[AV/T - JH] Meet the M

Tōji s'assit confortablement dans le fauteuil le plus proche de lui, son verre à la main. Le cuir crissa tandis que son corps s'affaissait dans la mousse molle. Il gigota légèrement une seconde, puis, une fois la position idéale trouvée, il s'immobilisa, un sourire béat aux lèvres, et entreprit de répondre.

Honnêtement ? Je trouve que j'ai eu une vie plutôt sympa jusqu'à maintenant. J'ai un alter qui fait que je reste plutôt en retrait sur le terrain, alors même si par moment c'est rageant parce que je ne peux pas aider autrement qu'en informant mes collègues, faut quand même relativiser. Grâce à ça j'peux gérer des opérations, comme je l'ai déjà fait, de diverses envergures. J'ai déjà eu la charge d'une grosse opération, une fois. Bon ça a été difficile, vu le nombre de gens connectés que j'ai dû gérer... Mais c'est passé ! J'ai juste oublié le rendez-vous que j'avais avec mon compagnon de l'époque, en conséquence... M'enfin, ne parlons pas de choses qui fâchent ! C'est un alter bien utile, et qui m'permet d'être tranquille dans la vie. J'ai eu qu'une seule blessure grave au compteur, une triple fracture au bras gauche, y'a deux ans. Mais bon, la plupart du temps je finis la mission intact. Pareil, j'ai jamais eu de soucis causé par des vilains dans ma vie civile.

D'ailleurs, si ça vous intéresse, ma vie civile a été plutôt cool aussi. À la base, j'voulais rentrer à Yuei. En héroïque, évidemment. Sauf que les tests d'entrée étaient pas fous pour moi, l'année où j'ai tenté. C'était trop axé sur le combat, et moi j'suis nul en combat, en plus d'être moyen en théorie, enfin en cours classiques. Du coup j'me suis redirigé vers la filière générale. Le but ? Briller aux championnats sportifs ! Bon, vous vous en doutez, ça a pas fonctionné comme prévu.

Y'a eu une seule épreuve où j'ai pu faire un truc bien. On était en équipes de 4, dans une forêt, et on devait récupérer des petits cubes de couleur, au nombre de 4, avant qu'une autre équipe les trouve, et sortir. J'me suis mis avec des gens doués pour la discrétion. On a joué là-dessus: ils se cachaient, et je les coordonnais en leur disant où aller, qui avait un cube qu'on pouvait voler, etc... On a réussi à trouver un cube et à se tirer avec, mais on a tous été éliminé à l'épreuve suivante. J'ai réussi à impressionner quelques personnes à ce moment par ma capacité à jouer aux échecs avec mes alliés et mes opposants. C'était vraiment un moment cool. Dommage que ça m'ait pas ouvert de portes...

À part celle de flic, du coup. Ouep, flic. À la demande de certains héros qui avaient pu voir ce dont j'étais capable au championnat, j'étais détaché de temps en temps aux agences, pour filer un coup de main avec mon alter, comme maintenant, pour gérer des opérations sur le terrain grâce à mes talents en communication et localisation. On me filait une accréditation pour avoir une licence provisoire, qui me permettait d'user de mon pouvoir durant les opérations en toute légalité, et hop je m'occupais des communications. Apparemment, ça a plu aux héros, des gens plus ou moins hauts placés, qui m'ont poussé à tout faire pour obtenir une licence. J'les remercierai jamais assez, mais grâce à eux j'ai pris un tournant significatif dans ma vie, qui n'est pas du tout pour m'déplaire.

Sentimentalement, ça a été tout à fait banal aussi. Une aventure par ci, une histoire plus sérieuse par là... Les seuls moments où ça va pas, c'est quand je dois m'occuper d'un truc administratif. J'suis pas doué pour ce genre de machins là. Faut parler à telle personne de tel bureau de tel bâtiment, avec le laisser-passer A38 rempli en bonne et due forme, approuvé par le bureau d'un autre bâtiment et d'une autre organisation qui dépendent eux-mêmes de... Bref, vous m'avez compris hein...

Bon, j'ai tendance à me laisser aller sur le whisky, c'est vrai ; mais c'est parce que j'me sens un peu seul avec mon chat. Yoko, il est sympa, mais il remplace pas une véritable présence. Enfin quand j'dis présence j'parle pas forcément d'être en couple hein. J'veux dire, quelqu'un avec qui faire équipe éventuellement, un ou une coloc'... Truc comme ça. Une personne avec qui vraiment être comme potes. Parce que les collègues ça va bien mais en dehors du boulot on évite de se voir, et puis ben Yoko il parle pas beaucoup. Il miaule. Mais j'parle pas le miaulement, moi.

Sinon, tout s'passe bien ! J'ai une p'tite vie correcte, honnête et simple, sans bouleversements majeurs qui permettent de modeler les grands héros. Ouep, une p'tite vie simple pour un p'tit héros simple.

Il baissa les yeux vers son verre, l'air perdu, presque amer, à l'idée de ne pas être l'un de ces grands dont il venait de faire mention. Oui, c'était sûrement de l'amertume. Après tout, qui n'aurait pas été amer de ne pouvoir changer que très légèrement la donne ?

Il esquissa un sourire, prit une gorgée de whisky qui lui arracha une légère grimace, signe d'un whisky de piètre qualité, et déposa le verre devant lui, sur la petite table. Il se permit de s'assoir d'une manière plus détendue encore, pieds sur la table. Ses rêves et idéaux, hein ?

Je suis pas sûr d'avoir un rêve, en réalité. Y'a deux trois trucs qui me plairaient bien, mais est-ce qu'on peut appeler ça des rêves ? J'en doute. Bon, j'suppose que j'dois quand même vous dire de quoi il s'agit ? Ouais... J'aimerais bien pouvoir ouvrir ma propre agence de héros. Une petite agence, qui rassemblerait des gens selon leurs affinités plutôt que selon ce qu'ils savent faire. C'est cool, hein, j'dis pas ! Avoir des agences spécialisées dans certains domaines, c'est bien. Mais les quelques fois où j'ai lu des infos sur l'époque où y'avait des tas d'agences... Ouais, j'avais trouvé ça vraiment dingue. J'aimerais pouvoir retourner à cette époque. J'aimerais pouvoir fonder une famille aussi, tiens. On dirait pas comme ça, mais c'est déjà un parcours du combattant en tant que civil, alors en tant que héros, avec les risques de toutes parts... Voilà, vous m'avez compris.

Ah ouais et j'aimerais bien ouvrir un café un de ces jours, en parallèle de mon activité de héros. J'y déléguerais tout hein, je serais juste proprio. Mais ça serait un truc qui me plairait, de pouvoir revenir dans un lieu tranquille qui sent bon les différentes boissons, au chaud, cosy, rempli de gens tous différents... Et avec une vraie collection de bons whiskies ! Ce serait le pied. En plus ça pourrait me servir de couverture pour ma petite agence de héros. Ou alors pourquoi pas une entreprise de vidéo-surveillance...

Là, je m'occupe de surveiller les vidéos des caméras mais grâce à des accès de la police. J'ai accès qu'aux caméras publiques, quoi, celle de la ville. Les autres... Illégal, ça passe pas. Alors même si ce serait limite légal, une entreprise de sécurité ça me permettrait de garder un œil sur des lieux sensibles, en toutes circonstances. S'ils sont attaqués, je pourrais intervenir rapidement en alertant les collègues. Ah ça serait vachement sympa comme boulot...

Ah ! Ouais, dit-il en prenant une nouvelle gorgée de ce whisky qui ne collait décidément pas du tout à ses standards en la matière. Mes idéaux, j'allais oublier.

En vérité, y'en a qu'un seul. Ce serait de pouvoir aider à créer un monde dans lequel y'a plus de ruelles sombres. Un monde où on peut marcher n'importe où, rencontrer n'importe qui, et se dire qu'on n'a rien à craindre. Peu importe l'heure, le lieu, la pénombre, ou le nombre de gens. C'est pour ça que j'agis sur les enlèvements principalement et que je m'occupe de surveiller les caméras de surveillance : j'fais de mon mieux pour être l’œil vigilant de ce monde dont je rêve. Les collègues s'occuperont d'être le bras armé et le bouclier, ils sont bien plus doués que moi pour ça.

Une moue vint déformer son visage l'espace d'une seconde. Il avait déjà bien réfléchi à la question, en plus d'avoir déjà répondu en partie plus tôt. Aussi, sa réponse ne se fit pas attendre bien longtemps.

Baaaaah... J'vous l'ai déjà dit... Mon alter c'est à la fois une source de frustration et de contentement. Grâce à lui j'suis tranquille pendant les opérations, j'me fais rarement repérer et attaquer, et en même temps j'suis capable de gérer les copains facilement pendant les opérations. Mais j'peux pas aider énormément s'ils sont dans la mouise. Les infos, c'est bien, mais si les gens sont déjà en combat et qu'il y a plus d'infos à donner... J'sers plus à rien. Et ça c'est pas super comme sentiment. M'enfin.

À part ça, les alters en général, j'trouve ça normal. J'veux dire... C'est une évolution de l'être humain, c'est un processus logique de surpasser l’état dans lequel on a stagné pendant des milliers d'années, voire plus. Qu'on soit dotés de pouvoir, c'est ni bon ni mauvais. C'est un truc de la nature, et la nature connaît pas la justice et l'injustice. Les alters, ils existent, c'est comme ça et puis c'est tout. Faut faire avec, c'est pas demain la veille qu'on arrivera à les supprimer. Enfin, même si certains vilains voudraient bien faire ça aux héros, ça leur permettrait d'agir impunément...

Mais ça n'arrivera pas, conclut-il avec une certaine fébrilité dans la voix qui trahissait clairement son manque de confiance en ce qu'il disait. Non, ça n'arrivera pas. Jamais.

Il se redressa et reprit le verre dans sa main. Le récipient se porta à ses lèvres une nouvelle fois, machinalement, et il laissa glisser une petite quantité de cet infâme breuvage dans sa gorge. Il avait le regard dans le vide comme s'il revivait la scène du souvenir dont il allait parler, puis il renifla, reprit ses esprits et croisa les bras.

Euh, ouais. Un souvenir, donc... J'vais vous parler d'un truc assez intime. Ce qui m'a poussé à devenir un héros. J'avais 10 ans, je crois. J'étais allé à la salle d'arcade, avec les copains de l'école, c'était le week-end. J'étais sur le chemin du retour, j'crois que j'avais gagné une peluche au truc avec la pince trop large qui descend et essaie d'attraper des objets trop petit pour la pince. Coup de bol, j'avais gagné. J'rentrais, et devant moi, à une vingtaine de mètres, y'avait deux nanas, des lycéennes j'pense, qui marchaient et papotaient et riaient. Bon j'y prêtais pas vraiment attention, moi j'm'en foutais des nanas à c't'époque, hein.

Pis j'ai entendu des crissements de pneus. J'ai relevé la tête, et j'ai vu un gars cagoulé qui tirait l'une des filles dans un van noir, et un autre qui donnait un coup de matraque à la deuxième. Ils m'ont vu, mais ils ont sûrement estimé que j'étais pas un danger puisqu'ils ont décampé aussitôt, avec leur otage dans le van. J'étais tellement choqué que, j'avoue, j'me souviens pas d'avoir donné ma déposition aux policiers, d'avoir parlé à ma mère, aidé à rassurer la fille dont l'amie venait d'être kidnappée... Paraît que j'l'ai fait, c'est ce que maman m'a dit à l'époque, mais aucun souvenir.

Enfin, le traumatisme, c'était justement 3 jours après, aux infos. La nana avait été retrouvée, morte, avec des traces de torture un peu partout sur le corps, dans un fossé en périphérie de Tokyo. Apparemment, les kidnappeurs avaient demandé une rançon, qui n'avait pas été délivrée à temps, le lendemain de l'enlèvement. Et donc, couic ! Zigouillée. J'avais rien pu faire. J'avais que 10 ans, j'sais bien. Mais quand même... C'est un souvenir qui me fait encore mal aujourd'hui. J'ose même pas imaginer comment s'est sentie son amie, comment sa famille a du s'effondrer...

Il marqua une pause. Apparemment, il avait encore du mal à parler de cet incident, même 21 ans plus tard, même après une thérapie psychologique pour essayer de gérer ses démons...

Ouaip... Voilà. C'est pas jo-jo hein, la vie de héros. J'veux dire, son passé, c'est rarement tout beau. Quelle personne saine d'esprit serait prête à tout sacrifier de sa propre vie pour les autres ? Pour un monde qui fait tout pour encore plus écraser ceux qui sont déjà complètement en vrac ?

Tōji se rassit un peu plus confortablement, jambes croisées, et il attrapa son genou de ses mains jointes, le regard posé sur la personne qui lui faisait face. Il plissa les yeux, l'air un peu soupçonneux.

Ben... ? Vous savez pas grand chose de moi, c'est ça ? Si ? Bon, bah on va faire comme si vous connaissiez rien, si j'ai bien compris ?

Alors... Si je venais à être témoin d'un crime... Bon on va prendre du concret. Imaginons qu'un criminel attaque une victime en lui donnant des coups de poings pour essayer de lui voler son porte-feuille. Le criminel use d'un alter de renforcement, donc au combat, c'est râpé. Si possible, je me connecte à lui : comme ça, s'il s'échappe, je le suis à distance et il se fait choper quand il s'y attend le moins. De même, je me connecte à la victime, au cas où un enlèvement survient ça peut servir. Bref.

Une fois les connexions établies, j'avise suivant la dangerosité. S'il y a risque de blessure grave ou mort de la victime, j'interviens et j'essaie de pirouetter avec mes maigres capacités au combat pour retenir l'agresseur le temps que des renforts arrivent. Dans le meilleur des cas, j'ai un collègue à qui je suis connecté dans le secteur et je le contacte. Dans le pire, les passants doivent s'en charger... En général je me connecte rapidement à un passant pour lui envoyer mentalement l'ordre de contacter les autorités aussi vite que possible, comme ça je sais que j'ai fait tout ce que je pouvais.

S'il n'y a pas de risque immédiat trop grand pour la victime, je laisse l'agression se dérouler. C'est pas beau à dire, je sais, mais c'est comme ça. Je suis un héros de l'ombre, qui laisse les autres agir avec leurs gros bras et leurs alters de dingues, et qui s'occupe de leur trouver sur qui utiliser tout leur bel attirail. Une fois l'agresseur parti, je prends en charge la victime rapidement, aussi vite que possible, et je la remets à des policiers, agents de sécurité... Bref n'importe quelle personne formée pour ce genre de situation. Ensuite, je me lance derrière le coupable, de loin, avec ma localisation, et on le chope avec un collègue héros ou avec la police, plus tard.

Si jamais je peux pas me connecter au criminel, je reviens à la situation où je me mets en danger : contact d'un collègue si possible, sinon à un passant, et je pirouette. Mais bon, vu que je passe pas mal de temps dans les bureaux, c'est rare que je sois témoin de crimes et que je doive intervenir comme ça. Mon dada c'est plutôt les enlèvements.

Il claqua de la langue, visiblement agacé par la question. Il ne voyait pas vraiment l'intérêt de décrire sa journée type, et surtout il trouvait ça dangereux pour ses activités. Enfin, ça, ce n'était qu'un prétexte. La vérité, c'est que ça l'embêtait de devoir encore parler... Mais bon, c'était sa visite habituelle chez la psy de l'agence. Il devait faire un minimum bonne figure... Il souffla et se reprit, prêt à en découdre avec cet entretien qui le faisait royalement chier mais qui devait être bouclé pour pouvoir voguer vers d'autres rives, à savoir : le boulot.

Alors, euh... Ben, j'me lève. Disons, vers... 7 heures ? Un truc comme ça. J'mets pas de réveil, mon horloge interne a retenu l'heure donc j'me réveille toujours vers 7 heures. Parfois un poil plus, parfois un poil moins. Bref. J'vais casser la croûte, j'remets de l'eau à Yoko dans sa gamelle d'eau, une boite de pâtée dans une petite assiette, j'rajoute des croquettes dans sa deuxième gamelle, histoire qu'il puisse bouffer dans la journée... Et hop direction l'agence. J'ai la chance d'être moyennement, voire peu connu, en tant que héros et d'avoir un costume qui cache mon identité, donc les gens que je côtoie pensent que j'suis à l'administration. C'est cool, pas besoin de faire des tas de détours pour cacher ma destination chaque matin.

Quand j'arrive, j'vais m'entraîner. La plupart du temps je commence mon boulot à 10h, alors comme j'arrive vers 8 heures ça m'laisse pas mal de temps pour l'entraînement. Dernièrement j'ai essayé de négocier pour commencer à 11 heures, histoire d'ajouter du combat dans mon entraînement, mais les supérieurs veulent pas, ils me disent que j'ai qu'à alterner un jour entraînement parkour, le lendemain combat. Mais c'est pas une bonne idée, j'pense...

Hm ? Ah, le parkour ? Bah c'est pour le boulot. Vous en faites pas, j'y viens !

Donc, 10h, j'prends poste : j'ai un bureau pour moi, c'est une p'tite pièce mais c'est cool d'avoir son bureau quand même. J'm'occupe des vidéos de surveillance du centre-ville, et plus particulièrement celles proches des diverses zones commerciales. Bon, j'ai pas le droit techniquement, ça sort des attributions de mon poste, mais j'ai un contact à la police qui m'a donné accès à certaines caméras de Tokyo, aussi, vu qu'ils ont un taux d'enlèvement plus élevé que celui de Tsumago.

Pendant que j'veille au grain, je fais aussi ma paperasse. Notamment les rapports de mes interventions ou de mes contributions sur des interventions menées par des collègues. J'ai quatre écrans dans cette pièce, donc deux pour Tsumago, un pour Tokyo, et le dernier pour mon boulot perso. En plus de ça, j'ai une radio à proximité, branchée sur une fréquence de la police, comme ça si quelque chose se déclare alors que j'avais l'pif dans un rapport, pouf je suis au courant et je peux lancer une procédure d'intervention, ou alors demander à ce qu'une ou plusieurs personnes soient déployées en stand-by, en attendant les instructions des autorités.

14h, pause déjeuner. Cafétéria, mon p'tit repas, ou alors un truc rapide des alentours. Et l'aprem, je passe sur la préparation des interventions. Quelqu'un prend mon poste à la surveillance, et moi j'vais à mon bureau, en open space, ou en réunion, pour préparer des opérations. Un enquête, une surveillance, une infiltration... En bref : j'agis comme un flic qui a une affaire à gérer. Elle m'est assignée ; je fais le boulot pour que l'affaire soit classée, de la préparation à l'intervention ; je rentre faire mon rapport et hop c'est clos !

Et donc la phase enquête préalable avec recueil des témoignages, surveillance téléphonique ou vidéo, analyse de vidéos, mise en place d'un plan d'action, etc... J'le fais de 14h30 à 20h, chaque jour. À moins que mon affaire puisse être résolue en plein jour via une intervention policière, je préfère garder mes actions pour la tombée de la nuit. Comme ça, le mec qui fait du parkour de toit en toit pour filer sa cible à distance sans être repéré dans les rues, bah il est vraiment discret. Et ça, c'est moi.

J'pourrais localiser avec mon alter, mais parfois c'est pas possible, alors autant apprendre à me déplacer en toute discrétion, non ?

Enfin bref, on continue ! Donc en général, 20h, 20h30, j'enfile mon costume, et en avant ! J'agis aussi bien seul qu'accompagné : sur une petite opération, je m'occupe surtout de localiser le ou les criminels, puis je porte le dossier à la police et j'assiste l'intervention en jouant à coordonner tout le beau monde avec mon alter. C'est assez rare que j'intervienne directement.

Si mon opération est finie, j'vois si les collègues ont besoin d'aide, histoire d'aider à tout coordonner. Sinon, j'utilise mon p'tit bracelet technologique pour espionner certaines caméras postées à des lieux stratégiques. Si y'a du grabuge, je suis l'un des premiers au courant, et j'peux faire intervenir des secours très rapidement.

Et donc, vers 22h, c'est la fin de ma journée. Certaines opérations sont plus complexes, donc je reste plus longtemps, mais bon. « Journée type », vous avez dit... Donc je rentre, je mange, je donne sa bouffe à Yoko, je regarde éventuellement un p'tit film, ou je lis, ou j'écoute de la musique... Enfin j'me détends quoi. Et puis au lit, au maximum à minuit.

Et rebelotte.