[AV-T-SJ]Ne pas avoir peur est la chose la plus terrifiante qui soit [Finish]

. Karma est un mélange de saveurs à lui seul. Incarnant l'acidité d'un agrume par ses mauvaises blagues, l'amère répartit tel un morceau de gingembre coincé entre les interstices des canines, l'humeur continuellement sucrée d'une portion de glucide s'estompant dans un café, ainsi qu'un récipient salé condensé de mauvaise foi, le muscle vasculaire de la bouche ne saurait mieux le décrire. Ainsi, il peut paraître déroutant par ses multiples facettes se développant au gré de ses envies suivant la courbe de la variation de son tempérament.

Les prémices de ce que l'on perçoit de lui se résument à un adolescent difficile à canaliser dont l'attention varie aussi dare-dare qu'un enfant en bas jeune, les yeux pétillants de curiosité face au monde qui l'entoure. Le garçon peut déboussoler par son franc-parler, le timbre de sa voix qui n'est pas toujours ajusté en fonction des situations ou encore et plus problématique, par son insolence.

Moqueur, joueur, provocateur, Karma ne manque pas d'idées pour titiller les nerfs de ses interlocuteurs jusqu'à épuisement morale. Sa façon de communiquer se résume majoritairement aux farces et attrapes dont il a recourt pour attirer l'attention. Loin d'être un handicapé des sentiments, Karma est parfois capable de discussion profondes lorsque son esprit est suffisamment enclin à s'adapter à ce genre d'ambiance.

Karma est relativement chaleureux, enthousiaste, charismatique, brillant et plein de potentiel. Il vit dans le monde des possibilités et est vraiment passionné et excité, telle une véritable pile électrique à économie prolongé. Son enthousiasme ainsi que son leader ship ancré lui donne la capacité d'inspirer et de motiver les autres. Il peut se sortir de n'importe quelle situation en parlant. Appréciant la vie et ses petits bonheurs, il la voit comme un cadeau spécial et s'efforce d'en tirer le meilleur parti par le rire, même si sa notion de l'humour se limite à tirer les cheveux des filles ou de remplir un sac de caillou d'un camarade de classe dans une version soft.

Il lui arrive parfois des erreurs de jugement graves. Ayant la capacité étonnante à percevoir intuitivement la vérité au sujet d'une personne ou d'une situation, mais lorsque Karma applique le jugement à leur perception, il peut lui arriver à de fausses conclusions.

Voyant toujours les possibilités de ce qu'il pourrait être, Karma est souvent ennuyé par la réalité qu'il tente de modeler à sa recette : la sauce Karma.
 
. Un mètre soixante-trois debout, pareil allongé. Des os fins aux muscles vaillants, Karma ne manque pas de ressources physiques pour les combats rapprochés. Sa stature est le long fruit d'un travail récolté en séances de sports et arrosage de céréales au miel ainsi que de lait fraise.

Karma est le huitième d'une large fratrie composé de douze garçons. Étonnante génétique. Nara, la daronne et un père inconnu. La tribu est séparée par quatre portées. Six dans la première, deux dans la suivante avec un vulgaire plan-cul, un dans la voisine avec un gigolo et trois dans la dernière avec un père, présent, protecteur qui semble faire des différences entre sa progéniture et les autres. Fabriqué pour pouvoir posséder les allocations promises aux familles nombreuses, les garçons n'ont jamais vraiment bénéficié d'une nourriture affective maternelle, toute la responsabilité acculant les épaules de Primus, l'aîné, qui prenait plaisir à la tâche, rapidement aider par les plus suivants.

Bien qu'il soit japonais pure souche, Nara semblait amoureuse des prénoms aux consonances hébraïques, ainsi nous avons : Primus, Zeev, Hermès, Seth, Amos, Isaac, Orion, Karma, Elio, Levi, Jintan et Kenya. Cette pondeuse, addict aux jeux, pari, cigarettes et alcools, a néanmoins eu la décence de stopper momentanément la consommation de cette dernière pour garantir la bonne santé de ses futurs porte monnaie sur pattes.

Être ainsi exposés à du tabagisme passif avait rendu l'intégralité de la fratrie asthmatique. Primus avait revu son ambition de devenir athlète à la baisse. Son activité sportive se résumait à porter des plateaux à bout de bras et de faire la plonge jusqu'à ce que le crépuscule civil s'installe. Karma le portait aux cieux puisque Seth, son frère préféré, semblait en faire de même. Alors, si le chef de file avait décidé d'effectuer hebdomadairement de la marche à pied, tout le monde suivait, Karma y compris. Le sport et les difficultés respiratoires n'étaient pas foncièrement incompatibles. Il était primordial de connaître les facteurs déclenchant pour diminuer une crise.  

Impliquée jusqu'au troisième enfant, Nara abandonna dare-dare son poste de mère, laissant la responsabilité à ces derniers ainsi qu'au père biologique, n'intervenant que pour les tâches importantes que ces trois chanceux ne pouvaient effectuer. Responsables très jeunes, ils ont appris l’autonomie, le labeur, ainsi que l'abnégation. Le patriarche tira sa révérence huit mois après la naissance d'Isaac. Ensuite, les hommes défilaient dans la maison. L'un d'entre eux était une visite régulière avec laquelle elle eut deux enfants sans qu'il ne souhaite être reconnu comme le père biologique. Vient ensuite le gigolo qu'elle recruta pour ses prestations peu onéreuses et décida de ne plus prendre la pilule pour féconder à nouveau. Elio naquit, ce qui n'empêcha pas aux hommes d'aller et de venir, à chaque jour une nouvelle tête jusqu'à ce qu'elle s'arrête sur lui, Tôji, le seul d'à peu près respectable et qui tenta d'imposer une certainement forme d'autorité à ses enfants ayant pour accoutumé de vivre livrés à eux-même.   

Aujourd'hui, en dépit de la soudure authentique des frères les uns envers les autres, trois d'entre eux ont pris une destination individuelle, tandis que les trois derniers restèrent sous la férule de leur père biologique. Ainsi, Primus, Seth, Orion, Elio et lui logent ensemble pour ne plus être de trop.
 

Karma n'a pas particulièrement de souvenir marquant à relater, en effet, le garçon possède la facilité à transformer tout problème en situation amusante selon ses propres codes. Ainsi, même s'il vit au jour le jour sans se soucier du traçage du passé ou du chemin enchevêtré de ronces du futur, la mémoire à long terme du garçon a stocké quelques bribes d'informations susceptibles de répondre à cette interrogation.

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Lors d'une nuit d'octobre, alors que la population avait dû se recentrer dans différents campus de réfugiés dans de larges bunkers sous terre, pendant que de grands groupes de héros spécialisés en sauvetage se répartissaient sur tout le territoire aidaient le reste de la population à évacuer d'un tsunami d'amplitude neuf ou à dégager les victimes des décombres, sa mère et sa large fratrie composée de douze garçons s'étaient tassé dans un coin.

Nara, qui avait l'habitude d'avoir sa dose de nicotine par jour, heures, seconde se retrouva rapidement à court de ressources. Rapidement, elle ordonna à son esclave, Primus, l’aîné de la famille, de s'occuper de lui trouver des cigarettes parmi les figurants présents de la boîte métallique. Toutefois, ce dernier était déjà occupé à gérer l'un d'entre eux en pleine crise d'asthme et parmi les neuf autres, Karma se désigna comme volontaire, une idée en tête. Son objectif, rendre folle sa daronne.

Rampant à travers les jambes des uns et des autres, il trouva une âme charitable qui accepte de lui concéder une tige de nicotine. Fier de son trésor, Karma progressa à pas feutrés pour la surprendre de la bonne nouvelle et ainsi, faire naquir un feu d’artifice crépitant dans le vide de son regard. Victoire royale, puisque la verticale ne quitta pas son regard, mais le loubard avait déjà filé ne laissant que les cendre d'un mirage s'estompa de ses pupilles rétractées.

- Si c'est ça que tu veux, bouffonne, viens le chercher !

Grimpant sur une nacelle de sécurité en profitant de l'attention que son frère et ses crises avaient provoquée, le garçon qui avait toujours un briquet dans sa poche, se permit, en hauteur, perché sur la ferraille, à consommer l'intégralité de la clope. Toutefois, sa mère avait plus d'un tour dans son sac et avait avoir juré et proférer des menaces qui circulèrent de son canal gauche à son voisin, elle scandala un désespoir ironiquement masqué sous ses manières théâtrales.

- Mon fils est coincé en haut, que quelqu'un vienne l'aider, s'il vous plait !

Plissant les paupières, le garçon cacha  le mégot éteint dans le creux de sa main et accepta de se faire sauver, jouant temporairement le jeu de Nara. Au sol, alors que le héros chargé de contenir la population le sermonna de la dangerosité de son acte et qu'il promit de ne plus recommencer, les paroles sèches de sa génitrice effleurèrent son tympan :

J'vais te le faire bouffer ce mégot, Karma, file-le.

Lui attrapant l'oreille en pinçant ses lobes, le garçon plia sous la douleur, non sans exprimer un sourire carnassier.

- Ah, tu espères encore pouvoir te soulager même alors qu'il ne reste plus rien ?

S'enquit-il dans un but réquisitoire censé souligner les défauts de son interlocutrice.

- Je ne sais pas comment tu peux aimer ses merdes, mais y a un truc que je peux te dire. Va. Te. Faire. Foutre.

Dans un geste, il glissa le copeau sur sa langue qui le réceptionna et l'envoya directement dans son œsophage.

- Putain mais qu'il est con ce gosse !

Cracha-t-elle en le libérant, froissant ses étoffes dans le sillage de ses doigts échancrés.

Karma : 1 - Grosse tepu : 0

La fin justifie les moyens et même s'il avait récolté une forte migraine, même après avoir rendu ce maigre repas de toxines et autres substances chimiques néfastes, cette nuit-là, il fit lui aussi une légère crise d’asthme.    

Qu'est ce qui vous motive ? Quels sont vos rêves ? Comment voyez-vous le monde et les valeurs du Pays/Société dans lequel vous évoluez ? Quels sont les buts que vous vous-êtes fixés ?

Appréciant peu les directives, Karma a tendance à croire que sa réflexion est meilleure et suivra toujours le courant de ses idées. Avoir confiance en ses capacités n'est pas une mauvaise chose et le petit homme en a conscience. Cependant, il se fit rarement à l'expérience d'autrui et préféra recevoir la sienne, même si cette dernière se résume en cicatrice de guerre qu'il arbora fièrement.

Motivé par la réalisation de ce qu'il entreprend, Karma a cependant du mal à rester concentré et préféra débuter plusieurs projets sans jamais les aboutir, étant davantage régi parce qu'il est possible de faire plutôt que de notions concrètes.

Plus tard, Karma veut prouver qu'il est possible d'être un héros sans dramatiser les choses. Qu'on peut sauver des vies en riant, tout comme il est possible de ne pas pleurer sur son sort après un lourd accident. Sa manière de rassurer les victimes ne se résume pas « Tout va bien !» mais plutôt par : « Allez ça va mdrr, ne pleurez pas, vous avez encore l'autre jambe ! Puis au moins, on ne vous accusera pas de triche à la course sur une jambe héhéhé ! »

Que pensez-vous de votre propre Alter, de l’existence des Alters plus généralement ? Que pensez-vous des lois mises en place, concernant les Alters ?

La loi sur les alters lui semble bourrée d'incohérences. D'une part, parce que restreindre les citoyens à ne pas utiliser leurs facultés en cas de nécessité, autour d'un feu de camp entre amis ou tout simplement à la maison entre membres de la famille bien appris, brident la liberté d'action. Le gouvernement a mis en place un système permettant d'encadrer la nouveauté qui s'imposait à eux en omettant de prendre en compte plusieurs paramètres. Pour lui, la société n'est pas capable de s'adapter au changement, le regard qu'elle porte de manière générale sur les alters est trop coincé. Un personne sur cinq possède un alter, que les porteurs veulent devenir héros ou non, cela ne devrait pas les empêcher d'en faire usage pour les petits actes. Comme le fait d'utiliser un alter d'influencer la taille pour attraper un objet à la casquette d'un linéaire de supermarché, par exemple.

Les policiers et les pompiers ne sont plus des postes utiles sur le terrain. Les super-héros pourraient se charger eux-même de l'arrestation d'un criminel, tandis que les gendarmes se chargeront de l'interrogatoire ainsi que de l’administratif. Leur présence ne fait que gêner les super-héros sur les lieux, qui eux, déploient tous leurs alters et leurs déterminations pour sauver des vies.

La société n'est que tohu-bohu. Si le gouvernement tient à garder ses policiers, pourquoi avoir accepté la législation des super-héros ? Une formation d'alters au sein même du groupe "police" aurait été plus logique tout comme le fait que les héros ne peuvent travailler main dans la main avec ces derniers pour les raisons citées précédemment. Au final, les grands monarques avaient associé deux éléments non-miscibles. L'huile et l'eau.  

Racontez-nous ce qui vous a poussé à entrer à Yuei plutôt que Chitsujo (ouverture du lycée concurrent en 301) pour devenir Héros ou Ingénieur. Pour les étudiants en générale, pourquoi avoir choisi Yuei spécifiquement ?

À l'exposition, Karma voulait devenir super-héros parce qu'il voulait s'amuser légalement avec son alter. Son grain de folie, son goût pour le risque mais aussi ses facultés naturelles, l'ont aiguillé à s'orienter vers le lycée le plus populaire du pays. Ayant sauté la classe de troisième, ses résultats dans la classe inférieure étant au nec plus ultra, Karma a pu intégrer Yuei en ayant été admis sur recommandation. Il a passé les batteries d'examen qui lui ont été réservé, avec brio, un sans-faute.

Depuis petit, Karma a toujours aimé les histoires relatées sur les super-héros qui en jettent. Loin d'admirer la morale dont ils pouvaient faire preuve, le garçon a un penchant à admirer un héros lorsque ce dernier est statistiquement plus fort que ses collègues. Que ce soit par la force brute, mentale ou sachant utiliser son alter avec efficacité, bien que ce dernier ne constitue pas toujours un avantage stratégique sur le terrain. C'est le genre de héros qu'il rêve lui-même de devenir : Le héros qui s'en sort toujours malgré les désavantages majeurs qu'il pourrait rencontrer sur son sillage. Un héros qui tire les ficelles en coulisses. Celui qui est capable de relativiser quelles soient les circonstances. C'est sa vision de l'héroïsme.