Skela Kademi [Terminée]

Physiquement, je suis assez grande, avec une silhouette fine et élancée. Oh, ce n'est pas la carrure fine et élancée d'un sportif de haut niveau, mais plutôt d'une petite mangeuse plus grande que maigre; le sport intensif est pratiqué depuis trop peu de temps, pour me donner de vrais muscles. J'ai une peau vert kaki sur l'ensemble de mon corps, lorsque des écailles jaune vert ne sont pas "incrustées" dans ma peau et une queue partiellement couverte d'écailles se balance derrière moi. J'ai aussi des griffes rétractables au bout des doigts de mains et de pieds.

Psychologiquement, comment résumer la chose... Je ne suis pas sociable du tout et le monde m'effraie plus qu'autre chose. Beaucoup d’événements dans ma vie ont contribué à ma très grande timidité, au fait de facilement être impressionnable et de sursauter pour un rien. J'ai d'avantage tendance à rester enfermé dans ma bulle et à limiter mes interactions avec les autres, pour éviter d'être rejetée, moquée, maltraitée, voire tout en même temps.
Malgré tout, ma confiance peut être acquise, mais ça doit demander pas mal d'efforts de ma part,  pour juger si mon interlocuteur est digne de confiance et n'est pas là pour rire de moi et accorder un semblant de confiance et de dialogue.
Avec cette grande réserve, on peut aussi dire que je ne suis pas très douée pour dissimuler mes émotions et mes sentiments et je peux parfois paraître même pas mal crédule.
Passé l'aspect sociable, il peut cependant y avoir une facette de ma personnalité qui peut fortement trancher avec ma timidité et ma réserve naturelle: une détermination assez importante, due à une promesse faite à un être cher. Que ce soit en mission ou en combat ou tant que ça impacte ma future carrière de héros, je baisse difficilement les bras et je peux paraître très acharnée... même si mon corps montre parfois le contraire (jambes qui tremblent, voix peu assurée, queue qui se resserre entre les jambes etc)...
Pour résumer ma psychologie, je suis une grande froussarde qui veut faire tout son possible pour être Héroïne professionnelle.

Je suis née dans une paisible banlieue à l'Ouest du Japon, avec un frère d'un an mon aîné qui s'appellait Malkio, une mère infirmière et un père avocat. Notre famille était assez riche et je ne manquais clairement de rien, en ce qui concernait les biens matériels. Pour la partie affection, je devais cependant chercher exclusivement du coté de mon grand frère, des voisins et des nourrices, parce que nos parents étaient trop occupés par leur travail, pour gérer leurs enfants "comme il faut".

Vivre seul avec son grand frère, ça rapproche très facilement et notre petite fratrie est vite devenue inséparable, Malkio me faisant office de "protecteur". Effectivement, ma timidité maladive a traversé les âges et date quasiment de ma naissance, alors que je m'enfermai dans mon coin, avec quelques livres de temps à autre. Et cette timidité ne m'aidait pas trop à me "défendre" face aux enfants qui s'amusaient à m'embêter et c'est Malkio qui prenait le relais pour les disputer.

Vers mes quatre ans, cette protection de Malkio se retrouve "amplifiée" par la découverte de son Alter, à savoir générer des lianes à partir de ses bras. Mon grand frère acquiert bientôt une réputation de "petite terreur" dans le quartier, alors que mon père devait souvent défendre son propre fils à la maison, alors qu'il cherchait simplement à me protéger des autres enfants.
Pour ma part, voir mon grand frère dans l’embarras comme ça me donnait parfois le courage de prendre sa défense, mais ça finissait souvent en dispute et en punition pour notre petite fratrie.

Les moqueries ne s'arrangent pas du tout, lorsque mon Alter se déclenche, peu après mes cinq ans. Me transformer petit à petit en étrange créature couverte d'écailles, ça fait rapidement jaser dans le quartier et ce sont les parents qui se joignent à la partie. Entre rires, dégoût, peur et moqueries, je dois essuyer un certain nombre de moqueries, qui me renferme toujours d'avantage sur moi-même.

M'enfermant régulièrement dans ma chambre, en boule sous ma couette, c'était soit mon grand frère, soit mes quelques très rares amis (j'en aurai compté à peine 4 dans toute ma vie) qui parvenaient à me sortir de cette solitude. Petit à petit, je parvenais à reprendre le contrôle et à ignorer (pas très souvent) les commentaires des autres, tâchant de mener ma vie comme je le voulais, dans le bonheur et entouré de mes quelques proches, sans chercher à me soucier des autres qui me moquaient... Enfin c'était ce que je voulais faire... jusqu'à cette nuit-là...

C'était lors d'une des rares sorties familiales avec mon père et ma mère, dans une galerie commerciale. J'avais à peine fêté mes 15 ans et Malkio avait déjà 16 ans et demie.
Le programme de la soirée était idyllique, avec sortie au cinéma, passage au restaurant, avant de partir se balader sur la promenade jouxtant la galerie commerciale. nos parents étaient attentifs à nous, on souriait, on rigolait et on discutait, comme la famille la plus normale du monde... hormis le fait qu'il y a une fille-pangolin dans le tas, mais bon c'est un détail!

Une violente explosion retentit plus loin dans la galerie, les plombs sautent un instant et se rallument avec un grand rugissement, qui semble terriblement proche, à une vingtaine de mètres de nous!
Une silhouette massive et... inhumaine se dessine un étage plus haut, pulvérisant des magasins entiers d'un revers de la main, avant de se laisser tomber lourdement au sol, deux trois magasins à coté de nous.
Nos parents paniquent et partent en courant dans une direction, ma mère saisissant mon bras et mon père emportant mon frère par l'épaule... lorsque Malkio se dégage soudainement, pour partir vers la créature! Mon frère se précipite vers une femme coincée sous des décombres et entreprend de la sortir de là, alors que des sirènes hurlent dans tous les sens et qu'une voix hurle quelque chose dans les haut-parleurs de la zone, sans que je puisse comprendre quoique ce soit.
Voyant le monstre s'approcher dangereusement de Malkio et de la victime, je me dégage brutalement de l'emprise de ma mère et court apporter mon aide à mon grand frère. Mais je n'ai pas le temps d'arriver qu'il réussit à libérer tout seul la femme... alors que le monstre lève sa patte pour l'abattre lourdement sur lui! D'un geste rapide, Malkio enroule une liane autour de la victime et la projette dans ma direction et je reçois cette personne en plein estomac, manquant de finir par terre.

Lorsque le poing de l'immense créature s'abat sur mon frère, qui est écrasé dans une immense flaque de sang, je hurle tout ce que je peux, mon cri se perdant dans toute la cacophonie ambiante.
Je dépose la femme derrière moi, sortant mes griffes, toute tremblante... mais tremblante de rage et de tristesse, alors que mon regard oscillait entre le monstre et la mare de sang au sol, là où devait se trouver Malkio...
Dans un cri de colère, je fonce sur le monstre, qui cherche à m'écraser à mon tour et je me roule en boule pour esquiver le poing massif et me retrouver devant lui, enfonçant le plus profondément possible mes griffes dans son estomac. Je crie de plus belle et taillade férocement son ventre, au milieu de son grognement de douleur. Il recule soudainement et je vois arriver trop tard son poing, qui s'enfonce en plein dans mon estomac, manquant de me faire tourner de l'oeil sous la violence du coup. Je me vois décoller violemment du sol... jusqu'à un lourd choc renvoyant un son métallique, alors que je me sens m'écraser lourdement contre quelque chose, alors que je me retrouve à deux trois étages du sol... et plus rien...

Je me réveille à l'hôpital, après une semaine de coma. D'après les médecins, j'ai été sévèrement touchée par l'attaque du "Super-Vilain" et on m'a repêché dans un des bassins du centre commercial, après que je me sois faite éjecté jusqu'au toit de la galerie commerciale.
J'avais une dizaine de côtes cassées et ma colonne vertébrale était sérieusement touchée, suite à l'impact avec l'armature métallique du toit du centre commercial. J'ai eu quatre opérations chirurgicales et aussi beaucoup de chance, pour avoir survécu à tout ça.
Concernant Malkio... Tout avait été décidé en une fraction de secondes... La femme était vivante, malgré les jambes cassées, mes parents étaient effondrés... et j'ai pleuré des jours et des jours la perte de mon frère, dont je n'ai pu assister à l'enterrement qu'à distance, tellement j'étais mal au point.

Peu après l’enterrement, ma mère vient à mon chevet, une enveloppe à la main et la dépose sur ma table de nuit et je reconnaissais de suite l'enveloppe... Malkio avait reçu une lettre de l'école Yuei, spécialisé dans l'apprentissage de super-héros, un mois avant notre sortie au centre commercial.
Il avait des étoiles dans les yeux, lorsqu'il parlait de cette école... Il faut croire que protéger sa sœur toute son enfance, ça prédispose à vouloir devenir Héros...
Durant des jours, je lis et relis la lettre de Yuei, réfléchissant longuement... Toute ma vie j'ai subi... Toute ma vie j'ai été protégée et couvée comme un poussin... Il ne serait pas temps de changer?
C'est pour répondre à ces questions que j'ai choisi de faire une demande d'inscription à Yuei, à la place de mon frère.

Ce qui me motive, ce sont les autres, malgré mes éternelles appréhensions envers les gens. Après avoir enduré beaucoup de moqueries par le passé, des pertes douloureuses, des blessures potentiellement mortelles, une de mes promesses de Héros est de faire en sorte que plus personne n'ait à endurer de telles choses.
J'ai aussi un devoir de mémoire, en cherchant à devenir une Héroïne digne de mon grand frère, qui faisait tant pour moi et pour les autres, de son vivant. Il voulait rejoindre Yuei, avant de mourir et je me refusais à voir cette offre inespérée pour lui simplement partir à la poubelle.

Mes rêves? Un monde sans inégalités, où les gens seraient jugés sur leurs actes et non sur leur physique, leur alter ou leurs différences, de manière générale. Je ne veux plus d'un monde de belles paroles ou de terreur mais bien un monde serein, où chacun vivrait sa vie sans craintes de "l'autre".

Dans la continuité de ces rêves, je ne pense pas que notre monde est en paix et qu'il est au contraire menacé sans arrêt. Que ce soit les Vilains, la paranoïa, les à-priori, la corruption, les choses à changer sont très nombreuses, pour assurer un avenir le plus stable possible aux générations futures.

Au niveau de mes buts, je n'ai pas d'autre objectifs que d'assurer un avenir à ce monde, que ce soit pour moi-même et surtout pour honorer mon grand frère et son idéal de "protéger autrui".

Pour mon Alter personnel, je l'ai longtemps détesté, pour l'exclusion provoquée par ce dernier, durant mon enfance. J'aurai adoré avoir d'autres Alters, comme envoyer de la foudre, transformer mon corps en acier, me transformer en aigle... Mais je serai finalement devenu une créature bizarre et une source de moqueries permanente.
Du fait d'avoir eu toute mon enfance des doutes sur mon Alter, tous les autres Alters me paraissent supérieurs et fascinants. Un peu "contaminée" par mon grand frère, lui aussi passionnée par les Alters, j'apprécie découvrir de nouveaux pouvoirs chaque jour, pour m'extasier chaque jour d'avantage de la diversité de pouvoirs pouvant parcourir le monde.

Je n'apprécie pas trop les lois sur les Alters, ne serait-ce que sur le principe de réguler l'aspect d'une personne. Sous prétexte qu'elle a un Alter dangereux, elle aurait tendance à être écartée, mal jugée, accusée à tort et inversement, avec ce monde qui regard toujours au faciès.

Que ce soit Yuei ou Shitsujo, je n'aurai clairement pas eu de préférence, jugeant que ce sont deux écoles similaires en terme d'apprentissage de super-héros et qu'aller à l'une ou à l'autre n'engage à rien de particulier.
Mais, mon grand frère allait partir Pour Yuei, donc je vais partir à Yuei, point barre et fin de la conversation. Après, concernant le fait que de grands Héros soient sortis des bancs de l'école Yuei, ça ne me fait ni chaud ni froid et je n'attends pas grand chose de particulier sur une école de super-héros.
Hormis de profondes volontés et motivations personnelles, le choix d'une école parmi tant d'autres me parait très... "secondaire".

À l'heure où j'écris ces quelques lignes, j'entame mon troisième mois à Yuei, ayant cumulé quelques surprises tout du long.
Que ce soit le peu de réactions "négatives" concernant mon apparence physique (j'ai beaucoup de neutre et très peu de positif), je suis aussi étonnée de voir tant d'enthousiasme parmi les élèves, me donnant une atmosphère complètement inédite de tout ce que j'ai pu voir jusqu'à présent.
Au final, c'est une bonne chose que je reste discrète, tâchant juste de faire mon "travail d'élève" au mieux de mes capacités. Quant au "travail d'équipe" répété en boucle par certains professeurs... on va dire qu'il me faut du temps... beaucoup de temps, pour m'y habituer...