Tokita Yuuta (Terminée)

Yuuta est un jeune homme d'environ 1 mètre 80; une grande taille pour la moyenne japonaise, qui va de pair avec une constitution solide et une musculature particulièrement bien développée pour son jeune âge. Ses cheveux, courts, fins et ondulés sont d'un noir profond, à l'instar de ses yeux de jais, et sa peau arbore un teint halé et de multiples petites cicatrices typique d'une jeunesse paysanne.

Bien qu’originellement aussi curieux et impatient que tout enfant en bas âge, Yuuta a vite prit en maturité et en calme, devenant une véritable force tranquille des plus sereines et, à l’exaspération de ses parents et de bon nombres des individus qui croisent son chemin, blasée. Malgré sa quiétude quasiment permanente, il lui arrive d'afficher un grand enthousiasme pour les tâches qu'il trouvera les plus intéressantes. En dehors de ces dernières, n'attendez pas grand chose de lui: chacun de ses efforts seront réduits au strict minimum pour la majorité des épreuves que l'on mettra face à lui. Cela comprend généralement toutes les tâches scolaires, administratives, et globalement tout ce qui requiert un travail trop intense et régulier. En bref: Yuuta est un flemmard qui s'assume.

Hors de Yuei, il a un style vestimentaire qui correspond généralement à sa personnalité: vêtu d'habits simples et bon marché, ses jeans et hoodies habituels reflètent toute sa fainéantise, jusqu'à sa garde-robe. En résumé, dans son caractère comme dans son apparence, rien de faste ou de trop voyant, son naturel discret se traduisant à chaque niveau de ce qui forme son identité.

Né et élevé à la campagne en périphérie d’Osaka, la jeunesse de Yuuta fut des plus rurales et paysannes. Jusqu’à ses 12 ans, sa vie se partageait entre sa petite école locale et les champs de son père, alors agriculteur. Dans son quotidien, son alter n’avait aucune importance: il était fils d’agriculteur, rien de plus rien de moins. Jamais il n’avait eu à l’utiliser autrement que pour parcourir en courant les quelques kilomètres qui séparaient sa salle de classe de son domicile. La vie était paisible, le temps lent et le monde petit. Seulement voilà: il est de notoriété publique que le métier d’agriculteur traditionnel est de plus en plus mis à mal par son concurrent industrialisé, et les petites cultures du père Tokita ne firent pas exception à cette tendance.

Peu après la 12ème année du garçon, la famille décida de vendre ses terres ancestrales, et de réunir toutes ses économies pour emménager dans la capitale du pays. Si les campagnes dépérissaient, les villes offraient quant à elles de nombreuses promesses d’emploi, de richesse et de bonheur. Malgré les efforts du gouvernement pour repeupler les zones rurales, la grande ruée vers les métropoles, particulièrement celle de Tokyo, ne semblait pas vouloir s’arrêter au pays du soleil levant. La famille Tokita n’était donc qu’une de ces énièmes familles paysannes qui plongeait à son tour tête la première dans le grand bain de la mondialisation, ce qui n’était pas pour déplaire au plus jeune d’entre elle, qui commençait à penser le monde bien restreint depuis sa maison de campagne.

Et quel choc ce fut pour lui. Plongé dans ce fourmillement urbain parmi les plus vrombissant au monde, Yuuta découvrit un autre monde que celui qu’il connaissait jusqu’à présent. La ville, nerveuse, immense, rapide, presque vivante tant elle était constamment en activité, à un endroit ou à un autre. Après quelques semaines, le père du garçon trouva même un travail très bien rémunéré, malgré son expérience de travail nulle en dehors des champs. Sa mère avait décidé d’appeler cela un miracle, son père une chance. Yuuta, lui, constatait juste qu’il vivait à présent dans un immense loft en plein milieu de la capitale japonaise, et ce sans même que sa mère n'ait à travailler. Un miracle en effet, sur lequel jamais Yuuta ne se posa de question Ni quand il sentait d’étranges odeurs émaner du salon la nuit, ni quand il était réveillé à des heures plus que tardives par des hommes à la mine patibulaire qui sonnaient à sa porte d’entré pour rencontrer son père.
Parallèlement à ce train de vie confortable, Yuuta avait été inscrit dans une prestigieuse école, même si son intérêt pour les cours était toujours aussi bas et qu’il avait quelques difficultés à s’intégrer de par son statut de “nouveau riche”. Trois années s’écoulèrent ainsi, pendant lesquelles l’adolescent découvrit peu à peu les subtilités du monde urbain dans lequel il avait été plongé, ainsi que l’univers des héros à alters pour lesquels il développa un intérêt qu’il ne manifestait que rarement.

Malgré son ascension sociale passive des plus spectaculaires, Yuuta a vécu relativement peu de moments marquants dans sa vie. Du moins de son point de vue de flemmard invétéré. Si on venait toutefois à le lui demander, il répondrait alors, et beaucoup seraient de son avis, qu’il s’agit du lendemain de son 15ème anniversaire, le jour où son père fut appréhendé chez lui par les autorités japonaises. Ce fut ce jour là que l’adolescent connu les détails sombres, parfois sordides, du travail de son père. Ce même travail qui lui avait permit de vivre dans le luxe pendant 3 années sur le dos des milliers de junkies que comptaient le réseau de distribution d’opioïdes de son père. Ce jour là, Yuuta fut pris d’un violent dégoût pour lui-même. Pour la première fois, il se souciait réellement de quelque chose. Pour la première fois, il se sentait coupable. Coupable de ne pas avoir su, coupable surtout de ne rien avoir fait pour savoir. Son mode de vie basé sur l’inaction était remis en cause de la plus brutale des manières, et cela bouleversa profondément son rapport au monde. Indirectement, il avait fait du mal à des milliers d’individus: il était à présent de son devoir de réparer ses torts et de se racheter aux yeux de la société et surtout aux siens.

Le procès de son père fut expéditif, et le géniteur de l'aspirant héros fut vite condamné à une très longue peine de prison. Ses biens furent saisis, et Yuuta et sa mère se retrouvèrent à nouveau en péril face à la précarité. Il fut placé dans l’internat d’une école bien moins prestigieuse que la précédente, tandis que sa mère commença à vivre de petits emplois alimentaires. Malgré cette dégringolade sociale et économique, Yuuta se persuadait, peut-être hypocritement, qu’il préférait autant cette vie à celle qu’il avait pu vivre sur le dos d’innocents. Sa dernière année scolaire avant le lycée fut celle dans laquelle il s’investit le plus, car Yuei était à présent devenu un impératif dans l’esprit du jeune homme. Cela lui réussit bien puisqu’il passa tous les testes haut la main et intégra, l’année suivante, le prestigieux collège héroïque.

La première étape de son chemin vers la rédemption était passée, et il s’agissait à présent de continuer sur cette lancée.

Depuis l’arrestation de son père, la perception de Yuuta sur le monde et sur lui-même a changée Bien qu’il soit toujours aussi fainéant qu’avant dans la vie de tous les jours, il se considère désormais avoir pour devoir de réparer au quotidien le tort que son père a pu causer à la société nippone et dont il a personnellement longtemps profité sans le savoir. Cette nouvelle vision est venue grandement renforcer sa volonté de devenir un héros: de son point de vue et en prenant en considération les capacités dont il dispose, il voit en ce moyen la meilleure façon de payer ce qu’il estime être sa dette. En dehors de ce projet professionnel hors du commun, il semble estimer qu’aucun autre objectif majeur ne mérite réellement sa réflexion ou sa patience.

Yuuta considère les alters en général comme de véritables dons faits à l’humanité. Il les voit comme un vecteur de progrès, tant social que scientifique. Yuuta considère que l’humanité est encore loin d’avoir pleinement exploité le potentiel de ces derniers, et pense que l’existence des vilains est le principal obstacle à cette utopie solidaire, qu’il croit réalisable en leur absence. C’est aussi la principale raison pour laquelle il se donne l’éradication de ces derniers comme objectif prioritaire.
Concernant son propre alter, il l’a considéré avec une relative indifférence jusqu’à son arrivée à Tokyo, où on lui a montré à chaque instant les merveilles réalisables avec ces pouvoirs inexplicables. Dès ses 12 ans donc, sa fascination nouvelle pour les héros l’a poussé à expérimenter chez lui les capacités et les limites de son alter, perturbant grandement ses parents qui ne l’avaient jusqu’à présent jamais vu investir d’effort dans quoi que ce soit. Dès cet instant, il a vite pris conscience de la potentielle puissance de son alter comparé à bien d’autres.

Depuis ses 12 ans, Yuuta envisage de devenir un héros. Bien que deux choix d’écoles s’offraient initialement à lui, Yuuta n’y a vu pas un grand casse tête: comme une écrasante majorité d’élèves présent dans le lycée, il avait prit sa décision sur la simple prestigieuse renommée de l’établissement. En effet, là où Chitsujo, le récent second lycée héroïque, devait encore faire ses preuves pour pouvoir prétendre ne serait-ce qu'à approcher le niveau du Yuei, ce dernier constituait déjà la référence absolue en la matière au pays du soleil levant. Tout le monde savait que les meilleurs héros du Japon sortaient directement de Yuei, et Yuuta contait bien figurer un de ces jours parmi eux.