[AV/T - HA] Akimoto Akia : Terminé

Cela ne fut pas facile tous les jours, mais les difficultés que j’ai enduré m’ont façonnée telle que je suis aujourd’hui. Je dirais donc plutôt que la chance fut de mon côté jusqu’ici. Cela m’a surtout permis de mieux comprendre ce monde, de mieux le soumettre à ma volonté. Il m’a fallut du temps pour réaliser qu’il était inutile d’émettre des regrets sur ses actions et ses choix, également pour combattre le sentiment de culbabilité à chaque crime commis. Ce fut cependant particulièrement gratifiant de récupérer une liberté que l’on m’avait soustrait pendant trop longtemps. Depuis, je dirais que ma vie est beaucoup plus agréable et je me sens plus épanouie. Alors, c’est sûr que ma nouvelle réputation n’est pas très agréable à porter, mais les avantages du métier restent trop attractifs pour y renoncer.

 Mes plus grands rêves seraient de pouvoir vivre ma vie sans que l’on juge constamment la moralité de mes actes et que l’utilisation des Alters soit libre pour tout le monde. D’une certaine manière, on pourrait même aller jusqu’à dire que mes actes criminels ne sont que des opérations activistes visant à changer le système en profondeur. Ce serait faux, mais on pourrait quand même le dire ! Plus sérieusement, mes idéaux sont morts depuis bien longtemps et si je rêve encore de temps à autre d’arrêter mes activités et de profiter d’une retraite au Soleil, je doute en avoir un jour l’occasion. En attendant, je n’ai besion d’aucune autre conviction que celle de ma rémunération pour travailler.

Mon alter n’a pas rendu mes relations sociales vraiment faciles, quiconque apprenait sa nature devenait immédiatement suspicieux et refusait de m’approchait. Aujourd’hui, ce n’est pas vraiment différent, mais ce genre de réputation m’ait bien plus pratique. Je me suis longtemps demandé si avec un tel pouvoir, je n’étais pas destiné à devenir un vilain depuis ma naissance et naturellement, je ne fus pas la seule. On me fit rapidement comprendre que je n’étais jamais censé m’en servir, ce qui m’a probablement poussé à évoluer ainsi. Pour parler de la capacité en elle-même, je n’y ai jamais réellement réfléchi. Elle m’est très utile, mais j’ai peu d’élement de comparaison. Concernant les alters en général, j’ai plutôt tendance à trouver qu’il s’agit d’une véritable bénédiction pour l’humanité et qu’encore une fois, elle s’est empressée de le transformer en problème.

C’était en 291, un soir pluvieux d’automne. Je venais tout juste de participer à un vol par effraction qui se déroula sans le moindre accroc. Rendue ivre de mon succès et étant encore un peu jeune, je me croyais invincible et je ne pus m’empêcher de réïterer ma chance. Passant à côté d’une banque dans un quartier plutôt calme, je me décidai de m’y attaquer pour augmenter mon butin de la soirée. Rodée à ce genre de travail, je m’attèlai à la tâche avec précision, neutralisant chacun des gardes les uns après les autres. Profitant de la discrètion de mon alter, je n’avais pas l’habitude de faire face à la moindre résistance. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que l’un client se trouvant à l’intérieur était un héros. Son expérience lui permit de réaliser ce qu’il se passait avant que je ne pûs l’atteindre. Il essaya d’abord de m’arrêter avant de réaliser que j’avais déjà eu le temps de recruter une bonne partie des personnes alentours. L’espace d’un instant, il démontra une vitesse incroyable, faisant preuve de capacités largement suffisantes pour m’arrêter. Mais voilà, dès lors qu’un de mes serviteurs se plaça en entre nous pour me protéger, il stoppa brusquement. Mon niveau était largement inférieur au sien, mais un seul élément nous différienciait sur le terrain, l’empathie. Incapable de se résoudre à blesser un inoncent pour accomplir son objectif, il fut contraint de trouver une alternative. Il me suffit alors simplement de saisir le bras du serviteur le plus proche pour lui donner l’ordre de se suicider s’il voyait le héros bouger. Je n’avais jamais vu autant de frustration sur le visage d’un homme de ma vie. J’aurais pu rester toute la nuit à le regarder se concentrer pour ne pas me désobéir, mais l’arrivée de renfort me força à m’eclipser.

Etant moi-même criminelle, il est logique que je ne suis pas particulièrement enclin à dénoncer un collègue ou encore pire, tenter de l’arrêter. Le désorde est trop utile pour le calmer. Savoir profiter de celui-ci, saisir les bonnes opportunités, est bien plus important que n’importe quel principe moral. Ainsi, je ne dirais pas qu’il existe une façon de réagir à un crime qui serait constamment adapté à la situation, il faut simplement garder son esprit ouvert pour ne pas louper la moindre occasion d’améliorer sa situation, quel que soit le contexte. L’adaptabilité est la clé de la réussite. Cela peut très bien vouloir dire s’associer avec le criminel, comme prévenir les autorités pour le faire arrêter, même s’il est bien rare que j’en vienne à utiliser cette méthode. Maintenant, je dirais plutôt que ce qui a le plus de chance d’arriver en croisant un crime auquel je ne suis pas associée serait que je me contente de récolter quelques informations sur le crime en cours, par simple curiosité, avant de m’éloigner comme si de rien n’était.

Il faut bien se le dire, s’il y a des passages de ma vie qui sont particulièrement intéressant, je ne suis pas ce que l’on pourrait appeler une criminelle très active. La plupart de mes journées sont plutôt tranquilles. Je me promène souvent en ville, dépensant en alcool ou divertissement ce que je gagne avec mes contrats. Ne travaillant que pour m’assurer un mode de vie confortable, il me serait stupide de travailler tous les jours sans pouvoir dépenser mes gains d’une façon ou d’une autre. Ainsi, il est bien plus courant de me voir en civil, à trainer dehors. J’en profite généralement pour glaner des informations sur l’endroit où je me trouve ou sur les prochains contrats, mais rien de bien sérieux. Et si je ne travaille que rarement, il m’est encore plus rare d’être réellement inactive, je ne suis pas une sédentaire passant ses journées sur son canapé. Au final, il n’est pas rare lorsque je reste trop longtemps au même endroit de développer une réputation plus importante en tant que civil qu’en tant que criminelle, ayant plutôt tendance à faire preuve de plus de discrétion dans mon travail quand pendant mon temps libre.