Tatsuya Haru

La cupidité : Au vu de sa situation familiale préoccupante, Haru est et était naturellement charmé par la richesse depuis son plus jeune âge. Son foyer étant modeste, il a toujours observé avec envie le monde l'entourant, l'amenant à sombrer toujours plus profondément dans cette avidité. C'est une des raisons pour lesquelles il aspire à devenir le plus grand des héros.

L'ambition : Afin d'obtenir ce qu'il n'a jamais eu et pour subvenir aux besoins de son foyer, l'étudiant de Yuei met la barre très haute ; Devenir le plus grand des héros en fait parti, il veut être reconnu de part sa force physique mais de part celle de son caractère. Si cet objectif est la ligne d'arrivée, il veut aussi passer par l’étape : créer une agence; un établissement qui serait à son image.

La sociabilité : Haru est de nature très peu sociable, il ignore volontairement les codes de la société, ne désirant pas s'y conformer. C'est quelque chose qui lui a joué des tours durant son cursus scolaire, il s'est souvent retrouvé à l'écart, créant comme une espèce bulle autour de lui. Depuis son arrivée à Yuei, le jeune Tatsuya a fait des efforts, sachant pertinemment que ses objectifs étaient difficilement atteignables par sa seule force. Cela ne le ravit pas forcément, mais il essaie d’y mettre de la bonne volonté...

La colère : Émotion qui caractérise très bien Haru, qui considère le monde comme cruel. Au-delà de la blessure psychique formée au fil des années, cette émotion est motrice pour lui, elle lui permet de déployer l'étendu de sa force et de se maintenir sur le chemin de la gloire.

L'ordre : Bien que l’élève de Yuei souhaite par-dessus tout devenir un grand héros et par la même occasion, faire régner l'ordre ; il ne considère pas celui établi comme une ligne directrice, toujours bonne à épouser. Il aspire à un jour renverser la tendance et faire en sorte que l’ordre rime avec égalité, pour tous.

Travailleur : Haru est un acharné de travail, il ne lésine pas sur les entraînements ou sur les études pour acquérir un maximum de compétences. Le savoir et l’expérience sont pour lui des clefs importantes de la réussite. Paradoxalement, s’il pense qu’une discipline n’est pas importante/utile, il n’y mettra que très peu de volonté.

Généreux : De nature, le Tatsuya est très généreux ; Si ce ne va pas à l’encontre de ses objectifs, il optera souvent pour faire le partage. Ayant un entourage modeste, il a toujours préféré faire passer les besoins de ses proches avant les siens. S’il parvient à acquérir une somme d’argent suffisante, il n’hésitera pas à en faire profiter les personnes de son quartier.

Honnête : Peu importe si cela doit blesser ses interlocuteurs, Haru sera toujours honnête et n’hésitera pas à dire ce qu’il pense. Même si on peut apparenter ça à de la franchise, si quelque chose ne lui plaît pas, il n’hésitera pas une seule seconde à en faire part ; les faux-semblants, très peu pour lui.



Dit-il tout en s’abreuvant de sa boisson préférée, une bière bon marché. Assis aux côtés de son fils sur le canapé, il n’allait pas tarder à finir cette bouteille et la laisser rejoindre la demi douzaine déjà terminées.


Maladroit, le père de Haru mit un coup de coude à son fils, comme pour l’engueuler gentiment. Laissant glisser ses mains derrière sa tête, le paternel s’allongea avant de s'affaler et lâcher un soupir afin de se faire remarquer d’autant plus.


Haru ferma brusquement le livre qu’il avait entre ses mains pour lancer un regard noir à son père. Il commençait à être en colère et même s’il savait se contenir à ce stade, son alter était déjà actif.


Le jeune fils posa sa main droite sur son front, l’air dépité.


En effet, ce fut à la fin de son « adolescence  » que l’aspirant héros avait eu une poussée de croissance. Toujours légèrement en dessous de la moyenne pour son âge, ce n’était que récemment qu’il l’avait dépassé.


Son père, qui avait déjà entamé une autre bouteille, recracha ce qu’il avait en bouche à l’entente des mots de son fils, avant s’esclaffer.


Répliqua-t-il, l’air enjoué.

Haru comprit rapidement où il voulait en venir. Il avait pour habitude de s’habiller sobrement. La plupart de ces vêtements étaient noirs ou bien gris, selon le prix d’achat. Il ne faisait pas dans le superficiel ou le sophistiqué, il riait même de la mode et ceux la suivant.

Je me nomme Tatsuya Haru et je suis né à Tokyo dans les années 286. Aujourd’hui j’ai dix-sept ans et je suis en seconde année de la filière héroïque. Pourquoi ce choix? Puisqu’il est le fruit de mon histoire.

Mon père se nomme Tatsuya Shiba, un vieil homme assez cool qui a su nous élever, mon frère et moi même. Concernant ma mère, disons que c’est compliqué, je n’ai aucun souvenir d’elle. D’après mon père, elle se nomme Satella, elle viendrait d’un autre continent. Pourquoi je dis ça? Puisque je n’en sais pas des masses à son sujet. C’est un truc assez compliqué à aborder avec le vioc’, il souhaite en parler seulement quand il est bourré et vu qu’il dit la plupart du temps des conneries… c’est compliqué, une nouvelle fois. J’ai toujours été de nature curieux, et même si je sais très bien que je ne comprends rien à la plupart des gars de mon école, je sais encore comprendre ma famille. Le paternel, à chaque fois qu’il en parle sérieusement -et sobre-, je vois que ça le fait souffrir. Il m’a dit qu’une fois mes études terminées, il m’en parlerait… Pour quelle raison ? Aucune idée. L’avenir nous le dira.

Sinon il y a aussi mon petit frère, un gamin de treize ans dénommé Tatsuya Han que j’aime beaucoup. C’est vraiment une grosse teigne, lorsque mon père ne peut pas aller le chercher à l’école et que j’y vais à sa place, je me fais limite sermonner par son enseignante. Je m’en tape un peu de ce qu’elle a à dire tant qu’il ramène des bonnes notes à la maison, il peut bien se foutre sur la gueule avec quelques gosses à la con.

J’ai vécu dans un bas quartier, mêlant la pauvreté avec des crimes en tout genre, allant du simple racket au trafic de drogue. J’ai vu passer pas mal de bêtises dans le coin et des opportunités en « or » comme ils disaient, mais ça ne m’intéressait pas des masses. L’aspect moral bien sûr hein. Puisque derrière les bonhommes proposaient un paquet d’argent à la clef et bien que j’en bavais à chaque fois, je ne voulais pas voir le quartier sombrer d’autant plus. Ce quartier me rappelle tous les jours à quel point je trouve que le monde est cruel et injuste; j'espère un jour devenir quelqu’un pour rétablir l’ordre. Nous ne naissons pas égaux, quoi qu’en dise la loi. C’est cette inégalité qui m’exaspère, qui me rend fou. C’est pour ça que je veux devenir un grand héros, utiliser mon Alter pour les miens mais aussi pour le peuple.

L’argent il n’y a que ça de bon. Je cours après ça chaque jour que les dieux font, sans rire. Mon père a galéré toute sa vie en travaillant dans le bâtiment. Il a un des postes les moins payés de son équipe, pas de quoi nourrir convenablement une famille quoi. Il y avait des mois où on ne mangeait pas des masses, j’essayais même de faire deux-trois boulots en cachette, histoire de ramener des trucs à la maison; en cachette puisque mon père ne l’aurait jamais toléré, il ne voulait pas que je passe mon temps à autre chose qu’étudier ou m’entraîner.

Je crois qu’à une période de ma jeunesse, j’étais toujours en colère. En colère contre tout le monde entiers. C’était peut-être l’adolescence qui jouait un peu. Bien que mon père m’avait déjà un peu briefé sur la question, c’est à ce moment-là que j’ai réellement découvert mon Alter. Un Alter amplifié par la colère… parfait pour moi. Sauf qu’à cette époque-là, je n’arrivais pas à la contrôler et je tombais de fatigue en allant à l’école, en cours, en arrivant chez moi. C’était un petit aperçu du contre-coup de mon pouvoir… Plus j’étais en colère, plus je possédais des capacités physiques étonnantes. Avant de pouvoir me contrôler grossièrement, j’avais refait la décoration plusieurs fois de notre appartement. Mon père, étrangement, il savait comment s’y prendre dans ces situations-là. Il parvenait à chaque fois à me calmer alors que lui, il n’avait pas ça en lui….

Comme dit, je viens d’un bas quartier. Dés que j’ai commencé à m’entraîner à l’extérieur, mon pouvoir s’est fait remarquer et on m’a d’autant plus proposé de rejoindre les nombreux gangs du coin. Il faut savoir qu’avec ces mecs-là, c’est compliqué de dire non tout le temps. Je ne m’en privais pas mais à un moment donné, ça s’est mal passé. C’était un soir, je revenais de l’école, je tenais mon sac dans ma main droite et je marchais, tout simplement. J’observais aussi le paysage autour de moi, mon quartier quoi, je m’étais habitué à sa laideur et à sa pauvreté. Personne ne devrait s’habituer à ça… M’enfin bref, du coup un bonhomme m’avait coupé la route alors que j’étais à quelques rues de chez moi...


C’était le chef de la bande de lascars, un petit gang récemment formé ayant pas encore trop d’impact sur les environs. Je n’aimais vraiment pas sa gueule, honnêtement, il me débectait. Ça se voyait à des lieux qu’il était con. C’était le genre de mec qui me dégoûtait, au lieu de tirer vers le haut le coin, il le tirait vers le bas.


Dit-il en tirant la langue comme pour imiter un psychopathe. En vrai il avait la tête de l’emploi mais j’avais l'impression qu’il voulait plus se donner un style qu’autre chose. En même temps, il avait claqué des doigts pour faire apparaître une petite flammèche dans sa main gauche. Un Alter de feu, j’en avais déjà entendu parler mais je l’avais jamais vu l’utiliser.


En même temps qu’il me bassinait, j’avais senti des présences autour de moi. Ce fut sans surprise que ses lascars avaient rejoint la danse, ils m’avaient entouré pour me dégommer. Je n’avais pas peur de me battre hein, j’étais juste dégoûté de cette situation.


Dis-je simplement, en tapant des mains. Je me sentais déjà partir, je n’arrivais pas à me contenir et à vrai dire, je n’en avais même plus envie.


Ce jour-là, ma colère avait pris le dessus.


Je n’avais pas eu une réponse normale, juste un coup dans le dos qui m’avait fait me coucher au sol.


Et à partir de là, j’avais complètement déraillé. Black out, mon père et mon frère à mon chevet, je m’étais réveillé dans un lit d’hôpital.

Fin voilà, c’était pour expliquer l’ambiance. Perso, j’ai décidé de suivre une autre voie, celle de devenir un héros. Au fond de moi, je comprenais ces mecs là. Ils étaient tombés dans la facilité alors qu’ils étaient au plus bas... J’espère un jour pouvoir aider les miens, pouvoir rétablir l’équilibre entre les hommes.

Pour expliquer un peu l’avant Yuei, je le résumerai de la sorte : rien, nada, zéro. Un cursus scolaire un peu plat, je ne me mêlais pas aux autres malgré les invitations. Je préférais être dans mon coin, étudier et faire en sorte que l’année se passe pour le mieux. Je ne voyais pas l’intérêt de me faire des amis, faire semblant de faire copain-copain ça me donnait envie de gerber rien qu’à y penser. Les seules fois où je me mêlais à des gus de mon âge, c’était pour protéger les souffres-douleurs. L’ijime, ça aussi ça me donnait envie de gerber, cette volonté de vouloir prendre le dessus sur l’autre, cette volonté d’écraser… Il m’était arrivé de coller quelques droites à des enfoirés, avec un plaisir non dissimulé.

La première année à Yuei a été un peu spéciale pour moi, au début j’avais l’impression de ne rien comprendre aux autres bonhommes de la classe. Ils arrivaient plus ou moins à se comprendre  et moi, malgré mes efforts, bah je n’y parvenais pas. J’arrivais encore à suivre les cours et j’étais vraiment studieux mais bon c’était ultra compliqué de réussir à me lier avec des gus. L’idée c’était de créer une certaine cohésion pour que ça se passe le mieux possible lors des entraînements et exercices. Je pense être parvenu à réaliser quelques approches pas trop agressives (oui mon honnêteté me fait souvent défaut). Ça c’est pour parler du côté social mais l’idée de Yuei c’est de nous donner les billes pour qu’on puisse contrôler nos Alters. Plus je m’énerve, plus mon Alter devient puissant et j’arrive à dépasser les limites physiques. Le soucis c’est que lorsque je suis trop en colère, je perds le contrôle. C’est ce contre-coup que j’essaie de combattre au travers de mes entraînements. Il faut que malgré ma colère, je puisse conserver mon humanité. J’ai peur qu’un jour, cet Alter se retourne contre mon équipe, mes proches ou tout aussi pire… ceux que j’essaie de sauver. J’y travaille encore.

Enfin tout ça pour dire que la première année a été plutôt cool; cette école, je m’y sens comme chez moi. Je sais que je suis fait pour devenir un héros et que c’est une étape importante dans ma vie, je compte bien y tirer un maximum d’enseignements avant d’aller sur le terrain et faire de mon mieux. J’espère devenir quelqu’un de fort pour créer mon agence et gagner un maximum de pognon!

Je me souviens d’un événement particulier, celui qui a déclenché en moi cette envie de devenir un héros. C’était aux alentours de mes huit ans, je revenais de l’école avec mon père et mon petit frère. On avait emprunté la route habituelle pour rentrer à la maison mais plus on se rapprochait et plus on discernait une grosse masse de gens. Ils étaient tous derrière des barrières et attendaient la fin de quelque chose. On comprit vite ce qu’il en était. Un enfoiré de vilain qui s’était mis à prendre des personnes en otage dans un genre de magasin.

C’était la première fois que j’étais confronté à une situation comme celle-ci. Fin je ne l’étais pas directement mais même si j’étais jeune, j’avais entendu les mots fuser autour de moi. Les gens parlaient des Alters en disant qu’ils étaient mal utilisés etc, le maux du siècle nananana. Je venais à peine de comprendre qu’il y avait bien des personnes qui considéraient ça comme un problème. J’étais conscient d’en posséder un et comme à cette époque j’étais déjà un peu foufou, je voulus l’ouvrir pour discuter avec les adultes. Mon père avait un peu anticipé et m’avait arrêté à temps avant de m’inciter à ne rien dire, le sourire aux lèvres. Il avait fini par me montrer du doigt la prise d’otage. Un héros vraiment badass venait d’arriver, on sentait à son regard qu’il allait retourner la situation.

Des étoiles dans les yeux, j’étais complètement fan. Au début il avait tenté l’approche cool en négociant avec le vilain mais c’était un peu trop simple pour que ça fonctionne. Alors il a utilisé son Alter, dans mes souvenirs c’était un pouvoir lié à l'électricité. En quelques instants, il avait fait taire les débats autour de moi et s’était attiré les remerciements de la foule. Ok c’était un combat facile mais pour avoir sauvé des vies, pour avoir risqué sa vie pour les autres, il avait changé les mentalités.

Je compris à ce moment là l’importance des héros et que je voulais moi aussi en devenir un.


En le racontant, mon père me disait qu’à ce moment-là, j’avais eu des dollars à la place des yeux. J’y croyais à peine mais je voyais bien ce qu’il voulait dire.

Pour rester dans le méga cliché, mon rêve principal est de devenir le plus grand des héros. Comment ? Bah en bossant à mort pour le devenir. Étudier à l’école correctement, faire tout ce qui est possible pour atteindre ce rêve. J’ai une opportunité, celle d’étudier dans une école de héros, aux côtés de professionnels, je ne compte pas la gâcher. Le pourquoi est aussi simple, pour faire régner l’ordre et rétablir l’équilibre. J’ai vécu dans un taudis, dans un quartier modique, dégueulasse et mal famé, je ne comprends pas comment à l’heure actuelle c’est possible. Je veux que tout ça s’arrête, que ce monde cruel disparaisse. Je suis un peu rêveur de ce côté là, je sais qu’on est à la limite de l'utopie mais bon...

En même temps, j’espère faire fermer certaines bouches, celle des anti-alter qui nous considèrent comme des monstres. Je ne sais pas trop comment encore mais j’espère trouver un jour une solution qui me permettra de le faire. Dans le passé j’avais vu des héros accomplir des trucs de dingues et ils avaient réussi… alors pourquoi pas moi? Si au Japon j’arrivais à faire quelque chose de bien, j’en serai heureux. Peut-être qu’en risquant ma propre vie pour ça, ils comprendront ?

Pour ce qui est des codes de la société, ça aussi je m’en tape -oui ça fait beaucoup-. Les règles établies pour nous contraindre, pour nous lister, tout ça est d’un ennui... D’un côté je veux qu’on soit bien vu mais de l’autre je ne veux pas me conformer à toutes ces règles merdiques. Je veux agir à ma guise, je veux faire le héros sans contraintes. Je sais très bien d’avance que mes sentiments prendront toujours le dessus, peu importe la situation. Si un jour à cause d’une maudite loi, d’un ordre, d’un flic, on me demande de rester sans rien faire, je ne le ferai pas. Cette vie là, elle ne m’intéresse pas. Je deviendrai le plus grand des héros mais à ma façon et non à la leur.

Ah oui et je veux monter mon agence. Je ne sais pas encore trop comment mais je veux en faire un gros business. Ça parait un peu bizarre après tout mon discours sur l’ordre, l’équilibre etc mais je pense que sans argent, mon père et mon frère continueront à galérer, mon quartier aussi. Je veux mettre à l’abris les miens en en gagnant le plus possible. J’ai toujours vécu dans un appartement pourri, si je pouvais offrir un peu de répit à mon paternel et offrir le meilleur à mon frère, j’en serai le plus heureux.

Les Alters, je les vois comme une bénédiction. C’est quelque chose qui nous permettra à coup sûr de faire régner un certain ordre. Pour moi c’est l’opportunité de rendre ce monde un peu moins merdique et cruel. Je pense pouvoir l’utiliser correctement, pour résoudre les problèmes. Certains voient ça comme un mal, je peux un petit peu comprendre l’idée, des mecs malintentionnés qui attaquent des commerces d’honnêtes bonhommes, ça ne doit pas aider. Mais c’est tomber dans la facilité, les amalgames ça n’a jamais trop aidé à faire avancer la société.

Pour moi les Alters représentent l’évolution. Ils nous font voir une autre façon d’appréhender la vie et surtout de faire tourner le pays. Certaines choses qui provoquaient un tas de pollution, un tas d’efforts, avec les pouvoirs adaptés, sont devenues plus simples! Après d’accord, je pouvais à nouveau comprendre les détracteurs. La perte d’emploi, c’était aussi une réalité... Je pensais aussi à ces gens-là en galère… Je ne les oublierai pas. Il fallait juste trouver un équilibre mais là, je n’étais pas encore sûr de la façon de procéder. On verra dans le futur.

Je ne suis pas certain que la stratégie qu’est de contraindre et de surveiller au max’ les Alter soit très bonne. En fait j’en suis même persuadé, c’est à chier. En tout cas c’est quelque chose que je n’approuve pas, je n’aime pas être constamment surveillé. Je trouve ça malsain et encore plus si c’est pour rassurer certains gugus. Je dis ça car c’est ce que certains veulent, en fait ils demandaient limite à ce qu’on nous injecte une puce dans la tête pour mieux nous contrôler… ces grands malades.

Par contre je sais que le Bureau des Alters, il surveille ceux qui sont les plus dangereux ou ceux des mecs qui ont été réhabilités. Une bonne idée? Oui… même si ça m’embêterait que ça tombe sur moi, je pense que c’est presque un mal nécessaire. Il faut protéger la population et être sûr que certains Alters ne soient pas utilisés à mauvais escient (ou réutilisés dans certains cas).

Cependant comme beaucoup, j’ai entendu parler de cette putain de réforme héroïque, visant à faire passer quelques tests aux héros licenciés. Je peux le dire simplement, ça me dégoûte. Je peux comprendre la méfiance mais là ça va trop loin, les anti-alters sont de plus en plus présents et ont un certain poids dans notre société actuelle. Comme le gouvernement doit un « peu » ressembler au peuple, il y a même un député qui aurait souhaité nous voir en quarantaine, à cause de la fameuse drogue Trigger. Quand j’ai entendu ça, j’ai cassé une table. L’impression une nouvelle fois de plus d’être un animal, ne m’a pas fait des masses plaisir. Je pense que si j’avais été un héros pro à ce moment-là, l’histoire de la quarantaine, de la méfiance, de la réforme… je serai devenu à coup sûr un justicier.

Pourquoi Yuei? Puisque je pense que c’est un peu la base en terme d’école héroïque. Disons que ça fait un moment qu’elle est ancrée dans la société et qu’elle est reconnue. De nombreux professionnels d’aujourd’hui sont passés par-là, l’enseignement y est super cool. J’aurais pu tenter Chitsujo puisque c’est la nouveauté, le renouveau quoi mais… non. En fait non, depuis tout petit je m’étais dit « J’irai à Yuei  », j’ai grandi avec ça alors au moment de choisir, ça n’a pas été trop difficile.

Mon père il m’a quand même demandé de prendre mon temps pour réfléchir puisqu’il y a deux ans, il y avait eu une attaque… Pour un père en effet, ça ne doit pas être facile d’imaginer qu’on est pas en super sécurité, surtout avec la montée des violences contre nous. J’avais essayé de le rassurer à ma façon, avec mes mots et après quelques discussions, on était tombé d’accord sur Yuei. Cette école présente depuis presque deux siècles était tellement remplie d’histoire, j’espérais vraiment pouvoir en écrire une, à mon tour.