[AV/T - DH] esprit libre et rebelle

 Disons que la vie avait une certaine forme d'humour par moments. Elle n'avait jamais connu son père, et elle fut retirée très rapidement de la garde de sa mère, qui avait passé par plusieurs phases d'autodestruction afin de s'assurer que sa descente aux enfers était bien justifiée. Elle commença alors par une petite dépression, avant de devenir désespérée à devoir élever sa fille seule avec très peu de moyens, avant de finir dans l'alcool, puis la drogue. Mariko avait donc huit ans lorsqu'on lui expliqua que sa mère ne pouvait plus la garder, que c’était mieux d’aller dans un orphelinat avant de trouver une autre maison. Elle ne comprit pas vraiment à l’époque, même si elle savait que sa génitrice était comme malade. Cependant, le miracle tellement promis n'arriva pas, elle ne connut toute sa vie que ce lieu avec d'autres âmes en perdition comme Akia et bien d'autres.

La plupart des enfants avaient des pouvoirs formidables, assez visible et spectaculaires, les fameux alters, mais visiblement Mariko n'en était pas dotée. Il ne se passait rien de vraiment incroyable comme les autres, alors que les tests lors de sa prime jeunesse avaient détecté les signes avant-coureurs. Elle savait qu’il était possible qu’elle n’en ait pas ou trop mineur pour que cela ait un intérêt, et une certaine jalousie naquit à l’époque, jusqu’à comprendre que sa danse était bien son pouvoir. Cela prit du temps, de longs entraînements difficiles pour maîtriser des danses diverses, comprendre l'interaction avec ce qu'elle voulait exprimer, la génération de son aura. Sans doute que cette nouvelle naissance suite à sa nouvelle capacité la changea pour beaucoup. Elle avait trouvé une passion, un but dans la vie, elle vivrait de sa danse, mais elle était bien décidée à pousser le vice extrêmement loin.

Peu de filles de l’orphelinat eurent la chance de s’en sortir, beaucoup désiraient devenir une héros, changer le monde, faire des choses incroyables, mais il y eut peu d’élue. Elle s’était toujours bien entendue avec Akia, cependant, la chance était davantage du côté de Mariko. Elle fut remarquée alors par un bienfaiteur qui remarqua son pouvoir, un super-héros, et il se proposa alors de lui obtenir une bourse avec son soutien. Grâce à cela, elle put partir alors direction l'école pour super-héros, et elle perdu de vue sa bonne amie. Le cursus scolaire se passa plutôt bien, sa période à l’orphelinat devenait petit à petit un lointain souvenir. Cependant, et ce malgré de bons résultats, elle choisit de quitter l'école peu avant la fin des études, car elle avait un autre rêve que de devenir une super-héroïne. À force de travail, elle avait obtenu un sacré niveau en danse, elle avait été remarquée et elle désirait d'embrasser une carrière internationale malgré sa jeunesse. Ce fut ainsi alors qu'elle quitta le Japon pendant des années allant dans toutes les grandes villes du monde en suivant plusieurs troupes dans de grands balais. On commençait à entendre parler d’elle dans les milieux artistiques, car elle s’était plutôt spécialisée dans les styles de danses avant-gardistes plutôt que le classique qui l’ennuyait. C'était son côté libre-penseur, rebelle, antisystème sans doute, et son passé dans les orphelinats qui parlait. Elle était devenue avant le temps une activiste contre l’ordre établi et le système capable de broyer n’importe qui. La société japonaise emprunte de code, de manière de faire n'en était qu'un des représentants. Elle n’était pas vraiment une vilaine destructrice, loin de là, mais plutôt à essayer de tendre vers son idéal.

Mariko prit alors le nom du cygne noir comme nom de vilaine, mais c’était plus pour davantage de discrétion qu’autre chose. Elle ne fit guère de grands coups d’éclat, quelques opérations ciblées qui répondaient à ses idéaux. Elle n'aimait ni le système de contrôle de l'État japonais envers ceux qui avaient un alter avec les licences et les agences, ni le regroupement de vilain sous la bannière du syndicat. Elle préférait être libre, la rouquine ne pouvait se sentir emprise dans des griffes, n’importe lesquelles. Elle préférait largement avoir le choix et se joindre de temps en temps pour l’adrénaline et les bonnes actions à faire selon son point de vue. Elle put voir alors les méandres d'une sombre société faite de manipulation, de trahison, de corruption, de faux-semblant quel que soit le camp. Elle remarqua bien rapidement que personne n’était vraiment blanc ou noir, tout n’était que des nuances de gris.

Mariko décida de revenir à la mère-patrie, le Japon, pendant un temps dans sa carrière dans danseuse de premier plan. Elle n'avait jamais été vraiment séparée d'Akia, elle parlait toujours avec elle à distance par divers moyens, mais lors de son retour au Japon, leurs relations changèrent rapidement. L'amitié laissa place à l'amour, même si dans une société comme le Japon s'était quelque chose de peu accepté. Cependant, elle était une artiste avec un esprit libre, et ce n’était pas pour si peu qu’elle allait s’arrêter. Elle se rendit rapidement compte de comment vivait Akia, mais ce n’était pas ce genre de vie qui lui faisait peur. Elle n’avait pas besoin de son travail de vilaine pour vivre, elle avait sa carrière, mais ce n’était qu’un petit plus, une part d’ombre qui lui faisait du bien.

Mariko tient à sa carrière et à sa paix à ce niveau-là. La danse est son domaine, elle s'exprime comme il convient sur les planches du monde entier, elle se laisse totalement aller sans bornes ni limite. La rouquine aime tellement cela, ça prend une grande part de sa vie et elle n’est pas prête à raccrocher les chausses de danse. Cependant, derrière tout cela, elle est une libre-penseuse, croyant que les frontières ne sont que des barrières inutiles, que l'ordre établi est mauvais. Il faut en changer, il faut tout bousculer, le contrôle de masse quel qu’il soit est mauvais. C’est pour cela qu’elle est prête à passer le pas des lois pour sa cause. Elle peut être vue comme une anarchiste, mais douce, elle ne ferait pas vraiment de mal à quelqu’un sauf si vraiment elle y est poussée. Elle n'a pas peur d'utiliser ses capacités avec ou sans licences évidemment, ces genres de règles ne sont faits que pour rassurer les classes dirigeantes de leurs contrôles. Sa relation avec Akia est importante à ses yeux, elle la défendra bec et ongles et son style de vie lui convient tout à fait.  

 Ses capacités sont sa vie et vice et versa, depuis qu’elle a découvert ses possibilités, elle n’a fait que pousser à son paroxysme ce dont elle est capable. Sans doute qu'elle se fera découverte un jour, après tout, il y a peu de femmes à un haut niveau de danse, mais peu importe. Elle est capable de soutenir un groupe, à pousser au maximum le tout à chacun. La rouquine ne se voit pas comme une destructrice de mondes, comme beaucoup de vilains, cela lui importe peu. Elle pourrait sans doute passer le pas, si vraiment cela en vaut la peine, mais elle n’en veut à personne vraiment à part les hauts dirigeants manipulant les moutons qui se pressent pour suivre les ordres. Elle ne voyait en les alters qu'une extension des capacités humaines, un développement. La vie était ainsi, le monde changeait de plus en plus pour le bien ou le meilleur. Ce n’était qu’un outil et tout dépendrait comment on allait s’en servir.  

 Parmi les quelques aventures dont le cygne noir à fait son apparition, il y eut alors une opération qu’il lui tint à cœur. Le but était d'attaquer un bâtiment du gouvernement où étaient gardées nombre d'informations sur tous les possesseurs d'alter du Japon et peut-être même d'ailleurs. Sans doute que ce n'était pas forcément très utile, car avec la redondance, la copie des informations dans plusieurs lieux, il n'allait pas avoir beaucoup d'informations de perdue, mais c'était surtout un coup d'éclat important pour faire réagir les gens. Un fichage pareil n’était pas acceptable pour l’esprit rebelle de la rouquine. C'était bien pour cela qu'elle ait accepté de se joindre à un groupe de vilains. Elle les aidait à faire ce qu'ils désiraient avec son soutien, ils seraient plus rapides, plus fort, plus tout ce qu'ils voulaient lorsque cela se révélait utile. De son côté, Mariko obtiendrait la destruction du lieu, et ce serait tout de même un coup contre eux. La mission se passa assez bien, mais un groupe de héros fit son apparition, plus le temps de traîner Le cygne noir dansait pour ses compagnons de lutte, et il était temps de partir. Elle réussit à mettre en échec un jeune héros sans une grande expérience. Son pistolet pointé contre sa narine gauche, elle sourit largement. La rouquine glissa alors son doigt lentement vers la gâchette, puis elle mima le tir en imitant le bruitage. Elle lui fit un clin d’œil et elle s’en alla sans en terminer avec lui, alors qu’elle aurait très bien pu le faire, mais à quoi bon ? Ce pauvre gamin n’était qu’une personne manipulée par le système, elle n’avait pas à s’en débarrasser, elle préférait largement lui ouvrir les yeux. Le bâtiment fut partiellement détruit dans une explosion, et le matériel informatique fut anéanti, elle était contente, c'était une bonne nuit.

Si le crime n'était que violence, destruction et vole sans vraiment de but ou de cause, Mariko serait bien capable d'empêcher le mort d'innocents, même si elle s'en fichait complètement qu'une banque se fasse braquer par exemple, mais le pauvre épicier du coin, ce n'était pas le même credo. Elle ne pouvait se permettre pour sa carrière de dévoiler ses capacités, elle se devait d’être très discrète. Cela dépendait évidemment des circonstances, elle n’irait pas se mettre en danger pour n’importe qui ou n’importe quoi. Si jamais Akia était en danger, elle résisterait avec grandes difficultés à ne pas aller l'aider, mais elle laisserait sans hésitation les grands super-héros au service du système faire leur travail.  Elle n’avait pas un alter capable de basculer une situation, elle ne pouvait qu’aider à sa façon. Prise par surprise dans une telle situation n’était pas aisée à ses yeux, mais elle suivrait toujours ce qu’elle ressentirait sur le moment.  

Mariko se devait de suivre une vie assez codifiée si elle désirait continuer à danser à un niveau si élevé. Elle faisait partie de ses rares artistes de la danse à être demandée partout dans le monde, même si en ce moment, elle se focalisait davantage sur le Japon. Elle devait donc suivre un régime très strict. Elle avait un entraînement physique important et de nombreuses heures par jour consacré à son art, uniquement dans le but de pouvoir exprimer quelque chose sur scène devant un public, car c'était bien cela qui la faisait le plus vibrer. Une majeure partie de sa vie n’était que danse et représentation. Son corps n’était qu’un outil qu’elle utilisait pour faire passer ses messages. Cela ne lui faisait pas peur de le montrer dans certaines œuvres assez démonstratives, c’était de l’art et elle n’avait pas de limite avec son esprit libre et rebelle. Une autre phase de sa vie était consacrée à la femme de sa vie. Akia faisait partie de sa vie pour son grand bonheur, et elle ne regretterait pas cela, certainement pas. Une autre part de sa vie était un côté plus sombre. Mariko ou plutôt le cygne noir était en contact avec plusieurs groupes activistes et extrémistes, qu’elle soutenait de temps en temps.  C'était ainsi qu'elle se faisait de temps en temps embarquer dans des histoires et des aventures pas possibles.