[AV-T-SJ]Haya Lavnenn

1m50 pour 40kg, Haya était plutôt petite. Elle avait de long cheveux noirs lisses. Sa seule particularité physique était ses yeux d'un rouge vif, mis à part cela son apparence était très proche de celle d'une japonaise normale, héritage de sa mère, et il était très facile d'oublier qu'elle était étrangère.

Aux portes de l'adolescence Haya était beaucoup trop mature pour son âge, son enfance marquée par la tristesse et la solitude l'avait privée de cette joie et de cette innocence propre aux enfants tout en la forçant à mûrir plus vite. Ayant grandi seule, en l'absence d'une figure d'autorité, elle n'avait pas développé ce caractère rebelle propre à son âge. N'ayant jamais eu quelqu'un à qui confier ses doutes et ses peurs quand elle en avait besoin Haya s'était refermée sur elle-même ne laissant apparaître qu'un sourire factice pour cacher sa douleur.

Ce fut par hasard que Saya Fubuki et Erwan Lavnenn se rencontrèrent, lorsque ce dernier fit d'un voyage d'affaire au Japon. Et lorsqu'il dut retourner en France, elle le suivit. Quelques années plus tard leur amour donna naissance à Haya, Haya Lavnenn.
De ses parents Haya ne garde que peu de souvenirs, son père la tenant dans ses bras ou la portant sur ses épaules, sa mère lui apprenant le maniement du sabre avec un sourire aux lèvres, ... tous ces souvenirs elle les chérie ardemment ils sont la preuve qu'elle a été aimée, désirée... et puis cet autre souvenir, celui qu'elle voudrait à tout pris oublier mais qui s'est gravé au fer rouge dans sa mémoire. Une paire de souvenir plutôt, mais nous y reviendront plus tard...

L'été de ses 9 ans Haya arrive au Japon pour s’installer chez son oncle, un journaliste occupé qui ne réjouit pas spécialement d'avoir une enfant sur les bras d'autant que l'enfant en question est affublé d'un alter. Alors il ne s'en occupe pas vraiment, il continue à travailler sur ses articles dans son bureau, la laissant seule à ressasser sa tristesse et ses regrets, ne lui parlant que pour l’appeler pour les repas, pour lui donner des corvées et pour l’amener à son suivi psychologique.
Alors qu'Haya ne demande que de l'attention à son oncle, un exutoire à sa tristesse, il le lui refuse. Ainsi elle se referme, elle se réfugie dans l’entraînement, dans le sous-sol elle crée un sabre grâce à son alter, elle sait que cela lui est interdit mais personne n'est là pour le lui reprocher ou pour la punir, son sabre devient son refuge, un moyen de retourner dans le passé, un passé heureux où la solitude n'existait pas.
Durant quelques mois sa vie se résume à son sabre, quelques corvées et des entrevues régulières avec un psy, lors de ces entrevues, malgré les questions elle ne parle pas de sa solitude, elle porte un masque, une armure ; un masque pour cacher sa détresse qu'elle ne sait pas exprimer, une armure pour maintenir sa cohésion, pour que ses fissures ne s'ouvrent pas au premier contact.
Finalement Avril arrive et elle retourne à l'école, et , à 10 ans elle rentre au collège pour "interagir avec des enfants de son âge pour pouvoir s'ouvrir et retrouver une vie normale". Mais pour elle, il est trop tard pour s'ouvrir, ses journées deviennent une torture, elle n'a pas son sabre pour oublier, pour fuir ses souvenirs, alors elle trouve refuge dans les livres dans ces mondes où rêver est possible. Et quand la nuit elle se réveille dans un cris de détresse, elle descend au sous-sol pour s’entraîner, encore, et encore, pour s'oublier, pour oublier ce monde, sa solitude, sa tristesse, sa souffrance, mais son sabre ne suffit plus, alors elle s’entraîne à utiliser son Alter, son seul membre dont l'utilisation lui demande une concentration suffisante pour ne plus pouvoir penser à autre chose, pour ne plus penser à ça... et elle s’entraîne jusqu'à l'épuisement, jusqu'à tomber amorphe, aux limites de l'épuisement mental où plus aucune pensée ne la trouble.

Le temps passe, et à 13 ans Haya à conscience de la porté de ses actions, et des conséquences si quelqu'un venait à les découvrir. Mais elle ne peut pas arrêter complètement, ses entraînements étant devenus une routine apaisante quand quelque chose la tourmente. De plus elle a, bon grès mal grès, réussit à être en paix avec ses souvenirs, même si la tristesse et la solitude demeures ses fidèles compagnes.

Un souvenir, une paire de souvenir plutôt, que j'ai longtemps cherché à fuir et à oublier...
Le premier : un homme inconnu en costard noir qui vient me chercher à l'école, il parle tout d'abord à la maîtresse, je l'entend évoquer mes parents, une voiture..., ses mots choquent la maîtresse, elle se tourne vers moi et, les yeux en larmes, me demande d’approcher. L'homme me parle, j’entends ce qu'il dit mais je ne comprend pas, je ne veux pas comprendre, mon cerveau se bloque... Il m'a emmener voir quelqu'un, un médecin il me semble, celui-ci me parle, je ne veux pas entendre, je ne veux pas comprendre, pourquoi moi, pourquoi eux, pourquoi... NON! Il ne faut pas que je me souvienne, je veux oublier ses mots, oublier ce que l'homme en noir m'a dit, je ne veux pas comprendre...

Le deuxième : je suis devant mes parents, comme dans un rêve... mes larmes coulent... je ne peux plus fuir la réalité... je veux fuir... je ne veux pas comprendre... Le couvercle se referme avec un son étouffé comme un adieu chuchoté... la porte s'ouvre... le coffre rentre... la porte se ferme... les flammes s'élèvent... je fuis.
Dehors l'orage se déchaîne comme pour la cacher du monde, des trombes d'eau se déversent comme pour éteindre ce feu qui les emporte, comme pour noyer son chagrin et emporter ses larmes. Les éclairs illuminent sporadiquement, d'une lumière irréelle, cette enfant oubliée, criant sa douleur, son chagrin, sa détresse et sa solitude, inaudible au milieu de leurs tonnerres grondants.

Ce qui me motive? Mes parents. C'est mes souvenirs d'eux qui me font tenir, qui me font rêver qu'un jour je pourrais vivre et non plus juste survivre.
Le monde? Une grande pièce de théâtre où tout un chacun essaye avec plus ou moins de succès de tenir le rôle qu'il lui a été attribué tout en s’accrochant au rôle qu'il s'est lui même fixé. Un théâtre où tout n'est que masques et faux semblants mais où chacun d'entre nous est désespérément à la recherche d'un éclair de vérité, de sincérité.
Mon but? Trouver la vérité derrière la mort de mes parents, "un accident de voiture" ont-ils dit, je n'y crois pas que ma mère puisse faire une sortie de route sans raison apparente sur une route déserte, impossible, il y a quelque chose d'autre.

Ce que je pense de mon Alter? Et bah c'est mon Alter, c'est moi quoi, enfin, une partie de moi. Et vous, que pensez vous de votre bras?
Les Alters ne sont qu'un avantage physique ou psychique qu'on reçu certains individus, tout comme certaines personnes ont une meilleure vue, un meilleur odorat, de meilleurs réflexes, une plus grande force ou bien une forte empathie. On n'interdit pas à ces individus de se servir de leurs capacités, alors pourquoi interdire les Alters? Pourquoi interdire à des personnes de se servir d'un bras? Les lois sur les Alters ne sont qu'un prétexte pour permettre aux états de réprimer et contrôler un pouvoir qui les dépasse et qu'ils jalousent.

M'étant servi de mon Alter presque toutes les nuits durant 3 ans (et un peu moins souvent cette dernière année) ma vision du crime est quelque peu altérée. Et si techniquement un crime est un acte qui enfreint la loi, pour moi, un crime est un acte dont le but et/ou la finalité nuisent à la société ou à autrui.
Personnellement je voie la loi plus comme un guide qu'autre chose. Il faut certes la respecter, mais il faut aussi savoir s'en affranchir dans certaines circonstances car la loi n'est pas toujours juste. Je ne peux pas concevoir qu'enfreindre la loi pour sauver quelqu'un soit un crime.
Et je voudrai un jour avoir la capacité et le courage de sauver ce "quelqu'un".

L'amour de mes parent m'a fait grandir et leur mort m'a fait mûrir, mais ce que je suis aujourd'hui je le dois à l'indifférence de mon oncle.
C'est pour mes parents j'ai décidé d'aller de l'avant, de trouver la vérité pour faire la paix avec mon passé. Mais avant cela je dois faire la paix avec mon présent.
J'ai fui trop longtemps, repliée sur moi-même je n'ai fait que me cacher, fuir les autres me fuir moi même. Il faut que je face face à la réalité, que j'aille vers les autres, mais vers qui et comment?.. Ah! Il y a ce camarade qui est revenu il y a quelques temps, hum... Eta... à oui Ethan, si c'est lui, peut être que je pourrais... après tout il vient de lui arriver ce que j'ai vécu... reste à trouver comment l'aborder...