[AV - T - SW] ► Présentation de Mia Alice Petrisova ╣

Vous avez déjà eu cette impression de n'être qu'une pale copie ? Un individu dont, la seule chose qu'on attend de vous, c'est répliquer exactement les mêmes erreurs que votre modèle. Rajoutez à cela une bonne dose de drama ainsi qu'une très grosse touche de psychose et vous obtenez le moule qui m'a façonné dès la naissance.

Des signes particuliers ? Pas particulièrement. Tout en faisant attention à mon apparence je cultive la « normalité » afin de ne pas attirer l'attention. Environnant un mètre soixante-dix, je possède des longs cheveux bruns qui descendent un peu plus bas au niveau de mes épaules. Une bouche pulpeuse, un nez légèrement tordu... en somme, rien de bien particulier. Je possède néanmoins deux particularités, à mon grand dame. En effet, ayant hérité des origines asiatiques de mon père, mon visage donne souvent une impression de « poupée ». Et enfin... mes yeux. La couleur atypique de mes iris est probablement le détail de mon physique que l'on remarque immédiatement. Un bleu brumeux, presque transparent, qui donne bien souvent une sensation de froideur.

Un corps plutôt généreux avec des formes de jeune femme, on peut globalement dire que la puberté à belle et bien été sympathique. Enfin ! Tout dépend du point de vue car je dois malheureusement souvent faire face à la lourdeur de la gente masculine. Mon style vestimentaire ? Et bien, plutôt simple, là encore. Pour résumer : jeans, tee-shirts, tops. Le seul élément constant sont mes gants noirs que je porte systématiquement par habitude.

Décrire mon caractère ? Merde, vous en avez des demandes vous ! Un peu plus tôt, je vous ai parlé de ce modèle n'est-ce pas ? Et bien, pour ma part, cette ombre fut Alice Petrisova. Oui oui, vous avez bien compris. Malheureusement pour moi, cette psychopathe criminelle ayant à son actif les pires crimes du XX siècle est belle et bien mon ancêtre. Sa réputation m'a suivit constamment le long de mes jeunes années et je peux vous assurer que porter le fardeau de « la Sorcière » est loin d'être évident.

Alors, non, je ne rêve pas de licornes et d'arcs-en-ciels. Obstinée et perfectionniste, je renonce très rarement à mes objectifs. Mes amis ? Je n'en ai pas tellement. Difficile de faire confiance ou bien de  se livrer avec des bagages tels que les miens. Enfin, il y en avait à l'époque... mais, quand on voit le résultat, à quoi bon s'ouvrir pour souffrir face à un abandon qui surviendra à un moment ou à un autre ? Non, je préfère l'humour noir et le cynisme comme amis. Certains vous diront que c'est faire preuve de faiblesse et qu'il faut savoir apprendre de ses erreurs mais ne pas se fermer, que la nature humaine est belle blablabla. Et bien, je les emmerde royalement. Préférer la solitude est un choix que j'assume, même si ce n'est pas tout le temps une partie de plaisir. Mais, entre nous, qui ferait pleinement confiance à la descendante de la « Sorcière » ? Encore plus lorsque l'on connait mon Alter et à la folie qui en découle...

Jouer les héroïnes n'est pas une vocation, je n'ai jamais voulu la gloire et tout ce qui va avec. Seulement, si je n'essaye pas de laver le nom des Petrisova, alors qui le fera ? Je ne suis pas un monstre et je ne veux pas le devenir. Jamais. Et là, c'est le moment où vous découvrez ma peur la plus profonde. J'ai vu ce que la folie pouvait faire, la manière dont elle corrompt. Ma mère en a été sa victime et je refuse de sombrer à mes instincts les plus vils. Oh, n'allez pas croire que je sois une gentille petite adolescente luttant contre cette méchante ancêtre et qui attend que son prince charmant vienne la sauver sur son magnifique cheval blanc. Nous possédons tous une part de ténèbre et les miennes sont... affamées. Je l'entends, cet appel que chante mon Alter afin que j'utilise, encore et encore. Souffres. Fais souffrir. Tues. Sombres. Ce chant m'attire constamment et je lutte, lutte, afin de ne pas y céder. Peut-être un jour y céderais-je et deviendrais à mon tour la « Sorcière ». Ou bien je réussirais à briser ce cycle de folie qui règnent sur la famille Petrisova.

On ne choisit pas sa famille, c'est un fait et je déteste cette fatalité. Comme si, d'une certaine manière, notre destin se jouait au pile ou face. La famille Petrisova n'est pas ce qu'on pourrait appeler « une famille d'enfants de cœurs », au contraire. Basée sur la folie d'une unique personne, elle a sut s'imposer pendant un court mais fulgurant moment. Un songe intense mais, éphémère, dont plus personne n'a le moindre souvenir. Enfin, ce n'est pas totalement vrai car, moi, je m'en souviens et lui aussi, j'en suis certaine.

Mes parents ne possédaient pas d'alters, de simples humains. L'histoire pourrait s'arrêter là et ils vécurent heureux dans une petite maison avec la devanture bien arrangée mais, ce serait oublier que vous êtes dans la famille Petrisova. Ma mère était... malade. Rongée par la peur, la paranoïa et la folie, elle ne parvenait pas à dissocier la réalité et la fiction qui se passait dans sa tête. Mon père, probablement dans une tentative pour dédramatiser la situation, avait tendance à me dire qu'elle était coincée dans le monde magique d'Alice aux Pays des Merveilles et que, comme dans mon livre, elle vivait de palpitantes aventures. Vouloir m'éviter la cruelle vérité fut la seule chose bienveillante que fit mon paternel pour moi. Souvent absent, il ne souhaitait pas affronter notre situation. Une femme barrée et une gamine monstrueuse ? Jamais ! C'est dans ce climat que je vécu jusqu'à mes douze ans, jusqu'à cet incident qui changea ma vie. Lequel ? Disons que ma mère apprit qu'une descente des escaliers se passe mieux avec les jambes plutôt qu'en voulant la jouer à la Superman. Surtout quand on ne sait pas voler... Elle mourut quelques jours plus tard suite à un traumatisme crânien dût à la chute et mon père fit ce qu'il savait faire de mieux, prendre la fuite sans se retourner.

Avais-je participé à l'accident ? Non. En étais-je responsable ? Oui, clairement. Sous le choc, traumatisée par cet évènement, je me retrouvais sans parents. Ouais, la fibre parental tout ça, super. Ma garde fut rapidement confiée à ma tante maternelle et ma vie prit un nouveau tournant. Elle était loin d'être attentionnée, chaleureuse ou aimante mais, elle m'apprit la vérité à propos de tout l'héritage de notre famille et d'où venait mon alter. Mon père avait au final plus ou moins raison, ma mère se trouvait bien au pays d'Alice mais c'était loin d'être magique ! Mon adolescence se déroula sans accroches, mélangeant les cours ainsi que mes recherches sur Alice grâce à ses journaux intimes. Je fis ainsi la connaissance de Jabberwocky, mon grand-père. Un monstre, à n'en pas douter. Leur relation... comment la décrire ? Corrosive ? Fusionnelle ? La décision d'éviter son chemin s'imposa d'elle-même. Quel sort ce malade mental pouvait réserver à un membre de sa propre famille ?

Âgée de la vingtaine, je pris la décision de quitter ma tante afin de prendre mon indépendance. Louer un appartement ne fut pas compliqué avec l'héritage que j'avais touché et je pus rapidement commencer mes recherches sur la famille Petrisova et cette folie qui semblait l'accompagner. Mon crédo ? Suivre les informations afin de me tenir à distance des massacres perpétués par mon grand-père et user de mon alter afin d'aider les innocents. Une héroïne ? Putain, non ! Je vis ma vie du mieux que je le peux en essayant de ne pas faire de vagues.

Un moment de ma vie qui aurait marqué mon existence ? Et bien, oui, il y en à un en particulier. Mais je vous préviens, si vous le raconter dans une de vos thèses à la con, je vous retrouve et je vous bute aussi sec !

Je m'en souviens comme ci c'était hier et ses cris viennent souvent hanter mes songes. Ce qu'il faut savoir avant tout, c'est que ma mère n'est pas une mauvaise personne. Sans alter et faible psychologiquement, elle n'étais pas taillée pour naître dans une famille comme la notre. Paranoïaque, je l'ai constamment vu sous l'emprise de la folie et fis tout afin d'éviter de la contrarier, jusqu'à ce jour.

J'étais jeune à l'époque, peut-être douze ans. Ma mère, en proie à une crise de paranoïa, vint me chercher dans mon lit afin de me cacher dans la trappe du sous-sol comme elle avait l'habitude de faire. Étendue dans mon lit, j'entendais ses pas rapides monter les escaliers, se rapprochant de ma chambre. Sauf que ce soir là, j'avais fais un cauchemar particulièrement violent et je me sentais à fleur de peau, prête à exploser.

- « Mia ! Vite, lève toi, ils arrivent, il faut que tu te caches. » Annonça t'elle en tirant sur mon pyjama. Terrorisée, encore coincée dans les méandres de mon cauchemar, j'avais beau hurler, tirer, supplier, rien ne semblait la faire sortir de sa folie. « Mais arrête Mia ! ARRÊTE DE TE DÉBATTRE !! JE FAIS CA POUR TE SAUVER !! POURQUOI NE LE VOIS-TU PAS ??! » Cria ma mère à son tour en continuant de me trainer vers les escaliers.

La fureur. Je me souviens de son emprise, comme si une partie de mon cerveau avait sauté et laissé place à une autre. Souffres. Fais souffrir. Tues. Sombres. Je me souviens porter ma main gantée à ma bouche pour la découvrir avec haine. Souffres. Fais souffrir. Tues. Sombres. Je me souviens attraper la cheville de ma mère. Souffres. Fais souffrir. Tues. Sombres. Je me souviens hurler en sentant notre douleur influer dans nos systèmes nerveux. Souffres. Fais souffrir. Tues. Sombres. Elle hurle. Ma mère souffre. Elle se débat et disparait de mon champ de vision. Choquée, je sortis des brumes de la rage et réalisa l'horreur de la situation en voyant ma mère dégringoler les escaliers pour finir de manière désarticulée sur le sol du salon. J'avais fais ça. Nous avions fais ça...

Elle mourut quelques jours plus tard suite à son traumatisme crânien.
« Un tragique accident du quotidien ».
Faîtes moi rire, quelle putain de blague.
Il n'y avait rien de tragique et c'était loin d'être un putain d'accident.

Vous êtes sérieux avec cette question ? Je suppose que oui vu votre regard. Et bien, je suppose qu'on peut dire que je souhaite ne pas ressembler à mon ancêtre, Alice. Cette peur, celle de sombrer, me motive afin de prendre les bonnes décisions. Bien que, généralement, c'est plutôt le contraire qui a tendance à se produire. Karma is a bitch, you know ? Et j'ai sincèrement l'impression que je paie l'addition de cette Chère Alice ! Redresser le nom de la famille Petrisova. Un leitmotiv plutôt simple, oui, mais pas si évident, croyez moi.

Mes rêves et mon but dans la vie ? Je n'en ai pas spécialement. Lorsque vous risquez votre vie de manière régulière en jouant les « #SuperJusticièreQuiSauveDesVies », vous ne pensez pas trop à l'avenir. J'ai plutôt tendance à la vivre au jour le jour sans me poser de questions. Peut-être dans le futur aurais-je envie de prévoir et sortir du cliché Métro/Boulot/Justicière/Dodo.

Vous savez, en temps que détective privée, je fais souvent face à la laideur de la nature humaine. Oh, je n'ai pourtant pas perdu espoir pour autant. Seulement, je sais que le monde n'est pas juste rempli de paillettes et d'arc-en-ciel. J'ai tendance à porter un regard froid et cynique sur les valeurs de notre société. Se servir d'enfants afin de sauver les plus faibles ? Le pire dans tout ça c'est qu'on les forme afin qu'ils deviennent des putains de héros ! Autant les faire signer une décharge en déclarant qu'ils vont crever inutilement pour cette superbe société !

Ce que je pense de mon alter ? Hm, je dirais un mélange de... peur, excitation, crainte et dévotion. L'attrait du pouvoir que représente mon alter ainsi que la folie qui en découle. Parfois, je me dis que toute cette histoire de folie pesant sur la famille Petrisova n'est qu'un ramassis de grosses conneries et inversement, il m'arrive de ressentir la peur me serrer les tripes en imaginant mes pulsions prendre le dessus. Sombrer et céder serait si facile, si tentant... Gamine à l'époque, user de cet alter m'a rendu en partie accro aux sensations fortes et précisément la douleur. Maintenant plus âgée, je ne ressens plus la douleur infligée mais le frisson d'excitation et l'envie d'aller toujours plus loin est omniprésent, tapit dans l'ombre.

Créer une putain d'école afin d'envoyer les gamins crever à leur place, quel système de merde. Et quoi ? Vous laissez ces jeunes endosser les responsabilités et risques à votre place tout en empochant la prime de risque derrière ? Ce qui me dégoute encore plus, c'est la manière dont tout ça est orchestré. Vous leur donnez de l'importance à ces gamins, les faites passer pour des Héros. Pourquoi ? Pour que la pilule soit plus facile à passer et pour qu'ils soient promptes à mourir pour sauver la veuve et l'orphelin ?! Peu importe la mort de quelques alters ! Après tout, quel honneur de donner sa vie pour sa nation, hein ?

Vous faites chier avec vos questions, j'espère qu'on en a bientôt terminé ! Définir un crime ? Et bien, j'aurais tendance à dire qu'il s'agit d'actes pouvant nuire à l'intégrité d’autrui. Mais, comme pour tout dans ce monde, ce n'est pas si simple. Par exemple, lorsque je piste une proie afin de prendre quelques clichés afin de prouver son infidélité, il m'arrive souvent de commettre des légères infractions comme des violations de domiciles par exemple. User de violence afin d'atteindre mes objectifs ne me dérange pas non plus. Suis-je pour autant une criminelle ? Non. Je ne fais pas dans la violence gratuite et j'ai souvent tendance à prendre la défense des opprimés, complexe de la Sauveuse vous connaissez ? Je ne suis pas du genre à fermer les yeux devant un abus de pouvoir ou lorsque les plus cruels usent de leurs pouvoirs afin d'opprimer les plus faibles.

Comme précisé précédemment, oui, j'ai déjà commis de légers crimes. Mais franchement, peut-on me juger lorsque l'on voit le prix des bouteilles de whisky ? Non, clairement pas ! Plus sérieusement, la seule tache sur mon âme reste cet incident avec ma mère et j’œuvre tous les jours afin d'expier ce meurtre.

Bien entendu, lorsque je relativise la chose avec de l'humour noir et que je pense à Alice... Tuer sa mère sans le vouloir, au final, ce n'est pas grand chose, le baptême de famille en quelque sorte.

Devenir une Justicière afin de laver l'honneur de la famille Petrisova, je vous l'ai déjà dit, est ma principale raison d'être devenue une « Justicière ». Enfin, si j'arrive encore à supporter cet adjectif débile, hors de question d'être désignée en temps qu’héroïne. Devenir une gamine préposée à crever pour des idéaux merdiques et être une hors la loi, sauvant des personnes tout en gardant ma liberté d'action... je ne vous le cache pas, le choix s'est vite imposé de lui-même.

Changer les choses n'est pas mon but, je ne suis pas naïve au point de penser que ce soit possible. Le bien contre le mal : bullshit, je n'y crois pas. Cependant, en sauvant des innocents, je sais que j'apporte du concret et que je fais la différence. Faire en sorte qu'une femme puisse retourner retrouver sa famille est ma récompense. Je connais le vide que laisse le manque d'une famille, je le connais par cœur même, un vieil ami depuis le temps.