[AV/T - SW] Dunkelheit - It's all an Illusion
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[AV/T - SW] Dunkelheit - It's all an Illusion

Ernst Schaftel
Vilain
Ernst Schaftel
Surnom : Dunkelheit
Profession : Mercenaire
Rang : A
Points d'expérience : 595
Renommée : 150
Alignement : Esprit Libre
[AV/T - SW] Dunkelheit - It's all an Illusion || Sam 14 Sep - 1:10

Schaftel Ernst




SURNOM :  Dunkelheit
ORIGINE : Allemand
AGE :  26 ans
ALIGNEMENT : Esprit Libre
PROFESSION :  Mercenaire à son propre compte
NOTORIÉTÉ : Dunkelheit est connu pour ses divers crimes au travers de toute l'Europe, de la destruction de bien publique au vol, violence sur particulier, violence sur agents de l'ordre, meurtre, et bien d'autres choses encore. Une bonne majorité de ses cibles sont des organismes ou personnalités Anti-Alter, ou bien ceux qui cherchent à exploiter les Altérés. Depuis peu, il fait parler de lui au Japon.
ALTER : Friends on the Other Side : L'altéré peut matérialiser des entités sorties de son imaginaire dans le monde physique
AVATAR : OC by Mezamero
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Personnage


Description Physique et Psychologique du personnage

Tout est question de point de vue. Tout particulièrement avec Dunkelheit

De point de vue, et de motivation. Selon son envie, Dunkelheit pourra apparaître furtif, effacé, discret comme une ombre, ou au contraire omniprésent, imposant et impérieux. C'est là le propre de beaucoup d'hommes de pouvoir : pouvoir être une ombre, mais tout à la fois éblouir comme la lumière de l'astre solaire. Mais il faut bien parler en termes plus terre-à-terre, plus objectifs, oui ? Parlons, donc.

Parlons de ce corps. De la grande silhouette longiligne mais néanmoins athlétique de l'Allemand : celle qu'il hérité d'une jeunesse passée dans un complexe paramilitaire, à s'entraîner en permanence sous la direction de sévères instructeurs. L'effort s'est à l'époque invité au quotidien dans ses gestes, et a marqué sur son sillage quelques muscles bien présents, dessinés mais jamais trop massifs, jamais conclus dans ces galbes d'excès propres aux brutes. De ces longues jambes élancées à ces bras que l'on devine agiles, en passant par le dessin de ses abdominaux, tout reste ordonné en un certain équilibre mis en valeur par la teinte laiteuse de sa peau couleur lune. Un teint qu'il doit à cette préférence pour le ciel nocturne, là où ses amis sombres peuvent agir discrètement...  

En s'attardant sur son visage, on remarquera un faciès plutôt long, une peau lisse, sans imperfection et relief notable autre que des joues parfois un peu creusées, selon sa faim. Le nez grec, la bouche expressive, les traits de son visage de façon générale ont tôt fait de trahir ses sentiments pour peu qu'il ne fasse pas d'effort conscient pour les cacher. En remontant plus haut, l'on arrive jusqu'à ses yeux, deux perles forgées du noir d'un abysse sans fond. Loin des couleurs pimpantes de ceux qui captivent par leurs yeux bleus clair ou verts, les deux pupilles d'obscur ne manquent pas pour autant de fasciner : un océan noir où l'on irait bien se noyer.. si on l'ose. Son regard est de ceux qui peuvent avoir une intensité certaine : terrifiants d'intimidation, envoûtants de séduction, criants d'émotion... Peu importe le message à faire passer, souvent, lorsque le langage corporel le pousse à user de ses yeux, le message passe, sans gros souci. Plus haut, il y a les cheveux : de longues boucles de noir qui tombent en cascade jusque dans la nuque, entretenues sans abus.

Mélodieuse, sa voix au naturel est de celles que l'on aime écouter, sans agressivité, pleine de mots parlés avec aisance. Lorsque l'émotion s'invite dans son discours, par contre, il arrive que la magie cesse, pour laisser place à une voix soit plus hésitante, soit plus ferme, plus profonde. Tout dépend du sentiment qui lui passe par la tête.

Dunkelheit a tendance à habiller son corps simplement, dans des tenues agréables mais pratique. Les nuances les plus sombre trouvent une place de choix dans sa garde-robe, avec d'occasionnels flash de couleur au détour d'un haut plus extravagant, d'une veste de marque... De temps à autre, il lui arrive de s'habiller de costumes et de cravates, mais ça reste rare.

Globalement, par son physique, son parler et sa gestuelle, Dunkelheit possède un certain charisme teinté d'une nonchalance tranquille, quoique dangereuse. Lorsque qu'il est calme, tout dans ce qu'il donne à voir inspire une certaine tranquillité.

Pour autant... Est-ce bien de la tranquillité, ce qui se cache derrière ce masque agréable et ces paroles lancées d'une voix douce ?

***

Pas vraiment.
Derrière le masque, son passé pèse, son vécu forge. Il aurait pu être beaucoup de choses plus simples, mais il est devenu un homme pris par ses peurs, ses haines et appréhensions, le tout ordonné sous l'égide d'une logique froide mais fragile. Fragile, parce qu'elle est avant tout un prétexte.

Sa logique dira qu'il traque les Anti-Alter parce que les siens sont le futur, l'évolution, qu'il s'agit d'un combat pour l'avenir.
Ses émotions diront qu'il traque les Anti-Alter parce qu'il les déteste. Parce qu'il veut faire souffrir ces gens qui pensent comme ses geôliers de l'époque de l'affaire Millénium.

On a cherché à l'exploiter, il a vu de prés l'humanité tenter de contrôler les altérés, a été aux premières loges, s'est vu brisé mentalement dans un processus visant à le remodeler selon les objectifs du gouvernement Allemand. Et c'est ce qui aurait pu arriver, sans les Ombres...

Une tare mentale liée à son Alter depuis qu'il s'est manifesté : depuis tout jeune, il voit des Ombres qui guettent dans son champ de vision, qui lui parlent et lui susurrent des choses. Durant la basse-enfance, le phénomène était rare, les apparitions surtout nocturnes : les Ombres disparaissaient quand la sœur d'Ernst lui chantait une berceuse. Mais Millénium est arrivé, lui a arraché sa sœur, sa famille, sa vie. Sa berceuse.

Il avait peur des Ombres, mais avec le temps, elles sont devenues ses fidèles amies.
Elles lui parlaient, lorsqu'il était placé en cellule d'isolement dans le complexe militaire. Au final, les Ombres ne sont que des manifestations physique de son subconscient, de ses pensées profondes... Toute cette machinerie interne, ces choses qui restent normalement sous la surface, elles ont grandies avec le temps, parce que les maltraitances du groupe Millénium forgeaient peu à peu un Ernst bien sombre, à la fois craintif et vengeur. C'était parfois infernal, dans cette pièce noire où il se retrouvait après une faute de comportement. Il pouvait les entendre...


              C'est injuste
                                 
                                                  Pourquoi il te font ça ?
             LACHE-TOI.
                                          Tu vas crever dans cette pièce.            
                     Pourquoi ?  
      CREVE-LES         C'est fini.
                           Échappe-toi.  
                                           Tu vaux mieux que ça
                Sois plus fort                         La berceuse ?
                                                  Comment ils s'appelaient ?
                             Pourquoi tu obéis ?          
                                                        SAIGNE CES SALES CHIENS
            Laisse-nous t'aider
                                Tu vas vite les rejoindre.
    Ca peut pas continuer comme ça
                          BRISE LUI LE CRANE.


Parfois des plaintes, parfois des appels à l'aide, d'autres fois des pulsions violentes, souvent dirigées vers ses tortionnaires, et plus précisément vers Monsieur Hauptmann. D'autres fois encore, des reproches autodestructeurs, à se maudire de sa propre faiblesse. Ces épisodes violents, ce sont les symptômes de ce qu'avait décrit un psychologue aux parents d'Ernst, à l'époque : son Alter est directement lié à un syndrome d'hallucination chronique. Ces choses qu'il peut matérialiser, ce sont des visions de son esprit, et il leur arrive de dire ce qu'il n'ose dire lui-même.
Leur forme d'ombre, elle est liée à la peur du noir qu'avait Ernst étant jeune. Une peur qu'il a depuis appris à faire sienne.

Depuis, les Ombres sont plus calmes, moins chaotiques. Elles ont beaucoup participé à construire l'homme qu'est devenu Dunkelheit : ce sont les voix qui lui ont susurré de ne pas se laisser manger par le programme Millénium, celles qui l'ont poussées à développer cette personnalité pleine de confiance... Encore une fois, ces hallucinations sont un mécanisme de défense pour lui. Une façon de conceptualiser ses pensées profondes, et toutes ces autres choses qui lui prennent l'esprit. Avec le temps, il a appris à vivre avec, si bien que personne ne sait pour ce dérangement.

Du reste, Dunkelheit a une certaine forme de mépris pour les sans-alter : il les tolère, mais considère que leur vie a moins de valeur que celle d'un Altéré. Ses années dans le complexe paramilitaire ont fait grandir une haine sans limite pour ceux qui exploitent les gens comme lui. Le trauma reste fort aujourd'hui, et justifie en grande partie ses idéaux. Il est capable d'une violence extrême lorsqu'il s'agit de ce sujet, sadique et mauvais... Terrifiant. Ce qu'il a dû faire et vivre au complexe l'a beaucoup désensibilisé quant à son rapport à la violence et au meurtre, c'est là que les massacres dans son sillage trouvent leur origine.
Chez ceux qui lui ont appris à être ce qu'il est.

Puis, en filigrane de ça, il y a les regrets. Les regards en arrière, vers le passé avant Millénium. Vers cette maison dans la campagne, ces parents, la berceuse de cette sœur... Souvenirs flous. Regrettés. Il peine à l'avouer, oui, mais écrasé entre ses ambitions et sentiments négatifs, il reste un fond d'espoir d'un jour retrouver sa famille. Pour quoi faire, pour réagir comment ? Il ne le sait pas vraiment. C'est ce qui le dissuade de complètement se lancer à leur recherche.
Il a peur de ces aspirations de vie simple qui menacent de lui sauter dessus au moindre doute.

Au finir de tout ça, Dunkelheit a des considérations beaucoup plus simplistes. Il veut rattraper le temps perdu, les dix-sept années de vie sans liberté. Alors c'est un bon vivant, quelqu'un qui profite de la vie et ses plaisirs, peut-être plus qu'il ne le faut, peut-être excessif dans cette manière qu'il a de prendre ce qu'il veut sans considérer la loi, l'ordre. La décence. Imprévisible, il est capable du pire comme du meilleur, mais surtout du pire : un homme en gris foncé, contrairement à ses Ombres opaques.
Sa sympathie n'est pas inaccessible, mais elle est tout aussi dangereuse que sa haine, à bien des regards.

Ce personnage, cette personnalité qu'il s'est construit... Jusqu'où est-ce qu'il ira avec ?


Origines


Résumez nous votre Histoire.
Elles sont nombreuses, ces histoires qui commencent une nuit de pleine lune.

Celle-ci en est une parmi tant d'autres. C'était il y a un peu plus de vingt-cinq ans, peut-être vingt-six ans, dans la campagne profonde d'une Allemagne plongée dans le noir nocturne. La famille Schaftel était une petite famille tranquille et éloignée de tout, abritée du froid hivernal par les solides et épais murs de leur maison. Les Schaftel étaient fermiers, travailleurs de la terre à leur propre compte. La ville la plus proche était à une heure de voiture, l'endroit était calme, parfois trop.
Ce genre de calme reposant en journée, inquiétant en soirée. Ces calmes fait d'un silence si lourd qu'il en devient bruyant.

Le couple Schaftel avait deux enfants, un fils et une fille. Le fils, Ernst, était le plus problématique du duo... A peine six petites années à son compteur, mais déjà, les regards se devaient d'être vigilants à son endroit. Il fallait faire attention, parce qu'Ernst était un altéré, le seul du foyer. Et aussi parce qu'Ernst voyait des choses. Ou était-ce des gens ? Lui-même ne savait trop dire ce que c'était, au début. Quelques semaines avant cette nuit-ci, pourtant, la réponse s'est déclarée : Ernst n'imaginait pas de choses, les choses étaient réelles... Ou plutôt...

Oui. Ernst imaginait des choses, et donc, elles devenaient réelles.

Silhouettes d'ombre et de brume, choses marquée par le sceau de l'obscur. Les parents étaient vigilants, depuis que cet Alter a été déclaré, puis vérifié... Vigilants, apeurés, craintifs. Un peu comme cette sœur, qui contemplait parfois son frère avec des yeux d'effroi, de panique, lorsque leurs regards se croisaient.
Ils avaient peur d'Ernst, mais cette histoire n'est pas celle d'une famille qui abandonne un fils qu'ils craignent. Non, la famille Schaftel avait peur de son petit dernier, mais elle aimait cet enfant. C'était là leur défi, l'ambivalence entre deux choses.  Entre leur désir : aider le fils à surmonter cette épreuve et grandir en se familiarisant avec son don...
Puis leurs sentiments instinctifs, naturels : craindre cet enfant qui non seulement possède un pouvoir, mais en plus ne le contrôle qu'à moitié.

A cheval entre ces considérations, le couple Schaftel avait décidé de relever le défi en espérant parvenir à élever leur petit dernier pour en faire un jeune homme sain, équilibré, et surtout bien dans sa peau.

Mais ça, c'était il y a quelques semaines. C'était leur espoir, leur projet.
C'est cette nuit sombre qui s'est chargée de tuer ces espoirs dans l’œuf.
Tout a été très rapide. Des bruits dans la maison, des silhouettes qui se déplacent, discrètes, professionnelles. La petite fille se réveille, sort de sa chambre et se retrouve nez-à-nez avec la lumière d'une lampe torche. « C'est pas elle, on continue », les mots qu'elle a entendue avant d'être endormie d'un mouchoir imbibé de chloroforme porté sous son nez.
Le couple Schaftel a fini par se réveiller, se lever, pour constater trois choses : leur fille étendue au sol à la porte de sa chambre, leur fils disparu, et le son de plusieurs moteurs qui grondent et s'en vont à l'horizon, au dehors. Le père a pu les voir : deux fourgons noirs, vitre teintées opaques.  

Le récit de cette nuit-ci, c'est un récit de nuit de pleine lune, obscur et indistinct. Des parents anonymes, une sœur sans nom, une ville proche, mais jamais nommée... Une vie volée, arrachée alors même qu'elle débutait.
Aujourd'hui, Ernst ne sait que ça de sa basse-enfance : Son nom, prénom, et les très vagues souvenirs de l'époque. La mémoire de ce passé lointain s'achève sur un fondu au noir, remplacée par un vécu tout inverse au flou de cette maison de campagne.
La suite, il s'en rappellera toujours, peu importe tous les efforts pour essayer d'oublier.

***

L'histoire a commencée sous la chape obscure du ciel Allemand après minuit, et elle parlait d'Ernst Schaftel.
Elle continue dans les couloirs aseptisés d'un complexe paramilitaire, et elle conte le parcours de Matricule B-49.

C'est comme ça qu'ils faisaient, dans un premier temps. Ces adultes qui décident et conditionnent, ils privaient de leur identité ces enfants qui subissent et apprennent. Plus de nom, plus de « Moi », rien d'autre qu'un chiffre. Un chiffre destiné à devenir un faux nom si besoin, un chiffre facilement remplaçable. Ça a été son premier contact avec le groupe Millénium : cette façon de lui arracher son individualité.

B-49 a été un autre de ces enfants altérés à se faire kidnapper par ce groupe, secrètement lié au gouvernement Allemand. Lui parmi tant d'autres, il est passé par ce conditionnement, ces différents procédés qui visaient à tuer l'enfant, pour créer l'agent. Le scénario est connu, sinistre et inhumain ; et nombreux sont ceux à penser qu'il s'agit ici du genre d'histoire qui n'a sa place que dans les films à gros budget. Or, la vérité est là, crasse et pragmatique : De jeunes Altérés, kidnappés, puis mis à l'épreuve, physiquement, mentalement. Le gouvernement n'avait pas besoin d'adolescents capricieux et rebelles, il avait besoin d'outils, d'armes. Alors...
Alors un matricule, pour tuer le nom, chasser le Soi.
Lavages de cerveau et hypnose, pour enterrer le passé, conditionner le futur, la pensée.
Violence et pression sociale, pour que jamais l'Ego ne se développe chez ces enfants.
Entraînement et mises en situation, pour forger le corps, les réflexes et l'esprit.

Tout ça savamment dosé pour obtenir les résultats désirés. La machine n'était pas parfaite, mais elle était bien huilée. Au cœur d'un complexe coupé du monde extérieur, les graines de Super-Soldat poussaient, silencieusement, parquées par équipes et envoyées en mission, sans que le peuple Allemand lui-même ne se doute de rien. Dans cette équation, B-49 était un cas particulier.
Il n'était pas seul.

Elle était avec lui. Parfois, Elles. Ces Ombres cachées au coin de la pièce, et lorsqu'il était envoyé en isolement, il n'était pas vraiment isolé. Les choses dans sa tête restaient à ses côtés, pour lui parler, pour le rassurer, le conforter, parfois le secouer... Pour alimenter toutes ces choses que le groupe Millénium tentait d'étouffer : Sa colère, son Ego, son individualité. B-49 a passé des années dans le complexe, et comme tous les autres, il a presque tout oublié de la vie avant cet endroit morose. Il y avait bien un souvenir, oui... La berceuse que lui chantait sa sœur presque tous les soirs. Ca mis à part, les souvenirs sont flous, comme ceux de ses camarades. Une seule, unique et pourtant si importante différence : B-49 a oublié son identité, mais pour autant, il a refusé celle imposée par ses supérieurs. Ses tortionnaires.

B-49 ne sera pas B-49. Il sera celui parmi les Ombres, celui qui mène les brumes tueuses. Il a son armée, ses protecteurs et suivants, son petit monde à lui, qu'il peut appeler à l'aide lorsque le monde du dehors l'agresse.
B-49 ne sera pas B-49. Il sera Dunkelheit, le Roi caché dans le noir.

Dissimulé derrière le même visage neutre et placide qu'affichent tous les enfants, Dunkelheit grandissait au fur et à mesure du temps. Les mois passaient, et sa personnalité s'affirmait, sans qu'ils ne voient rien venir.
Peu à peu, ce sentiment de supériorité, ces desseins de vengeance, de liberté. Ces colères et cet Ego grandissant. Des avis tranchés se formaient dans sa psyché éclatée, mais cohérente avec elle-même. Millénium lui avait appris à tuer sans regarder en arrière, à garder son sang froid et traiter la vie d'autrui comme une ressource, une chose à la valeur définie. Dans le même temps, lui, il s'est appris tout seul à briser petit à petit le conditionnement de ces geôliers. Lui, et bien d'autres : encore une fois, la machine est bien huilée, mais pas parfaite. Donc, le jour où une rébellion a éclatée...

Lui et les autres enfants étaient comme ça. Capables de tuer sans remord, parce qu'on leur a appris, avides de liberté, parce qu'ils en avaient besoin. Le mélange des deux a signé la fin de ceux qui voulaient tant former des machines à tuer.
Mission accomplie.

Dunkelheit n'a pas su si ce jour où lui et plusieurs autres se sont échappés était le jour où le groupe Millénium a été découvert. Ce jour-ci, la seule certitude qui était la sienne, c'est celle d'avoir tué des gens dans son sillage, des gens qui le méritaient... Et désormais, il était libre. Une liberté si attendue, mais si vide de sens : Que devenir, lorsque la vie ne lui a appris qu'à tuer ?

La question s'est posée... Puis, au finir d'une réflexion pas si longue que ça, Dunkelheit s'est rendu compte qu'elle se répondait. Il avait à peine dix-sept ans lorsqu'il est sorti du complexe du groupe Millenium. Au cours des neuf dernières années, son nom a résonné ça et là au travers de l'Europe : les médias parlaient de ce jeune homme accompagné d'Ombres brumeuses, un jeune homme qui passe pour ne rien laisser dans son sillage. Des années entières où Dunkelheit s'est illustré auprès de différents organisations criminelles en Europe, où ses principaux alliés étaient des extrémistes Pro-Alter et ses principales cibles des extrémistes Anti-Alter. Au fil des ans, son nom s'est imposé comme une large épée de Damoclés au-dessus de la tête des ennemis de la cause Altérée, et celle de ceux qui cherche à les exploiter. Sur son chemin, la police s'est dressée, la GAH s'est dressée, et parfois, il a essuyé des échec. Mais jusqu'ici, il a survécu, continué. Jusqu'à s'être depuis peu installé sur Sapporo, au Japon : quelques uns de ses contacts dans les milieux criminels se sont fait une place confortable là-bas. L'endroit est prometteur et attirant par son indépendance... Puis, quelques affaires personnelles l'amènent au Japon.

Des années de haine, de ressenti et réflexion, ruminées dans le carcan oppressant du groupe Millénium. Maintenant libre, le jeune aux Ombres prend sur lui de tout déverser sur le monde. Et ce n'est que le début.

La lune n'est pas encore pleine.


Quel événement a marqué votre vie ?
- B-49?
- Ne m'appelle pas comme ça.
- Hein ? Heu, bref, tu viens ?
- Ne m'attendez pas, j'ai une affaire à régler.
- Eh, tu vas où mec ? Tu retournes à l'intérieur du complexe, là.
- Je sais.

Sans un regard en arrière pour son compère, Dunkelheit emprunte un couloir. Autour, des corps au sol, tantôt en tenue militaire, tantôt en simple habit similaire à une tenue de patient. Sur les murs, de l'écarlate, liquide. La luminosité est faible, rougeâtre, une alarme retenti partout dans ces couloirs sombres et étriqués. Aujourd'hui, un enfant a craqué et s'est rebellé à la cantine, avec nombre des autres sujets rassemblés dans la pièce. Une scène déjà vue auparavant, sauf que cette fois-ci, les enfants ne sont pas restés spectateurs. Un rugissement s'est levé dans tout le complexe, et l'alarme n'a pas tardée à suivre. C'est le premier soulèvement de cette importance ici, et plusieurs sujets ont déjà réussi à sortir du complexe. Dunkelheit s'est retrouvé à coopérer avec les membres de son équipe pour se frayer un chemin... Des... « amis » ? Un mot difficile à appréhender, mais c'est celui qu'il utiliserait. Il aurait pu juste continuer la route jusqu'à l'extérieur, oui...

Mais il veut des réponses. Ça, et autre chose.

Ça avance dans ces allées, passe par ces pièces. D'abord, juste le bruit des pas d'une personne, qui frappent contre le sol dans un rythme régulier. Puis, en plus de ça, quelque chose d'autre s'ajoute. Ça flotte, au-dessus du sol, en un bruit indicible. Au mur, il n'y avait que l'ombre de Dunkelheit, puis d'un coup, il y en a cinq autres. Bientôt, de l'autre côté, provenant d'en face, des bruits de pas plus lourds, le son caractéristique d'hommes nombreux avec un barda conséquent. Ça s'arrête à dix mètres en face, en un son d'arme chargée.

- Arrête-toi là, B-49 !
- Ne m'appelle pas comme ça.

Il ne s'arrête pas, sa marche continue, d'abord dans un certain silence. Un silence de tension.

- Arrête-toi là gamin ou j'te jure que qu'on te troue la cervelle !
- Essaie.

Au mur, la silhouette d'adolescent lève une main en direction des hommes en face. Il y a un bruit, un espèce de sifflement multiple, qui vient du dos, et se rapproche très rapidement des hommes armés. Ça tire, ça détone, ça hurle.
Ça saigne, ça tombe, s'immobilise et meurt.

- Me trouer la cervelle, c'était ça ?

Une voix qui se parle à elle-même dans un ton de sarcasme froid, alors que les pas reprennent sur le sol. En passant devant les corps, le son des pieds qui frappent par terre devient gélatineux, l'espace de cinq secondes. Le chemin continue, encore et encore, inlassablement, et la marche s'arrête devant une porte blindée.
Une poignée de secondes plus tard, une porte forcée.

Tout ce chemin que vient de faire le jeune altéré, c'est le chemin vers le bureau d'un des officiers du complexe. Un en particulier : celui qui était en charge de l'équipe de Dunkelheit, « Monsieur Hauptmann ». De tous les tourmenteurs de cet endroit, il fut le premier, le plus violent et le plus haït. Le plus insidieux, aussi : celui qui jouait le funambule sur un fil entre coups, blessures et humiliations, puis compliments et valorisations froides, calculatrices. Il se rappelle... Les formules sautaient dans sa bouche, en un savant ballet.
« Bon travail », puis « reste à te place ». « Continuez comme ça », puis « obéissez, où vous en paierez les conséquences. » En somme : mit Zuckerbrot und Peitsche, le Bâton et la Carotte.

- B-49, tu devrais cesser cette idiotie tant que tu en as encore la chance.
- Ne m'appelle pas comme ça.

A trois reprise, il a répété cette phrase. Or, cette troisième fois-ci, les mots sortent d'une voix teinté de ce fond d'agressivité froide. Il est calme, mais en colère, furieux, mais sans perdre ses moyens. L'homme en face de lui, il est à son bureau, cinq gardes lourdement armés dans son dos.
L'homme est droit, stoïque, il regarde l'enfant sans détourner le regard. De loin, on pourrait le penser composé.  
L'homme a ces tremblements par moment, ces yeux qui fuient plus bas quand l'enfant le darde de ses pupilles sombres. De prés, l'on pourrait sentir sa peur.

- Ne sois pas ridicule, jeune homme, je t'appelle par ton matric-
- Ferme ta gueule.

Il siffle ces trois mots d'une voix serrée entre les dents de sa mâchoire contractée, une flamme dangereuse dans ses yeux couleur nuit. Dans son dos, elles s'agitent, s'excitent. Sombres et inquiétantes, elles sont à peine visibles, dans l'encadrement de la porte. Formes indistinctes cachées dans la pénombre du couloir, choses dissimulées dans les interstices... Jusqu'à ce qu'elles s'engouffrent dans la pièce, soudainement, qu'elles sautent au visage des différents gardes dans le dos de l'officier.
Elles crissent, ils crient, elles tranchent, ils trépassent.

Tout va très vite : Hauptmann n'a même pas le temps de manifester son effroi que l'enfant avance déjà à son bureau. Ses épaules se lèvent, tandis qu'il entame de quitter sa position assise, mais son corps est fermement ramené au fond de son siège par une paire de  mains éthérées, mais puissantes, venues de derrière lui.

- Je ne suis plus ta chose, insecte. Je ne suis plus un chiffre sur ton carnet, plus ton outil, plus rien de tout ça.

D'un geste du bras, l'adolescent passe la main par-dessus le bureau jusqu'à arriver à la tête de l'officier. Une lente et patiente approche... Jusqu'à ce que d'un mouvement sec, il agrippe ses cheveux pour tirer, et fracasser son visage sur le bois  juste en-dessous. Un autre cri de couleur, une giclée de rouge qui se répand depuis son nez, tout ça sous un regard appréciateur qui juge depuis au-dessus... Un regard qui approche, alors que Dunkelheit se penche à son oreille.

- Plus que n'importe quoi d'autre en ce moment : je suis fort, et tu es faible. Alors tu m'appelleras Dunkelheit, et je t'appellerais comme je le souhaite. Est-ce que tu comprends bien ce que je viens de te dire, Insecte ?

Pour la première fois depuis toutes ces années, le jeune homme est libre d'être qui il est vraiment. Sa façade vaguement rebelle - mais obéissante – éclate pour révéler au grand jour ce qui se cachait dans l'ombre de ses « oui, Monsieur Hauptmann ». Pour révéler ce dangereux altéré au comportement égotique, plein de mépris pour ces adultes qui ont fait de lui ce qu'il est.
Et il adore ça.

L'Hauptmann baragouine une affirmation confuse, hochant la tête alors qu'il baigne dans son propre sang. La main à ses cheveux relève alors son visage, puis le lâche d'un geste dédaigneux.
Autour, dans son dos et à la périphérie de son champ de vision, l'officier peut les sentir, les apercevoir : Les Ombres ne sont pas loin. Elles guettent, attendent.

- Je sais que vous avez des dossiers sur les enfants que vous avez pris. Sors le mien.
- J-Je....

L'homme fait mine de protester, mais il ne tarde pas à entendre les sifflements dans l'air alentour, sentir une paire de mains serrer ses épaules. Il ravale sa salive, puis ouvre son ordinateur pour cherche un document. Ca dure un moment, jusqu'à ce qu'il trouve, et tourne l'écran.

Sujet B-49 : Ernst Schaftel

C'est tout ce que Dunkelheit a le temps de lire avant que le contenu du dossier ne soit remplacé par un écran de sécurité, un message « connexion non-autorisée » au milieu. Au même instant, l'alarme du complexe change d'intonation.

Isolement d'urgence, le personnel est prié de rester dans les locaux le temps que la situation soit gérée par l'équipe de sécurité du complexe.

Le visage de l'enfant-soldat vire livide. D'abord d'incompréhension, puis de colère.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Enfuis-toi tant que tu en as l'occasion, gamin... On est en train de fermer.
- Quoi ?

Pour répondre à la question de Dunkelheit, d'épais rideaux de métal commencent à s'abaisser dans le couloir : la base ne tardera pas à être condamnée. Il tourne la tête, remarque, et peste, rageur... Jusqu'à darder Hauptmann d'un regard meurtrier.

- Je peux répondre à tes questions, « Dunkelheit », mais les morts ne parlent pas... Et les portes sont en train de se fermer.

Derrière son nez cassé, la sueur à son front et ses quelques dents manquantes, l'homme a un sourire hideux : si l'enfant tue, il n'aura pas ses réponses, si l'enfant questionne, il n'aura pas le temps de s'enfuir... Alors il va devoir fuir et laisser vivre. En tout cas, c'est son espoir. Et Hauptmann est peut-être beaucoup de choses négatives, mais il connaît bien ses recrues.

- Je te retrouverai, et tu parleras...
- Je n'en attends pas moins, gamin. Tu as dépassé toutes mes attentes.

Dunkelheit lance une dernière œillade à l'homme, perdu entre confusion et colère. Colère, de cette appellation qu'il déteste, « gamin », confusion de ce qu'il vient de dire... Assailli par les questions, il n'a pas pu s'y attarder ce jour-ci.
Ce jour-ci, il a dû courir pour traverser le couloir avant que les rideaux de sécurité ne tombent totalement, et s'échapper du complexe.

Ce jour-ci, Dunkelheit a goûté pour la première fois au sentiment d'ivresse qui lui prend l'esprit, lorsqu'il assoie sa supériorité sur quelqu'un d'autre. Il a aussi su pour son nom, son Vrai, premier nom. Son nom de famille... Et il n'a pas trop su quoi en faire.

Les années suivantes, il a parfois recherché le nom Schaftel ça et là, sans succès, et avec de nombreux doutes... Même s'il les retrouve, que fera-t-il ? Il n'est plus cet enfant apeuré qui avait besoin de berceuses pour s'endormir lors des nuits trop noires. Partagé entre le besoin de réponses, l'envie de voir sa famille, et... Et ce qu'il est devenu. Souvent, il repense à ce jour, et se dit qu'il aurait mieux fait de ne jamais savoir, qu'il aurait dû enterrer Ernst avec cette base du groupe Millénium. Et avec Hauptmann.

Mais c'est trop tard, maintenant. Il sait, et doit gérer ces pensées qui lui torturent l'esprit.
Ces pensées qui lui murmurent de retrouver la famille de l'enfant comme les autres qu'il était, alors qu'il est devenu tellement plus que ça.




Quels sont vos rêves, idéaux ainsi que vos objectifs pour l’avenir ?

Dunkelheit est en proie à un conflit interne permanent, mais subtil, car il n'en laisse rien deviner.

Son premier idéal, le plus évident, c'est celui d'un monde où les Altérés seraient libres, ne souffrant d'aucune discrimination, et plus simplement... au sommet, à leur place légitime. L'évolution le veut : l'homme devient plus que ce qu'il n'est déjà, et les reliques du passé de l'humanité disparaissent avec le temps. Les altérés sont une espèce destinée à survivre à l'Homo Sapiens tel qu'il existe aujourd'hui, pour fonder les bases d'un monde à leur image, adapté à leurs physionomies diverses et particulières.
Cet idéal est un mélange de raisonnements logiques et réflexions qu'il s'est fait, puis, du biais qu'il s'est construit avec le temps à cause du groupe Millénium. Il a passé toute sa jeunesse, lui et d'autres altérés, à être exploité et malmené par des Sans-Alter.... ça n'a pas été sans laisser de traces sur sa psyché déjà fragile.
Les ombres réclamaient Vengeance.

Puis, le second, qui tient plus de l'espoir et du rêve, celui qu'il garde pour soi...
Ce qu'il est devenu, ce qu'il est maintenant, il le doit à ces gens qu'il déteste tant. Avant, s'ils n'étaient jamais arrivés, il aurait pu vivre la vie simple d'Ernst Schaftel, auprès de ses parents, de cette sœur qui lui chantait ces berceuses au coucher. Il aurait pu être monsieur tout le monde, fonder une famille, et, même s'il n'aime pas se l'avouer... Il se demande parfois comment ça aurait été.
De façon plus simple, le fils veut voir ses parents, le frère veut voir sa sœur. L'enfant veut retrouver cette vie qu'on lui a volé.
B-49 est mort, tué par Dunkelheit.
Dunkelheit domine, consumé par ses desseins vengeurs et ses désirs de suprématie Altérée.
Caché dans les tréfonds de cette lutte d'identités, les restes d'Ernst Schaftel murmurent un faible souhait de revenir à la vie. Pour le moment, ces suppliques sont ignorées, mises de côté...
Mais pour combien de temps ?


Trame


Que pensez-vous de votre Alter, et de l'existence même de ceux-ci ?

Les Ombres sont plusieurs choses à la fois.
Sujets, confidents, amis, mentors,  soldats, les Ombres écoutent, parlent et se battent pour Dunkelheit, leur Roi Noir. Lui voit son Alter comme une bénédiction, un cadeau du ciel qu'il lui tient de savoir maîtriser. Un alter est un don entre les bonnes mains, une malédiction entre les mauvaises. Dunkelheit a su en faire un don, et il serait heureux d'apprendre d'autres à faire de même.

Pour lui, les Alters ne sont ni plus ni moins que le stade suivant de l'évolution. De la même façon que l'homme non-altéré a remplacé le primate, l'homme altéré remplacera l'homme non-altéré. S'il fallait être honnête, cette mentalité a été largement conditionnée par les années de calvaire aux mains d'humains non-altérés, avides de contrôler ces pouvoirs qu'ils ne possèdent pas, comprennent pas... Des chiens qui cherchent à se servir d'un couteau, selon lui.

L'Homo Sapiens sans-alter sait qu'il est face à au futur de la race humaine, lorsqu'il voit un altéré, capable de faire tellement plus que lui. Alors il a peur. Et que font les hommes lorsqu'ils ont peur ? Ils cherchent d'abord à contrôler, et s'ils n'y arrivent pas, à détruire. Ce n'est qu'une question de temps : les Altérés régneront, ou seront réduit au silence. Dunkelheit ne compte par garder le bâillon resté six-sept longues années sur sa bouche plus longtemps.  

Les non-altérés pourront vivre, mais ils devront se rappeler qui tient les rênes, qui est au-dessus. Il peut bien leur accorder ça au moins...

Il se dirait miséricordieux. D'autres diraient que le fond d'humanité qu'il lui reste s'exprime à sa place... Et ils n'auraient pas totalement tort. Derrière ses airs résolus, Dunkelheit est en proie au doute. Il tâche simplement de le cacher à tous, lui-même inclus.

Quel est votre rapport au Crime ?
Un crime, c'est violer la liberté individuelle de quelqu'un d'autre au profit de la sienne. Dans le monde que conçoit Dunkelheit, c'est chacun pour soit : protège tes intérêts ou laisse le monde te marcher dessus. Aides-toi avant d'aider les autres.

L'altéré a commit des crimes, de nombreux crimes. Par caprice, par envie, par conviction...  Les cas sont variés. Il a aussi arrêté quelques uns. Là aussi pour les mêmes raisons. Quelques possesseurs d'alter opprimés peuvent le remercier pour la sauvegarde de leur vie ou de leur dignité. Une leçon d'humilité donnée à des sans-alter un peu trop insistants avec un confrère, ou une vie éteinte pour sauver celle d'un altéré... Oui, ce n'est pas une erreur de le dire : dans le système de pensée que s'est construit Dunkelheit, la vie a une valeur, et celle d'un altéré vaut plus que celle d'un « mortel ». Il peut protéger, mais ne protégera que ceux qui méritent son attention, son intérêt. Les autres devront savoir se débrouiller seuls.

Son vécu lui a appris à prendre s'il veut, ne pas attendre, car ça n'arrivera pas tout seul. La loi n'importe que peu : les dirigeants eux-mêmes bafouent ce qu'ils ont construit si ça implique un potentiel bénéfice. Pour lui, c'est pareil. La seule loi qu'il respecte réellement, c'est celle du plus fort.  

Comment et pourquoi êtes vous devenu ce que vous êtes aujourd'hui  ?

Accompagné par les Ombres, il s'avance lentement dans la résidence secondaire du représentant. Au sol, le corps de ses gardes, Au mur, le rouge échappé de leurs carcasses sans vie. Sa grande demeure luxueuse est sens dessus dessous. Le lustre de la salle principale est éclaté au sol et les différentes lumières clignotent faiblement. Ça et là, le crépitement de flammes, plusieurs petits débuts d'incendie qui flambent.

Dunkelheit navigue au milieu du Chaos, dans son élément. Il monte les escaliers qui mènent jusqu'à l'étage supérieur. Nous sommes en France, dans une petite bourgade à quelques  de minutes de route  de la capitale. Ici séjourne un politicien local très virulent envers les possesseurs d'Alter, membre d'une espèce d'extrême-droite Anti-Alter, ultra conservatrice. Quelques rumeurs – avérées – parlent d'actions violentes de la part de ses différents partisans et associés.
Aujourd'hui, Rétribution frappe à sa porte, et entre qu'il le veuille ou non.

Sur le chemin, l'Allemand croise un enfant, caché au coin d'un mur qui donne sur un autre couloir, le regard dans le vide. Son expression est neutre, alors qu'il a devant lui un homme inquiétant, accompagné d'entités cauchemardesques. Dunkelheit troque un instant son visage froid et déterminé pour une expression curieuse.  

- Tu n'as pas peur, garçon ?
- Hm ? Vous êtes qui monsieur ? J'ai entendu du bruit en bas...

L'Allemand plisse les yeux, puis finis par remarquer les pupilles particulières du jeune. Un éclair de compréhension passe son regard alors qu'un mince et sobre sourire étire ses lèvres.

- Tu ferais mieux de rentrer dans ta chambre, c'est dangereux, ici.
- Pourquoi est-ce que vous êtes en colère ?
- En colère ?
- Je...

L'enfant semble gêné. Comme si quelque chose lui tombait soudainement dessus, sans prévenir. D'un pas lent, Dunkelheit s'approche, tandis que les Ombres restent en retrait. Il se baisse au niveau du petit homme.

- Comment est-ce que tu t'appelles, garçon ?
- Alexandre...
- Comment est-ce que tu sais que je suis en colère, Alexandre ?
- Je... Désolé, je voulais pas... J'ai pas le droit de faire ça, je sais, pardon... Lui dites pas...
- Tu l'as senti, c'est bien ça ?

L'enfant affiche un visage honteux, craintif, baissé vers le sol alors qu'il acquiesce timidement. Aveugle, avec un Alter de lecture d'émotions... Comme si la nature avait décidée de lui donner un atout pour contrebalancer son manque. Un cadeau, une contrepartie. Quelque chose à chérir, à développer... Et il n'aurait pas le droit ?

- Tu habites ici ?
- O-Oui... Père m'a amené.
- C'est ton père qui t'a dit que tu n'avais pas le droit ?

Une nouvelle fois, l'enfant acquiesce, timide. Et... Craintif. Il a peur, parce qu'il peut sentir le nuage de colère en face de lui grandir. Une colère dangereuse... Teintée d'une forme de compassion difficile à interpréter.
Dunkelheit porte une main à l'épaule d'Alexandre.

- Ne l'écoute pas. La vie t'a enlevée la vue, mais elle t'a donnée autre chose. Quelque chose qui fait de toi quelqu'un de plus grand. Ne laisse personne t'enlever ça, sinon tu ne seras qu'un enfant aveugle parmi tant d'autres... Tu n'as pas envie d'être que ça, n'est-ce pas ?

L'enfant ne répond pas, confus. L'Allemand peut lire une foule de sentiments contradictoires sur son visage... Il sourit, et n'insiste pas. C'est bizarre, de le voir sourire comme ça, lui qui prenait plaisir à tuer les gardes plus bas il y a à peine quelques minutes. Simplement... Il se retrouve, chez cet enfant. Lui aussi, on a voulu l'aveugler et lui faire croire qu'il n'avait pas voix au chapitre sur quoi faire de son pouvoir.

- Tu devrais sortir, Alexandre. La maison n'est pas sûre. Tu peux sentir les gens derrière moi ?
- Heu... Oui... Ils sont bizarres mais... Oui...

Là où sont les Ombres, l'enfant pourra voir des nuages d'émotion similaires à celles de Dunkelheit, mais plus faibles, plus ténus. Différents, et tout à la fois semblable... L'une des Ombres s'approche, sans agression, lente.

- Suis-la, s'il-te-plaît. Elle te conduira à l'extérieur.
- D-d'accord...

L'enfant suit, pas tout à fait sûr, pas tout à fait rassuré, mais il suit quand même. Avant d'entamer de descendre les escaliers, il se retourne une dernière fois.

- Et vous monsieur, vous êtes qui ?
- Tu peux m'appeler Dunkelheit.
- Vous allez faire du mal à mon père ?
- ... Oui, Alexandre. Oui, je vais faire du mal à ton père.

L'enfant reste bouche-bée, de nouveau traversé de plusieurs émotions. Un instant, il semble vouloir parler, ajouter quelque chose, s'avancer vers l'Allemand... Mais il s'arrête dans son geste.
S'il pouvait lire ses propres émotions, il verrait un nuage de peur, mais aussi de colère, mais aussi de tristesse... Et enfin, caché dans les tréfonds coupables de son âme, une nuance de joie.

Il descendra sagement, comme on lui a demandé, escorté par une ombre. Dunkelheit se retournera, et le sourire sur son visage s'éclipsera. A la place, une mine fermée, pleine de ces deux yeux effrayants, tant les desseins macabres qui s'esquissent à l'esprit de l'Allemand s'y reflètent. Ses pas le mèneront jusqu'à une porte double devant laquelle il inspirera un grand coup.
Il ouvrira. Et il l'ouvrira.

***

Le lendemain, les journaux parleront d'un massacre dans la villa du fameux représentant. Il aura été retrouvé dans son grand salon, coupé par le milieu, son corps séparé en deux parties distinctes, la salle submergée par les éclaboussures de son sang. L'entièreté de son service de sécurité aura été retrouvée décimée, tuée sauvagement. Corps découpés, meurtris, déformés, visages méconnaissables, parfois béants. Pas la trace d'une arme du crime, rien... Rien du tout.

Le fils du responsable, Alexandre, aura été le seul et unique survivant du massacre. Selon l'enfant, le charnier serait l’œuvre de Dunkelheit – un parmi tant d'autres depuis ces dernières années. Un entretien et une enquête approfondie auront également mis en lumière les violences subies par l'enfant, tant morales que physiques. Brimé pour son alter, il aurait présenté plusieurs marques de coup, et plusieurs proches de la famille et villageois auront pu confirmer que l'enfant possédait une peur irrationnelle de parler de son Alter.
Pourtant... Pendant l'entretien, Alexandre n'a pas semblé avoir peur. Il était à l'aise avec son pouvoir, en paix avec ce qu'il est.

Curieux, vous ne trouvez pas ?


N.B:

Derrière l'écran

Pseudo : DC de Seiko
Âge : 22 ans
Comment as-tu connu le forum ? : Oui.
maxou’
Sanggyae M. Wangchuck
Civil
Sanggyae M. Wangchuck
Surnom : Le Petit Prince
Profession : Troisième Prince du Bhoutan, Ambassadeur au Japon || Réfugié politique.
Rang : B
Points d'expérience : 740
Renommée : 155
Alignement : Juge
Re: [AV/T - SW] Dunkelheit - It's all an Illusion || Dim 22 Sep - 9:53


Bienvenue sur le forum


Ta fiche est juste superbe, la lecture est vraiment bonne et on sent ce léger dilemne chez ce personnage marchant sur le fil. On a juste envie de voir comment il va se développer, plus dans l'obscurité, ou plus dans la lumière ? Bref, quand bien même il est connu en Europe, il vient d'arriver à Sapporo et on ne connaît que peu ses méfaits dans la ville encore. Mais Dunkelheit sait ce qu'il fait, contrôle son pouvoir à la perfection.  Je te valide donc rang A avec 150 de renommée, t'ajoute dans les listings. Tes accès et ta couleur ne devraient pas tarder à t'être donnés.

Infos/Rappels :
─ Ta FT sera créée sous peu dans la zone HRP de ton groupe. N'hésite pas à consulter l'annexe expliquant le fonctionnement de ta FT et les modalités de passage ici
─ Tu peux créer ton propre carnet de bord ici
─ Pense à inclure le lien de ta présentation, de ton alter, de ta FT et éventuellement celui de ton carnet de bord dans ton profil !
─ Si tu es à la recherche d'un RP n'hésite pas à faire un tour ici ou à rejoindre directement le Discord du forum
─ Je pense que je n'ai pas besoin de préciser un possible lien avec @Jabberwocky (oui c'est moi). Tu peux aussi avoir des liens avec @Strauss Mcintyre, aussi victime du projet Millénium. Après, tu as certainement déjà des rps de prévu, n'est-ce pas ? Hihi.

Bon RP sur Dawn of Heroes

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