[AV/T-SJ] Azumano Kineimon

Comment êtes vous physiquement, psychologiquement ?


Kineimon est un jeune homme d’une vingtaine d’années. Plutôt grand et d’une allure svelte, il a des yeux noisette, et des cheveux mi-longs bruns. Ceux-ci encadrent son visage, tandis qu'une frange est rassemblée au centre de son front.

Pour ce qui est de ses vêtements, Keneimon porte le plus souvent un long trench-coat couleur sable, dont il n'attache pas la ceinture. En sous ce trench, se trouve un gilet noir par-dessus une chemise de ville. Il porte une cravate bolo qui est tenue par un ruban marron et un pendentif turquoise. Il enfile également des pantalons beiges, des chaussures marron foncé et porte des bandages tout autour du corps. Seuls son visage, ses mains et ses pieds sont laissés à découvert. Sous ses bandages se trouvent les traces d'une blessure qui date de son jeune âge.


Kineimon est un jeune homme qui laisse apparaître une sympathie naturelle. Il est jovial, souriant, et une certaine insouciance infantile émane du jeune homme qui, souvent, prend tout à la rigolade. Cela s'exprime principalement à travers une amusante excentricité. Sournoisement taquin et par moment exagérément théâtral, Kineimon aime rigoler avec son entourage. Ce qui peut facilement user la patience de ceux qui en manque.

Malgré son apparente insouciance, il sait se montrer sérieux et malin quand les circonstances le demandent. Trouvant dans des détails d'apparences anodins, ce qui est importants. Aussi, il aime garder une certaine part de mystère le concernant et jouer avec celle-ci. Le jeune homme est avant tout un pragmatique. S'il y a un problème, il y a une solution. Les sentiments, on s'en occupe après. La loyauté est aussi un trait que ses proches lui reconnaissent. Une promesse de Kineimon n’est pas de simples mots. Ce qui attirent chez ses amis généralement une certaine loyauté en retour.

Kineimon est à l'aise avec les gens. En règle générale, il les apprécie. Il n'hésite pas à engager les contacts avec eux. C'est d'ailleurs souvent d'une façon extravagante qu'il le fera. Les fessant rire ou au contraire, les contrariant quelque peu. Cela n'est jamais fait avec une mauvaise intention, c'est juste sa manière de faire. Néanmoins, son amour pour son prochain entraîne une curiosité pour ceux-ci. Son plaisir est d'observer les gens. Relevant chaque détail trahissant une anecdote, une histoire. C'est aussi une des raisons qui l'a poussé vers son métier de rêve. Être détective offre une bonne excuse pour s’immiscer dans la vie des gens et là où il n’est pas censé être, ce qu’il adore. Également, avoir les bonnes informations sur les bonnes personnes peut être très utile pour négocier .

Il est, en outre, un gentleman invétéré, à la fois protecteur et serviable. Pour lui, il est clair qu'une femme vaut plus qu'un homme. Le respect envers elles est, donc, un principe que chacun doit avoir. Il a la drague facile, même s'il n’est pas du genre à aller plus loin. C’est simplement un des jeux qu’il apprécie. Ainsi, il préfère la compagnie de ces dernières, et le leur fait bien comprendre. Toujours avec un respect accompagné d’un côté espiègle et théâtrale qui est propre à Kineimon.

En dehors de cette tendance gynophile, il a également d'autres idées bien arrêtées. Notamment sur la liberté de chacun. Il ne l'a pas toujours pensé, mais pour lui, les alters sont une part de chacun de nous. Nous y sommes intrinsèquement lié et par conséquent, c'est impossible de les rejeter. Cette histoire de licence est donc un non-sens. Personne ne devrait avoir une permission de penser, parler, respirer, marcher, ou d'utiliser son alter.

Même si tout ceci est naturel pour Kineimon, cela reste un masque couvrant une autre facette de sa personnalité. Beaucoup moins colorée, Il peut en effet passer du gentil et chaleureux farceur à une grande froideur. Dans les situations où ses principes et idéaux sont foulés du pied, ses sourires et sentiments bon enfant s'estompent pour laisser la place à une dérangeante impassibilité. Dans cet état, seule sa logique le fait agir. Ne laissant rien au hasard, il s'abat là où ça fait mal.

Ici, vous pouvez nous parler de votre passé, de vos expériences en tant qu’Homme, ou en tant que Héros. En somme, il s’agit de retracer votre parcours jusqu’à présent.


— "Quoi encore vous ?! Ah non..."

Alors que j'ouvrais la porte, étonnée d'avoir de la visite à une heure pareille, Je le trouvai là, accoudé contre le chambrant de porte, décontracte, les mains dans les poches. Me souvenant qui possédait ce trench et ce sourire niais, je refermai la porte de suite tout en me plaquant contre elle comme pour m'assurer qu'elle resterait fermée.

— "Mais enfin docteur ! On ne laisse pas un ami sur le pas de la porte."

La voix mielleuse qu'il prenait me révulsait. Non, pas encore lui. Je pensai qu'il avait compris que je ne voulais pas le revoir.

— "Ecoutez Kineimon, vous devez partir. Nous ne sommes pas ami. J'ai été votre psychiatre mais maintenant c'est fini. Allez chez mon confrère comme je vous l'ai dit !"

Le silence plana. Un mince espoir m'envahit. était-il parti ? Je glissai mon œil jusqu'au judas. Rien. Ma bouche relâcha en un souffle une part du poids créé dans ma poitrine.

— Oula... Je vous fais de l'effet à ce que je vois.

Je laissai s'échappa un cri en reaction de ces paroles qui venaient de derrière moi. Dans la pénombre de mon cabinet, Azumano Kineimon était accoudé, son carnet à la main, à l'arrière du fauteuil. Celui dans lequel il s'était assis à 14 reprises lorsqu'il était mon patient. L'un des échecs de ma carrière.



— Bon allez, assez rigolé.
L'expression amusée du jeune homme disparut en un instant pour laisser la place à un visage des plus sérieux.
"Je suis là pour vous parler."



— "Kineimon. En 14 séances, je n'ai pas réussi à vous faire dire la moindre info sur votre passé. Et je ne peux plus entendre une seule histoire sur vos soi-disant "enquête", sincèrement désolée."

— "Oh... Vous me blessez, doc. Comprenez, il fallait bien que je sache à qui je parle. Maintenant, je le sais." Sa main droite sortit de sa veste un petit objet. Un smartphone. Mon smartphone !

Je m’efforçais de rester calme, tentant non pas de prendre le dessus sur la conversation, mais au moins de rester à flot. Je ramenai ma récurrente mèche rebelle en arrière et demandai :
— "Ou... Ou avez-vous eu ça ?"

Il me lança l'objet que je ne retrouvais pas depuis quelques jours.
— "Dans vos poches évidemment, ma chère Higa Minako."

Une désagréable chaleur m'envahit. Bien sur, et ce, dès les premières séances, il connaissait mon nom et mon prénom, mais le message était clair.

— "Qu'est-ce que je dois comprendre ?"

— "Que j'ai les moyens de m'assurer de votre serment de secret professionnel. je ne veux pas vous faire peur. Simplement, j'aime avoir mes propres assurances. Maintenant que je les ai, on peut y aller. Je vous raconte mon histoire, mes problèmes, mes rêves, etc. Et si affinités, on pourrait même..."

— "Non, Kineimon et vous le savez."
Ce taré en savait désormais beaucoup sur moi. Néanmoins, si toutes ses séances ne lui ont sans doute rien apportées, elles m'ont au moins appris à connaître sa personnalité. Je savais qu'il n'était pas dangereux et que si je m’exécutais comme il le voulait, il n'y aurait aucun souci. D'ailleurs, son "assurance" était inutile. Il ne s'en rendait peut-être pas compte, mais je suis quelqu'un de professionnel. Jamais je ne trahirai un patient. Désormais plus sûr de moi et des intentions du jeune homme, j'allai allumer la lumière.
"Vous ne pouviez pas prendre rendez-vous ? Comme tout le monde."

— "Mais je suis pas comme les autres, c'est pour ça que vous m'adorez, doc."

— "Pas vraiment... Et je vous préviens la séance vous sera facturée."
J'attrapai mon bloc-notes et me posai à mon bureau, face au sofa. De la main, je lui indiquai de s’asseoir. Ce qu'il fit en passant par le dessus du dossier. Je roulai des yeux devant cette cabriole et me concentrai sur notre conversation.
"Allons-y, je vous prie. Alors, commençons simplement, parlez-moi de votre père."

— "Vous m’impressionnez par votre originalité, Docteur."

— "Bon, revenez plus tard, vous n'êtes pas..."

— "Très bien, très bien. je vais tout dire."

Il s'avançai sur le fauteuil. Posant ses bras sur ses genoux, les mains jointes. Le regard sombre. il commença.


— "Mon père... ah... si on peut l'appeler comme ça. Bon premièrement, il n'est pas du coin. Ce Quincy Lowe est originaire du Texas. Où il travaillait dans... hmm... L'import-export et les relations commerciales en quelque sorte."

— "Soyez plus précis, Kineimon. Vous devez tout me dire."

— "Bien, bien. C'est un trafiquant de drogue, un arnaqueur, un racketteur, et tout le toutim. Ce vioc est un magnat du crime. L'argent qu'il avait dans les poches dépassait l'entendement. Mais ce qu'il voulait vraiment, même l'argent ne pouvait le lui offrir. Un alter. Imaginez, tous vos hommes de main ont un alter et vous, le boss, rien. Il a investi des millions dans la recherche, celles-ci n'étant pas toujours très jolie à voir. Tout ça pour rien. Au bout d'un moment, cela devint une obsession. Et ça commença à poser problème à ses "collaborateurs". Tant, qu'un jour, ce qui devait arriver arriva. L'un de ses hommes vint le destituer de son trône. Heureusement pour lui, certains loyaux sous-fifres lui permirent de s'enfuir avec pas mal d'argent. Il choisit ce magnifique pays qu'est le Japon comme nouvelle résidence. Il s'installa à Osaka pour être précis. "

— "Il a donc connu votre mère ici."

— "Exact doc. Il avait tout perdu. Mais, pour lui c'était à cause de l'alter, qu'il n'avait pas eu, contrairement à son rival.

Alors qu'il était arrivé depuis quelques mois, il tomba sur une héroïne, une jolie jeune femme qui pouvait contrôler le métal à distance. Cette jolie "Polaris", alias Aoki Akane, lui sauva la vie lors d'un braquage. Ce vicelard se présenta comme le millionnaire qui voulait la remercier et ils se revirent... Pour faire bref, ils se sont marié et après plusieurs années, me voilà. Évidemment, ce n'était pas l'amour qui conduisait les intentions de mon galant de père. Non, il avait une idée en tête. S'il ne pouvait pas avoir un alter alors son fils, son héritier, lui en aura un. Un puissant."

Il pointa son visage avec ses deux doigts.
"C'est bibi ça."

— "Continuez, comment c'est passé votre enfance avec un tel père ?"

— "Assez mal. Je n'en ai pas vraiment eu. Mon père a été le plus heureux des hommes lorsque le médecin lui annonça que j'aurai un alter. Il a d'ailleurs fait "parler" ses relations pour que le médecin se "trompe" à l'encodage de mes infos. Il ne voulait pas que son rival en entende parler. J'avais même pas 1 an, qu'il avait déjà décidé de mon histoire. L'héritier qui rendra l'honneur perdu de son père. Qui ferait face au félon qui l'avait trahi. Ce n'est pas beau ?!

À mes 2 ans, je commençais seulement à marcher que mon père s'impatienta de ne pas voir mon alter. Alors, il s'est dit qu'il allait m’entraîner, pour l'éveiller plus rapidement et ainsi prendre de l'avance sur les autres enfants, et ma destinée. Ma mère, elle, ne le voulait pas, bien sur, néanmoins elle découvrit qu'elle n'avait plus voix au chapitre lorsqu'on parlait de moi. Elle m'a aussi raconté d'autres excentricité. Il me faisait faire des parcours adaptés à mon âge, des électrodes étaient sur ma tête lors de mon sommeil, même mon alimentation était surveillée de près pour soi-disant favoriser l'éveil. Heureusement, je pense, il ne m'en reste aucun souvenir.

Vers trois ans et demi, mon alter arriva. Pas de la meilleure des manières. À forcer autant, l'alter ne s'est pas éveillé naturellement. Donc, là où chez un autre cela se serait fait en douceur. Ça été très brutal pour moi.


Mon corps s'est changé et je ne savais pas quoi faire, j'étais paniqué. C'était comme un cauchemar éveillé. On ne se représente pas bien son corps quand on est si jeune. je regardais mes mains qui étaient devenues ce métal flasque. En me concentrant comme je pouvais. Comme pour me souvenir à quoi je ressemblais. Certaines parties revinrent à la normal comme ma tête, mes pieds, et mes mains. J'essayai avec le reste de mon corps mais cela ne marcha pas aussi bien. C'est pour ça que j'ai ces bandages. Dessous se trouve les stigmates de cette nuit d'horreur.

Mon père, lui, n'était pas vraiment touché par mes blessures. Il était même heureux que j'éveille mon alter. Moi, je n'en voulais déjà plus.

Je ramena une nouvelle fois cette satanée mèche. Puis, je mis en évidence un point important :
— "Vous rejetiez donc cet alter ?"

Il regarda ses mains, paumes ouvertes, d'un air mélancolique.
— " Oui.

Après cet accident, mon père me força à me maîtriser. Je finis par réussir, non sans appréhension. Forcément, l'entrainement a continué. Je n'étais plus son fils, juste son alter. C'était une vie difficile pour un enfant. J'ai même eu la mauvaise idée de dire à mon père que j'aurais voulu ne pas avoir d'alter. Il répondit instantanément par une claque. Ne redis jamais ça y avait-il ajouté.


Tout ce temps, le seul soutien que j'avais, venait de ma mère et ma grand-mère. Malheureusement, je ne connus pas très longtemps cette dernière. Néanmoins, elle parvint à me faire découvrir mes origines américaines. Surtout, elle réussit à me faire oublier le lien entre ces origines et le père qui m'y reliait. Avant de disparaître, elle me donna une cravate Bolo. Héritage d'un grand-père que je n'avais pas connu. Apparemment, mon père l'avait détesté de son vivant. Il ne fallait pas une seule raison de plus pour me faire porter sa cravate jour et nuit.

Quand à ma mère, elle était la lumière qui m'a permis de continuer, de survivre en m'apportant l'amour dont j'avais besoin. Allant jusqu’à affronter ce père qui n'en avait que pour lui. Cette femme est toujours un modèle pour moi. Elle n'a en réalité jamais arrêtée de sauver des gens. Elle m'a sauvé en me donnant un rêve, un objectif. En y repensant, elle avait bien préparé son coup. D'abord, elle me fit tester plusieurs jeux. Aussi jeune que j'étais, mon intérêt s'arrêta sur le shogi. Voir son tendre sourire à chaque partie était la plus belle victoire pour moi, même lorsque je perdais. Aussi, j'aimais la stratégie qu'il y avait derrière et elle le vit. En parallèle de ces jeux, sans que mon père ne s'en rende compte, elle venait discrètement me conter des histoires pour m'endormir. Au final, je lui demandais toujours l'histoire de policier. Si bien qu'un jour, elle m'apporta un livre. Je l'ai dévoré. J'adorais ça. Je me voyais en dehors de ces murs, attrapant les méchants qui étaient dehors. Voir, même mon père. Mais malgré tous ces efforts. La réalité revenait au grand galop.

J'ai été prisonnier des ambitions de mon père pendant très longtemps. Je n'ai même pas connu d'école. Tout se faisait à la maison. C'était d'ailleurs plus un château qu'une maison. Et au final, juste une prison dorée. J'étudiais malgré tout avec des professeurs privés qui changeaient régulièrement selon les exigences de mon père. Il était très sévère avec mon éducation. Les matières étaient variées. j'ai eu notamment math, anglais, japonais, chimie et même droit. Mon père aimait dire qu'il fallait bien connaître les mailles du filet si on voulait réussir à y échapper.

Cette vie horrible dura jusqu'à mes 19 ans. Je réalisais des missions pour lui déjà depuis 5 années. Au début simpliste, mais ensuite plus difficile à supporter. En effet, mon père était parvenu à se refaire un business au japon. C'était bien plus modeste que ses premières affaires, cela se résumait à Osaka principalement. Les affaires rapportaient, mais notre confort de vie reposait principalement sur les fonds pris lors de sa fuite pour le Japon.
Aussi, c'est à cet âge que... que ma mère est partie. Elle a été très malade. Je dus forcer mon père pour qu'il fasse tout son possible pour la sauver. Sans ça, ce crétin l'aurait laissé mourir. La maladie a été lente. Assez que pour qu'on se rende compte de ce qui allait arriver. L'inéluctable. Au moins, je pus lui dire au revoir. Elle, elle me fit promettre de ne pas être l'esclave de mon père. De faire ce qu'il me plaisait. Sa mort a été très dure à vivre. Si bien, que je n'ai pas pu tenir 1 mois avec mon père sans elle. Un jour, j'ai pris quelques affaires, une petite avance sur mon héritage, et je suis parti. Je me trouvai un autre nom "Azumano" et vins à Tokyo. Tentant de disparaître pour échapper à ce tyran et accomplir mon rêve.


Aujourd'hui, je réussis à vivre de mon métier d'enquêteur privé. Pour le moment, ce ne sont que des affaires sans grands enjeux. Des adultères ou des fraudes à l'assurance. Mon bureau, lui, se résume à mon petit salon où des montagnes de papier naissent par-ci, par-là au milieu du désordre qui s'étend de jour en jour. Rien de bien glorieux. Cependant, petit à petit, Ça m'a permis de construire tout un réseau d'yeux. Ces yeux qui, sans qu'on les soupçonne, observent. Tous des épiciers, des marchands, des femme de ménage ou encore des clochards, ... qu'importe. Tous sont des amis que j'ai aidé d'une façon ou d'une autre. Ces gens adorables m'aident avec des infos ou des petits services. J'aime ces gens et c'est aussi pour eux que je fais ce que je fais. En effet, la casquette d'enquêteur ne suffit pas toujours à punir le mal. Il est alors nécessaire à l'enquêteur de laisser sa place à un autre rôle. Plus secret et moins légal. 

The Steel Hound

Racontez-moi un événement qui a particulièrement marqué votre vie.

Une mission en particulier. Comme je vous l'ai dit doc, à partir d'un moment, mon père me confia certaines tâches à accomplir. Au début, c'était simple. De simple livraison. C'était une occasion de sortir et de découvrir l'extérieur. Donc, j'aimais ça. Mais très vite cela changea. Je me rappelle qu'un soir, alors que je n'avais que 16 ans, il me demanda de lui amener un homme. Il ne voulut répondre à aucune de mes questions. Je devais suivre ses ordres, point.

C'était comme les histoires que ma mère me contait. L'enquêteur traquant le meurtrier. J'y trouvai un certain amusement.
Je le retrouvai sous un pont entrain de dormir. Il était en piteux état. L'homme était en cavale depuis un bon moment. À l'aide de mon alter et des hommes qui étaient là pour m'épauler, ou plutôt qui me surveillaient, je parvins à le ramener. L'homme était à genoux devant mon père. Gémissant devant lui tel un enfant. C'était un traître apparemment. Mon père le regardait plaider pour sa vie, tel un chien. Sans un mot, le regard froid et impassible. Moi, j'étais là. Les bras croisés, complètement détaché de ce qu'il se passait devant moi. Mon esprit se plaçait quelques heures plus tard. Il était en pleine partie avec ma mère. Il revint vers moi lorsque mon père répéta mon nom. Je m'excusai sommairement et m'approchai. Une fois devant lui, ses paroles me figèrent sur place. deux mots et un geste. Cela avait suffi pour me mettre mentalement à genoux.

Il m'avait tendu un pistolet et lâché ces mots : Tue le.

Il m'assomma de phrase parlant de mon avenir, de ce qu'il avait fait pour moi. Selon lui, ce geste, je lui devais. J'aimerais pouvoir dire que je ne me souviens de rien. Que mon esprit s'était scindé. Mettant ce moment dans une boîte pour l'enfouir au plus profond de moi-même. Faux. Ce fût l'instant le plus long de ma vie. Chaque seconde, chaque mot, chaque élément est inscrit à jamais dans ma tête. Cette cicatrice est bien plus dure à porter que celles sous ces bandages.

Cet homme était en réalité quelqu'un de bien. Il me l'expliquait alors que je tenais un pistolet sur sa tempe. Pleurant toutes les larmes de son corps et en transpirant tout autant. Il me dit qu'il voulait juste se racheter. Racheter le mal que mon père lui avait fait provoquer. Il avait tué pour lui. Même des familles entières. En contrepartie, il eu l'idée de prendre de l'argent pour les proches en deuil et  comptait se livrer à la police.

Je l'avais abattu. Sommairement. Ce n'était pas un innocent, c'est vrai. Néanmoins, qui l'était. Qui étais-je pour lui enlever ainsi la vie. Mais en réalité, ce n'était pas moi. C'était mon père, le mal, qui l'avait tué Lui seul mérite de mourir. Le canon aurait dû se diriger vers lui. Mais à ce moment, je n'en ai pas eu le courage.

Qu'est ce qui vous motive ? Quels sont vos rêves ? Comment voyez-vous le monde et les valeurs du Pays/Société dans lequel vous évoluez ? Quels sont les buts que vous vous-êtes fixés ?

Question intéressante, docteur. Difficile aussi. Je dirais que me je vois comme dans ces histoires que ma mère me contait. C'est une source de motivation. Cet enquêteur combattant le crime rien qu'avec son intelligence. 

Ça, c'est classe, doc ! 

Bon, il est clair que la police n'est pas pour moi, je préfère rester de mon côté. Indépendant. Le gouvernement est trop concerné par l'état d'esprit de la société. Un jour avoir un alter peut très bien devenir un crime s'ils le décidaient. Ridicule.

Je me vois bien à la tête d'une agence d'enquêtes indépendante. Des détectives privés en somme. Pour le moment, ce travail me permet tout juste à me faire vivre. Mais un jour, ça sera grand. Vous verrez.

Et puis, l'avantage d'être seul, c'est que les méthodes sont libres. C'est important. Aujourd'hui, l'utilisation des alters est trop réglementée. Au final, les gens bons ne peuvent pas utiliser leurs alters sans un bout de papier alors que les mauvais, eux, s'en moquent bien. Est-ce normal. Non ! Qu'est-ce que vous diriez si je vous disais qu'il fallait un permis pour penser, marcher ou respirer. Et bien voilà, stupide.

Que pensez-vous de votre propre Alter, de l’existence des Alters plus généralement ? Que pensez-vous des lois mises en place, concernant les Alters ?

J'ai eu difficile au début. Ces bandages en sont témoins, mon premier contact avec mon alter n'a pas été le meilleur. Ce n'était pas le mien, il appartenait à mon père.  Néanmoins, ma mère ma beaucoup aidé à l'accepter. Elle M'a fait comprendre qu'il faisait partie de moi. Que nous étions intrinsèquement lié et que mon père n'avait aucun droit sur lui. Aujourd'hui, j'en ai pleinement conscience et je suis fier de l'alter que je possède. Notamment, car c'est un lien de plus avec ma mère. 

En fin de compte, je pense que les alters ne sont que des outils. Et comme tout outil, ils sont soumis à la volonté des Hommes. Une lame peut autant tuer que sauver des vies. C'est la même chose avec les alters. Le problème vient des mauvaises intentions de certains qui ne sont pas dignes de posséder un alter.

Quelle est votre définition de « Crime » et quelle serait votre réaction face à un crime ? Seriez-vous celui qui commet, celui qui défend, ou bien spectateur ? Avez-vous une expérience liée au crime? En avez-vous commis ? En avez-vous arrêté ?

Wow, toutes ces questions doc. Eh bien, je vois que je vous intéresse beaucoup. *wink*


Mon rapport avec le crime est évident. Mon père y a veillé. Je connais comment ça fonctionne dans ce milieu. Mais même si avant, j'étais celui qui tenait le pistolet, aujourd'hui cela a bien changé. Je fais ce que je peux pour protéger ceux qui sont dignes de cette protection. Notamment, en trouvant ceux qui méritent d'être punis. J'ai commis plusieurs crimes durant mes jeunes années. Je compte bien les racheter. J'ai déjà commencé à attraper des criminels. Seuls des petits, rien de bien ambitieux pour le moment. Mais cela viendra. J'y travaille.

Un crime est difficile à définir. Basiquement, c'est lorsque l'on fait du tort à quelqu'un sans bonne raison. Évidemment les notions de bien et de mal étant complètement subjectives. Le crime lui-même est subjectif. Un crime d'un jour ne le sera pas nécessairement le lendemain. C'est aussi pour ça que je reste indépendant. Suivant ma propre morale.

Comment/ Pour quelles raisons êtes-vous passé du côté "hors la loi" ? En tant que Justicier, comment pensez-vous pouvoir changer les choses ?

Par devoir, d'abord, par plaisir ensuite. Vous allez me demander, pourquoi ne pas devenir héros ? C'est simple. Hors de question d'être le toutou de quelqu'un. Vous les avez vus ces héros . À pavaner et à lécher les pieds de tel ou tel grand ponte. Non, ça, jamais. En plus, passer toutes ces années à être formaté juste pour obtenir un papier qui te donne le droit de sauver des gens. Quoi de plus ridicule. Si tu veux sauver, fais-le, point. Le monde ne sera pas détruit par le mal mais par ceux qui ne font rien. C'est pour ça que moi, je fais.

Je neutralise ceux qui n'utilise pas leur alter pour de bonnes raisons. Ils peuvent disparaître de manière brutale, dans les cas les plus graves, ou bien douce, en étant livré à la police. À moi de juger ceux qui sont dignes d'un pardon.