[AV/T] karma has no deadline ø tsunade-hime

Papa disait Tsunade est ma fierté, mais Jiraiya est mon bonheur.

Petite graine de courage, rien ni personne ne pouvait arrêter, quiconque tentait se retrouvait dans un tumulte de lianes. Peu bavarde, t'étais ce genre de gamine qui tape dans le lard, s'epuisait de devoir expliquer "pourquoi". Il doit y avoir des semences d'autisme, d'hyperactivité et surtout l'amour incommensurable de papa maman pour te conforter dans ton dysfonctionnement permanent. Moi aussi j'étais la, ton frère jumeau, à des années lumières de toi, pourtant capable de tout pour tes beaux yeux verts. Une prestance naturelle, une beauté sincère, enivrante, celle qu'on oserait même pas gâcher avec une pointe de maquillage.

Quelques années plus tard, un enfant porté neuf mois qu'on ne soupçonnerait pas, un mariage et d'effroyables tumultes, t'es plus rien. Le néant qui se mêle aux ténèbres. J'hésite entre dire qu'Hades pourrait te confondre avec ses propres enfers et le fait que le tartare semble plus convivial que ton esprit tourmenté. Il n'y a plus que la tristesse, l'envie d'en finir et l'irrepressible désir de vengeance qui parcourt tes veines.

Papa aurait honte de nous. Toi qui abandonne tes grands rêves d'enfant, d'héroïne, moi qui joue avec les lois et les pourfend avec ma faux mortuaire. Tu as hérité des pouvoirs de notre paternel tandis que je me tape les joyeuses visions macabres de maman... Au moins un peu de chance dans ta sombre vie. Mais au fond, qu'est ce qu'on a foutre de ceux qui nous ont délaissé ? De ceux qui ont péri pour te saccager ?

Ton fils, ton mari, ton père et moi. Tous les hommes de ta vie ont eu cette tendance à te briser de l'intérieur. Combien même ton amour a leur égard pouvait défier la raison, il n'y eut qu'un éclat, une seconde, un millième pour que tout s'efface et ne laisse plus que des plaies béantes dans ton cœur.

C'est la tienne ou ma faute ?

Silence. Longues minutes penchée sur le corps sans vie de ton fils, ce jour-là, tu savais, plus qu'à tout autre moment de ton existence, que plus rien ne serait jamais plus pareil. Le prix d'une vie héroïque, combattre le crime qui vient toquer à votre porte et vous détruire, de toute part, jusqu'à vous crever. Orochimaru, lui, a sombré. Perdu pied dans l'océan de la tristesse vengeresse.

Je meurs de toi.

Sa décision est prise, sa cape ne lui convient plus. Il a la rage, le drame s'abat et les sentiments se sont égarés. Éprit d'amour et de haine, il ne veut plus être ce qui lui a tout fait perdre. Être ce héros bafoué, ce héros qui n'a pas sauvé son fils, détruis l'amour de sa vie. Il déjoue les lois et fini par mettre fin à sa vie, par pitié qu'on lui enlève le poids de ses péchés. Vos vérités sont diverses, toi tu lui hurles de ne pas céder, de ne pas tout abandonner, de ne pas t'abandonner. Mais il est déjà mort. C'est trop tard Tsunade.

Et c'est ça qui te fait peur, hein. La solitude. Papa déjà, il t'a délaissé. C'était il y a longtemps, on avait même pas atteint la dizaine. Un baisé sur la joue, à ce soir mes filles. Chaque soir, tu attends devant la porte, tu attends papa mais après vingt années, il ne reviendra plus. On l'a enterré, laissé partir vers d'autres contrées tout en appréciant son air satisfait, reposé. Maman agonise, elle retient ses larmes, n'y arrive plus, son héros l'a quitté et le mal s'immisce déjà entre nos veines.

Plus que ma propre vie.

Quelques années plus tard, c'est mon tour. Les jumeaux Tsunade et Jiraiya, liés d'un amour qui déjoue leur propre volonté de vivre, capables de tout l'un pour l'autre, se déchirent. L'une rejoint la meilleure école de héros, l'un s'abandonne hors des lois. À ce moment là, j'étais tellement en colère que même mourir n'aurait pas éteint mes sentiments. C'est vrai Tsunade, tellement vrai que même toi tu n'as pas pu me sauver. Comme papa, comme Orochimaru, comme Nawako, comme tous ceux que tu as décidé de ne plus secourir. L'échec de ta vie, celui d'être incapable de secourir ceux que tu aimes et ceux qui ont besoin de toi.

Nawako c'était l'espoir que ta vie soit plus douce, plus tendre. Ce petit bonhomme courageux, sûr de lui, certains de ses rêves, persuadé d'être invincible, d'être comme maman et papa. Parce que vous reveniez toujours, avec vos aventures dantesques du gentil qui écrase le méchant, avec vos principes, préceptes. Vous l'avez confortez dans l'idée que rien ne lui arriverait. Vous lui avez menti. Tellement qu'il a tenté du haut de sa sixième année, une main et un doigt pour dire son âge à lui, d'arrêter le méchant en l'enlaçant de lianes. Sa gorge tranchée d'une lame émoussée admet que la hardiesse de ton fils n'a eu aucune valeur aux yeux du bandit.

Je me souviens d'avoir entendu ton hurlement pourfendre le son fracassant des orages ce soir-là. Le monde venait de perdre une graine d'héroïsme, terrorisé à l'idée que cela se reproduise dans d'autres écoles, mais toi, toi Tsunade tu as perdu ton sang, ta chair, ton âme. Ce qui fut un espoir devint ta damnation, la punition pour avoir eu le droit de vivre.

How could you be so heartless?

T'es qu'une sombre merde maintenant, à boire, à fumer, presque te prostituer, sentir la chair fraîche entre tes cuisses martelées pour te sentir un peu vivante. A l'intérieur y a rien y a que du vide, y a que de l'effroi, de la colère, de la haine. Les ténèbres s'y complaisent et chaque personne qui s'en approche finit par fuir. Qui veut ta malchance ? Qui veut supporter ta peine ? Qui veut t'aider ? Tu finiras par mourir et seule.

Mercy me.