[AV/T - HA] Sugawara Kin

Sugawara Kin est un jeune homme d'environ 24 ans. Environ, car personne ne se souvient de sa date de naissance. Il est japonais, enfin c'est ce qui est écrit sur son passeport. Physiquement, il est plutôt mignon (c'est son papi qui le dit), quoique plutôt banal. Il est grand et svelte, ce qui est étonnant en connaissant son aversion pour la course à pied et son obsession pour les friandises. Ses cheveux sont blancs/argentés, avec des reflets presque bleu clair au soleil. Ses yeux sont d'une teinte rouge assez profonde, réputés pour être les plus beaux yeux du monde (ça, c'est sa mamie qui le dit). Il porte parfois des lunettes pour lire ou donner ses cours à l'académie, mais c'est uniquement pour paraître plus intelligent.

La plupart du temps, il a un air malicieux sur le visage (c'est le signe qu'il vous écoute), ou sinon un air sérieux et concentré (ça, ça veut dire qu'il ne vous écoute pas du tout). Il arrive aussi qu'il ait l'air complètement perdu quelque part sur une planète inconnue de notre galaxie. À  ce moment-là, ses yeux se perdent dans le vague et sa bouche s'entrouvre légèrement. Si vous vous demandez ce qu'il se passe dans son esprit à cet instant, je peux vous le dire : il réfléchit aux questions existentielles de notre monde. Pourquoi les mouches arrivent-elles  à entrer dans la maison mais jamais à en sortir ? Qu'est-ce que nous allons manger ce soir ? Pourquoi les adultes se font-ils une espèce de demi-sourire plat quand leurs regards se croisent par inadvertance ? Est-ce que si nous écrasons un chat sur la route mais qu'on pleure toutes les larmes de notre corps, nous allons quand même au paradis ? Tant de questions restées à ce jour sans réponses...

Sugawara Kin est un homme intelligent, même s'il a souvent la flemme de réfléchir. Il a souvent la flemme tout court, en fait. Certains jours, il prétexte une extinction de voix pour ne pas avoir à faire la conversation à ses collègues. D'autres fois, il préfère faire pipi dans une bouteille vide que de se lever pour aller aux toilettes. Heureusement qu'il habite encore chez ses parents, car sinon il serait certainement déjà mort de faim en ayant la flemme de cuisiner. Il y a quand même quelques domaines qui le motivent suffisamment pour lever ses fesses tous les jours : la littérature et le Kenjutsu, la maîtrise du sabre. Deux disciplines totalement opposées, car cet homme à l'apparence stupide est en réalité très complexe.
Sa première passion est aussi son métier, étant enseignant de littérature à l'académie. Mais plus qu'un métier, la littérature est une philosophie de vie. C'est pour ça qu'il n'hésite pas à parler en citations ou poésie, qu'il invente souvent. Et même si cela ne veut rien dire, ça renforce son apparence mystérieuse, et ça, ça fait tomber les filles. Même si aucune d'elle n'ose l'approcher tant son charisme est important...

Le petit Kin fut trouvé par un fermier au beau milieu d'une rizière, par un doux matin de printemps. Il braillait à corps perdu dans un petit panier d'osier, emmitouflé dans une couverture. Impossible de savoir si la rivière l'avait porté jusqu'ici ou si quelqu'un l'avait déposé à cet endroit : il n'y avait que des champs à des kilomètres à la ronde. La seule chose qu'il portait sur lui était un pendentif en bois où était gravé "Kin".

Le bébé aux cheveux argentés passa quelques années dans un orphelinat avant qu'un couple de personnes âgées ne s'intéresse à lui. Il fut adopté par le couple Sugawara, qui n'avait plus l'espoir d'avoir un enfant malgré leurs tentatives. Ils étaient vieux, certes, mais aimants et attentionnés. Kin n'en demandait pas plus.
Il grandit paisiblement dans un quartier tranquille de Tokyo, sans incident particulier. Travailleur à l'école bien que distrait, il s'arrangeait pour ne pas se faire trop remarquer. Jusqu'à ce jour vers la fin de l'école primaire. Comme toujours, sa maman d'adoption venait le chercher devant le portail de l'école. Mais ce jour-là, le petit Kin ne sortit pas en même temps que le reste de sa classe, car il s'était endormi en mettant ses chaussures. Sa mère, paniquée, se fraya un passage dans l'établissement en hurlant :  « KIKIIIIIIII ? OU ES-TU MON KIKI ? KIKIIIII ?! »

Kin détestait ce surnom et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il appelait ses parents "mamie" et "papi", en raison de leur âge avancé, pour se venger. Mais malheureusement pour lui, aucun de ses petits camarades n'avaient raté la scène et tous se moquèrent de lui dès son entrée en classe le lendemain matin.

« - Kiki ! Kiki ! Où tu es, Kiki ? Hahahaha ! »

Il ne prêtait pas attention aux moqueries, jusqu'à ce que le gros dur de la classe ne vienne le bousculer.

« - Tes parents, ils sont super vieux ! Ça fait quoi, d'avoir une mamie à la place d'une maman ? C'est pour ça que t'es nul ! T'façon, je suis sûr que c'est même pas tes vrais parents... »

Le chétif petit Kiki ne pouvait pas se défendre sans risquer de recevoir une correction. Il se contenta de lancer un regard noir à son tyran, du mieux qu'il pouvait. Mais celui-ci se mit à hurler en se tenant la tête. Il criait qu'il n'y voyait plus. Les ambulances arrivèrent bien vite sur place. C'était la première fois que Kin voyait des secouristes à l'école. La deuxième fois, c'était le lendemain, lorsque le petit oppresseur recommença son manège. Cette fois-ci c'était ses jambes qui ne le supportaient plus. Il partit faire tout un tas de tests du cerveau dans un grand hôpital et on ne le revit plus avant la fin de l'année scolaire. C'est à ce moment que Kin se douta de quelque chose... Est-ce que les enfants naissaient vraiment dans les choux ?!