[AV-T-SJ]7ème princesse du Bhoutan, ravie de vous rencontrer ♥ [Fini]

Un mètre quarante-cinq, quarante-deux kilos et quelques poussières. Il parait que je suis assez petite pour mon âge, mais on a toujours eu une croissance aléatoire dans la famille. Tous les garçons ont grandi d’un coup, très vite et tôt. Alors que mes sœurs et moi c’est bien plus tard. Ma sœur la plus âgée par exemple, jusqu’à ses 16 ans elle ne dépassait pas le mètre cinquante, et les deux années suivantes pouf ! Elle a pris vingt centimètres … Avec toutes les formes et courbes qui vont avec hein. Bah ouais je suis peut-être encore une gosse mais je sais bien comment les choses fonctionnent. D’ailleurs ne compter pas sur moi pour avoir des enfants ! Pouah ça braille, ça remue de partout et ça pue ! Et puis c’est quoi cette histoire de zizi et de … ah nan c’est trop sale !

Pardon, on continue. Vous l’avez remarquez, j’ai une peau plutôt sombre, chocolat alors que pourtant mes deux parents sont très blanc. L’hypothèse de maman, ce serait que j’aurais hérité des gènes de ses grands-parents. Une histoire d’héritage qui aurait sautée une ou deux générations, quelque chose comme ça. Pour les yeux par contre j’ai ceux de papa, on a la même couleur, sauf que lui à force de froncer sans arrêt les sourcils ça lui a donné une expression très grave quotidiennement. Moi pas du tout, vu que j’ai toujours été surprise et émerveillée par le monde, j’ai toujours eu cette expression et ces grands yeux violets. C’est vrai quoi, le monde est si grand, si vaste. Pourquoi se cantonner à une seule petite région ?
Je suis encore trop jeune pour voyager à travers le monde, mais peut-être qu’avec mon frère ça se fera. Lui il a déjà vu beaucoup de pays différents, beaucoup de cultures différentes. Il faudra que je lui demande …

Ensuite, je vous l’ai dis je fais environ quarante-deux kilos, donc pas bien épaisse mais rassurez-vous je mange à ma faim hein ! Maman disait que c’était important de bien manger, et de manger équilibré. Important pour bien grandir. Pour l’instant on ne voit pas trop les effets mais bon, il faut garder espoir. Et c’est très important ça, je vous le dis, garder toujours espoir ! Peu importe la raison, il y a toujours une solution aux problèmes ! C’est ce que m’ont appris les prêtresses du palais.

Elles m’ont apprise beaucoup d’autres choses d’ailleurs. Toujours être gentille avec les autres, ne pas hésiter à faire le premier pas parce que les gens sont souvent méfiants. D’être à l’écoute et si possible de les aider. D’ailleurs la parole aide souvent bien plus que n’importe quoi d’autre, je l’ai vu ! Pas expérimenté mais vu.
Il faut aussi s’attaquer à l’injustice. Tout le monde doit avoir droit au bonheur, alors il faut arrêter ceux qui veulent empêcher les autres d’y avoir accès ! Ce sont les vilains ! Les méchants ! Ce qu’ils font ce n’est pas bien, il faut les arrêter sinon tout le monde sera malheureux, et ce n’est pas ce que veut Bouddha !

Vous connaissez le Bhoutan ? C’est un tout petit pays perdu en milieu des gigantesques montagnes du monde. C’est de là que je viens ! Ouaip ! Et figurez-vous que là-bas j’étais une princesse ! Tout à fait ! Pour de vrai hein, bon je le suis partout ailleurs mais maintenant c’est un peu plus compliqué … Si vous avez le temps, installez-vous, prenez un thé et écoutez.

L’histoire commence donc dans une toute petite région où la joie et le bien-être des habitants est si important que cela pourrait être la monnaie du pays. C’est un endroit où il fait bon vivre, où les gens sont gentils, où la nature est magnifique. Des vallées somptueuses couvertes de forêt et des monts tantôt noyés dans les nuages mais toujours nimbés d’un manteau blanc. Les neiges éternelles. Des temples gigantesques ; enfin quand vous faites ma taille c’est gigantesque. Et partout l’aura de Bouddha règne comme une atmosphère apaisante et réconfortante. Vous l’aurez compris j’aime mon pays. Mais dire qu’il n’y a que paix et sérénité serait totalement faux. Je ne serais pas là pour vous le raconter d’ailleurs …

Je suis l’une des nombreux enfants de ma mère, Manhei avec le roi Jigmé. L’avant-dernière des cinq filles et trois fils qu’elle a eus avec lui, et la septième princesse du royaume. Aucune chance d’accéder un jour au trône cela va de soi, et c’est tant mieux. Vu comment mes grands frères avaient l’air de se torturer l’esprit avec, j’étais bien mieux dans mon coin.
Très tôt mon éducation s’est orientée vers la religion et le statut de prêtresse. Alors même si ça m’empêchait de jouer tout le temps avec mes copines, c’était un immense honneur d’aider le grand Bouddha à guider les humains, à répandre sa parole et son amour.

Lorsque mon alter se déclara, tout mon quotidien fut chamboulé. Mes frères que je ne voyais déjà plus beaucoup disparurent encore plus, mes copines ne pouvaient plus venir au palais, et ma mère se fit soudainement bien plus présente. Pourquoi ? Je n’ai jamais osé lui demander. Elle souhaitait tout particulièrement que je dissimule mon don, surtout aux yeux de mon père. C’est vrai que papa avait comme une aversion pour ces gens qui ont des pouvoirs. Mais comment pouvait-il faire le moindre mal à sa propre fille ? Maman ne voulait pas tenter le diable et me confia plutôt à mon frère ainé. Lui aussi avait un pouvoir, un alter. C’est sans doute ce qui a permit de nous rapprocher. C’est quelqu’un de très gentil, et de bien plus ouvert mentalement que notre père. Il fera un bon roi, c’est certain.

Les années passèrent sans plus de péripéties. La vie était moins joyeuse et innocente qu’avant, et je dissimulais le mieux possible mon pouvoir. Heureusement il n’est pas vraiment visible, ça aurait été plus compliqué s’il s’agissait de … je ne sais pas … un troisième bras, ou des écailles partout comme les lézards ! Le plus gros risque d’être remarquée, ce serait de voir qu’une personne agit soudainement différemment de d’habitude.
Je grandis peu à peu, mon avenir de prêtresse bouddhiste se précisait de jours en jours. Chaque exercice avec une nouvelle tenue, un nouveau kimono pour chaque événement. Mes instructrices et instructeurs étaient tous extrêmement gentil, toujours à promouvoir le calme, la sérénité et le dialogue plutôt que quelconque forme d’onde négative. J’ai appris ainsi que les temples sont un lieu de recueillement et d’apaisement. On prie, on raconte des histoires, on écoute le silence et les ondes du monde. Tout le contraire de ce qui arriva quelques années plus tard.

Mon père ayant une peur bleue des altérés n’a eu de cesse que les cloitrer, les soumettre et les rabaisser. Je le voyais déjà au quotidien, les balades en ville se faisaient de plus en plus rarement, les gens étaient de plus en plus agressifs et maman avait peur que des personnes mal intentionnées s’en prennent à moi pour faire plier le pouvoir. Elle disait qu’ils pourraient me faire du mal, beaucoup de mal. Pourtant les gens ont toujours été très gentils avec moi. Mais c’était justement pour cette raison, et parce que j’étais l’une des princesses, que peu importe à quel point je pouvais être mignonne, ils seraient sans pitié.
La peur a commencé à s’installer. Les portes du palais se fermaient de plus en plus tôt et de plus en plus souvent. Jusqu’à ce que papa rende la couronne, il disait qu’il n’en pouvait plus, qu’il était trop vieux pour une telle mission et qu’à présent c’était au tour de son fils ainé de porter ce fardeau. Avec lui, l’espoir revint de voir à nouveau la paix et la sérénité régner sur le pays.
C’était ma première fois à un tel évènement, et pourtant je trouvais tout de même étrange qu’il n’y ait pas plus de monde, plus de fêtes. C’est quand même quelque chose d’assez rare non ?

Je compris plus tard que ce changement de dirigeant n’avait rien arrangé. Pourtant mon grand frère faisait tout son possible pour réparer le mal perpétré par papa et sa phobie. Je faisais de mon mieux aussi, à écouter les visiteurs et pèlerins au temple. Je n’ai utilisé mon pouvoir qu’une seule fois à ce moment, car une mère pleurait sans cesse de ne plus en pouvoir et d’être constamment épuisée, que son mari passait son temps à se battre et à boire. Je lui ai alors chuchoté de rentrer chez elle, prendre tout ce qui lui était nécessaire et partir avec ses enfants. Elle n’a depuis plus jamais remit les pieds au temple …

Vous vous souvenez que je vous disais que les actions de mon frère, le nouveau roi, ne fonctionnaient pas ? Et bien un jour des gens méchants sont entrés dans le palais avec des armes. Un coup d’état, cria maman. Je ne sais pas si vous avez vu le dessin animé Anastasia, mais ce fut très similaire. Notre famille fut séparée aux quatre coins du monde, cachée et le plus possible en sureté.

C’est une petite ville perdue à quelques kilomètres de l’océan Indien que ma mère et moi trouvèrent refuge. Nali, peut-être que ça vous dit quelque chose … Pas grand-chose à dire là-dessus, j’ai continué mes exercices de prêtresse et j’ai commencé à apprendre le chinois et le japonais. Je m’étais même construite un petit temple en carton pour être mieux encore dans le décor et l’ambiance. Mais même avec maman, ma famille me manquait. Mes frères me manquaient, mes sœurs me manquaient – sauf Yongtaï qui passait toujours son temps à me rabaisser et à me chercher des poux – et puis mon pays me manque. Mais avec les quelques infos qui arrivent jusqu’à nous, il est clair que ce n’est pas le bon moment. En plus la chine projette de conquérir la région. Ma région ! Mais comment les en empêcher ? Nous sommes deux, plus aucun allié, des contacts morcelés et comme dit maman, aucun pouvoir politique.
C’est à peut près à cette même période qu’on a apprit que des gens nous poursuivaient toujours, et qu’un groupe savait que nous étions en Inde. Il fallait à nouveau fuir. La destination parut comme une évidence. A Tokyo il y avait une école qui avait ouvert depuis quelques temps pour accueillir les jeunes possesseurs d’alter. Cela signifiait aussi que le pays était nettement plus ouvert à la présence et l’existence d’Altérés.

Maman eut un plan pour selon elle optimiser mes chances d’être en sécurité. Elle allait rester là-bas et servir d’appât pour les poursuivants, pendant que moi je serais dans l’avion pour la capital japonaise. Très clairement je n’étais pas d’accord, je refusais catégoriquement de la laisser derrière. On était en fuite ensemble, et se serrait les coudes ensemble ! Mais vous connaissez les mères, elles savent toujours trouver les mots pour vous convaincre. Même sans alter … Depuis je n’ai plus aucune nouvelle, et j’ai peur. J’ai peur qu’il lui soit arrivé quelque chose. Peur qu’elle ait besoin d’aide, besoin de moi. Le plus possible j’essaye de ne pas y penser, mais je ne connais personne ici. Les gens ont une langue bizarre, une écriture bizarre et puis une mentalité, un comportement trop bizarre … Je veux ma maman !

Cependant avant de nous quitter elle avait fait les choses bien. Déjà elle avait retrouvé mon troisième frère ainé, Sanggyae. Il vivait actuellement à Tokyo, il devait me récupérer à l’aéroport pour vivre avec lui le temps que ça se calme. J’ai pleuré pendant tout le vol au point qu’à l’arrivée des cernes s’étaient creusés. Elle m’avait fait promettre de ne rien dire à Sangg à propos de mon don. Rien, pas un mot, de peur qu’il réagisse comme papa. Je ne comprenais pas bien. Certes il n’a pas d’alter et certes il a été très souvent, très longtemps dans des pays étrangers. Et du coup on ne se connait pas beaucoup mais je suis sûre qu’il est très gentil. Il n’a jamais rien dit quand il veillait sur mes copines et moi. Il était toujours souriant … presque toujours.
Depuis il m’héberge et m’a guidé jusqu’au lycée pour m’inscrire en filière générale. Mais, je vous demande pour la suite de garder le secret, une lettre de maman pour le directeur de Yuei l’a convaincu de me mettre en filière héroïque et de garder le secret. Sangg le découvrira tout seul tôt ou tard ; ou bien je lui dirais moi-même mais d’ici là, j’espère que je maitriserais un peu mieux mon pouvoir, de façon à être plus autonome. Juste au cas où …

Il ne s’agit pas d’un mais de plusieurs bouleversements.
Le premier : J’avais tout juste quatre ans à l’époque, et même si beaucoup de gens m’aimaient au sein du peuple – la popularité, tout ça … je vous apprendrais, hihi – ça n’avait jamais prit une telle ampleur. Je me baladais avec mes copines dans la rue marchante, l’un de mes grands frères nous surveillait au cas où. Vous le connaissez certainement, il s’agit de Sanggyae.
Bref, je me baladais avec mes copines et puis on a eu envie d’une glace. Ça arrive n’est-ce pas ? Il faisait chaud en plus ce jour-là. Sauf qu’à la différence de d’habitude, non seulement la glace m’était offerte par le très gentil marchand, mais en plus ce n’était pas une glace mais quatre ! Et j’avais beau le remercier poliment et essayer de lui faire comprendre que ce n’était pas la peine, rien n’à faire. Cela empira car même mes copines voulurent m’en offrir ! Et ne voulant pas être impolie, je tentais de les repousser. En vain ! Prise de panique j’ai dis à l’une d’elle qu’elle devait rentrer chez elle. Et c’est ce qu’elle a fait ! Mon grand frère n’a pas attendu plus longtemps pour m’extraire de la cohue et me ramener en vitesse au palais.
S’en est suivi une longue réunion où je ne comprenais absolument rien et j’étais au bord des larmes tout du long. Et la conclusion, je devais absolument caché ce don. A tout le monde. Tout le temps et tout particulièrement au roi.
Depuis ce jour ma vie changea grandement, je perdis de vue beaucoup de mes amies et même mon frère Sanggyae disparu. Il était partit à l’étranger.

Le second :
Ça a été pendant le coup d’état. Je vous l’ai dit, pleins de gens méchants sont rentré d’un coup dans le palais, et avec des armes en plus. Et ça a été le chaos ensuite. Et bien c’est ce moment-là qui m’a le plus choquée. J’étais en train de jouer dans ma chambre, ou à peindre une statuette … bref j’étais dans ma chambre et soudainement un énorme bruit retentit dans le palais. Il y a des cris et puis là ma fenêtre vole en éclat. Pour vous expliquer, ma chambre donne directement sur un magnifique petit jardin, qui lui-même donne en partie sur la cour du palais. Il y avait bien des buissons et du grillage, ce jour-là ça n’a pas suffit.
J’ai hurlé si fort que je m’en suis faite mal à la mâchoire. Tout est aller si vite ensuite, il me semble avoir reçu un coup sur la tête, la porte de la chambre qui s’ouvre d’un coup. L’un de mes frères crie mon nom, et pleins de soldats entre pour repousser les envahisseurs. Maman est arrivée juste après, elle m’a prise par la main et on s’est enfuie.
Le reste est trop flou, certainement à cause des larmes et de la panique.

Mes rêves pour l’avenir ? Rentrer chez moi ce serait déjà formidable. Retrouver ma vie d’avant, retrouver ma famille, mes frères, mes sœurs et que tout rentre dans l’ordre. Mais ce serait beaucoup trop demandé, et puis ce n’est pas à regrettant le passé qu’on avancera, n’est-ce pas ? En tout cas maman répétait souvent cette phrase.
Non moi ce que je voudrais, et que je veux toujours, c’est que les gens soient heureux. Les voir sourire, les voir rire, qu’ils soient complices et qu’ils savourent la vie à fond, ce serait le plus beau des cadeaux. Ça peut faire sourire, vous trouvez certainement ça naïf mais c’est mon souhait, et si je le peux, j’utiliserais mon don pour les aider à être heureux.
Mais c’est certain, tant qu’il y en a qui voudront faire la guerre, ce sera difficile. Je ne comprends pas grand-chose à la politique et tout ça, j’ai tout juste quinze hein. Mais c’est ce que les adultes disent tous, tant qu’il y en aura qui voudront plus que ce qu’ils ont, le monde continuera d’être en guerre.
Le jour où je serais prêtresse, je promets de faire mon maximum pour ramener la paix, l’amour et la joie ! Et pour ça je vais avoir besoin d’apprendre beaucoup et de trouver des amis puissants.

Mon alter ? Il me fait peur. On ne va pas se mentir, j’ai tellement peur de ce que je pourrais faire avec, de ce qu’il pourrait provoquer que je redoute constamment de m’en servir. Pourtant si j’en ai un, si on en a un, c’est bien qu’il doit y avoir une raison. Est-ce que c’est une volonté de Bouddha pour permettre aux gens, à l’humanité, d’accéder au bonheur ? En vrai nan j’crois pas que ce soit ça. On n’a besoin de quasiment rien pour être heureux. C’est l’une des leçons de prêtresse. Alors pourquoi ? Je ne sais pas.
Et est-ce qu’il faudrait des lois pour les alters. Je pense que oui. Les gens sont certainement assez grand pour savoir quand un truc est mal ou pas, mais pas la majorité. Enfin vous avez bien vu ce qu’il s’est passé au Bhoutan. Il existe des gens dangereux, des gens qui utiliseront forcement leur don pour soumettre les autres. C’est une histoire de pouvoir, de reconnaissance, d’argent. Maman dit que c’est juste pour savoir qui a la plus grosse … Vous savez ce que ça veut dire ?

C’est maman qui a voulu que j’intègre Yuei. Dans un premier temps en tout cas elle espérait me mettre en sécurité dans un lycée qui forme des super-héros. Et soit ce n’est pas stupide. Moi je m’en fichais pas mal. Que ce soit Yuei, Chitsujo ou un autre, ça n’avait aucune importance à mes yeux. Tant que je me faisais à nouveau des amies, le reste n’était pas important. Mais maintenant elle comme moi, on se dit que c’est sans doute la meilleure idée qui soit. Non seulement parce qu’il y a dedans l’une des meilleures protections du pays, il y aura les meilleurs profs pour m’apprendre à me servir de mon don sans faire des ravages ; mais il y a aussi à l’intérieur la plus grande opportunité de se faire des amis qui pourront m’aider dans mes projets.
La filière héroïque c’est globalement pour la même raison. Je n’ai aucune affinité avec quelconque technologie, alors ça n’aurait eu aucun sens de m’inscrire en Ingénieur. Pas non plus en Générale car j’aurais besoin de cours pour maitriser mon alter, et surtout combattre la peur qu’il m’inspire.