[Av/T-SJ] Présentation d'Apolline Ordelia [Terminée]

Trouble dissociatif de l'identité (TDI) > Cette « maladie » implique la présence de deux identités, ou plus, bien distinctes qui prennent tour à tour le contrôle du corps et de la conscience du sujet. Dans le cas d'Apolline, où deux personnalités s'alternent, les souvenirs qu'elle possède des phases où Sink prend le contrôle sont flous, comme si elle regardait un vieux film qui fini par causer une migraine épouvantable, à contrario de son alter égo qui semble être totalement consciente des moments vécues par Apolline, en arrière plan. De plus, il lui est très difficile, voir impossible (pour le moment) de résister au moment où Sink prend le relais, sa volonté et force mentale étant bien plus faible que cette dernière. Contrairement aux idées reçus, elles ne peuvent pas communiquer mentalement mais il arrive que Sink laisse des messages écrits ou autre afin de provoquer sa moitié lorsqu'elles échangent de place.
Apolline et Sink.
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Secte de Roah > Groupe crée dans la péninsule d’Izu, à 2h de Tokyo. Village sommaire dans un creux de montagne, vivant hors de la civilisation et des technologies. Les informations concernant le leader qui se ferait appeler « Dieu Roah » sont encore inconnues à ce jour. Les seuls témoignages que nous avons pu réunir sont ceux d’une jeune fille, seule survivante du massacre survenu lors de l’opération de démantèlement. Il semblerait que toutes les victimes de ce faux Dieu ont été élevées depuis la naissance avec l’idée que les altérés soient des Démons, des êtres vils ayant perdus leurs âmes qu’il faut à tout prix éviter, voir éradiquer.
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Les 4 Divins Commandements du Dieu Roah :

I) La Divine Voix du Dieu Roah a pour elle seule la vérité acquise et tous doivent s'y soumettre afin de préserver la pureté de son âme.
II) Tout habitant de la communauté devra participer au Calice de la semaine afin de recevoir la bénédiction du Dieu Roah.
III) Afin de préserver la pureté et la sécurité de la communauté, toute communication avec l’extérieur du village est interdite, le risque de contamination des Démons étant trop importants.
IV) Tout manquement aux règles annexes et aux Commandements établis seront sévèrement châtiés selon la Divine Volonté du Dieu Roah.
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Divers :

- Cérémonie du Calice : Elle regroupe tous les citoyens de la communauté lors de la 6ème lune de chaque semaine. Le Dieu Roah fait Don de sa Divinité via le sacrifice de son sang et tous reçoivent le privilège d'en boire une partie afin de purifier les âmes de chacun. [En réalité il s'agit du seul moyen pour Roah de continuer à faire croire à tous qu'il est un Dieu et avoir leur soumission. En effet, il possède un alter qui provoque un contrôle mental via son sang. A cela, il mélange des drogues durs afin que tous pensent vivre dans un monde à part crée par le Divin Dieu Roah.]

« Nous décrire chacune… Drôle d’exercice que nous a imposé Aurore… Selon ses dires, cela nous aiderait à mieux nous comprendre et elle pourrait ainsi mieux nous cerner alors nous avons accepté toutes les deux. Alors heu… oui, je pense que l’appareil doit marcher puisque Aurore m’a dit qu’une lumière rouge apparaitrait pour m’indiquer que je pouvais parler et être enregistrée. Je m’appelle Apolline Ordelia et je suis une survivante. Oh là là, ça faisait tellement mieux quand Aurore m’obligeait à le dire afin de m’aider à ne pas me considérer comme une victime. Faire de mes peurs une force et transformer mes faiblesses en motivation, me pousser toujours plus loin, encore et encore et surtout, ne jamais abandonner. Ce sont les valeurs qu’Aurore nous a apprit afin qu’on puisse avancer la tête haute et nous forger dans ce nouveau monde. De ce fait… hm… je commencerais par dire que mes principaux traits de caractère sont d’être gentille, prévenante et généreuse avec mon prochain. Je déteste la violence, quelque soit sa forme. Pourquoi les individus s’entretuent ? Pourquoi faire du mal ou résoudre les problèmes via la force est-il devenu une généralité ? Je regarde tous les jours les images derrière cet écran qui produit du son en même temps et il y a systématiquement des histoires de meurtres ou de destruction. Pensez peut-être que je suis naïve mais, je rêve d’un monde en paix où chacun pourra vivre en harmonie sans se soucier de risquer sa vie en allant faire ses courses. Cette… secte… Non, désolée, elle reste pour moi la Communauté dans laquelle j’ai grandi et vécu pendant des années alors je ne l’appellerais pas autrement malgré ce que tout le monde en dit. Car tout le monde la critique mais, il n’y avait pas une once de violence ! Chacun y avait sa place et tout le monde était heureux de vivre et participer à ce Tout.

Calme, silencieuse et patiente, je préfère bien plus laisser une personne s’énerver sur moi et ne pas répondre afin d’éviter le conflit. Il y a déjà tellement de souffrances et de conflit dans le monde, pourquoi en rajouter continuellement inutilement ? Sink a tendance à m’écrire que je suis insipide et sans personnalité… je préfère penser que je ne cherche pas à être au-devant de la scène et préfère les coulisses. Ne faut-il pas de tout pour faire un monde ? Et sinon… je pense que j’ai terminé… ah non ! Aurore nous a demandé de nous décrire physiquement pour nous donner une image vague de l’une et de l’autre !

Alors… d’après mes derniers examens, je mesure 1m72 et d’après ma soignante, je peux apparemment, je cite : manger tout ce que je souhaite sans gagner une once de gras, chanceuse. Svelte et élancée, je ne possède pas un corps musclé par des heures d’entrainements au contraire d’Aurore qui elle semble avoir perfectionné le sien pour se battre. Des yeux bleus et des cheveux blonds en adéquation avec un visage fin et, semblerait-il, enfantin. Bien que notre voisin ait déclaré une fois que j’étais un bien joli petit lot, ce que je pensais un compliment avant qu’Aurore lui… Bref. Si tu écoutes cet enregistrement Sink, j’attends le tiens en retour, bisous ! »

« Quelle putain de perte de temps ! Mais bon, vu que la gentille Apolline a dit oui, autant aller jusqu’au bout ! Ne vous attendez pas à une version aussi cucul que l’autre godiche, vous êtes prévenus. Que dire ? Je suis née dans la violence, lorsque l’autre connard de Roah a tenté de briser mentalement Apolline en lui faisant ingurgiter une dose massive de son sang. Il voulait un chien avec un pouvoir qui lui permettrait de tuer quiconque faisait de l’ombre à sa putain de secte. Parlons-en de cette merde ! Tout le monde s’y plaisait ? Quelle est naïve… Ce que tu ne sais pas Apo’, c’est que chaque personne qui sortait légèrement des rangs étaient tués sur le champ, sans sommation. Et devine qui devait appliquer la sentence ? Et ouais, nous. Surprise bichette, t’as autant de sang sur les mains que moi ! Seulement, toi, tu te contentes de vivre dans ton petit cocon sans vouloir voir la vérité en face. L’ignorance, quel tendre oreiller sur lequel se reposer hein ? Pour ma part, je préfère voir les choses en face et ne pas enrober la cruauté de la vie. Ah quoi bon ? Elle finit toujours par te rappeler à quel point les blessures qu’elle peut t’infliger sont profondes.

Je suis probablement tout le contraire de ce que vous a énoncé Apolline. Là où elle essaye pacifiquement de résoudre les situations, j’ai tendance à vouloir foncer dans le tas sans me poser de question. Patiente et gentille ? Pas vraiment mon style, je suis plus encline à la colère et à m’impatienter rapidement. L’exercice préféré d’Aurore est de nous faire passer dans les caisses des supermarchés pour m’apprendre patience et retenue… autant vous dire que pour l’instant c’est un échec cuisant.

J’ai tué, oui. De nombreuse fois. Suis-je dénuée d’émotions pour autant ? Non, au contraire. Je revois chaque personne à qui j’ai retiré la vie, je ressens encore parfois l’énergie qui traverse mon corps avant de donner la mort. Mais, je n’avais malheureusement pas le choix et j’ai fais ce que je devais faire pour que nous puissions survivre. Qui nous aurait défendu sinon ? Ils étaient tous sou l’emprise de ce connard de Roah et de son sang de merde. Chaque émotion que je ressens est comme… démultipliée, que ce soit la joie ou la colère, la tristesse ou le bonheur, j’ai la fâcheuse manie de n’avoir aucun entre-deux. Pas de zone grise, tout est soit blanc ou noir chez moi. Pour vous résumer la chose, dîtes-vous que tout nous oppose avec Apolline, là où elle sera l’eau calme, je serais le feu dévorant. Putain quelle poète je suis !

Physiquement… Hum, j’ai tendance à utiliser notre alter afin d’apporter quelques retouches au niveau des cheveux et des yeux. Pourquoi se contenter du basique lorsque l’on peut sortir de l’ordinaire ? Là où les cheveux d’Apolline sont blonds, les miens prennent une teinte bleus/violets foncés et mes yeux une couleur carmin, d’un rouge profond. Le reste de mon corps change également, notamment dans les expressions du visage. Celles de la godiche sont douces et avenantes alors que les miennes sont froides et cynique, souvent moqueuses.

Oh et Apolline, si le voisin à arrêté de nous emmerder, c’est parce que je lui ai… expliqué ma manière de voir les choses lorsqu’il a retenté l’expérience mais cette fois en ma présence. Bref, j’suis crevée je vais arrêter là et ah ! Si jamais tu trouves la paire de chaussures avec l’étiquette toujours attachée… évite de la montrer à Aurore. Tu sais, éviter les conflits toussa toussa ! »

« Après nous avoir demandé de nous décrire chacune notre tour, Aurore nous a demandé aujourd’hui d’enregistrer notre histoire, notre parcours. Selon elle, cela nous aidera à affronter notre passé pour en tirer une force afin d’appréhender l’avenir et toutes ses possibilités.

Je suis née dans la Communauté du Dieu Roah, logée dans un creu de montagne à l’abri des regards. Je n’ai jamais su comment mes parents étaient arrivés ici. Tout ce que je sais, c’est qu’ils avaient quitté la France car ils n’y étaient pas heureux et avaient trouvé la paix en ces lieux. J’aime penser que tout n’était pas qu’illusions et qu’ils avaient réellement trouver un sentiment de bonheur. Car, voyez-vous, dans cette Communauté, chacun avait un rôle bien précis et au final chaque individu se sentait utile, un rouage d’une grande machine.

Au final, contrairement aux idées reçues, mon enfance s’est faite dans une relative tranquillité, variant entre les taches de la vie quotidienne et les cours que chaque enfant devait suivre jusqu’à sa majorité.

Mon souvenir le plus marquant fut le jour où ma malé- heu, où mon… alter s’est dévoilé. Dès le réveil, je sentais mon corps bruler et ma tête bourdonner, j’avais des vertiges et une puissante migraine. J’avais essayé de tout contenir mais cela semblait empirer la chose jusqu’à ce que je sente mon corps imploser en une explosion de lumière pour finalement se recomposer… Moi, mais différente, modifiée… maudite. La panique avait pris possession de chaque habitant et il fallait les comprendre dans un sens, il existait un monstre caché parmi les voisins… et s’il n’était pas le seul ?! Seule l’intervention du Dieu Roah arriva à calmer la foule en m’amenant dans une pièce à part des autres afin de nettoyer mon âme. Le reste est flou dans ma mémoire mais… je me souviens de brides de paroles et un gout acre et amère qui coule lentement dans ma gorge, vient ensuite l’étouffement mais j’étais forcée de continuer à boire puis, finalement, la douleur. Comme une vague, elle ravageait mon esprit. Combien de temps dura cette torture ? Des heures ? Peut-être même des jours…

Et puis… »

« … je suis née. Comment ? Pourquoi ? Aucune idée. Peut-être est-ce Apo qui, sous la torture, a agi instinctivement dans un geste de survie en séparant son esprit en deux ? Ou un effet secondaire de notre alter ? Quoi qu’il en soit, j’ai pris sa place et encaissée la douleur à sa place mais, étrangement, les effets de son sang n’avaient quasiment aucun effet sur moi. Aussi, j’en profitais pour le repousser avant de vomir en tremblant. Était-ce une victoire de résister à son emprise ? Pas du tout. Il en profiter pour menacer notre famille, nos amis et Apolline si je n’écoutais pas ses ordres à la lettre. En était-il capable ? Bien sur que oui. Aussi, ce fut en parfait petit soldat que je suivis ses directives en tuant quiconque parvenait à se libérer de son emprise ou à fuir de la montagne. Mon contact avec le monde réel fut bref mais à chaque fois saisissant. Tant de possibilités et de libertés à portée de main… il me suffisait simplement de ne pas revenir ou d’alerter les autorités.

Pourtant, je revenais à chaque fois et ce cercle insidieux reprenait encore et encore. Je parvenais à jouer le jeu, à nous fondre dans la masse pour finalement nous faire vomir après chaque Cérémonie du Calice, il était hors de question que l’on continue à boire son putain de sang ! Finalement, après des années de cette routine merdique, j’avais enfin eu la possibilité de laisser assez d’indices dans l’un de mes meurtres pour mener les autorités jusqu’à nous. Il ne restait plus qu’à attendre et espérer… Ce que je n’avais pas prévu, c’était que Roah avait bien plus de contacts avec le monde réel que je ne le pensais. Alerté en avance de l’arrivée des forces de l’ordre, il ordonna à toute la communauté de s’entretuer, provoquant ainsi une nuit sanglante et la disparition d’une cinquantaine d’innocents.

Recueillies par Aurore, nous avons dû affronter les médias, ces putains de charognards tout en apprenant à vivre dans ce nouveau monde. Tout est nouveau mais j’ai enfin la sensation de pouvoir vivre ma vie et décider de mes choix librement. Quant à Roah… ce n’est qu’une question de temps avant que nos chemins se croisent à nouveau, j’en suis certaine. Ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ? »

Il existe des jours où l’on sait qu’ils vont avoir une importance capitale, ce sont ces moments qui changent des vies et modifient votre manière d’appréhender les choses qui vous arrive. Nous avions tous reçu le message, l’ordre, de nous présenter ce soir avant la tombée de la nuit afin de former notre cercle et participer à la Cérémonie du Calice. Nous étions tous intrigués face à cette décision qui sortait de nulle part, mais, il était inenvisageable de ne pas respecter les paroles du Dieu Roah, il était notre guide après tout, le porteur de la Lumière censé nous guider vers le bonheur éternel. Soupirant, je continuais de brosser mes cheveux à l’aide de ma main. Cette utopie ne serait pas pour moi, je le savais très bien. J’étais maudite après tout, de quel droit aurais-je pu y prétendre en ayant échangé mon âme contre celle d’un démon afin d’acquérir cette lumière qui apparaissait lorsque je me concentrais ou que je laissais mes émotions déborder. Guettant le moindre soin dans la maison, je sortis mon miroir afin de me fixer longuement, assumant le délit que j’étais en train de commettre à l’abri de tous les regards. Car oui, il était interdit de s’admirer, notre adoration devait être offerte au Dieu Roah et à lui seul.

Portant la main au niveau de mon cou, je sentis ma peau se réchauffer sous l’effet de… la colère ? Es-tu en colère mon autre-moi ? Ne trouves-tu pas cela normal d’offrir notre dévouement en échange de sa protection ? Comme toujours, mes questions restèrent sans réponses, nous ne pouvions communiquer que de manière interchangée après tout. Terminant de coiffer ma natte, je me pinçais les joues et pris la direction du Lieu Sacré, résolue plus que jamais à tout faire pour récupérer la pureté de mon âme.

Nous étions tous présent, l’ensemble de la Communauté entière attendait que notre Dieu apparaisse afin de nous éclairer face aux raisons de notre présence. Bien évidemment, personne ne demandait de justification, ses raisons et le cheminement de ses pensées étant bien au-dessus de nos perceptions ou notre logique. La fumée sortie du sol, nous entourant de cette brume mystique dont Roah seul avait le secret. Se positionnant en hauteur, tout le monde hoqueta en le voyant si affaibli et il nous apaisa en nous faisant signe d’une main tremblante en prenant la parole d’une voix faible.

« Mes enfants, n’ayez crainte, ce n’est que temporaire. Ce soir n’est pas une soirée comme les autres et j’ai, de ce fait, puisé plus qu’il ne le fallait dans mon énergie afin de vous en faire Don. La vérité, mes enfants, c’est que notre Communauté est en péril, des démons arrivent dans notre direction et rien ne semble les faire dévier de leur chemin. Aussi, je vous fais Don de mon pouvoir afin qu’ensemble, tous unis, nous puissions affronter cette menace ! » Déclara notre Dieu Roah en nous laissant le temps à tous de boire 3 amples gorgées directement dans les Calices postés au centre du cercle.« Bien… maintenant, il ne vous reste plus qu’une chose à faire… Entretuez-vous. Bouffez-vous. Déchiquetez-vous. Mais je veux que vous soyez tous crevés avant que ces connards arrivent ! » Hurla Roah, emplissant la salle de son ordre principal : mourir.

Heureusement pour nous, j’avais repris possession de notre corps avant que cette greluche ne pose ses lèvres sur cette merde. Cette idiote était prête à tout afin de retrouver la pureté de son âme alors qu’elle ne l’avait jamais perdu… quelle idiote. Des bruits de luttes et des gargouillements me firent tourner la tête face au spectacle morbide qui se déroulait sous mes yeux. Hommes, femmes et enfants s’entretuaient à l’aide de rochers, de leurs mains, de leurs dents… tout ce qui pouvait servir à enlever la vie sans se soucier une seule seconde de la douleur infligée. L’enfer, voilà à quoi tout cela me faisait penser. J’étais loin d’être une sainte pourtant comparée à la godiche mais ça… Eh bien, c’était vraiment next level, même pour moi. Une main agrippa ma natte et tira dessus afin de me projeter au sol puis, dans le même mouvement, mon agresseur se positionna sur mon ventre en levant un rocher au-dessus de sa tête. Agissant par instinct, je levais mes deux mains au niveau de son torse et relâchais mon énergie, créant deux traits d’énergie qui laissèrent deux trous sanglant au niveau de son torse. Utilisant de nouveau mon pouvoir, je me positionnais rapidement face à la foule et laissais mes mains rayonner, il était hors de question de crever dans cet endroit de merde ! Ils voulaient tous mourir ?! Très bien ! J’allais leur donner satisfaction !

Ma tête… elle me faisait atrocement souffrir et l’ensemble de mon corps était courbaturé. Allongé sur le sol, j’ouvris difficilement les paupières en entendant des voix inconnues se rapprocher. Puisant dans les maigres ressources qu’il me restait, je grognais en me positionnant sur mes genoux afin de leur faire face et restait choquée face à l’horreur sous mes yeux. Du sang à perte de vue, des litres et des litres ainsi qu’une odeur nauséabonde de mort. Un carnage sans nom… Choquée et terrifiée, mon corps s’écroula de fatigue. Cependant, l’impact contre le sol fut amorti par une jeune femme qui me positionna assise contre elle avant de nettoyer tout le sang dont j’étais maculée.

« Je m’appelle Aurore Clifford, nous sommes ici pour te sauver. Tu es vivante, ça va aller, nous allons prendre soin de toi. Je ne te laisserais pas seule, promis. » Déclara cette inconnue aux cheveux à la couleur du ciel, bleus cristallins. Sa voix, douce et autoritaire, mêlée au réconfort de son corps contre le mien me firent fermer les yeux, espérant que tout cela ne soit qu’un infâme cauchemard duquel j’allais me réveiller…

« J’ai toujours fonctionné dans le but de participer au bon fonctionnement de notre communauté. Chacun de nous a un rôle et ce fut, pendant des années, bien assez suffisant pour me motiver à avancer et me lever chaque matin. Je pense que c’est quelque chose d’important finalement, d’avoir un but qui nous force -en quelque sorte- à participer à la vie active. Je dirais que… j’ai toujours eu l’espoir que le Dieu Roah me pardonne ma Malédiction et me purifie de ces péchés, épargnant ainsi mes parents d’avoir mit au monde… et bien… moi.

Aurais-je continué comme ça si Aurore ne nous avait pas libéré ? Probablement. J’ai longtemps pleuré face à ce sentiment d’injustice à la vue de toutes ces années volées et ces morts inutiles. A ce jour, je fais tout pour garder la tête haute, apprendre tout ce qui pour vous est basique et inné. Quant à savoir ce que je souhaite faire de ma vie dans le futur… Et bien nous verrons bien ! Pour le moment, je me concentre sur mon présent en apprenant de mon passé. »

« Blablabla, vous les entendez les violons qui joue en même temps que sa complainte de la victime parfaite ? J’ai toujours suivi les ordres de ce connard de Roah pour une seule et unique raison : notre survie. Il n’avait rien d’un putain de Dieu par contre, il avait absolument tout d’un psychopathe en puissance, ça oui ! Ai-je honte d’avoir tué ? Non, je n’y ai jamais pris de plaisir, j’ai simplement fait ce qui devait être fait pour notre survie, un refus ou un échec étant inenvisageable. J’ai bien tenté de fuir mais… l’appel du Sang de Roah ramenait cette idiote à chaque fois au sein de la communauté et c’était un cycle sans fin après chaque soirée du Calice.

Ça ne répond probablement pas à votre question mais, pour l’instant, c’est le seul point où nous sommes d’accord la mocheté et moi, le présent nous importe plus que l’avenir. Qui vivra verra comme on dit ! »

« Les… comment vous dîtes déjà ? Ah oui, les alters ! Là d’où je viens, ce n’étaient pas que des « pouvoirs » mais surtout, une malédiction, une punition infligée par le Dieu Roah pour ne pas avoir respecté ses commandements. Personne ne voulait d’un tel fardeau et être vu comme un monstre par la communauté, un pestiféré que personne ne veut approcher. J’ai longtemps vécu avec ces croyances, pensant que j’étais moi-même maudite, surtout avec mon… autre moi. Il aura fallu des semaines avec Aurore pour comprendre que cet alter n’est pas une malédiction, ni un fardeau, mais un don qui ne demande qu’à aider les autres et servir le bien commun. Les… lois ? Ce qui se rapproche des commandements c’est ça ? Et bien, je ne sais pas… A vrai dire, je ne les connais même pas ah ah… Oui, avec Aurore nous sommes tout juste en train d’apprendre les… comment dit-elle déjà ? Ah oui ! Les droits et libertés de chacun ainsi que le libre arbitre ! Mais, si vraiment je dois donner un avis, je dirais qu’il est toujours bien de contrôler les individus pouvant être dangereux pour la communauté. »

« La gosse vous a tout dit non ? Écoutez la déblatérer ses conneries sur l'autre connard de Roah. Un Dieu... mon dieu quelle gamine naïve. M’enfin, c’est son avis. Vous savez, elle, il lui suffit d’un papillon pour que le monde prenne des couleurs merveilleuses et qu’elle oublie les détails sordides. Je n’ai jamais vu cet alter comme une malédiction pour ma part, au contraire, c’est une force, un moyen de nous défendre et de survivre. Ceux qui craignent les plus forts devraient juste se terrer dans leurs trous et ne jamais en sortir… Pourquoi affronter vos peurs, n’est-ce pas ? Il est tellement plus simple de mettre une muselière avec ces lois. Une solution de facilité qui pourrait, un jour ou l’autre, mettre le feu aux poudres et se retourner contre le gouvernement. »

« Je n'ai connu que très récemment ce que vous définissez comme un crime, d'après les Veilleurs de cette ville, il semblerait que j'ai moi-même subi un crime qui m'aurait volé mon enfance et le rapport au mode réel. Alors... j'ai beau soupirer et me torturer l'esprit, je pense que j'ai quand même réussi à trouver du bonheur dans toute cette histoire. Je pense que l'être humain peut facilement être poussé à de vils actions et céder à la tentation de la facilité, encore plus lorsque l'on possède les moyens d’accéder à ce qu'on souhaite en ignorant les lois établies. Je ne peux pas vraiment juger des crimes de votre société (bien qu'elle soit maintenant la mienne aussi) mais, lorsque l'un de nous volait ou commettait un péché, ce qui était rare, il y avait toujours un châtiment. Approprié selon l'importance de l'acte, bien évidemment. Bien sur que j'ai déjà eut de la peine pour ces personnes châtiées pour avoir volé de la nourriture mais... d'un autre côté, cela retire le moyen de subvenir aux besoins de celui qui les échange. Je m'embrouille surement, j'ai encore du mal avec ces nouvelles notions mais, quoi qu'il en soit, je pense que chacun devrait penser à ses libertés et devoirs afin de ne pas écraser celle de son prochain. En quelque sorte. »

« Non mais écoutez la à bégayer comme une demeurée pour une simple question ! Je vous jure que des fois, il y a des bonnes barres à se faire quand elle découvre de nouveaux objets ou des aspects de la vie qui lui sont encore inconnus jusque là. C'est comme cette histoire de crime. Vous voyez, Mademoiselle est tellement gentille et naïve qu'elle ne peut rentrer dans sa petite cervelle pleine de papillon que le mal existe bel et bien, j'en suis la preuve vivante, enfin presque. Les individus sont poussés à commettre des crimes et céder à la tentation ? Parfaitement le genre de phrase débile que pourrait répondre un violeur « Oh mais c'est pas moi, elle m'a aguiché avec sa jupe ! ». Bon, n'allez pas vous faire des idées, ma moitié est juste shooté à la naïveté H24 et ne se rend même pas compte, pour l'instant, de l'impact de ses phrases. Normal en même temps lorsque l'on possède des œillères appelée Aurore qui veillent au grain... Un crime est un acte qui survient lorsqu'un connard se croit au dessus des lois et profite d'un avantage quelconque pour les ignorer. Il y a plusieurs degrés de gravités, certains actes étant plus facile à pardonner et justifier que d'autre, selon moi. »

« Si je me sens en harmonie avec la société… ? Heu ? Où est Aurore ? Je ne comprends pas la question désolée… Elle-je-enf- »

« Bon ! Ce que cherche à vous dire l’attardée c’est qu’elle n’a pour l’instant pas le recul pour apporter une réponse. Une fois les barjos crevés, on a été récupéré par Aurore et nous avons dû subir toute une batterie de test et nous avons passé des heures enfermé dans plusieurs salles différentes à devoir raconter notre histoire, encore et encore… ça nous a profondément fatigué et au final nous arrivons à récupérer lentement mais surement grâce au cocon protecteur d’Aurore. Quant aux connards de journalistes ! Franchement, ils ont rien d’autre à faire que grossir notre histoire en rajoutant une tonne de mélodrame ? Tout ça a bien fragilisé l’état d’Apolline, remettant en doute sa place dans votre super société. Y participer ? Elle est bien trop faible pour le moment et doit rattraper tout le retard qu’elle a sur la vie réelle. Moi ? Pourquoi me soucier de vous ou de votre communauté ? Nous verrons bien au moment voulu si vous nous méritez… ou pas. Pour l'instant, ma seule activité pendant qu'Apolline révise ses leçons est de sortir le soir pour profiter des activités Tokyo by night et bien sur, Netflix. Voilà ma contribution concernant votre chère société. »