[AV - T / HH] Felix Michelle, à votre service !

Pour vous figurer Felix, deux images sont possibles.
La première est celle d’un jeune homme allongé sur le dos, la tête tournée vers le pied du lit, un bras pendant dans le vide, une jambe en l’air contre le mur. Endormi, il paraît le plus heureux des mammifères. Il lui faut la plus improbable des positions pour se sentir en confort, et le support est parfois bien plus aléatoire. C’est un grand amateur de siestes, et elles représentent chez lui un passe-temps important. Elles représentent bien ses envies : vivre ses rêves, et ne pas être entouré. Monsieur est agoraphobe. Rares sont ses proches, et s’il en a, c’est parce qu’il les choisit, selon son bon vouloir. Tout peut être un sujet à caprices, il ne dépend que de ses propres choix et envies. Il peut bouder un repas ou un cadeau, et s’enamourer d’un innocent bout de plastique. Auprès des personnes qui arrivent à l’approcher, et qu’il estime assez valables pour leur vouer du temps hors siestes, Felix est joueur, plaisantin. Son côté tactile, en revanche, dépend grandement de son humeur.

La seconde image que vous pouvez avoir est bien plus professionnelle. Vêtus d’habits sombres, moulants, usant de ressources insoupçonnées de charisme pour séduire son client, ou de son corps fin et petit pour mener à bien sa mission. Si, en temps normal, Felix porte son attention sur tout ce qui lui plaît, la chasse est un jeu bien plus sérieux, qui parvient à focaliser sa concentration. Elle porte en elle des émotions fortes : il agit pour ses idéaux.

Des points communs relient ces deux images : une silhouette souple, discrète, mais avenante. Des hanches plutôt larges, un sourire plutôt charmeur.  Des habits sombres couvrent sa peau, basanée. Sur le haut de son crâne, deux grandes oreilles au dos sombre, surmontées de soyeux poils, dépassent d’une chevelure châtain foncée qui tombe sur ses épaules. Son regard est bleu, très clair, et son visage toujours très expressif.
Le jeune homme n’aime pas l’eau, et préfère le soleil. Son horloge biologique a perdu toutes ses aiguilles depuis qu’il a quitté l’école. Sa voix est androgyne, son torse porte les cicatrices d’une mammectomie. On lui sait, parmi ses petits passe-temps et caprices, la collection de plumes d’oiseaux, le skateboard, et les jeux de rôles… Quand il n’est pas occupé à dérober des objets pour le simple plaisir du geste.

Felix est né en France, d’un père français, d’une mère japonaise, avec tous deux de précédentes origines maghrébines. Doté d’un frère et d’une soeur, il est néanmoins l’unique de sa portée, et le fier Petit Dernier. Dans sa famille, tout le monde possède des attributs félins, et il est extrêmement rare de ne pas avoir un Alter lié de près ou de loin à cette gente. Très tôt, Felix fit comprendre à son entourage la méprise qu’il y avait eu à sa naissance sur son genre. Il reçut l’accueil compréhensif - et flegmatique - que l’on peut attendre d’un entourage aimant.
Vers ses six ans, sa petite famille prit le chemin du Japon, dans un petit village entouré de montagnes. Ses excellents résultats lui laissèrent le loisir de choisir sa voie et le sien fut de rejoindre une université bien gentille, bien civile, dans un recoin de Tokyo. Découvrir la grande ville lui fut complexe, de prime abord. Il fallut bien du labeur au jeune homme pour réussir ses études tout en apprenant comment survivre dans un milieu bruyant, plein de gens… Mais également plein de promesses pour son avenir.
Car Felix est un homme avec des ambitions très précises, et ces dernières ne peuvent se réaliser en campagne, pour l’heure. En attendant, il vit dans un appartement relativement confortable, avec divers endroits pour se prélasser, des plumeaux, ainsi qu'une connexion wi-fi de qualité.

Il ne s’agit pas d’un événement qu’il a vécu personnellement, aussi paradoxal que ce soit. L’événement eut lieu un soir, alors qu’il avait quinze ans, et maltraitant les boutons d’une console de jeu, n’écoutant que d’une oreille distraite ce qu’il se passait dans sa maison, notamment à la télévision, ancêtre d’internet tant chéri des adultes. La voix monocorde du présentateur annonçait les informations, lorsque les mains du jeune homme se crispèrent sur sa console. Vraiment ? Tony Wyatt, condamné ? Impossible. C’était son idole : une star du skateboard, une personnalité engagée. C’était justement là ce qui lui était reproché. Tony était accusé d’avoir utilisé son alter pour un gros détournement de fonds, afin de soutenir sa dernière oeuvre charitative, laquelle avait fait un peu de bruit sur internet.
Felix mettra du temps à se remettre de la nouvelle, refusant de voir dans son héros un criminel. De cet événement viendra le début de sa politisation, puis de ses idéaux. Après tout, à avoir des serveurs mal protégés, la banque aurait tout autant pu être considérée criminelle. Quel était ce système qui favorisait toujours les mêmes ?

Felix aspire à un monde totalement libre. Un monde sans lois, où chacun ferait ce qu’il lui plait, où les discordes se régleraient entre concernés. Il y voit une sorte d’égalité harmonieuse et naturelle, non pas dans une sorte de loi du plus fort qui n’engagerait que les gros muscles, mais plutôt dans la sincérité qui viendrait fatalement avec l’absence d’un système et des violences qu’il engendre. Il y voit les personnes faibles physiquement comme fortes si elles savent s’entourer, et jouer de leurs atouts. Il se dit qu’aider les vilains dans leurs objectifs, c’est augmenter ces chances de voir enfin le Grand Système s’effondrer, et avec lui ses fausses morales teintées de jeux de pouvoirs fallacieux.

Felix apprécie son Alter, et en fait un usage qui se passe de mesure. Pour lui, les Alter sont aussi naturels que le fait d’avoir le poil sombre ou clair. Les lois de façon générale ne le regardent pas...

...Car il estime que les Lois ne sont qu’inventions humaines, avec tous les défauts que cela implique. Elles ne sont guère pérennes, mélanges de valeurs d’un temps et de jeux de pouvoirs. Selon lui, le monde pourrait se passer d’elles, et bien mieux s’en porter, chacun faisant de ses valeurs ses lois. Felix est un criminel qui, loin de tout regret, trouve plutôt de la fierté dans ses actes, dans la sensations qu’ils lui donnent de réparer une injustice systémique.

Et vous, qu’est-ce qui vous dit que demain, vous ne serez pas un vilain, malgré vous ? Les temps changent, et les valeurs de même. C’est parce que Felix voit au travers des vilains des êtres incompris et injustement brimés qu’il a choisi cette voie. Loin d’avoir ses propres ambitions, il suit celles des autres, y apportant sa petite contribution, maigre effort pour compenser un système entier voué à la destruction de ceux qui ne servent pas un “Bien” défini par d’autres.