Mike Lambert [AV / T - NF ]

A première vue, Mike peut sembler un peu déjanté, voire complètement barré. Danse dans son atelier, chante à tue-tête, il n’hésite pas à faire le show. Certains pensent que c’est un personnage, surtout lorsqu’il devient sérieux en recevant un client dans son bureau. Mais là encore tout dénote. Son bureau est certes impeccablement rangé, mais les murs est en bordel total, des planches tiennent des trophées ou des médailles, la moitié n’ont rien à voir ni avec son passé, ni avec son présent. L’une d’elles est même la médaille du mérite de Toronto. Sur les murs, des affiches qui n’ont rien à voir avec la mécanique, des affiches de  groupes de rock, d’armes ou encore des héros connus et une affiche d’un célèbre héros Canadien disparu depuis plus d’une décennie, Red Leaf, alter ego de son vieil ami Stan. Que ce soit ses clients, ses fournisseurs ou ses employés, tous pensent qu’il a un grain mais qu’il n’est pas méchant.

La réalité est bien différente. Si Mike fait le fou, c’est parce que se cache une personnalité bien plus sombre. Froid, pratiquement insensible, avec ses propres codes moraux. Il a été formé à ne pas montrer de sentiments, il a appris violemment à ne pas en avoir. Pour lui, le véritable lui, le héros, le justicier, les sentiments sont un frein à son boulot. Cependant, cela ne l’empêche pas d’être gentil, au moins en façade, avec les victimes de vilains. Il sait sourire sur commande et sait se montrer ouvert, même si réellement, il s’en moque. C’est une oreille attentive quand c’est essentiel. Sinon il zappera bien vite ce qu’on lui dit. Pour lui, qui représente la justice, il doit être comme celle qu’il défend, aveugle et donc sans état d’âme.

Son style vestimentaire, va avec son moi profond. Il porte toujours des vêtements sombres. Sa tenue habituelle est le plus souvent  composée d’un blouson à manches détachables noir. Le dos de son blouson comporte un petit logo, il s’agit d’un crâne humain où manque les dents de devant, avec des ailes dessiné sur un cœur. Le crâne semble rire. Si ce blouson rappelle un peu celle d’un gang de motards, ce n’est pas pour rien. Il avait monté le sien, sans les activités illégales qui vont avec. C’était, pour tous les membres, d’anciens membres de l’armée Canadiennes. Il porte souvent un jeans et des bottes de motard qui complètent le look. Tee-shirt à crânes, ou de rock se cachent sous le blouson.

Sa tenue de Justicier est composée d’un tee-shirt rouge, d’un manteau long à capuche avec deux attaches à lanières sur le torse, il les laisse toujours ouvertes, d’un pantalon de combat et de rangers. Il porte des mitaines aux mans. Son épée accrochée dans le dos, mais sans fourreau, le pistolet est accroché dans le dos avec un holster passé dans la ceinture. Par habitude, il remonte les manches du manteau presque jusqu’au coude. Souvent, pour ne pas dire tout le temps, il porte un casque avec de la musique dans les oreilles. Il écoute la musique en patrouille, mais le met autour du cou lorsqu’il doit se battre ou qu’il chasse un ennemi précis.

Pour terminer, il porte tout le temps un collier avec les plaques de Stan, les siennes et une petite rose offerte par une ancienne conquête. Des piercings à l’oreille gauche sont également présents. Il y a 4 anneaux entre le bas du lobe et le haut du lobe. Il y a deux piercings ronds au niveau du haut du pavillon de l’oreille et enfin une attache au milieu du pavillon relié au premier anneau du lobe par une chainette.

Physiquement, Mike est assez grand avec son mètre quatre-vingt-quatre et ses quatre-vingt-un kilos. Athlétique, il est une belle représentation des anciens soldats. Ses cheveux toujours coupés courts sont blancs, bien qu’ils les aient depuis que son Alter s’est manifesté, il a pour habitude de mentir dessus et dire qu’il les a eues à l’armée. Ses yeux jaunes fendus révèlent la présence d’un Alter mais ment également en disant que c’est cela son Alter. Il dit que c’est sa seule particularité, qu’on le croit ou non. Il possède deux tatouages, un dragon faisant le tour de son bras droit et un représentant le symbole de son unité : un Ours grognant sur l’épaule gauche.

Chapitre 1 : l’enfance

Mon enfance est assez simple, je suis né à Calgary, c’est situé dans la province de l’Alberta. Mon père était agent de police et ma mère, elle aussi travaillait pour l’autorité en travaillant comme agent des impôts. Ce n’était pas toujours un métier agréable, mais ça permettait de nourrir sa famille, donc, elle se fichait de ce que les gens pensaient. Tout se passait bien, ma sœur apportait satisfaction à mes parents. Jusqu’à ce que j’aie mes 4 ans, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Lorsque j’eus mes 4 ans, un évènement bouleversa mes parents. Je me retrouvais soudainement avec les cheveux blancs et avec des yeux jaunes et fendus, comme ceux d’un lézard. Aussitôt, mes parents partirent consultés un médecin, ils étaient soucieux de savoir ce qui se passait. Le médecin n’eut pas besoin de longtemps pour deviner ce que j’avais : Un Alter. Cela provoqua la peur et la tristesse chez mes parents. Mon père avait tellement entendu de mauvaises choses sur les Altérés qu’il eut du mal à encaisser le choc. Le médecin les rassura en leur expliqua que ce n’était pas un mal, que posséder un Alter ne faisait pas de moi un monstre. Que comme tout à chacun, ce serait mon éducation qui ferait ma personnalité et qui ferait que je serais un homme bien ou un criminel.

A la suite de ça, je développais régulièrement mon pouvoir. C’est finalement vers mes 10 ans que la véritable forme de mon Alter apparut complètement, je me transformai en démon. Ma peau était complètement blanche avec des traits rouges sur le torse et les épaules. Une puissante queue dans le dos, j’avais un masque ressemblant plus ou moins à un crâne avec de longues cornes penchées vers l’avant. Des traits rouges sur le visage également, mes cris firent peur au voisinage. Mon père parvint à gérer la situation et calma les autres. Malheureusement la terreur que j’aspirai à certains nous obligèrent à déménager. Nous quittions le quartier pour en changer et j’appris à me maîtriser pour ne plus effrayer les voisins. Je pense que finalement c’est à ce moment-là que ma sœur à commencer à me détester.

Après cet incident, le reste de mon enfance fut plus calme, même si la relation avec ma sœur Aline ne fut plus jamais pareille. Elle ne me parlait presque plus et ce n’était qu’en présence de mes parents. Elle faisait semblant avec moi quand mon père et ma mère était là, mais elle ne me regardait même plus ou alors avec dégoût quand ils n’étaient pas là. J’ai toujours eu du mal à l’accepter. C’est à peu près à cette période que j’appris aussi à accepter celui que j’étais grâce à celui qui deviendra mon meilleur ami : Stanley Dover.


Chapitre 2 : l’armée et la vie d’adulte

Les années passèrent vite et ma sœur finit par partir pour l’université. J’appris aussi qu’elle intégra un groupe qui militai pour l’élimination des Altérés. Car pour eux, nous étions des abominations créées par le Diable. Ça tombait bien, j’étais un démon. Mes parents s’en inquiétèrent qu’à ce moment-là, mais c’était trop tard. Aline coupa les ponts avec toute la famille. Je le pris pour moi bien sûr et j’eus longtemps un sentiment de culpabilité. Pour être franc, parfois, notamment lors de mes patrouilles, j’ai toujours ce sentiment qui ressurgit.

Quand Stan eut 18 ans, il quitta ses parents pour entrer dans l’armée Canadienne. Au début, je refusais de faire comme lui, j’avais pas envie de devenir un soldat. Puis finalement, je finis par le rejoindre, en faisant la fierté de mes parents. Je fis mes classes sans grande difficulté puis j’intégrais la même unité que Stan. Il avait un grade de plus que moi et était donc mon supérieur hiérarchique. Je profitais de cette période pour me construire une véritable identité. Dans l’armée aucun jugement si ce n’est celui de la valeur au sein de l’unité. On est récompensé pour son travail et qu’importe que vous ayez un Alter ou non.

A 23 ans, je rentrais à Calgary un peu dans l’urgence, j’avais appris une très mauvaise nouvelle, mon père et ma mère avaient été abattus. J’eus la permission de me rendre à leur enterrement. Je fus dévasté. J’ai longtemps pensé que c’était un petit délinquant qui avait suivi mon père pour se venger parce qu’il était flic. La vérité était tellement plus cruelle et violente.

Finalement, alors que lors de leur enterrement, je pensais à quitter l’armée, j’y restai 1 an de plus, ce qui porta mon temps à l’armée à 6 ans.  J’avais donc 25 ans quand je revins à la vie civile. Je n’eus aucun mal à me réadapter à cette vie, j’avais toujours réussi à séparer mentalement mon job et ma vie. Donc pour moi, c’était comme changer de boulot, tout simplement. Mais mon meilleur pote eut du mal, il faillit même passer par une dépression. Mais grâce à sa femme, Sarah, son bébé tout juste né et moi, il parvint à s’en sortir. C’est à cette période que je créais le Military Motor Club. Un club de motard pour d’anciens militaires. Avec Stan, on parvint à réunir une quinzaine de membres en seulement quelques semaines. Ce n’était pas un club de motards comme la plupart des stéréotypes. Nous étions juste des gens amoureux de belles bécanes et anciens militaires qui se réunissaient autour de leur passion. J’ouvris aussi mon garage.


Chapitre 3 : D’Altérés à Super-héros

Même si Stan avait sa petite famille, il se sentait un peu perdu. Il ne savait pas quoi faire, l’action et la peur galopante des missions de l’armée lui manquaient. En fin de compte, c’est un malheur sur sa famille qui le poussa à choisir la voie de super-héros. En effet, sa femme Sarah fut agressée en rentrant de son travail. Ne pouvait se résoudre à rester sans rien faire Stan chercha le coupable. Bien heureusement, Sarah n'eut pas grand-chose, mais cela suffit à mon ami pour se lancer dans une croisade qui durera quatre ans contre la racaille qui courrait les rues de Toronto.

Durant tout ce temps, je l’ai assisté du mieux que je pouvais. Même s’il avait connaissance de mon Alter, il ne m’a jamais demandé de l’accompagner. Je lui servais d’aide à la fois pour son repaire de héros, comme pour l’aider avec son équipement. J’ai aidé sur pas mal de matériel pour lui et tout c’est bien passé jusqu’à ce qu’il décide de s’attaquer à Rapture. Il s’agissait d’un criminel si dangereux qu’aucun Héros, ne s’attaquait à lui. De plus son Alter semblait le rendre increvable. Cependant ses crimes étaient si horribles que mon ami ne pouvait pas laisser passer. Ce fut une erreur. Red Leaf, tel qu’il se faisait appeler, fut attrapé et torturé en direct sur Internet par Rapture. Comprenant le problème, je pris ma moto et je fonçais dans les repaires connus de Rapture. J’ai retrouvé le corps de mon ami bien trop tard.

Stan fut enterré avec les honneurs, des honneurs que je trouvais hypocrite. Les soi-disant héros de Toronto étaient là au grand complet en habit de parade et aucun n’était venu l’aider. Il avait offert leur condoléance à sa femme, mais cela ramènerait-il mon ami ? Non. Je quittais l’enterrement dégouté. Les seuls dignes d’être là étaient ses anciens camarades de l’armée et les membres de notre MC. Pour me changer les idées j’allais dans le repaire de mon pote et je découvris une belle épée. La poignée semblait être faite d’une poignée de guidon de moto. J’ouvris le cadre et je la regardais. Je la pris avant de m’écrouler au sol les larmes aux yeux. Je crois que ce fus la première fois depuis des années que je pleurais. En me relevant, j’avais changé de regard, c’était celui d’un homme ivre de vengeance. Je remis l’arme en place. En sortant de la planque pour retourner au garage, Sarah était là et m’attendais. Elle pleurait. Elle se colla contre moi en pleurant. Je m’excusai évidemment, même si je n’étais responsable, mon Alter me disait que je l’étais un peu quelque part. Lorsqu’elle fut calmée, elle rejoignit la planque que j’avais quittée quelques instants plus tôt. En voyant l’épée, elle la prit et sans me regarder me demanda s’il était heureux. Je le lui affirmais. Elle me lança l’épée que j’attrapais sans difficulté et elle me dit avec un regard identique au mien.
"Venge-le. Je t’en prie."
Sans un mot, je sortis de la planque tenant l’épée à la main.

Je quittais ensuite le garage pour me rendre chez moi. J’ouvris mon placard et je sortis mon vieux manteau en cuir bleu. Je souris et je l’enfilais. Je calais l’épée dans mon dos, prenant aussi l’arme à feu que j’avais reçu de mon ami en héritage. Ce soir-là fut le premier soir du Demon King. Je commençais par m’attaquer aux sbires de Rapture.

Je ne pris pas la peine de me cacher, j’étais un vengeur, pas un héros, aucun besoin de me cacher ou de faire dans la discrétion. Durant les 4 mois que durèrent la traque de Rapture, je laissais un sillon ensanglanté sur mon passage. Le chemin était certes couvert de sang, mais je n’avais jamais tué pour le moment, au mieux mutilé. Mais quand je trouvais enfin Rapture, je fis une chose horrible, je ne me retenais pas, je me transformais intégralement et laissais ma fureur prendre le dessus sur l’Homme. Ce soir-là je méritais le nom de démon. Je finis par arracher le cœur de Rapture. Je fis également croire que le Demon King était mort.

Je renonçais aussi au maximum à me transformer intégralement. J’ai juré de ne jamais relaissé ma haine faire de moi un monstre. Mais j’ai vengé mon ami et c’est tout ce qui compte. J’ai continué à être un héros, mais un autre héros. Ils n’ont vu que le masque et me prenne souvent pour une copie du fameux Demon King. Ce qui me faisait plaisir. Tout se passait pour le mieux, jusqu’à ce que je décide de m’occuper d’une secte qui est devenue un danger pour les habitants de Toronto : Humanity. Elle a commencé à assassiner les Altérés. Je décidai de les arrêter. Mais là, je fis une découverte qui bouleversa ma vie. La cheffe de cette organisation, qui compte des milliers de membres à travers le pays, n’est autre que ma sœur Aline. Il semblerait qu’elle voue une aversion totale envers les gens comme moi. Pourquoi, je ne sais pas. Elle aurait aussi tuée son enfant qu’elle avait eu avec l’homme qui l’a fait intégrer l’organisation qu’elle dirigeait aujourd’hui. En l’arrêtant, je découvris avec horreur que c’était elle qui avait tué mes parents, car ils avaient laissé vivre une abomination, un monstre, un démon. Lors de son interrogatoire avant l’arrivée de la police après que j’ai mis hors d’état de nuire ses adeptes sévissant à Toronto, je lui dis avec détachement, comme si je n’avais plus ma sœur devant moi.
"Tu dis que je suis un démon ? Ça tombe bien."
Je me transformai totalement et collai mon visage à quelques centimètres du sien, mes yeux luisants dans son regard apeuré. Je continuai avec ma voix profonde comme venant d’outre-tombe.
"J’en suis un."
Je repris forme humaine et je disparus. A peine quelques jours après son arrestation, elle fut libérée. Mais son corps fut retrouvé désarticulé quelques temps plus tard devant un entrepôt qui avait sans doute servi de QG à Humanity. L’autopsie révèlera qu’elle avait été poussée du toit. On avait donc assassiné ma sœur.


Chapitre 4 : Venue au japon

J’appris quelques temps plus tard le nom de l’assassin, il se faisait appeler Angel et était le Grand Maître d’Humanity. J’appris aussi son véritable nom, facile quand ce prêcheur fait des shows télévisés pour appeler au rejet des Alters et surtout aux héros. Je sais aussi qu’il s’est caché dans l’Archipel Nipponne. Bien décidé à le retrouver et à le traduire devant la Justice Canadienne, j’ai tout quitté laissant mon garage à Sarah, qui le méritait, et je suis venu au Japon.

Devant la situation que je trouve particulièrement absurde, j’ai fait recenser mon Alter, jurant que je ne m’en servirai pas. Je ne compte pas devenir un agent de police, mais bien un héros, comme ceux qu’on trouve dans mon pays d’origine. Je pourchasse les criminels dans l’anonymat total, même les autorité ne me connaissent pas. Je traque et met hors d’état de nuire les criminels qui doivent être arrêté et j’élimine ceux que je juge impardonnable. Ma cible prioritaire est cet Angel que je tuerais, cette fois-ci et pour la première fois depuis la mort de Stanley par simple vengeance. Ma sœur, même si elle me détestait mérite de reposer en paix.

Pour faire simple, la mort de mon ancien coéquipier et meilleur ami. Nous avions refait nos vies après l’armée à Toronto. Mais pendant longtemps, il n’a pas réussi à s’adapter à sa vie post-militaire. L’adrénaline, le besoin d’aller au front lui manquait. En découvrant la délinquance rampante dans notre belle ville, il a décidé de faire ce qui lui semblait juste. Il s’est créé un costume de justicier. Il ne tuait pas, mais comme il était bon au combat rapproché, il se battait avec des protections et des technologies capables de lui accorder des surplus de vitesse ou de force. Une sorte de superhéros de BD, intelligent et fort, mais sans aucun pouvoir. Il savait pour mon Alter, sans doute le seul, il essayait de me convaincre de le rejoindre. Pendant 4 ans, il a protégé Toronto du mal qui la rongeait. Il y avait une demi-douzaine de héros en ville et pourtant…

Un soir, mon ami était en mission pour arrêter un dangereux criminel. Braquage, violence, meurtre, torture, tout y passait avec ce mec. Il s’était même constitué une petite armée de porte-flingue. Personne n’osait s’attaquer à Rapture à cause de ça. Mon pote a osé le faire. Lorsqu’il lança un appel aux autre Héros pour l’aider, ils l’ont laissé. Certains ont même regardé l’horreur survenir. Mon pote a été capturé, torturé puis assassiné. Lorsque la mise à mort de mon ami a été diffusée sur le net, j’ai pris mon flingue et j’ai foncé vers les planques connues de Rapture. Trop tard. Lorsque je découvris le corps de mon ami suspendu par les bras à des poutres, comme crucifiés, il était déjà mort. Je jurais de le venger. Ce soir-là, pour la première fois depuis des années, je laissais mon Alter s’exprimer. Je me transformais complètement, lâchant un cri à glacer le sang.

Je pris ce soir-là le choix de poursuivre le rêve de mon ami, mais à ma façon. Si lui essayait de capturer ses ennemis pour les livrer à la justice, je serais le bras armé de la justice pour certains d’entre eux. Ceux qui ne méritaient pas de vivre, mourraient. Je mis quelques semaines avant de retrouver Rapture. Je laissais ma rage s’exprimer ce jour-là. J’ai fait une erreur, tuant le pseudo-héros que j’avais créé. J’ai arraché le cœur de Rapture sous forme démoniaque. Depuis j’ai laissé la rumeur de Demon King circuler. Mais si j’ai repris le flambeau de mon ami, réellement, je ne me bats plus sous forme démoniaque, ou alors juste une partie. Parfois c’est le visage, modifiant ainsi ma voix. Mais le plus souvent c’est le bras droit. Ainsi,  je peux me battre au contact. J’utilise aussi une épée, celle qui trainait dans la vitrine de l’appartement de mon Meilleur Ami, Stanley. J’ai aussi un flingue pour le cas de besoin, mais celle-là ne tire pas de balles à blanc ou somnifère. C’est aussi une arme que portait Stan.

Je ne suis plus ni optimiste, ni rêveur quant à l’avenir. Je sais très bien que tant que des individus mal intentionnés auront des Alters, et cela semble parti pour être la norme, le monde ne connaîtrait jamais véritablement la paix. J’ai vu des choses qui peuvent paraître totalement folle, des personnes que rien ne prédestiné au monde du crime et de la violence, des gens bien sous tous rapports qui du jour au lendemain, parce qu’il n’avait pas le choix, parce qu’il n’avait plus rien à perdre, utilisé leurs Alters pour faire le mal, ou tout du moins pour essayer de faire des choses qu’ils pensaient justes et justifiables. Je ne fais pas ce boulot dans l’espoir que cela s’arrête un jour, je ne le fais que parce que c’est nécessaire.

En ce qui concerne les choix du gouvernement Japonais, je ne m’étalerais pas plus que ça. Mais je pense sincèrement que ce n’est pas la bonne approche. C’est une approche très… Japonaise des choses. Je pense qu’intégrer les Altérés sous forme d’adjoint de police est l’erreur qu’il ne fallait pas faire, car les héros sont enchainés à la justice, tout comme le sont les policiers. Le travail de Héros est justement de pouvoir intervenir là où la police ne le peut pas. Je parle pas seulement d’altérés, mais aussi de tout crime qui ne pourrait être stoppé de manière conventionnelle. Ce n’est pas au gouvernement de statuer sur le choix des héros d’aide les forces de l’ordre. C’est au Héros de décider de les aider, ou de simplement faire le boulot sans rendre de compte. Et là je ne parle pas de justice définitive. Je ne parle que de s’occuper des semeurs de troubles. Laissés les héros agir dans l’ombre, c’est aussi les protéger ce n’est pas le cas, avec cette méthode. Tôt ou tard des gens apprendront qui est tel ou tel héros et ce sera la fin pour ce héros. Croyez-moi, je sais de quoi je parle.

En soi, les Alters sont un don. Un don offert par la nature pour que nous puissions évoluer et survivre dans un monde en constante évolution. Bien que pour moi, l’Alter ne soit pas toujours synonyme de bien. Elle est le reflet de son utilisateur. Mon Alter est bizarre voire apeurant, mais j’en fais l’utilisation d’un protecteur, d’un combattant du crime. Et pour moi, cela seul permet de démontrer ce que je pense des Alters. L’Alter est certes une arme, mais elle est comme toutes les autres armes, le reflet de ce qu’on en fait. Pourquoi un agent de police est bon alors qu’il peut faire usage de la force ? Parce qu’il choisit de ne l’utiliser qu’en dernier recours. C’est aussi mon cas.
Quant aux lois concernant les Alters, elles peuvent être dans un sens nécessaires en cas dérive comme ce fut le cas au Japon. Cependant, de mon point de vue, je considère ces lois iniques et totalement injustifiées. C’est obligé les Altérés à travailler pour le gouvernement, annihilant leurs droits d’êtres vivants. C’est pour cela que je ne passerais pas la licence héroïque. Je ne suis pas un instrument politique.

Pour moi, un crime est un acte dont le résultat est une atteinte au physique, au moral ou au mental d’une personne. C’est un acte violent et méprisable qui mérite d’être réprimé et puni. Un crime se doit d’être puni. La manière la plus correcte est la punition civique, c’est là qu’intervienne les lois et les instances de la justice. Cependant, parfois, un crime est tellement impardonnable que le seul châtiment juste est la fin du criminel. Mais pour cela, il faut des preuves irréfutables de son crime. Il faut que le criminel soit pris sur le fait et que la sentence soit appliquée sans attendre. Pour moi, la rédemption n’existe que par la sentence appliquée. Jusqu’à présent j’ai été chanceux, je n’ai jamais assisté à un crime nécessitant la mise à mort du criminel. J’espère qu’il en sera ainsi pendant longtemps.

En tant que Canadien, pour moi il est normal qu’un Héros cache son identité. Je suis le genre de Héros à l’ancienne avec une vie normale et une vie secrète. J’ai toujours vécu ainsi et je pense qu’il devrait toujours en être ainsi. Je n’apprécie pas que le gouvernement et la police choisissent de s’immiscer dans notre vie ainsi. Qu’on choisisse d’aider volontairement la police et l’état ne regarde que nous. On ne devrait pas nous imposer ce choix. Je ne dis pas que je n’ai jamais aidé les forces de l’ordre. Au contraire dans certaines provinces canadiennes je suis connu comme un véritable héros. Notamment à Toronto où je vivais et j’exerçais la plus grande partie de ma carrière.
Je considère, et je suis convaincu de ce que je dis, que la majorité des héros apprécieraient d’avoir le choix. Et je suis convaincu qu’en ayant le choix, ils prendraient le partie des autorités.
Le problème c’est qu’avec la méthode japonaise, les Héros sont liés par le même code moral que la police, puisque le pays les voit ainsi. Un héros doit parfois prendre des décisions si difficiles que le commun des hommes ne le peut. Ce sont des décisions qui n’incombent qu’à lui : celle de devoir prendre la vie d’un criminel trop profondément enfoncé dans les ténèbres de la violence et du mal pour être sauvé. A ce moment-là, sa seule rédemption est la mort. Et cela devrait revenir à la seule personne qui peut juger de cet état de fait : le Héros.