Urimatsu Seitô [End]

« Vous croisez dans la rue un beau jeune homme, aux cheveux et yeux aussi noir que la nuit, et une paire de lunettes sur le nez. Il est penché sur son portable, semblant taper un texto, il ne semble même pas vous voir. Vous vous concentrez un peu plus sur lui, sur sa silhouette. Il a l’air d’être un garçon plutôt mignon, mais son visage ne laisse rien transparaître. Il semble être comme éteint. Il n’a rien de particulier. Absolument rien.

Et alors que votre attention est focalisée sur lui, vous trébuchez. D’un mouvement vif, il vous rattrape. Comme si depuis le départ, son attention était en fait, non pas sur son portable, mais sur vous. Il ne laisse rien transparaître, et ne vous adresse qu’un simple sourire, avant de vous remettre debout. Et sans même demander son reste, il s’en va.

De son visage, c’est son teint légèrement pale qui vous fait demander s’il n’est pas malade. Il avait l’air gentil, sans vraiment de plus. Après tout, vous n’êtes pas tombé grâce à lui, n’est-ce pas ? La silhouette qui continue de marcher sans même se retourner semble plutôt grande, bien habillé, et surtout très calme. Comme imperturbable.

Pourtant, cette nuit-là, une silhouette viendra dans votre appartement. Elle viendra, et vous dérobera ce qu’elle peut trouver. Il ne s’agira pourtant que d’une ombre. Peut-être était-ce là un coup du destin, comme quoi chaque dette doit être payé ? Ou une simple coïncidence. Ce que vous ne saurez probablement pas, c’est ce que c’est ce même garçon qui est venu prendre son dû. »

Seitô n’est pas un jeune homme altruiste. Il ne souhaite pas devenir héros pour aider, mais bien pour que les choses changent. Il se moque, et se garde de rigoler des tentatives veines du gouvernement d’enrayer la corruption. Car finalement, les plus grands voleurs sont bien ces gros balourds changeant les lois pour appuyer la position qu’est la leur. Au final, rien a changé.

Les possesseurs d’Alter sont toujours réprimés à ne pas pouvoir s’exprimer correctement.

Ceux l’exprimant sont tenue en laisse par les membres du gouvernement.

Et ceux qui choisissent d’être libre sont traité comme des terroristes et des criminels.

Alors ce jeune homme décida de devenir l’ombre des héros. Il s’instillera en eux, et fera naître l’ombre d’une rébellion… Où les détruira purement et simplement, étant l’ennemi de la liberté. Car si cette société ne veut pas de lui, et bien lui ne veut pas de cette société.

Seitô n’a pas une histoire passionnante, ni enviable. Il s’agit d’un simple adolescent, détestant au plus profond de lui l’injustice que représente actuellement la société. Cette haine vient de l’éveil de son alter. Depuis sa plus tendre enfance, il eut une sensibilité à la lumière. Si bien qu’il portât très rapidement des lunettes, et adopta un rythme de vie plus ou moins nocturne malgré lui. Peu adapté à une société vivant principalement le jour, il souffrit du rythme de vie imposé par la société. Et la découverte de son alter ne changera absolument rien. Aggravant même les symptômes.

Il souffrait de maux de tête important la journée, fuyant la cour de récréation, si bien que cela l’isola des potentiels amis qu’il aurait pu se faire. Il souffrait beaucoup de ce rythme de vie « imposé », d’autant plus qu’il subissait les contrecoups de son alter, sans même pouvoir l’utiliser. Lorsqu’on lui offrit des lunettes pour palier à ce problème de maux de tête, il ne se fit pas vraiment accepter par sa classe, et resta donc… Seul. Et comme la plupart des êtres seuls, on le harcela. Et, arrivant à un point critique, il se défendit, et usa de son alter pour se défendre.

Grave erreur, il fut considéré comme responsable, et on le punit lui. Pas de prison, ce n’était qu’un enfant, après tout. Mais cela se grava en lui comme une profonde marque d’injustice. Sentiment qui se mua en colère, colère qui se mua en haine, et haine qui se mua en conviction : il fallait changer les choses.

Il intégra le prestigieux lycée Yuei dans le but de s’infiltrer dans les rangs des héros. Le jour, il était un jeune homme bien inscrit dans la société, promis à un brillant avenir de héro. La nuit, il vendait les informations obtenues au plus offrant. Certains le qualifieraient de vilain, lui préférait se qualifier d’anti-héros. Peut-être, qu’un jour, ce serait le syndicat en personne qui viendrait à lui. Et ce jour-là, il ferait un pas de plus dans son objectif : changer ce monde pourris.

Son seul ami reste « Finn », un chat errant noir et blanc qu’il adopta et l’accompagne partout où il va, se calant la plupart du temps dans son sac.