L'homme au bob | Hayasa Ryūzaburō

— Tenue Habituelle & Physique | Sa silhouette dépeint un homme d'un peu plus d'un mètre quatre-vingt et des courbes tout à fait respectables. Pas plus musclé que cela, il est probablement dans la moyenne pour une personne ayant perfectionné la maîtrise de son alter. Portant un bob rayé vert et blanc qui ombrage ses yeux la plupart du temps, Ryūzaburō possède une chevelure blonde, presque pâle, en désordre. Cette dernière encadre son visage et une mèche vient même se déposer entre ses deux yeux. Le bas de sa trogne se voit constamment envahi par une barbe de trois jours, démontrant probablement un peu de laisser-aller chez lui. Le (presque) trentenaire porte toujours une longue verte (haori) frappée de motifs en forme de diamants blanc, un haut et un pantalon vert foncé. Le blanc-bec se sert souvent d'un éventail pour cacher son sourire alors appuyer une situation qu'il trouve drôle en l'agitant de manière excessive, qu'il ait besoin de vent ou non. Vêtu de sandales traditionnelles japonais en bois, des getas, son apparence laisse entrevoir qu'il semble être quelqu'un d'extrêmement posé et relâché. Si il porte ce genre de vêtements, ce n'est pas spécialement car il est attaché aux coutumes et aux traditions de son pays mais plutôt car cela lui est agréable et confortable. Enfin, il lui arrive souvent de se balader avec une canne à l'intérieur de laquelle est dissimulée une lame aussi longue que celle d'une épée lambda.

— Avenant par habitude | Bien souvent, l'homme au bob sourit, tout le temps même. Toujours de bonne humeur, on peut aisément affirmer qu'il aime la compagnie d'autrui. Ryūzaburō est du genre joyeux, chantonne parfois un petit air tantôt ringard tantôt populaire, et laisse bien souvent bouger son corps afin de jouer de concert avec la douce mélodie qu'il émet. La gestuelle accompagne sa voix, incarnant alors une symphonie harmonieuse, une eurythmie de l'insouciance ; celle qui dépeint son mental et qui ferait presque oublier le reste de ses agissements. Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse - analogie placée sur le fait qu'il mette en exergue sa bonne humeur avant toute chose.

— Incroyablement patient | Le blondinet est vachement patient, oui oui. Jouant souvent de son petit éventail aux couleurs de son kimono et de son bob, Ryuzaburo observe le monde d'un air calme et toujours très apaisant. Cela ne lui dérange point de répéter cent cinquante fois une question à quelqu'un si celui-ci s'entête à ne pas répondre ou si il désire simplement jouer avec ses nerfs. Le fait est qu'il ne cède jamais, sauf en cas d'extrême urgence bien sûr. Seulement pour cela, il faudrait qu'il ait quelque chose à protéger. Une femme ? Non, il est célibataire. Des enfants ? Vous le croyez assez responsable pour assumer une telle chose ? Une petite amie ? Mais regardez-le, le mec en a strictement rien à foutre, il est dans le game en sandales traditionnelles, pourquoi irait-il donc compter fleurette ? Pour le fun ? Vous commencez à bien connaître ce gaillard.

— Intrépide comme personne | Allez savoir si c'est parce qu'il est complètement barré ou si c'est car il est extrêmement déterminé qu'il est prêt à mettre sa vie en jeu pour trois fois rien, du moment qu'elle y porte un quelconque intérêt. Passionnément investi, il ne lésine pas sur les moyens une fois le pari pris. Il est vrai que, parfois, il fait clairement dans l'exubérance - ce n'est pas tous les jours que l'on voit quelqu'un capable de se mettre en tête d'apprendre à danser le logobi uniquement pour séduire de charmantes demoiselles à peine entrées à la fac.

— Véritablement joueur | Un petit rire de fragile, une agitation d'éventail, une moue moqueuse et un air léger. Ryūzaburō n'en manque pas une pour se montrer sous un jour très gai. Usant d'une démarche égrillarde pour couronner le tout, le blond est du genre à constamment lancer des défis qui peuvent paraître débiles pour la plupart mais qu'il considère importants. Le monde n'est pas manichéen et le noir ainsi que le blanc qu'il produit doivent bien fournir au moins une cinquantaine de nuances de gris. Il en va de même pour ses défis : ils ne sont pas profondément dénués de sens mais pas complètement intelligents non plus. Disons qu'il cherche simplement le juste milieu à travers ce doux plaisir, chose qui n'est pas forcément aisé d'atteindre quand nos seuls passe-temps sont d'embêter notre entourage ou encore jouer à la console. Oui oui, parfois il glande et passe des heures sur les derniers jeux sortis et/ou à la mode.

— Sans scrupule | Aucun regret dans ce qu'il fait, pas une seule once de culpabilité. Tout ce que cet homme entreprend est bon, eh oui forcément. Ressasser les actes passés ne servent à rien, c'est vers le futur qu'est tourné son regard et ses motivations. Il ne connaîtra probablement jamais aucune limite et il en voudra toujours plus - seule la morte l'arrêtera. Et nul doute qu'il n'imagine point cette dernière venant le faucher alors qu'il dort paisiblement dans son lit à quatre-vingt balais. Non, on parle plutôt d'une morte violente, de quelque chose de barbare. Une fin héroïque ? Cela semble à des années lumières du personnage mais nous ne sommes jamais à l'abris d'une agréable surprise.

— La personnification du mystère | Le regard la plupart du temps caché sous son bob, c'est son sourire et son éventails auxquels les gens confrontent. Sa démarche légère et goguenarde le ferait passer pour un insolent aux yeux de beaucoup, des idiots pour la majorité. Pour les plus futés et les plus alertes, il ne fait aucun doute qu'ils sauront que quelque chose cloche au fur et à mesure de l'avancement de leur discussion avec ce fieffé personnage. Le blondinet parle souvent et beaucoup mais bien souvent aussi, soit ce n'est pour ne rien dire et cela est alors superflu, soit c'est en usant de double sens et en appelant son interlocuteur à lire entre les lignes. Et bien évidemment, sa nature joueuse fait qu'il ne fera que rendre les situations plus compliquées et/ou plus subversives. Tel un acteur jouant une pièce de théâtre qu'il ne maîtriserait qu'à moitié et qui taperait une impro pour le reste, Ryūzaburō se plaît à ne dévoiler que le strict minimum en ce qui concerne sa propre personne. C'est aussi pourquoi il aura souvent tendance à user de l'interrogative avec ceux qui le côtoient.

— Attiré par les belles créatures | Homme avant tout, il devient un fin observateur quand la gente féminine vient l’obliger à aiguiser ses sens. Il contemple, étudie et tire des conclusions (peut-être trop hâtives) sur la personne puis il agit en conséquence. “On ne vit qu’une fois, dit-on”, la chevelure pareille au blé l’a bien compris. Comme à son habitude, si une femme lui plaît ou attire sa curiosité, il fera tout ce qu'il a à faire au travers de l'humour. C'est un trait de son caractère qui se veut récurrent et qui prédomine sur tous les autres. Prendre les choses au sérieux ? Ah, vraiment. Non non non, ce n'est décidément pas pour lui. Et puis, comme on dit : "Femme qui rit...". Oui, il est hétéro. Bien vu, vous voulez une médaille peut-être ?

— Un peu trop fabuleux | Il est au-dessus du lot et il le sait. C'est aussi pour cela qu'il porte un bob, Ryūzaburō est un homme avec beaucoup de charme avant tout. La joie que lui procurent ses possessions, ses richesses - méritées ou non - est inestimable. Le problème étant qu'il n'est pas si riche que cela en fait. Du coup ben, il ne sait pas réellement ce que cela fait de pouvoir se targuer d'innombrables richesses. Mais à quoi bon cela sert d'être fortuné quand la joie de vivre est au rendez-vous ? Et puis, bien souvent et surtout à cette époque, les concepts matériels ont tendance a éloigner les hommes et les femmes de leur but initial. Sa manière d'être fabuleux ? Sa fierté pour son bob et son éventail pour sûr.

— Doux ou Dur quand il le faut | Là est tout le contraste chez celui que l'on pourrait considérer comme un lunatique. Les moments où il faut une épaule, une oreille attentive ou bien tout simplement des conseils avisés, c'est probablement en sa personne que se trouve la meilleure aide bien que les apparences tendraient à prouver le contraire. Et inversement, si la situation nécessite l'intervention d'un homme dur, strict, pragmatique voire violent, cela étonnerait encore plus les autres qu'il soit encore une fois le prétendant idéal pour cela. En bref, malgré le peu d'effort qu'il déploie pour son apparence et son caractère un peu enfantin par moment, il est très certainement l'un des hommes qui ont réussis à gardé les pieds sur Terre et ont conscience des véritables problèmes de ce monde.

Aîné de trois autres enfants, Ryuzaburo est le fruit de l’union d’une mère au même alter que lui et d’un père à l’alter encore inconnu pour lui. Ayant grandi dans un foyer aimant et sans de problème apparent, il fut bien évidemment charmé par les héros de ce monde - comme beaucoup d’autres finalement. Son pouvoir était des plus complexes à prendre en main, la coordination entre son cerveau et ses membres se devant d’être optimisée par un entraînement spéciale, ce fut donc sa génitrice qui s’occupa de lui. L’aider à mieux appréhender la chose, comment bien gérer sa vitesse ainsi que les changements - brutaux ou non - de cette dernière. Étant de nature timide et assez réservé à la base, le blondinet fit néanmoins son possible pour se démarquer à l’aide de ce qu’il avait hérité de sa mère. De manière générale, il arrivait toujours à avoir des résultats scolaires bien au-dessus de la moyenne dans la plupart des domaines nécessitant l’usage de sa matière grise de façon prédominante. Les faits précédemment évoqués l’ont mené à passer les tests nécessaires et redoutés de l’école du nom de Yuei, celle qui formait les héros de demain. Rapide et vif, il arriva premier aux tests de rapidité et se débrouilla comme il le put durant les combats. Conclusion de ces derniers : il ne fut frappé qu’une fois à cause de son manque d’endurance. Ses performances avaient visiblement plu aux responsable du lycée car sa candidature fut définitivement acceptée et c’est en première année de filière héroïque qu’il allait donc commencer sa formation. Fierté de ses parents (sans surprise), ces derniers encouragèrent leurs autres enfants à faire de même et à œuvrer pour la paix, la justice, le bien en somme.

Durant sa première année, nul doute que Ryuzaburo n’éprouva que peu de difficulté en premier lieu. Après tout, il avait reçu une formation qu’il considérait comme draconien de la part de celle qui l’avait mise au monde. Or, il n’en était rien. La rigueur de l’académie de renom le rattrapa bien vite et c’est une toute autre vision du monde et de son propre pouvoir qui lui fut proposé. Jusqu’alors, la seule maîtrise de son alter avait compter. Aller plus vite, anticiper les obstacles, avoir une capacité d’analyse aux petits oignons. Ici, le blanc-bec apprit à combattre, à s’adapter à son environnement mais aussi et surtout : à respecter les ordres donnés par une hiérarchie. Bien qu’étant introverti, le jeune homme lui arrivait bien souvent d’être une sacrée tête de mule. Borné, si il se mettait quelque chose en tête, rien à faire, il le ferait et ce, sans réserve. S’ouvrir un peu plus aux autres, être un peu plus docile (ou moins sauvage disons) et devenir meilleur. Les défis à relever pour sa première année n’ont pu être réussis que grâce au fait qu’il côtoyait alors des personnes avec un pouvoir exceptionnel et qu’ils voyaient aussi les héros comme des idoles - contrairement à beaucoup d’autres au sein d’une école publique. Bien que cela puisse sembler insignifiant aux yeux du plus grand nombre, cela avait son importance pour lui. Cela l’avait aidé à prendre confiance en lui-même, en ses capacités et même les autres. Certes Yuei avait la réputation d’être très demandeur, voire sévère, mais les rencontres et la mentalité en son sein étaient complètement différentes de l’endroit d’où il venait et cela ne pouvait qu’être bon pour son épanouissement.

En ce qui concerne la deuxième année, ce fut celle de tous les risques (pour lui uniquement). C’est durant cette dernière qu’il dû se confronter à la gente féminine, ses excès et ses douceurs. L’un des plus grands mystères durant sa formation de héros fut définitivement de comprendre les femmes et de pouvoir anticiper leurs réaction ainsi que leurs folies. Rien de plus débile de sa part mais il s’était obstiné à cela. Aujourd’hui, nul ne sait si il a réussi à percer à jour les secrets de la psychologie du beau sexe. Aussi, c’est tout naturellement qu’il participa à de nombreux stages dans chacune des trois agences de héros. Pourquoi en choisir une différente à chaque fois ? Tout simplement car il voulait s’assurer de choisir la bonne voie, de réellement se rendre compte de ce qui l’intéressait le plus. Ses capacités intéressèrent naturellement les trois agences. En effet, la vitesse est un atout de taille sur le champ de bataille, c’est pourquoi Seigi semblait être une bonne branche dans laquelle s’engager. Néanmoins, Kyuunan pouvait tout aussi bien trouver une utilité à sa célérité, récupérer des civils très rapidement, cela apparaissait comme un must-have pour eux. Il y avait aussi Tsukeru, une traque pouvant être pliée de manière fulgurante est toujours bon pour l’image de l’agence qui reste dans l’ombre par moment. Bien entendu, il n’était pas unique ou ne sortait pas spécialement du lot. Il y en avait d’autres, des éléments prometteurs. Mais tout cela le motivait à devenir meilleur encore, à se surpasser, à se surclasser dans les résultats à fournir. Devenir le numéro un du classement à l’école, c’était devenu son but.

Alors, je vous arrête tout de suite : non il n’a pas réussi à devenir le meilleur. Ryuzaburo avait bien ses domaines de prédilection mais si on les prenait tous sans distinction, il n’arrivait pas à être premier. Qu’à cela ne tienne, il était au moins celui qui allait le plus vite. Etant donné que durant l’adolescence et au début de l’âge adulte, l’être humain a tendance à glorifier la vitesse et ses excès, nul besoin de faire un exposé détaillé ou d’avoir bac+5 pour comprendre qu’il était alors devenu populaire au sein de sa promotion et peut-être même dans l’académie tout court. Aussi, les divers événements qu’avaient organisé Yuei tel les tournois ou autre lui avaient permis d’asseoir sa position de détenteur d’un alter qui donne envie. Ceci est surtout vrai pour les personnes n’ayant que peu d’expérience dans les combats ou n’ayant que peu de connaissances en sciences des alters. C’est durant cette période qu’il devint complètement plus joueur et qu’il commença à ne prendre plus grand chose au sérieux (en apparence seulement), faisant alors croire que tout allait bien dans le meilleur des mondes en toutes circonstances. Et fatalement, il dû choisir une agence à rejoindre à la fin de sa promotion. Ce choix qui le taraudait déjà l’année d’avant, le voilà qu’il se présentait à lui tel un mur qu’il ne pourrait franchir. C’était soit tourner le dos à la profession et cracher sur ces trois dernières années ou alors choisir. Après une mûre réflexion, il choisit l’agence Kyuunan. Pourquoi ? Tout d’abord, des rumeurs indiquaient que c’était là où le plus fort pourcentage de femmes se trouvaient. Aussi, moins il avait à combattre, moins il aurait à fournir d’efforts. Et puis, sur un malentendu, il pourrait secourir une jolie demoiselle et la charmer sans avoir à fournir trop d’effort. Enfin, pleins de choses ! Le tout est de savoir que ses motivations n’étaient que purement charnelles : les femmes (plus particulièrement Kyogoku) et la flemme.

Ses débuts au sein de la profession furent somme toute tranquilles. Quand il n’y avait pas d’urgence, des interventions classique de héros étaient de mises. La plupart de son temps libre, il le passait à papillonner ou alors à jouer à la console. Evidemment, il se devait de respecter un certain emploi du temps qui l’obligeait aussi à s’entraîner, à perfectionner sa maîtrise de son alter. Durant les premières années, il dû aussi se résoudre à devenir encore plus rigoureux que durant ses années à Yuei. Après tout, on parlait à présent de vies humaines et de sauvetages durant des situations nécessitant l’intervention de héros, ce n’est pas rien. Les échecs qu’il essuya en premier lieu furent liés à sa manie de tout prendre à la légère mais aussi la trop grande confiance qu’il accordait aux autres. C’est durant cette période qu’il se mit à tout le temps réfléchir, analyser sans cesse les situations dans lesquelles il était dorénavant fourré mais aussi qu’il commença à beaucoup moins compter sur les autres. Le blondinet sait compter sur les autres mais à force de s’appuyer sur le vide, on finit inéluctablement à tomber par terre. Gagnant en maturité, c’est sans nul doute les années qui lui auront apportés le plus important pour un adulte. Être moins naïf et être plus alerte, des qualités que l’on demanderait sans doute à tout héros. Ce que l'audience retint de Ryuzaburo durant son temps passé à opérer dans l'agence Kyuunan est qu'il ne portait pas spécialement d'uniforme ou de costume. Toujours en kimono traditionnel et armé de son couvre-chef, c'est d'ailleurs ce dernier qui lui valut le surnom de "l'Homme au bob". Un nom de héros qui ne fait pas dans le sensationnel mais qui fait sens et lui ressemble, c'était déjà ça de pris.

La seule fois qu’il put réellement montrer de quoi il était potentiellement capable fut durant sa dernière intervention. Malheureusement (ou heureusement ?), peu en furent témoins. Une urgence à régler dans la campagne profonde du Japon, personne d’autre n’était disponible sur le moment. C’est donc sa propre personne qu’on envoya résoudre lesdits problèmes. Sur place, un bien étrange spectacle avait lieu : un curieux personnage à l’alter imposant s’attaquait à la population et aux infrastructures environnantes. À peine le héros eut-il le temps de saisir la gravité de la situation et ainsi de pouvoir parlementer avec le forcené que ce dernier l’attaqua sans vergogne avec ce qui s’apparenterait à un tentacule. D’un mouvement de bras, un des objets héroïques que l’agence lui avait confié s’activa et un halo rougeâtre apparut afin de parer l’offensive. La rencontre entre la défense empourprée et la pernicieuse attaque immaculée provoqua une onde de choc meurtrissant alors les alentours. Ainsi donc le combat débutait.

Une fois le tentacule retiré (non sans une certaine violence), c’est le visage du criminel que rechercha Ryuzaburo, en vain. Dans toute cette masse blanchâtre, il ne put rien remarqué d’autre qu’une pure animosité, de la brutalité prête à s'exprimer au moindre instant. Ce qu’on pourrait appeler sans problème un véritable monstre continuait de se déchaîner, rasant une partie de la forêt aux alentours en seulement quelques secondes. Observant le fonctionnement de la bête, le blond ne put conclure autre chose que la force brute était l’atout de cet être à l’allure abjecte. D’ailleurs, peut-être même que son adversaire avait perdu le contrôle de son alter, l’abandonnant alors dans une frénésie des plus destructrices.Une possibilité à ne pas exclure, l’individu pouvait très bien être innocent après tout. Enfin… Dans une outre mesure seulement. Quoi qu’il en fut, il n’avait pas le temps de réfléchir à tout cela. Le flemmard se devait d’agir. Pour le bien des civils majoritairement. Pour son ego aussi quelque part. Peu importait la raison, c’est une puissante impulsion dans les jambes qui le fait se déplacer rapidement en direction de son vis-à-vis.

Sa respiration s’accélère et son rythme cardiaque aussi, le sourire aux lèvres il pouvait enfin se mesurer à un adversaire puissant, en apparence du moins. L’ennemi réagit promptement à l’approche de Ryuzaburo et envoya plusieurs tentacules le frapper. À tour de rôle, ils s’écrasèrent au sol tandis que le blanc-bec esquivait avec agilité tout en tenant son bob. Perdre ce dernier serait un désastre, bref je m’égare là. Bondissant subitement sur l’un des bras tentaculaires, il atterrit sans peine et commença alors à foncer en direction de ce qui ressemblait le plus à la nuque de l’odieux personnage. Sur son sillage, il ne manqua point d’infliger diverses blessures à l’aide de l’épée qu’il se trimbale jour et nuit. La douleur fait réagir l’indomptable bête qui pousse un hurlement suivi d’un beuglement animé par la colère, rien d’autre. Elle essaya bien de stopper l’avancée de l’Homme au bob mais à chaque fois, la vitesse de ce dernier augmentait ou diminuait subitement afin d’esquiver les attaques de son adversaire.

Brandissant soudainement sa lame, il frappa dans le vent alors qu’il se déplaçait à une plus grande vitesse encore, bien trop élevée pour que l’oeil humain ne puisse le suivre et le fer de son katana rencontra la nuque de son adversaire. Tranchant dedans comme dans du beurre, la réaction du géant blanc fut sans appel : il agita son corps dans tous les sens en hurlant puis s’écroula au sol. Durant la chute, le blond descendit rapidement sur la terre ferme et observa son adversaire se faire perdant de cet affrontement. La masse liliale disparut peu à peu et laissa finalement apparaître le corps d’une femme d’une trentaine d’année au sol, complètement dénudée de par sa transformation précédente, alors que le héros au bob rangea son arme dans la canne qui lui servait présentement de fourreau.

Le bruit des getas de Ryuzaburo se fit entendre, il approchait de sa victime. Celle-là même qui terrorisait les environs il y a peu. Une fois à ses côtés, il remarqua que la tranche qu’il effectua ne fut pas assez profonde pour tuer l’énergumène, peut-être serait t-elle handicapée à vie. Quelle importance ? Elle devrait répondre de ses actes à son réveil, si réveil il y a. En attendant, le blondinet saisit son haori et le jeta sur le corps de celle qu’il venait de terrasser. Un peu de pudeur n’a jamais fait de mal à qui que ce soit. Quelques minutes plus tard, les autres héros arrivaient finalement et c'est la route pour l'Agence qu'il prit sans se retourner, il n'avait rien d'autre à faire dans le coin, les civils ayant déjà été évacué d'une certaine manière.

Aujourd’hui, qu’en est-il du flemmard ? Quels sont ses objectifs ? Ses motivations ? Avec le temps, il a finit par se retrouver bras droit de la cheffe du Kyuunan. Ayant simplement suivi celle qui a été sa supérieure depuis un long moment, c’est tout naturellement qu’il a accédé à cette place. Ses objectifs ? Comme tous les autres héros probablement. Rendre le monde meilleur, devenir meilleur encore, faire en sorte que certains fassent les mêmes choix que lui (à savoir : être inspiré par les héros et vouloir le devenir aussi).