce monde ne recevait avec la population altérée et les guerres que cela avait causé, que le juste châtiment de son avidité. En dépit des règles, en dépit des lois, en dépit de tout ce que les nations pouvaient espérer : ils n'étaient là que pour ça, en dehors de tout contrôle.

Les alters. Ce pouvoir au-dessus des lois donné aux hommes pour détruire les hommes.


maxou’


Dernière édition par Oda Nobunaga le Jeu 5 Sep - 22:27, édité 18 fois
Oda Nobunaga
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Re: [AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga || Sam 17 Aoû - 0:57


Trame


Citation :
HRP : D'avance, je m'excuse du double-post (limite de longueur atteinte). Par ailleurs, je me suis permis d'inverser certains blocs, comme vous pouvez le constater, et d'ajouter une annexe.


Comment et pourquoi êtes vous devenu ce que vous êtes aujourd'hui  ?


La question finale. Le clou du spectacle.

La réponse se trouve en l’an 292. Il y a dix ans.

Comme s’il s’agissait d’une contagion, les plus vieux héros du Shogunat rendaient un à un leurs tabliers (ou plutôt devrions-nous dire leurs costumes). Passage de flambeau modeste, mais nécessaire. Sora, précurseur d’une retraite bien méritée, annonça publiquement que la Gorgone Blanche se retirait pour laisser place à ses quatre héritiers.


- Une Gorgone meurt, mais quatre autres naissent. Mes enfants seront à la hauteur de ma carrière.

Ode aux nouvelles générations, la déclaration reçût l'ovation de son public. Le père adoptif de Nobunaga, Chinosuke, suivit le mouvement derechef, après un dernier coup d’éclat au cours duquel il neutralisa un évadé de prison. Dernier triomphe d'une carrière honorable. Seul Hanzô, qui avait débuté une longue enquête en compagnie de la créature marine, tarda à ranger sa lame.

- Il me reste une dernière chose à accomplir avant d’abdiquer pour des temps plus tranquilles, annonça-t-il à la presse, avec Yôji et Nobunaga dans son dos.

Ce qu’il ne révéla pas, c’est qu’ils avaient déjà localisé l’objet de leur convoitise : rien de moins qu’un sous-marin transitant dans le Pacifique au service du Syndicat, pour des échanges illicites de drogues et possiblement d’organes humains. La criminalité dans son plus vil apparat. Infiltré dans leurs rangs, Yôji était parvenu à localiser l’engin et Nobunaga, choisi par Hanzô du fait de ses qualités, était bien entendu l’élément parfait pour le prendre en chasse. Avec Hanzô sur son dos, le Suijin glissa sur l’écume tel une torpille en quête de son objectif.

Après avoir reconnu la cible, ils entamèrent une approche discrète en plongeant. Hanzô, accroché sur le dos du Suijin, usa de son Objet Héroïque pour perforer la paroi blindée du sous-marin, puis il s’engouffra dedans, suivi de près par Nobunaga qui pour l’occasion reprit forme humaine. Ils atterrirent dans parties mécaniques. L’appareil, inévitablement, se mit en alerte : à cause d’une infiltration d’eau (causée par les deux énergumènes) menaçant de faire couler l’ensemble de la structure, tous les occupants se précipitèrent à leurs postes. Une opportunité dorée. La panique générale permît à Hanzô et Nobunaga de se dissimuler, jouant de la confusion autour d’eux pour explorer l’enceinte et tenter de déceler la position des stocks ainsi que des chefs du transit. Au bout d'une vingtaine de minutes de recherche et d'exploration, les deux héros tombèrent nez-à-nez avec une troupe de combattants altérés. Surprise. Stupéfaction. Ils eurent l'impression d'avoir été attendus depuis la nuit des temps. Une dizaine d’individus les prirent prestement en grippe, dans un assaut spectaculaire qui les obligea à battre en retraite quelques instants.

Cependant qu’ils reculaient, ils eurent un message de Yôji par le biais d’un émetteur radio.


- Maître… Nobunaga… ce n’est peut-être pas le moment mais...  il vient de se passer quelque chose de tragique ici…
- Yôji ! Parle !
- C’est Chinosuke. Il est mort....


En entendant le message, Nobunaga s’arrêta, figé par la nouvelle. Ses yeux écarquillés fixèrent le vide, iris délavées manifestant sa stupeur, tandis que son corps prostré cessa de se mouvoir, se mettant inévitablement en danger devant l'assaut mené dard-dard par leurs détracteurs. Hanzô, bouleversé lui aussi par cette déclaration, contempla longuement le jeune héros, dont le père venait de rendre l’âme. Ce n’était pas le moment. Vraiment pas le moment.

Anticipant le pire, il bifurqua de sa trajectoire initiale et empoigna Nobunaga au passage, se jetant sur le côté et lui évitant d’être avalé par une déflagration qui courait sur eux, puis il déchira la paroi métallique du navire et plongea dans les profondeurs océaniques, son compagnon sous le bras. L'océan étouffa la flamme et s'attaqua à leurs poursuivants tel un torrent furieux. Mais le plus jeune des deux héros, même dans cette situation, ne semblait plus montrer signe de vie, tant il pouvait être atteint par ce bouleversement dans son existence. Jouvenceau détraqué par la force des évènements. Il déposa sur Hanzô des yeux emplis de vide…

… puis l’abandonna.

Il nagea à une allure extraordinaire jusqu’au village, deux heures durant. En arrivant, il mit pied à terre et fonça en direction du domicile de son père, dont il découvrît le corps complètement pétrifié, étudié de près et photographié par une dizaine de personnes. Yôji, qui était là, se retourna et vit le monstre agité qui se tenait derrière eux, prêt à tout détruire.


- RRrruuuaaaaaaah !!!

Hurla le démon des mers en se transformant et en bondissant vers Sora, également présent dans la pièce, héroïque olibrius qu’il tînt immédiatement pour responsable. Qui d’autre que la Gorgone Blanche aurait pu commettre un tel acte ? La pétrification était sa signature ! Peut-être… peut-être craignait-il que la place de Shogun lui soit volé par son père !

Les spectateurs se mirent en action, en vain. Les lianes de Yôji eurent beau tenter de retenir le seigneur des eaux, ce dernier les sectionna et les arracha pêle-mêle. Incapable de stopper la fureur de Nobunaga, le cultivateur de plantes carnivores et disciple de la Salamandre recula : c’est alors Sora qui s’opposa à la rage monstrueuse de son prédateur. Le héros du passé contre celui de l'avenir. Le clash de deux générations. Au bout de quelques échanges, il pétrifia ses deux pinces après en avoir évité les pointes qui s’enfoncèrent dans le sol, puis il lacéra l'abdomen du Suijin avant d’en pétrifier les plaies, de sorte à ralentir l'hémorragie de ces dernières. Précis et infiniment professionnel, même dans un moment de panique : tel était la légendaire Gorgone Blanche. Quelques minutes plus tard, à force de tailler dans tous les sens, il parvint à neutraliser l’assaillant, toujours en proie à une colère incontrôlable.


- Nobunaga, calme-toi ! cria Yôji.
- Mon père ! Rrrrendez-moi mon pèrre !
- Ton père est mort, Nobunaga. Je suis navré. Le responsable…


Sora se mit à trembler. Contre son gré, une larme de crocodile parcourut sa joue, lui qui n'avait jamais pas pour habitude de dévoiler ses sentiments.

- … est mon fils, Nojiri.
- AAaaaah ! Père…
énonça le Suijin en étouffant quelques larmes perlant à ses yeux et en reprenant forme humaine, à bout de souffle, ses bras et son torse devenus pierre.
- Nobunaga ! Où est passé Hanzô ?! s’écria alors Yôji, rompant avec le chagrin d'amour ambiant.
- Hanzô… Hanzô !

A l’unisson, leurs yeux s’ouvrirent bien grand. Effroi. Hanzô était en danger, abandonné par la créature maudite. Sora libéra l’orphelin de son sortilège en le dardant du regard, comme pour l'intimer de réagir au plus vite et de reprendre ses esprits. Ce dernier se précipita aussitôt pour faire le chemin inverse à celui qui l'avait conduit jusqu'ici, réalisant son erreur.

Deux heures plus tard, après avoir transporté Sora et Yôji sur son dos, ils arrivèrent. Le Suijin était éprouvé ces allers-retours incessants, mais il plongea toutefois avec ses deux rémoras humains. Le sous-marin était échoué dans les profondeurs, enfoncé dans le sable qui s'entassait à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Les trois guerriers trouvèrent le corps d’Hanzô au milieu d'un nuage de sang, inerte, flottant comme un cadavre au milieu de ce qui ressemblait à un cimetière marin. Charognes noyées baignant dans les eaux, au milieu des carnassiers. Sa jambe gauche avait été dévorée par un requin, dont plusieurs spécimens rôdaient encore, alléchés par les organes qui s’échappaient de la cargaison et par le sang qui avait abondamment coulé durant le naufrage. Ils ramassèrent le samouraï tandis que le Suijin faisait fuir les prédateurs, laissant les autres à leur sort. De retour à la surface, Yôji et Sora entamèrent, sur la colonne du monstre aquatique, les gestes de premiers secours, tandis que la bête, à bout de souffle, achevait de revenir vers la berge, dernier voyage l'acculant jusque dans ses dernières limites. Marathon océanique à l'issue duquel le seigneur des mers lui-même fit naufrage.


Le temps passa. Hanzô, bien qu'amputé d'une jambe, avait survécu, à l’inverse de Chinosuke. Le père de Nobunaga, dans sa pétrification, avait suffoqué sous la pierre. On rapporta des hypothèses sur le mobile du crime : sans doute avait-il décelé des activités suspectes venant du fils aîné de Sora. Nojiri, qui avait acquis la réputation d'être le parfait héritier de son père, avait effectivement changé ses plans, tournant le dos à la justice pour s’offrir une route plus chaotique, en accord avec sa personnalité malsaine. Animé par une volonté de s’émanciper du code moral lié au Bushidô, et désirant par-dessus tout créer un nouveau monde, il avait épousé les lignes idéologiques d’une organisation criminelle. Pire encore : il avait dans sa quête embarqué son jeune frère, Daijiro, qui depuis toujours avait considéré son aîné comme un modèle. Encore plus que son père.

Quant à Nobunaga…


- … la décision revient à Hanzô. Tu seras jugé à son réveil, avait conclu Megumi, qui avait repris temporairement sa place de Shogun laissée vacante.

Le temps passa. Jours d'angoisse et d'attente interminable pendant lesquels le convalescent récupérait peu à peu ses esprits. Mais alors que le verdict n'était pas encore tombé, Nobunaga fut approché par un des plus jeunes samouraïs du clan. Un Kobayashi. Le dernier fils de Sora.

- Nobu… tout comme toi, j’ai plusieurs raisons de vouloir me venger de Nojiri, et de Daijiro qui l’a suivi. Ils ont tué ton père et souillé notre nom !
- Bunji, je comprends ta colère. Notre heure viendra.
- Notre heure est venue, Nobunaga ! Je peux te révéler où se trouve Nojiri, mais promets-moi de m’emmener !
déclara le plus jeune héros du clan.
- Répète ?!
- Je ne sais pas comment mais… depuis le début, j’ai su anticiper chacun des mouvements de mon frère, comme si j’étais connecté à lui ! Je peux nous conduire à lui, mais pas l’affronter seul !
- Prévenons ton père et Yôji. Nous le pourchasserons ensembles.
- Non. Mon père refusera ma présence.
- Mais Bunji...
- Ecoute-moi !
- Je ne peux…


Il ne fallut pas beaucoup plus de temps pour que Bunji parvienne à convaincre le seigneur des mers, qui plus que tout avait l’espoir de pouvoir massacrer Nojiri pour venger la mort de son père de substitution.

Dans l’ombre toutefois, Cheng, un disciple de Hanzô, avait pu entendre la conversation.


- Bunji… il ne t’arrivera pas la même chose qu’à mon maître…



Quelques heures plus tard, le binôme arriva aux portes d’une gigantesque entreprise de transport et logistique, située au bord d’un canal. Bunji, comme par instinct, escalada la clôture et s’infiltra dans l’enceinte, ce que Nobunaga décida d’imiter. Accroupis, ils se déplacèrent en petites courses furtives, tâchant de rester le plus discret possible. Bientôt, ils aboutirent à un rideau métallique, que le colosse décida de soulever lentement, puis ils entrèrent.

Puisqu’il s’agissait d’un jour férié, les pièces étaient désertes, rendant l’atmosphère glauque, presque malsaine. Comme si le terrain avait été préparé pour eux. Ce qui à l'évidence était vraisemblablement le cas, lorsqu'ils assistèrent à leur grande surprise à un verrouillage automatique des portes de sorties. Ils se rendirent compte, trop tard, que leur intrusion avait été décelée. Sournoise embuscade. Ils eurent beau être sur le qui-vivre, ils n'étaient plus que deux pantins entre les mains de psychopathes. De tous côtés, des mines explosèrent, emportant les deux héros dans les décombres.

Secoué, le seigneur des mers mit un certain temps avant de retrouver ses moyens, coincé sous un énorme bloc de pierre. Tandis qu’il reprenait ses esprits en essayant de soulever la masse, jouant de sa musculature massive, il entendit des chocs de métal, des bruits sourds et sentit même des tremblements de terre. L’un d’eux lui permit de se mouvoir avec plus d'aisance et de redoubler d'ardeur dans son évasion. Il lui fallut toutefois plusieurs minutes pour s’extraire des débris, son corps recouvert d’hématomes, de gravats et de poussière. Puis, soudain, un cri. Un cri de guerre. Il s’empressa de sortir de ce traquenard, et se hâta de se diriger vers le point depuis lequel cet appel à l’aide semblait provenir.

Il arriva dans une pièce métallisée très large avec des plateformes, des échelles et de grosses canalisations apparentes. Le plafond s’élevait à plus six mètres au-dessus de leur tête, permettant d’accéder à un étage de plateformes. Il constata, dès qu’il mit le pied à l’intérieur, la présence de plusieurs golems de pierre commandés par Bunji, répartis sur une centaine de mètres au carré. Le jeune invocateur livrait un combat difficile face à escadron de cinq hommes armés de mitraillettes. Deux d’entre eux étaient des altérés ; le premier s’était changé en une sorte de félin et bondissait dans tous les sens, agile prédateur ; le second soufflait des projectiles avec une grande précision, et tirait avec son fusil d'assaut en parallèle. Il s’agissait bel et bien d’une bataille rangée, les golems alternant entre phases de défense et d’attaque pour garantir la sécurité de celui qui les dirigeait comme un chef d’orchestre, tout en essayant de mettre à mal ses opposants.


- Me voilà arrivé. Balayons cette vermine une bonne fois pour toutes.
- Je les occupe ! Fonce trouver Nojiri !
rétorqua l’éphèbe aux doigts dansants dont un golem, après avoir attrapé le félin, entamait de le broyer.
- Inutile de vous déranger, messieurs, fit soudain une voix résonnante.

Comme par enchantement, une porte située sur une plateforme en haute s’ouvrit, laissant apparaître un homme large d’épaule aux longs cheveux d’albâtre, suivi par deux acolytes qui semblaient composer sa garde rapprochée.


- Nojiri !
- Tiens donc,
poursuivit-il. Quelle surprise. Si on m’avait dit que mon jeune frère se serait lancé à ma poursuite à s’associant à ce… monstre…

Déclara-t-il en pointant Nobunaga du doigt d’un air méprisant.

- Toi… je vais te faire bouffer ta langue !

Le seigneur des mers commença à prendre une apparence monstrueuse, s’octroyant deux pinces de squille comme par espoir de broyer son antagoniste dans ces dernières. Mais déjà Daijiro bondissait de sa position pour rejoindre le coeur de la bataille. D’un coup de pied, il brisa le golem qui étreignait le félin puis il se mit en garde, prêt à affronter les deux héros. Nojiri, quant à lui, laissa un sourire se dessiner sur son visage. A côté de lui, son deuxième garde avança. Depuis la plateforme, il invoqua une sorte de chimère ailée ressemblant à un ptérodactyle qui fonça vers Nobunaga. Ce dernier n’eut d’autre choix que d’utiliser ses pinces pour le retenir.

En l’espace de quelques secondes, la bataille tourna vinaigre. Surmenés par les rafales de balles, les chimères volantes, les attaques pétrifiantes de Daijiro, l’homme félin et le lanceur de projectile ultra-précis, les deux attaquants n’eurent d’autre choix que de battre en retraite. Cependant, il n’y avait pas de réel porte de sortie pour eux : ils étaient, à leur grand dam, en plein coeur du territoire ennemi. Derrière ses hommes, Nojiri s’esclaffait, excité de voir comme il pouvait dominer ces héros qui, prétentieux, avaient cru pouvoir le traquer jusque dans l’un de ses repères. Il ignorait comment ces férus de justice avaient pu retrouver sa trace, mais pour autant, il ne regrettait pas que cela soit arrivé.

Soudain, une pierre tirée par le sniper frappa la main droite de Bunji. De fait, la douleur l’empêcha de mettre en mouvement l’un de ses golems pour le protéger. L’invocation en question fut immédiatement brisée par les coups de Daijiro. Dans la foulée, une  rafale de munitions 5,56mm secoua le torse de Bunji qui tentait de reculer pour s’abriter.


- Bunji ! cria Nobunaga en mettant un corbeau géant à terre et en lui brisant les ailes, avant de mettre ses pinces en protection pour éviter d’être frappé par une autre rafale de balles qui lui étaient destinées.
- Nobu… naga…

Au loin, Nojiri leva sa sinestre. Par une sorte de sorcellerie, il commença à pétrifier le corps de Bunji qui malgré la douleur de ses plaies ouvertes fit un saut sur le côté afin de ne pas rester dans l’axe de l’alter de son premier frère. Malheureusement, l’esquive fut anticipée par Daijiro, le second, qui contourna l’un des golems chargés de le retenir et frappa dans les côtes de son frère d’un coup de genou, brisant ses dernières et le mettant en déroute l’espace d’une fraction de seconde, délai suffisant pour tirer avantage de la situation. Puis il passa dans son dos par une petite acrobatie, avant d’immobiliser ses bras par une clé de nuque et d’épaules, exposant la silhouette du cadet à son chef, accessoirement son aîné et son modèle.

- Adieu, jeune frère…

Déclara le plus malveillant des trois frères en pétrifiant, à l’unisson avec Daijiro qui déclencha également son alter (mais qui, à l’inverse de Nojiri, ne pouvait le faire qu’au corps-à-corps), l’ensemble du corps du cadet.

- Buuuuuunjiiiii !!!
- No… ji… ri… je… t’en… supplie...


Furent les derniers mots de Bunji.


Après avoir changé son frère en statue de pierre, faisant de lui un fossile pétrifié, le tueur impitoyable qu’était Nojiri tourna ses yeux vers Nobunaga qui, de colère, arracha la tête du corbeau et balaya le félin, l’envoyant s’écraser contre le mur. Malheureusement pour lui, une transformation au deuxième stade ne pouvait que l’exposer davantage aux attaques adverses, si bien qu’il dût se contenter d’en rester à sa première mutation. Au milieu des golems de Bunji qui redevinrent poussière, il chargeât Daijiro, le coeur empli de haine et de colère. Ce dernier, cependant, esquiva tous ses assauts en exécutant une série de flip-flap, avant qu’un monstre aérien ne vienne empoigner les pinces du seigneur des mers et qu’une rafale de balles ne percent ses écailles sur le flanc gauche, l’obligeant à capituler sous la puissance déployée par le rapace pour le mettre à terre. Le félin, s’extirpant du mur, vint à son tour s’associer à la chimère ailée pour maintenir la créature au sol, mordant ses jambes en enfonçant profondément ses canines, presque au point de lui briser les tibias (des cicatrices dont il allait se souvenir toute sa vie).

Daijiro s’avança, l’air triomphant. Le monstre ne pouvait que se résigner et se rendre à l’évidence : son heure était venue de rejoindre son père. Sur la plateforme, Nojiri s’adressa à lui.


- Sois heureux, pauvre sardine des mers. Tu vas enfin comprendre ce qui est arrivé à ton père.
- Pas tant que le tien sera là,
répondit une voix.

Étincelant de prestige, le père des frères Kobayashi se révéla comme un ange faisant irruption dans le chaos. Avec lui, toute une équipe de héros se présenta, commando de lumière. Sora était donc là, la Gorgone Blanche, accompagné de Cheng, celui qui l’avait alerté après avoir entendu la conversation secrète de son fils ; sa fille, Yasua, celle qu’on surnommait la Gorgone Rouge, s’illustrait en la présence de Hisae la Salamandre, rien de moins que la fille de Hanzo. Quatre héros venus des ombres pour les débarrasser du mal. Les vilains relâchèrent aussitôt Nobunaga pour battre en retraite et les hommes de main mirent les nouveaux arrivants en ligne de mire.


- Bunji ! cria la soeur du concerné, devançant son père pour le rejoindre.
- Attention ! rétorqua Hisae la Salamandre en la bousculant pour lui éviter de recevoir une salve de balles.
- Toi… fit Sora à l’adresse de Nojiri, réalisant avec une colère refoulée le destin réservé à son fils.

D’autres rafales de balles accompagnées de créatures volantes coupèrent court à la conversation. Utilisant ces assauts comme couverture, Nojiri s’échappa de la pièce. Sora tira sa lame de son fourreau et fonça dans sa direction, mais il fut aussitôt intercepté par Daijiro qui lui coupa la route en utilisant son propre sabre. Les deux lames s’entrechoquèrent dans un bruit d’acier qui mît définitivement une barrière entre le père et son fils.


- Daijiro ! Tu… ton oeil ! Que t’est-il arrivé ?!
- Un sacrifice nécessaire, père. Mais rien qui ne m’empêche de vous trancher la gorge !
- Tu oses ! Ne te mets pas en travers de ma route, Daijiro !
- Ce n’est pas à vous de me dicter ce que je dois faire !
- On va voir ça quand tu auras pris mon poing dans ta gueule, assassin !!!
déclara Yasua en bondissant vers son frère.

Nobunaga, après s’étre redressé, balaya la zone du regard. Daijiro affrontait son père et sa soeur. Les créatures ailées chargeaient en direction des deux autres, également ciblés par des rafales de mitraillettes. Tout le monde en était arrivé à livrer une lutte dantesque dans le chaos. Mais le principal acteur de cette guerre tentait de fuir.

Il se retourna et, utilisant le tranchant de ses pinces, il découpa deux canalisations, provoquant une coulée d’eau et de pétrole. Il tailla dans celle d’où provenait l’eau, puis s’enfonça dedans. Tel un saumon remontant sa cascade, il se hissa à contre-courant et, jugeant le moment opportun, il tailla de nouveau pour s’extirper de son exigüe prison. Il débarqua à l’étage supérieur, sans doute un cran plus haut que son adversaire. Il fonça dans la direction supposée qu’avait dû prendre Nojiri pour fuir.

Quelques secondes plus tard, c’est la fille de Hanzô qui s’extirpa du même endroit, ayant joué de son alter pour imiter l’action de son prédécesseur. Elle se mit aussitôt à la poursuite de Nobunaga.

Le Suijin arriva bientôt à l’extrémité de l’édifice, ce qu’il remarqua par la présence de vitres donnant sur l’extérieur. Sans réfléchir, il sauta à travers elles en les brisant, puis chuta d’une dizaine de mètres de haut, se rétablissant en passant au stade deux de sa transformation, ses tentacules venant amortir son corps qui se mit à grossir à vue d’oeil. Nojiri filait déjà sur la selle d’une moto sportive, aussi le monstre continua-t-il de courir (si tenté qu’on puisse courir avec des tentacules à la place des jambes) en crachant des jets d’eau pour le mettre en péril. Quelques secondes plus tard, Nojiri arriva à la clôture entourant la zone. Le vilain sacrifia sa bécane pour éventrer le grillage avant de passer par la brèche pour s’extirper, mais Nobunaga continuait de le poursuivre, arrachant ce qu’il restait de la clôture pour continuer sa traque, l’esprit toujours en proie à la colère. Il était certes plus lent, mais son adversaire n'avait pas pris assez de distance pour ne plus être accessible.

Finalement, le vilain se retourna. Les deux hommes se toisèrent l’espace d’une fraction de seconde, avant de se jeter dans un pugilat acharné.

Au bout du compte, Nojiri parvint à prendre le dessus sur un adversaire qui, en dépit de sa rage et de sa puissance, n’arrivait toujours pas à sa hauteur. La Gorgone Noire, héritière de la Blanche, avait longtemps camouflé l’ampleur de ses capacités. Des capacités qui avaient depuis longtemps déjà dépassées celles de son père, et qui pouvait à plusieurs points de vue écraser le Shogun en personne, même au meilleur de sa forme.

Le corps de la créature marine était lacéré de toutes part par la lame bien affûtée de Nojiri, mais elle continuait de se battre. La moitié de ses tentacules avaient été pétrifiées, tout comme sa pince gauche. Il livrait des assauts avec son seul membre restant, cependant son adversaire pouvait anticiper chacune de ses attaques. Soudain, le duel fut interrompu par une voix.


- Nobunaga ! Arrête ! Laisse-le partir, les autres ont besoin de nous ! fit-elle en s’interposant, les bras écartés, entre lui et Nojiri.

Mais le monstre n’écoutait plus rien des conseils qu’on pouvait lui donner. Sa pince était déjà lancée en direction de son ennemi juré. Ce dernier, espiègle comme il était, profita de l’ouverture et profita de celle-ci pour pétrifier l’articulation, pourtant épaisse, de son assaillant. Avant que la pince n’aboutisse à sa destination, il attrapa Hisae par l’arrière etf fit un bond de retrait.

L’héroïne n’eut pas le temps de réagir. La pince passa à travers son ventre et lui brisa plusieurs vertèbres. Le monstre ne réalisa que trop tard la gravité de son geste. Il souleva le corps inconscient d’Hisae, léger comme une plume.


- Non ! cria-t-il en retrouvant progressivement un visage humain, à moitié figé dans la pierre et pourtant rempli de sanglots.

Sans dire un mot et après un dernier regard, Nojiri disparût dans l’ombre, laissant Nobunaga seul avec son désespoir et la victime de sa furie, dont l’abdomen se mit à saigner abondamment une fois la pince extraite de ce dernier. Le coupable, avec la main qui lui restait, tenta de faire une compression pour empêcher le liquide vermeil de fuir, et pourtant, ce dernier continua de lui couler entre les doigts.


La conclusion de cette histoire fut limpide. A son réveil, Hanzô découvrit le pot-aux-roses. Quand il apprit l’aventure de son clan, il décida d’une sanction ferme et définitive pour Nobunaga : le bannissement sans équivoque du Shogunat. Sa fille, après avoir été blessée, eut la chance de survivre. Il lui fallut cependant de longs mois pour se rétablir. Pendant sa convalescence, deux cérémonies de deuil eurent lieu : la première pour Chinosuke, la seconde pour Bunji. Si Nobunaga put, à titre honorifique, y participer, il reçut à terme de la seconde une menace de mort formelle de la part de Hanzô.

Ce qu’il lui retourna sans scrupule.

Car après avoir été banni, celui qui s’était contenu toute sa vie décida de libérer ses pulsions. Devenu un paria du clan après ses actes coupables, et accusé d’avoir jeté le déshonneur sur eux, il devint mercenaire, bafouant la moralité de son sobriquet, et se revendiquant devenir plus proche de sa nature profonde : une créature vorace, impitoyable, débarrassée de toute forme de scrupules et de sentimentalité.

Pendant près de cinq ans, Nobunaga devint une sorte de fléau national. Il assassina froidement plus d’une dizaine de héros et autant de civils contre des sommes d’argents. Les héritiers du Shogunat (Yôji, Cheng, Yasua et même Hisae, celle qu’il avait blessé) se lancèrent à sa poursuite, mais en vain. Il tua Eizô, un disciple de Megumi, et blessa presque mortellement Cheng qui fut le seul à pouvoir le débusquer.

Il fut, somme toute, arrêté par ??? [héros PJ à définir], et incarcéré dans la foulée. Dans l’ombre de sa froide cellule cependant, il rumina sa vengeance pendant autant d’années qu’il en avait donné au service du mal, nourrissant de plus noirs projets...



Quel est votre rapport au Crime ?


Le crime n’est-il pas ce qu’il est parce qu’on lui donne un nom ?

Innocente question dont la rhétorique allure abonde de réponses par rapport à la primitive.

Il arriva qu’une fois, croquant la chair d’une crevette fraîche, le seigneur des mers se ressasse le corps du pirate qu’il avait tenu entre ses crocs de monstre marin, un corps dont le squelette avait craqué sous la pression de sa mâchoire. Il s’en était fallu de peu, à l’époque, qu’il ne l’engloutisse : ceci étant, n’était-ce alors pas tout à fait naturelle pour lui de dévorer ce qui, tandis qu’il n’était plus humain, pouvait lui apparaître comme une proie ?

Son esprit, guère assez ascétique pour se pencher sur une philosophie plus approfondie, en conclut une chose relativement simple résumant tout le problème et fondant la définition que selon lui l’homme donnait à ce terme de “crime” : il n’y a crime (et plus précisément meurtre) que lorsqu’il y a mort d’homme. Une réalité qu’il considéra aussitôt comme réductrice, car elle empêchait d’envisager l’espèce humaine comme une proie pour d’autres espèces.

Il dévora une crevette de plus et flaira l’air autour de lui qui sentait l’homme. L’homme était une créature qui méritait d’être chassée, comme les autres. Traquée jusque dans son terrier, comme les autres. Étouffée à la gorge par de puissantes canines, comme les autres. Dévorée par son prédateur puis par les vers et les vautours après sa mort, charogne laissée à l’abandon. Comme les autres.

L'homme était devenu une espèce sans prédateur. Il en avait oublié d'avoir peur pour sa vie. Il en avait oublié de craindre, d'aiguiser ses sens pour survivre. Il avait occulté sa part animale. Il s'étiolait faute de n'être plus une proie, ce qu'il était pourtant en dehors de la civilisation. Ce qu'il devait être en tout cas.

Mais non. L’homicide, après avoir été prophétisé, fut établi en loi. La loi.

Il fallait bien, pour mesurer la pensée du Suijin, et avant de penser à sa relation au crime, évaluer sa relation à la loi.

Cette dernière, très justement évoquée par son analyse des alters, officiait à son sens comme une barrière invisible que l’homme avait établi pour l’homme. Mais était-il seulement un homme, lui, le Suijin ? Pas vraiment, en fait. La loi ne faisait donc que l’éclabousser, ce monstre des abysses, cette créature presque inhumaine... et au-dessus des lois.

En embrassant la voie des ténèbres, il avait abandonné les préceptes liés au Bushidô ainsi qu’au code samouraï, pour épouser une idéologie plus bestiale, plus apathique. Estimant que d’une certaine façon il n’appartenait pas au genre humain, il se refusait à obéir aux règles de cette espèce, et jugea plutôt qu’il était bon d’obéir à celles de la nature : une nature qui recommandait de se battre soit pour tuer soit pour se défendre, dans les deux cas pour survivre. Le crime, de ce point de vue, était légitime. Mais encore. Il était légitime de tuer, même par plaisir, puisque cela était possible et faisait partie du lot quotidien du règne animal. Même dans le monde des hommes. La pêche et la chasse n’en étaient-ils pas les meilleurs exemples ? Et le citoyen moyen, massacrant abeilles, araignées, et tout insecte nuisible ? Pire encore : assassinant par négligence son environnement pour satisfaire à son confort, et détruisant avec lui tout l’écosystème ambiant ? En inventant la loi, cette espèce semblait oublier ou ignorer tout cela.


- Quelle farce, lança-t-il en s'arrêtant sur ces choses plutôt basiques.

L’homme. D'une certaine façon, il haïssait cette créature et était prêt à tout pour la dominer. Prêt à tout pour leur rappeler qu'aussi armés soient-ils, aussi puissants soient-ils, aussi sauvages soient-ils, ils n'étaient que des proies. S'ils l'avaient oublié, il était bon de leur redonner la mémoire.

Falusse-t-il, pour cela, être le pire criminel sur terre ou dans les eaux. Ainsi raisonna Nobunaga. Dans sa façon de se conduire, il obéirait à la loi du plus fort, et mettrait tout en œuvre pour être le plus craint d'entre tous sinon le plus fort, quitte à tuer ceux qui oseraient lui barrer la route ou lui faire de l'ombre, héros, innocent ou vilain, peu importe. Solitaire dans l'âme et créature en dehors des lois et du genre humain, le crime n'en serait plus un : il s'agirait simplement, dès lors, de méthode ou de techniques utilisées par des individus, des actes plus ou moins reprochable du point de vue de l'espèce humaine. D'une volonté de survivre et d'exister pour ceux qui deviendraient les acteurs du mal.

Le crime serait l'une de ses multiples facettes, et il pouvait bien tolérer ce dernier même commis par les autres, du tant que cela ne l'éclaboussait pas, lui ou ses proches. D'un point de vue animal, il était intolérable que l'être humain s'établisse en victime compte tenu de ses méfaits, et même si la chose pouvait paraître immorale ou criminelle. Conclusion de ce débat.


Quels sont vos rêves, idéaux ainsi que vos objectifs pour l’avenir ?

Après s’être embourbé immodérément dans les layons de la vilénie, Nobunaga qui autrefois rêvait d’être le plus reconnu des héros dût envisager d’autres horizons. Débarrassé de ses scrupules moraux corollaires d’une orthodoxie clanique vouée aux traditions samouraïs, le renégat avisa une destinée encore plus encore grande, même au risque d’employer des méthodes plus pragmatiques.

Rien d’autre que l’ambition de conquérir le Japon par un putsch corsé.

Une volonté forte malheureusement amputée d’un raisonnement pas assez sagace pour la mettre en oeuvre, mais néanmoins habillée par le costume d’un démon prêt à tout pour y parvenir ; ainsi s’étendent les horizons du fulgurant Nobunaga. Ou du moins les horizons immédiats, car à long terme, les rêves de conquête du seigneur des mers ne s’arrêtent pas à la seule gouvernance du Japon, petite île perdue du Pacifique… trop maigre pour satisfaire l’énorme appétit du Suijin.

Pour y parvenir, le fougueux vilain aspire d’abord à isoler la nation du reste du monde. Saboter le commerce maritime (stratégie éventuelle de blocus en import/export), assiéger les zones économiques exclusives en territoires marins (une solution pour nuire aux récoltes liées à la pêche et l’exploitation des zones aquatiques, pour susciter une certaine crainte dans les investissements autour de ce genre de ressource, amputant le Japon d’une certaine partie de son économie), empêcher les navigations (et reconstruire les mythes des monstres marins) en patrouillant et en intensifiant la piraterie… autant de projets transitoires pour une épopée visant à faire abdiquer le Japon par ses extérieurs.

Mais encore ! Susciter les mécontentements politiques et favoriser les émeutes pour construire, au fil de l’eau, un climat de guerre civile, avilir la justice et corrompre ses acteurs par des offres aguicheuses, renforcer les rangs de la vilénie, faire le buzz et surtout…

… tuer des héros, en particulier ceux du Shogunat et les autres, ceux qui fréquentent les hauteurs des classements, font tout autant partie des espoirs de Nobunaga.

Des espoirs, cumuls d’une expérience de vie conséquente, forgeant de bâtir un criminel rempli de conviction et tueur dans l’âme, fort de ses principes et peu enclin au sentimentalisme. Un rônin sans dieu ni maître ayant juré d’asservir l’Etat pour bâtir son propre Empire, tel que son ancêtre éponyme l’avait fait jadis, quitte à s’associer avec les pires crapules du territoire. Antique monstre ressuscité par et pour les hommes, n’ayant d’autre but sinon celui de gouverner et de s’imposer comme le véritable seigneur de ce monde, non pas pour qu’il soit meilleur, mais pour qu’il soit gouverné par lui.

- Le vrai héros de ce monde, c'est moi.



Annexe


Personnages


HANZO ET SES DISCIPLES:

LES KOBAYASHI:

LES AUTRES:


Glossaire


Les moines:

Le Shogunat:

Chinosuke:

Black Powder:

Les Gorgones et la pétrification:

Les Salamandres:



Anecdotes

- La mission du sous-marin fut une réussite grâce au sacrifice de Hanzô.
- Black Powder est encore incarcéré.
- Megumi est morte de maladie en l'an 300. Elle se retira de l'enseignement en 290.
- Hisae put survivre à ses blessures grâce à ses capacités de régénération, liées à son alter.
- Après le combat final contre Nojiri, les vilains parvinrent à s'enfuir mais plusieurs des mercenaires armés moururent de noyade et de brûlure après être tombé dans le mélange d'eau et de pétrole, qui a fini par prendre feu.
- Yôji devint Shogun quelques années après le rétablissement de Hanzô, en 295.
- Yasua continue de mener l'enquête pour retrouver et neutraliser Nojiri et Daijiro. Elle a juré de venger son frère.
- Hanzô a juré d'éliminer lui-même Nobunaga lorsque celui-ci est devenu mercenaire. Il n'a pris sa véritable retraite que lorsque celui-ci a été incarcéré.
- Cheng a perdu son bras gauche dans son dernier affrontement face à Nobunaga.


Derrière l'écran

Pseudo : Saitô/Nobu
Âge : 28
Comment as-tu connu le forum ? : Reroll de Nishiki Saitô
maxou’


Dernière édition par Oda Nobunaga le Jeu 5 Sep - 22:32, édité 3 fois
Shizumi Junko
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Re: [AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga || Dim 18 Aoû - 19:00

Salut petit reroll!

Tu connais déjà la maison donc je ne t'impose pas le laïus sur tout le staff Prez!

Dès que tu auras terminé ta présentation, poste à la suite de ce message et on viendra lire tout ça!
Oda Nobunaga
Ingénieur professionnel
Oda Nobunaga
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Re: [AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga || Mar 27 Aoû - 23:40

Hoy Junko (et tout le staff prez ^^),

Ma fiche est officiellement terminée.

Certes j'aurais encore voulu faire quelques retouches, mais étant donné le pavé déjà existant, je préfère vous épargner le surplus.

Pour information, Nobunaga est encore en prison pour le début du RP. J'envisage une tentative d'évasion comme point de départ pour ce personnage.

Je reste à votre disposition pour plus de renseignements,
Et merci d'avance pour le temps passé sur la présentation.

Saitô/Nobu
Shizumi Junko
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Re: [AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga || Jeu 5 Sep - 21:37

Coucou Saito!

Tout d'abord, je tiens à m'excuser du délai pour intervenir sur ta fiche, puisque nous étions à deux modo dessus, il nous a fallut un peu de temps pour se coordonner.

Cela étant, je dois te dire que j'ai apprécié la lecture de ta fiche, j'aime ton style de narration et les champs lexicaux qui sortent de l'ordinaire. L'action est bien décrite, et on imagine bien les scènes écrites. D'autre part, j'ai apprécié le fait que l'on suive ton personange du début à la fin, le voyant lentement sombrer loin de ses idéaux, à chaque fois presque sans que ce soit de sa faute (mais en même temps, si!). La fiche était cohérente et agréable à lire donc.

J'ai toutefois remarqué quelques points qui selon moi, méritent précisions.

1)Concernant la partie "Physique et Psychologique"
-Tu nous dis que sous forme semi-humaine, il fait 3m et demi. Mais ce qui a été validé dans ta fiche c'est la forme complète et une forme humaine avec certaines mutations à taille humaine si je ne m'abuse?

2)Concernant la partie "Histoire"
-Tu nous dis que lorsqu'il a été retrouvé bébé, il était entouré d'un liquide visqueux, mais je n'ai pas de notion de production de liquide visqueux dans la description de l'Alter?
-Ensuite, j'en viens à ses rêves de conquête en tant qu'enfant : Il veut conquérir le monde dans l'enfance : c'est-à-dire? Comment? Comme un héros, comme un roi? Comme un explorateur?
-Ensuite, comment fait la Salamandre pour connaitre ses plans? Pourquoi veut-il le tuer à cause de ça?
-Je m'interroge ensuite sur son existence légale : Est-il connu du gouvernement du coup? L'adoption est-elle administrative? Va-t-il à l'école?
-Il devient héros :  par quelle voie : lycée ou tests? Et dans quel agence est-il? Qu'en est-il du reste de son "clan"?

3)Ensuite, j'en viens à une question importante, qui concerne toutes les parties : je parle bien du fameux clan.
Je m'interroge fortement sur son appellation : "Shogunat" et "Samourai", car le gouvernement japonais n'approuverait jamais de tels titres, il va de soit que ce sont des titres honorifiques qu'ils se donnent entre eux du coup? Car un tel clan n'aurait aucune existence légale ou reconnaissance gouvernementale... A moins que ce ne soit une branche d'une agence qui prenne ce nom? Dans le cas contraire, le fait de s'auto-proclamer "Shogun" leurs attireraient beaucoup de soucis.
Ensuite, tu nous dis qu'ils ne sont pas tous héros dans ce clan, mais ils semblent tous faire usage de leurs Alters très librement malgré tout? Comment et pourquoi? Car si l'ont sait qu'ils agissent en tant que justicier, le gouvernement ne resterait pas sans réagir.

4)Ensuite, dans la partie "Comment êtes-vous devenus ce que vous êtes aujourd'hui", tu nous dis qu'il suit un homme en moto à pied, ce n'est hélas pas possible, quelque soit le stade de transformation.

5)Et pour terminer, dans la partie "Quelles sont vos rêves", tu nous dis qu'il souhaite tuer tout ses anciens camarades : est-ce sans distinction le clan en entier?
Pour finir, tu nous dis que les héros du Shogunat sont dans le top du classement héroïque, pourrais-tu nous en dire plus? Ils ne peuvent être parmi les dix premiers en tout cas...

Voilà, je te laisse nous repréciser tout cela^^
Oda Nobunaga
Ingénieur professionnel
Oda Nobunaga
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Re: [AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga || Jeu 5 Sep - 22:40

Coucou !

Alors pour les remédiations :

1) C'est modifié. Petit détail que je n'ai pas mis dans la fiche alter effectivement. Du coup, j'abaisse et je reste à 2m50, sachant que le personnage mesure plus de 2m à la base (disons que c'est juste un petit skin).

2) - Le liquide visqueux lors de son naufrage est en fait lié à sa naissance ainsi qu'à son égarement dans les eaux. Ce sont davantage des résidus liés à son jeune âge, à ses mutations et à son milieu. Qui sait, peut-être est-il passé par le stade de têtard ? Je laisse cette hypothèse dans une zone d'ombre, puisque je souhaite que son origine demeure inconnue. Le personnage ne secrète effectivement aucun liquide visqueux de base. Cependant, pour des raisons de réalisme, il n'est pas impossible qu'il dégage des liquides répugnants, qui n'auront cela dit aucune influence sur les affrontements. Oui, le Suijin est une créature un peu dégueu ^^.
- Concernant ses rêves, comme dit, ils sont le reflet de son nom : Oda Nobunaga, qui était un seigneur de guerre à l'époque du Sengoku. Donc il aspire à devenir une sorte de seigneur conquérant.
- Pour Hanzô... well... je n'ai pas vraiment de justification à donner, hormis son scepticisme naturel. Disons qu'il l'a vu dans ses yeux ! Cette fameuse "noirceur au fond de l'âme"... Il faut vraiment s'imaginer un clan pouvant se montrer assez superstitieux, avec des principes un peu abstraits, et des avis construits sur des choses pas nécessairement scientifiques ou tangibles.
- Hanzo ne souhaite pas le tuer au départ. Juste se débarrasser de lui (en l'exilant du clan).
- Son existence est effectivement reconnue. Il est officiellement adopté par Chinosuke. Il n'ira pas à l'école, poursuivant une forme plus singulière de scolarité (comme de la scolarité au domicile). Il passera, de fait, les mêmes examens que tout le monde.
- Il devient héros grâce à des tests. J'opte pour Seigi. Le reste de son clan est composé, comme dit, de quelques héros mais aussi d'autres altérés avec des métiers civils.

3) Le clan n'est pas la branche d'une agence, mais il est lié de près à ces dernières. Le titre de "Shogunat" n'est qu'un sobriquet pour faire écho à côté historique du Japon, une volonté de retourner aux fondamentaux. Mais, en soit, tous ces protagonistes suivent la loi et la respectent.
Pour ce qui est de l'usage des alters, seuls les héros se le permettaient, à une époque où la loi 746 n'était pas encore sortie, et où l'usage des alters était un peu plus permissif. Il est rare qu'ils utilisent leurs compétences en dehors de leur mission.
Actuellement, j'envisage quatre combattants reconnus officiellement et "validés" par les simulations : Yoji, Hisae, Cheng et Yasua. Les trois autres (puisqu'ils ne sont que 7 aptes au combat) ont échoué les tests, et n'officient donc pas, même s'ils continuent de s'entraîner.

4) J'ai fait une petite modif. Nojiri se retrouve bloqué en quelques secondes à peine, ne créant pas suffisamment de distance pour ne plus être accessible, aussi décide-t-il de se retourner pour affronter Nobu.

5) Oui, sans distinction. Nobu, comme tu l'as bien précisé, a sombré dans une sorte de folie sanguinaire.
Concernant le top du classement, j'avais précisé "les autres, ceux qui fréquentent les hauteurs du classement". Voici, pour information, l'idée de base que je me fais de leur niveau :
- Rang S : Hanzô (retraité), Megumi (morte)
- Rang A : Sora (retraité), Chinosuke (mort), Yôji (actuel Shogun)
- Rang B : Cheng (héros), Hisae (héroïne), Yasua (héroïne proche rang A), les autres (les trois non validés)

Pour les vilains :
- Rang S : Nojiri
- Rang A : Daijiro
- Rang B : Black Powder et les deux sbires de Nojiri


Merci pour tes compliments et surtout tes efforts ^^.
Sanggyae M. Wangchuck
Civil
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Re: [AV/T - SW & SJ] Oda Nobunaga || Ven 6 Sep - 12:34


Bienvenue sur le forum


Merci de ces précisions Nobunaga. Junko et moi avons pu mieux comprendre grâce à tes précisions. Tu es donc validé avec 145 de renommée rang B, on t'ajoute dans les listings. Tes accès et ta couleur ne devraient pas tarder à t'être donnés.

Tu peux déjà contacter des personnages pour avoir des liens. Tu as notamment pas mal de vilains comme @Oshizeke Kakun, bientôt @Kate Leonhart, ou même @Jabberwocky avec qui Nobunaga partage la même vision des choses (notion de prédateur, l'humain est une proie etc.).

Infos/Rappels :
─ Ta FT sera créée sous peu dans la zone HRP de ton groupe. N'hésite pas à consulter l'annexe expliquant le fonctionnement de ta FT et les modalités de passage ici
─ Tu peux créer ton propre carnet de bord ici
─ Pense à inclure le lien de ta présentation, de ton alter, de ta FT et éventuellement celui de ton carnet de bord dans ton profil !
─ Si tu es à la recherche d'un RP n'hésite pas à faire un tour ici ou à rejoindre directement le Discord du forum
─ Je te conseille de prendre contact avec tes camarades de section héroïque, notamment ceux en deuxième année comme @Aurore Clifford, @Lyes Vidarr, @Natsumi Ryūga, @Ivar Northway, @Hanto Hiroshi, @Love Hopper ou encore @Yokoyama Yuna ou @Tamina Sharaman

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