Il faut qu'on parle

Le 1 Mars 298 à 17h02.

Bonjour Lyn. Ou plutôt Lunalyn, puisqu’apparemment c'est là ton véritable prénom.


J'ai retrouvé ton message sur mon miroir.

Je ne sais pas par où commencer. J'ai, tu t'en doutes, beaucoup réfléchi depuis la dernière fois que nous nous sommes vus. Et quelle dernière fois… J'ai toujours du mal à croire à ce que j'ai vécu ce soir-là. Ce que j'ai vu, ce que j'ai appris. Ce que j'ai fait, ce que je n'ai pas fait, ce que j'aurai dû faire. Je n'arrive pas à me pardonner de t'avoir laissé partir ainsi, sans un mot. J'étais… sous le choc. Impuissant, assommé, désarmé. Il n'est jamais agréable de sentir le sol se dérober sous soi, de sentir les piliers sur lesquels notre vie s'est construite s'effondrer les uns après les autres sans que l'on ne puisse rien y faire. Tu sais très bien de quoi je parle, n'est-ce pas?

Les mots ne suffisent pas pour exprimer toutes les émotions que je traverse. Je me sens triste, en colère, déçu, trompé, perdu, manipulé, humilié, seul surtout, terriblement seul sans toi. Tu me manques. J’ai honte de recourir à un tel cliché, mais je pense à toi chaque jour. Je souffre d'avoir été maintenu dans l'ignorance et le mensonge si longtemps, je souffre de sentir à quel point je n’étais pas digne de ta confiance, mais je comprends tes raisons. Cela a dû être si dur pour toi, de taire tout ce que tu étais vraiment, de taire ta raison de vivre, de ne pas pouvoir partager avec moi les véritables raisons de tes tourments! Il ne sert à rien de se lamenter sur le passé, mais j’aurai voulu que tu n’ai pas à traverser tout cela seule et je regrette ne pas avoir pu t'aider autant que je l'aurai pu ou du moins, voulu.

Est-ce que je t'en veux? Oui, bien sûr. Mais voilà: je t'aime. Je te l’ai déjà dit, et tu m’as répondu: "C'est Lyn que tu aimes, pas Lunalyn". C’est avec cette phrase que tu as disparu et je la ressasse constamment, cherchant à savoir si elle est vraie ou non. Peut-être. Peut-être pas. C'est toi que j'aime, peu importe le nom que tu te donnes.

J’ai envie de te revoir. Non: j’ai besoin de te revoir. Je ne suis pas idiot, j’ai traversé assez de ruptures dans ma vie pour savoir que rien ne pourra être comme avant entre nous deux. Mais même si le bonheur que tu m’as apporté ces derniers mois a été bâti sur un mensonge de ta part, je refuse de croire qu’il était en lui-même faux, pas plus que l’affection que nous avons l’un pour l’autre, pas plus que tout ce que nous avons partagé et construit. Je tiens à toi, Lunalyn, vraiment, sincèrement, farouchement. Je ne veux pas te perdre, pas comme ça. Le gouffre de silence qui nous sépare et dans lequel résonnent désespérément les questions qui me hantent m’est insupportable. S’il-te-plaît, parlons-en. Depuis le Nouvel An, je sais que tu sais où et comment me trouver. Je t’attendrai.

Je t’aime, Lunalyn. «Je t’aime» comme dans «je tiens à toi et j’espère que tu vas bien».

Bōdowan

Le 1 Mars 298 à 17h02.

Bonjour,
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"C'est fini, lâche l'affaire. Si je te manque, tu n'as qu'à écouter les informations et attendre que j'y passe. Je dépasserai Bloodwing. Et parce que je ne suis pas née avec une cuillère en argent dans la bouche, je compte y consacrer tout mon temps.
Merci de m'avoir rappeler à quel point l'amour n'était qu'une perte de temps dans ma vie. Grâce à toi, je ne m'y perdrais plus.
A jamais.
Arsenal Girl"

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