Noah Edric

✤ Peut-être qu'il n'y a pas réellement de "bonne manière" de décrire un individu à part entière. En réalité, si description il devait y avoir de Noah, elle devrait comporter énormément d'espaces manquants. Car un être n'est jamais fini. C'est un concept de base que n'importe quel élève en fin d'adolescence apprend en cours de philosophie. L'évolution est éternelle, et le changement n'en est qu'un synonyme. Qui pourrait prédire de quoi demain sera fait ? Clairement pas Noah Edric. Ce jeune irlando-japonais n'a jamais été du genre à se poser de telles questions, à remettre en question son existence ou même à se triturer la psyché avec de telles futilités abstraites. Au contraire, il est un garçon de l'instant, du présent. Si Noah n'est pas un idiot, il est loin d'être un intellectuel. Il est un bon élève, sans plus. Ce qui compte à ses yeux, c'est l'acte et non la parole.

✤ La colère est son principal moteur. Ce serait une accroche parfaite si il fallait synthétiser le personnage. Pour tout et rien, et surtout rien. Le chapeau de paille n'est pas quelqu'un de très sociable, on pourrait même en dire tout le contraire. Habitué depuis son plus jeune âge à chercher les ennuis contre tout le monde, son tempérament plus qu'explosif lui a valu bon nombre de réprimandes de la part de ses aînés. Motivé par ses ambitions gargantuesques, la hargne et la détermination de Noah l'ont néanmoins toujours poussé à ne pas se laisser écraser par autrui, ne suivant que son propre instinct. Malgré tout, il reste un être sensible, et est d'ailleurs un grand amateur de musique populaire, bien qu'il ne l'assume absolument pas.

✤ Vêtu de son short en jean, de ses sandales, sa veste rougeâtre et de son fidèle chapeau de paille, Noah apparaîtra comme un vulgaire campagnard aux yeux du premier venu et pour cause, il l'est. Immigré irlandais, le style vestimentaire du garçon pourrait paraître assez déconcertant pour n'importe quel habitant d'une grande métropole japonaise. Plutôt grand et mince, les propriétés caoutchouteuses de Noah lui permettent parfois de s'amuser à faire des blagues aux autres. Si l'élève de Yuei n'est pas spécialement beau physiquement, son visage à l'air benêt et sa chevelure brune en pagaille lui donne une apparence assez amusante, malgré ses tendances à s'énerver extrêmement vite.

Noah Edric est né en Irlande, dans la petite bourgade de Galway. Ses parents tenaient une modeste ferme dans la province irlandaise, et Noah pouvait bien être qualifié de provincial de base, si sa mère ne possédait pas des origines japonaises. En effet, son grand père maternel était le gérant d'une ligne d'épiceries relativement connu sur le territoire japonais. La seule raison ayant poussé la famille Edric à se retirer sur les terres où le père Edric vit le jour, était simplement de quitter l'environnement moderne et haletante de la vie en métropole. Les cinq premières années d'existence de Noah se passèrent donc tranquillement aux côtés de ses parents, à profiter de l'air campagnard, à aider ses géniteurs du mieux qu'il le pouvait dans les différentes tâches quotidiennes...

Ce, jusqu'à ce que Noah exprime le désir de se rendre auprès de son grand-père afin d'y développer son alter. En effet, le garçon avait toujours été fasciné par la vie héroïque, et il savait que les Sugimoto, sa famille maternelle, était relativement proche de cette société. Ce n'était pas dans cette campagne irlandaise qu'il parviendrait à s'épanouir, lui qui ne parvenait à s'intégrer à aucune école du pays à cause de son caractère difficile. Si les protestations de son père le retint en premier lieu, la volonté de l'homme-caoutchouc finirent par faire céder le paternel, qui lui permit en définitive de quitter le berceau familial.

C'était en tant que héros que Noah souhaitait vivre. Mais pas n'importe lequel, il voulait se hisser au sommet, au-dessus de tous les autres, à l'image de beaucoup d'autres jeunes de son âge. A la veille de son départ, alors que Noah venait de fêter ses sept ans, sa mère lui offrit un chapeau de paille. Elle lui expliqua que c'était un chapeau que le grand-père Sugimoto lui avait confié, et qu'il chérissait du plus profond de son être. Sans en connaître l'origine, elle semblait certaine que le vieux Sugimoto serait heureux de voir ce chapeau sur la tête de son petit-fils. Et si Noah n'y prêtait pas grande importance, il accepta de le prendre avec lui, prêt à s'envoler vers la capitale japonaise.

Même si les premiers temps furent difficile pour le jeune Edric, il finit par se faire à cette atmosphère capitaliste et sans répit qu'était la vie à Tokyo. Cette école qui formait le plus grand héros, Yuei, c'était là-bas que Noah souhaitait aller. Et si le vieux Sugimoto apparaissait comme un vieil homme bien trop riche et rabougrit, il était en réalité très protecteur et emplit de sagesse. Si il s'employa à aider Noah dans son entraînement, mais aussi et surtout dans son éducation malgré son tempérament qui virait souvent au pétage de câbles, Noah apprit au fil des ans à aimer son grand-père, et par extension, ce mystérieux chapeau de paille que le vieux gérant d'épiceries semblait chérir plus que tout, mais dont il refusait d'en expliciter l'origine.

Finalement, ce fut à quinze ans que notre héros put finalement intégrer les rangs de Yuei, prêt à montrer au monde de quoi il était capable. Et si pour l'heure il restait un simple élève dans la masse, il comptait bien faire en sorte de poser le pied sur la plus haute marche de cet escalier qui marquerait le début de sa légende...