La gourdasse est dans la place [Terminée]

Un descriptif mental ou physique. Vous êtes sérieux ? Mais c’est le plus chiant à faire !... Non ? Ça ne marche pas ? Je ne peux pas l’éviter… ? Soit…

Et bien…. C'est une femme assez lambda. Enfin, de prime abord. Si sa couleur naturelle tire vers un roux flamboyant, elle s'amuse à changer assez souvent. Bien qu'en acquérant une certaine… Non, pas de maturité… Un certain avancement dans la vie, elle se les abîma beaucoup moins à coup de coloration. Son visage, quant à lui, il n'a rien de vraiment marquant. De grands yeux bleu clair, une mâchoire fine et un sourire joyeux. Une lueur joueuse dans le regard. C'est ainsi que vous la verrez le plus souvent. Cependant, quand elle est en colère, son visage en devient inexpressif, si ce n'est ce regard luisant de menaces. Vous l'aurez compris, tout passe par ses yeux.

Après, avouons-le, elle est grande la pitchoune. Plus d'un mètre soixante-quinze maiiisssss…. Disproportionné. Ou presque, quand on voit la taille de ses jambes. Ouais. Ne le voyez pas comme une She Hulk par contre. Elle est plus gaulée comme… Black Widow avec un gros cul… ? Une musculature présente, mais assez fine. Bon, on ne va pas se mentir, elle aime beaucoup ses formes, surtout quand celles-ci se moulent sous les vêtements les recouvrant. Elle a même tenté le pôle danse une fois. Mais elle se sentait… Mal. Surtout après avoir coincé son boob contre la barre. Ne riez pas ! Elle a souffert la pauvre grognasse ! Donc, oui, elle a toujours été sportive et celui qu'elle préfère, bah, c'est le sport de chambre !… Ok ok. L'athlétisme. Bah ouais hein, l'est vierge en plus. Elle a toujours aimé cela, depuis qu'elle est gosse. Au point de vouloir en devenir Héros. Exit la naïve candide, ne reste que la femme sérieuse. Dans une certaine mesure. Si elle combat le « Mal » avec sérieux, d'aucun vous dira qu'elle ne peut l'être avec son costume de Héros. Dark Sun Wonder Violet Starlight Unicorn. Une combinaison, tout de violet/prune, surmonté d'une magnifique cape en fourrure rose, avec une corne sur son front et des lunettes funky. Et lorsque le soleil la fuit, elle allume les lampes UV incrustées, lui donnant l'air d'une boule de disco… Avec les dents terriblement blanches. Après tout, le ridicule ne tue pas hein.

Passons à son style vestimentaire, de civil donc, puisqu'il est clair que la question se pose. Et non, elle n'est pas nudiste, calmez vous. Bande de mâles en chaleur ! Vous ne la croiserez que très rarement en combinaison. Trop serrée. Elle aime surtout les jeans larges, les sarouels, les baggys… Mais il lui arrive de mettre des petits slim moulants, si ceux-ci sont avec de l’élasthanne ! En guise de haut, presque que des débardeurs près du corps et des vestes à capuches. De temps à autre, des chemises. Notons néanmoins que ces vêtements-là lui permettent de cacher quelques cicatrices, des brûlures ayant laissé des marques indélébiles sur son corps. Et le clou du spectacle : ses chaussures. Des sandales, des baskets ou des talons aiguilles. Bah ouais. Ça arrive de perdre des paris non ? Quant aux couleurs… Criardes. Pastelles. Vives quoi. Du rose, du bleu, du vert, du orange, du jaune, du violet… Toutes. Et souvent, en une tenue, elle porte une palette de couleurs désordonnées, faisant mal aux yeux. Une vraie licorne humaine. Un arc-en-ciel terroriste de la rétine. Qui s'engagera sur la voie du relooking, pour redonner de la prestance à cette femme détraquée ?! Le défi est lancé les amis !

Passons à son mental, son caractère !

Caissy est une femme loyale. Qu’est-ce que cela signifie ? Et bien tout simplement qu’elle n’abandonnera personne. Enfin, personne qui est à la hauteur de sa famille. Je ne dis pas qu’elle n’a jamais laissé tomber personne, ou qu’elle ne le fera jamais, après tout, elle est humaine et imparfaite. Mais elle met un point d’honneur à ne tromper personne. Sauf si cela peut sauver un grand nombre… Bon ok, je mens, on n'est pas dans un univers où il faut un héros pour les sauver tous… Ah… Ah si ? Ok. Donc, bah… Ouais, elle peut tromper les gens alors, mais foutrement maladroitement, pas vraiment à l'aise avec cela.

Bien sûr, elle peut être aussi loyale qu’elle veut, elle se décourage très vite. Elle n’est pas spécialement persévérante. Même quand le sujet lui tient à cœur. Elle a appris au fil du temps qu’à chercher le débat, cela crée des tensions inutiles. Et elle n’aime vraiment pas ça. Non pas qu’elle soit pacifiste, mais tout le monde n’est pas fait pour régler les conflits. Et puis on connaît tous cette personne qui veut toujours tenter de tout régler et qui au final empire le tout. Elle ne veut pas être comme cela. Ce qui entre en totale contradiction avec le chemin qu'elle a choisi, celle de devenir héros. Mais n'est-ce pas important de changer pour être à la hauteur de ce qu'elle attend ?

Pour autant, elle est quelque peu impulsive. Surtout quand il s’agit d’une personne blessée. Cela lui arrive de plus en plus, mais elle continue de foncer tête baissée si elle voit quelqu’un ayant besoin d’aide. Il ne lui reste qu’à espérer que les personnes qu’elle aide ne soient pas du côté obscur de la force ! Oui, j'avoue, je m'emballe un peu, mais vous avez compris le truc ! Mais son impulsivité ne s’arrête pas là. Bien qu’elle tente de refréner ses ardeurs, le naturel revient très vite aux galop !

Ce qui est bien avec elle, c’est qu’elle assume enfin ses formes ! Bon, ce ne fut pas facile puisqu’elle était plus que complexée il y a encore trois ans. Ce qui l’a fait changer ? Ce fut un de ses frères qui l’aida à passer le cap et à changer physiquement. Plus de femme qui se cache sous ses vêtements et qui ne prend pas soin d’elle. Un tour chez le coiffeur, quelques cours de maquillage et une nouvelle garde-robe firent de la jeune introvertie une femme pleine d’assuran… Ok pas encore, mais bon, une femme normale quoi. Vous vous dites que là, c’est trop simple blablabla. Je suis d’accord. Tout ne s’est pas fait en un jour ! Presque trois ans. Aujourd’hui encore, elle a quelques doutes sur son poids et son corps, mais un coup de fil à ses parents ou Keith et elle va mieux. Il n’y a rien de plus sincère que sa famille !  

Sans doute à cause de ces idiots d’enfants qu’elle a fréquenté lorsqu’elle était petite, mais elle restait une femme un peu réticente à l’appel de l’aventure. Non pas qu’elle manque de courage, mais elle est ce que l’on peut appeler une trouillarde. Et oui, ça arrive ! Il faudra de sérieuses bonnes raisons pour qu’elle se lance avec vous dans un périple mystique !

Ce qui est bien quand on est comme Caissy, c’est que l’on s’attache vite aux gens. Bien sûr, c’est à double tranchant. Elle peut se retrouver manipulée par une personne malintentionnée. Comme elle peut se retrouver à chouchouter une personne comme une maman. Ou comme… Une personne complètement gâteau. Donc, elle doit bien faire attention à ses fréquentations… Mais le fait-elle vraiment ? Non. Malgré toutes les mises en gardes de sa famille, elle n’arrive pas à ne pas apprécier quelqu’un jouant sur la corde sensible. Et encore, le pire reste sans doute cette naïveté presque candide qu'elle arbore par moment, quand elle se sent en confiance. À croire qu'elle a un bouton off sur son instinct de survie quand elle apprécie quelqu'un...

Bien sûr, ce ne sont là que les principaux attraits de sa personnalité. Comme tout le monde, elle peut se mettre en colère pour un rien (surtout pendant sa menstrues !), elle peut pleurer pour un rien, râler comme une ménagère ou encore vous ignorer avec un dédain proche de l’insolence. Parlez-lui de son poids, rappelez-lui qu’elle est seule ou encore menacez ses proches et vous lui ferez perdre les pédales. La façon dont elle réagira dépendra de la façon dont vous la menacez. Elle connaît la jalousie, la haine ou encore le mensonge. Mais c'est là des choses qui sont peut apparues chez elle au cours de ses années. Cela ne signifie pas qu’elle n’y succombera pas à nouveau. Après tout, elle est humaine non ?

Avant de commencer, je vais vous expliquer ce qu’est sa famille. Bien qu’ils passent pour une maisonnée normale, ce n’est pas tout à fait le cas. Si son père et ses frères sont toujours là, c’est sa grand-mère qui dirige tout. Ils fonctionnent sur un système matriarcal, pour faire simple : c’est la femme qui dirige. Alors, vous devez vous demander pourquoi ? Outre la maman sûre, papa peut-être, il paraît que les femmes ont tendance à être plus réfléchies et moins impulsives que les hommes. Mais entre nous, nous savons tous que c’est faux. Enfin, revenons à cette famille suivant un schéma clanique.

Caissy vient d’une famille de pêcheurs. Alors oui, une Japonaise venant d'une famille vivant de la pêche, ça fait tout de suite cliché, mais bon, on s'en fout non ? M'enfin, dans un village n'ayant même pas mille habitants, n'est-il pas normal de vivre de ce que nous offre la mer, quitte à en suivre les traditions ancestrales et vénérer ses dieux dit païens par le clergé ? Que disais-je déjà… Ah ! Oui !  Les pêcheurs et Caissy. Le père de la jeune femme était - non, non, je vous rassure, il est toujours bel et bien vivant ! - un nomade. Suite à une divergence d’opinions sur comment aider un banc de poissons dont ils devaient s'occuper, lui et son frère se sont déchirés. Pour conserver l’équilibre de la famille, Nick est parti, traçant seul sa route. Il aidait parfois les vétérinaires dans des organisations à but non-lucratif quand on ne le chassait pas parce qu'il parlait mal… Ou quand lesdits vétérinaires ne voulaient pas l’étriper parce qu’il avait encore fait n’importe quoi. Bref toujours est-il qu’un beau jour, au détour d’un chemin, il croisa la route de Chichi – HAHAHA tellement pas d'idée pour un nom que je prends celui de la femme de Goku! - . Et comme toute femme civilisée, celle-ci lui avait balancé son poing dans la figure avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche. La raison ? Madame se changeait en pleine nature et n’avait pas vraiment apprécié le voyeurisme de cet homme. Homme qui s’en défendit.

Et comme il la trouvait bien jolie, il commença à lui parler. De tout, de rien. De lui, de la nature et d'animaux. Car oui, il s'y connaissait aussi en créatures aquatiques – j'insiste au cas où, oui. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’intérêt de la femme s’éveilla enfin. Un vétérinaire, comme feu son oncle. Elle eut du mal à passer outre sa première, mauvaise - très mauvaise en fait - impression. Alors qu’ils marchaient côte à côte, et avec une distance de sécurité pour monsieur, ils finirent par arriver aux abords du village de la jeune femme. Nick ne connaissait pas bien cet endroit, mais Chichi semblait venir d’ici, c’est donc tout naturellement qu’il la suivit en posant mille et une questions sur la commune, ses habitants ou encore sur elle. Très vite, elle ne le supporta plus et le planta au beau milieu de la rue en disparaissant. Vraiment. Enfin, c’est ainsi qu’il vit la chose. En vérité, elle avait profité d’un moment d’inattention pour entrer furtivement dans une boutique.

Et quel était le pourcentage de chance pour qu’il choisisse d’entrer dans cette boutique-là ?! Pourtant… C’est ce qui arriva. Appelez ça Destin si vous le souhaitez, mais une connexion semblait s’établir entre eux. Et non, je ne parle pas d’internet. Restons sérieux, voulez-vous ? Ils parlèrent alors longtemps de ce qui semblait être la passion de la jeune femme : les animaux en voie de disparition.

Les jours passèrent et il revenait, inlassablement. Il s’accrochait à l’idée qu’elle finirait par accepter un rendez-vous avec lui. Ce n’est qu’après six mois de dur labeur qu’il arriva à ses fins. Je vais vous passer les détails de ce premier rendez-vous, qui en amena plusieurs autres par la suite. Et c’est lors de l’un de ces rendez-vous que la vérité éclata. Pas d’attaque sanglante de requin ni d'accident de voiture tragique. Oh non, loin de là. Un simple aveu. Et contrairement à ce que vous pensez, ce n’est pas Nick qui eut les cojones de le dire. Ce fut Chichi. La relation devenant de plus en plus sérieuse, cela devenait dangereux de ne pas lui dire. Pourquoi ? Et bien tout bonnement car elle était fiancée à un autre. Sauf qu'elle refusait cette union. Surtout, depuis que ledit fiancé avait croisé sa moitié. Finalement, elle mit fin à sa première relation pour les beaux yeux océan de celui qui faisait battre son coeur. Ceci renforça leur lien et ils se marièrent. Keith fut le premier de la fratrie. Il naquit trois ans avant Caissy.

Passons quelques années, quand Caissy eut quatre ans, que son cadet avait un an et qu'elle fit ses premiers pas en milieu scolaire. Jusque-là, rien de bien folichon, elle se fit des amis, aimait l'école et tout ce qui allait avec. Elle aimait apprendre, elle rêvait de devenir danseuse à cette époque. Cependant, comme toute personne découvrant son alter un jour, elle eut des problèmes. Et de voir son goûter volé par un petit casse pied, ce fut sans doute le drame de sa vie. Alors elle se mit à pleurer, toutes les larmes de son corps, et s'énerva en même temps. Ce fut ce jour-là qu'elle comprit que son alter pouvait être un danger pour les autres. Et pour elle. Surtout pour elle.

Elle tint son alter de son père, tandis que sa mère avait un contrôle partiel sur l'eau. Sans doute que cela aurait été plus simple pour Caissy d'avoir cela. Sauf que dame nature lui avait attribué un pouvoir qui semblait trop grand pour une enfant si facilement émotive. Alors quand elle vit Tsuya manger son pain au melon, elle vit rouge – ou violet plutôt – et lâcha prise sur son pouvoir. Il y eut littéralement des boules brûlantes d'un concentré d'UV s'éparpillant partout, autour d'elle. Les instituteurs, habitués aux pertes de contrôles des enfants, mirent rapidement les autres en sécurité, mais c'était sans compter sur Caissy. Car en cet instant, elle était la plus en danger. Mais comment approcher une enfant entourée d'un amas de balle brûlante comme un soleil ? Il y eut bien quelqu'un qui tenta de les refroidir avec de l'eau, mais cela ne fonctionna pas bien. Et plus elle criait, plus elle pleurait, et plus la chaleur grimpait.

Elle ressentit alors les premiers contrecoups liés à son pouvoir et un mal de tête fulgurant la prit, la faisant hurler de plus belle. La chaleur augmenta encore bien que plus aucune balle ne semblait apparaître. Mais les restantes roulaient vers elle. Alors, on appela son père, un peu désespéré sans savoir comment la calmer. Sauf que le temps qu'il arrive, la petite avait perdu connaissance, le dos et le ventre mis à nus, couverte de cloques. Elle fut emmenée à l'hôpital en catastrophe et y resta plusieurs semaines, dans la section des grands brûlés. Fini l'école pour elle.

Avec le temps, les soins et le soutien de sa famille, elle s'en remit, bien que désormais, elle ne sente plus rien sur une partie de son dos et son ventre, les brûlures lui ayant ruiné les terminaisons nerveuses à ces endroits. À sa sortie, il fut décidé par ses parents de la laisser se remettre et de l'aider à contrôler son alter et ses émotions avant de prendre le risque de la remettre dans une école. Il serait dommage que quelqu'un meure à cause d'elle. Ou qu'elle meure...

Ce ne fut pas simple pour elle, qui était une enfant laissant parler ses émotions – et qui l'est toujours dans une certaine mesure – de devoir apprendre à les contrôler pour ne pas finir tuée par son propre alter. Et oui, sa mère en voulut beaucoup à son père de ne pas avoir concrètement pris en charge leur fille quand les premiers signes de son éveil se manifestèrent. Mais comment aurait-il pu savoir ce que cela allait donner une telle chose ? Lui, enfant, il n'avait jamais eu aucun souci pour contrôler le sien, il était loin de se douter que sa fille rencontrerait ce genre de soucis là. Ainsi dut-il appeler son père, en Angleterre, pour qu'il lui donne des conseils pour aider sa gamine. Grand-père qui ne se fit pas prier pour lui expliquer comment s'y prendre : des baffes dans la tête. Au vu de l'air perplexe que vous arborez, laissez-moi vous rassurer, non. Il ne l'a pas fait. Il a pris du temps avec elle, l'a emmenée dans des coins isolés pour qu'elle puisse se libérer et l'a même aidée à trouver un palliatif quand ses émotions devenaient trop puissantes. Un mantra à réciter, en boucle, comme une prière, pour qu'elle retrouve son calme. Une phrase toute simple, INSÉRER LA PHRASE.

Alors oui, pour vous, cela peut paraître un peu débile, un classique ou même cliché, mais au moins, cela eut l'effet escompté. N'est-ce pas le principal ? Ainsi reprit-elle une vie sociale, bien que se tenant un peu à distance au début. Puis lentement, elle devint celle que vous connaissez : la joie de vivre, la douceur et la souriante. Pourquoi ? Parce que son éclat de colère est resté et que certains l'ont connue à ce moment-là. Au moins arriva-t-elle à faire oublier la peur qu'elle pouvait inspirer. Et elle n'utilisa plus que rarement son alter, préférant se perdre dans ses cours de danse que de tenter de s'améliorer au contrôle de celui-ci, occultant presque son existence.

Huit ans plus tard, alors qu'elle était en primaire, sa famille connue un nouveau drame. Son cadet, son adorable petit prince, son soleil, fut emmené à l'hôpital après qu'il se soit fait renverser par une voiture. Ses deux jambes étaient désormais hors service et son rêve de devenir un héros se brisa dans l’œuf. Caissy quitta l'école en plein cours quand sa mère vint la chercher, pour aller auprès de Jesse. Quand elle le vit, son coeur se serra dans sa poitrine. Il était encore si petit, si frêle, si… Elle s'approcha de lui, une main tremblante attrapant la sienne. Il ne le sentit pas, ne le vit pas, puisqu'il était plongé dans un coma artificiel. Mais en bonne grande sœur – et surtout fusionnelle – elle refusa de quitter son chevet tant qu'il ne pourrait pas sortir de là.

Quand il reprit conscience, elle lui offrir un sourire sincère, bien que débordant de tristesse. Peu après il fallut lui avouer que jamais il ne pourrait devenir héros. Ce qui lui brisa bien plus le cœur. Elle ne sut que dire et perdit tous ses moyens, ne pouvant se montrer assez forte ou mature pour lui. Après tout, elle-même avait le cœur en miettes en sachant que le rêve de son cadet ne pourrait jamais être réalisé. Il avait un alter similaire au sien, la chaleur en moins, et il avait déjà tout prévu, depuis des années ! Son nom d'alter, de héros, et même sa tenue ! Et là, brutalement, à cause d'un abruti ayant eut son permis dans une pochette-surprise, il ne pourrait plus rien faire de tout cela. Elle regretta de ne pouvoir remonter le temps et d'être celle qui finirait sur ce lit.

C'est alors que cette idée tordue germa dans sa petite tête rousse : elle serait le rêve de son frère. Elle serait la licorne de la justice. Le bras droit de son frère. Car rien ne l'empêchait de changer de branche pour devenir un soutien infaillible pour elle à terme. C'est donc dans le plus grand secret qu'elle se prépara pour entrer à Yuei. Elle n'avait jamais été une excellente élève, ni même très douée en sport, pourtant, durant ces trois années, elle fit de son mieux. Sa moyenne augmenta un peu, de quelques points à peine, mais assez pour lui permettre de passer le test écrit sans trop de mal. Par contre, quand ce fut le tour du test d'aptitude au sauvetage, cela se compliqua. Non pas qu'elle était incompétente, mais il était clair que son alter n'était pas le plus adapté pour le sauvetage. Cependant, elle y arriva, sans doute parce qu'elle avait la ferme intention de ne pas décevoir son petit frère…

Elle attendit donc les résultats avec appréhension. Si elle ratait, elle détruisait le rêve de son cadet. A contrario, si elle était prise, elle pourrait faire vivre son rêve, et cela n'avait pas de prix à ses yeux. Elle n'avait pas d'autre choix que de réussir. Pour lui, elle avait même abandonné la danse. Elle préférait le voir sourire que de vivre de sa passion. Après tout, elle pourrait danser lors de ses repos. Enfin, lorsqu'elle reçut l'enveloppe, elle déglutit et alla s'enfermer, cachée aux yeux des siens. Puis elle l'ouvrit et lâcha un soupir. De justesse. Cela s'était joué à un poil de cul… Bordel ! Elle était prise !!!! Caissy ouvrit la porte et courut dans le salon, là où ses frères et parents étaient, pour leur annoncer la bonne nouvelle. Nouvelle qui ne fut pas si bien prise que cela. À part Jesse. Il ne savait rien des idées de sa sœur, mais il était assez futé pour comprendre son raisonnement. Et comment ne pas être attendri quand on la voyait ainsi, prête à tout pour lui rendre ce sourire qui s'était fané quelques années plus tôt ?

Son père eut des doutes quant à son choix, mais ne s'y opposa pas. Sa mère non plus, bien que terriblement sceptique. Ce fut Keith qui posa problème. Il avait déjà son cadet qu'il n'avait su protéger, alors se retrouver dans l'incapacité de protéger sa sœur, hors de question. Il cria, jura, s'emporta tel que Caissy le gifla, les larmes aux yeux. Et ne lui adressa plus la parole jusqu'à son entrée à Yuei. Et même après. Elle lui en voulait. Était-ce donc trop compliqué que de la soutenir dans ce choix qui ferait d'elle une héroïne ?… Ou une raté.

Son admission se passa plutôt bien, elle se retrouva néanmoins en colocation avec deux garçons quelque peu… Particuliers. Sans compter que leur lieu de vie était un endroit très sombre, presque trop pour elle. Alors ce fut avec une logique implacable qu'elle fit en sorte que sa chambre soit la plus lumineuse possible. Ainsi, commença sa nouvelle vie. Rapidement, elle devint la boule de joie de sa classe et celle qui s'occupait de la maison dans la collocation. Elle apprenait lentement et doucement à apprécier ses camarades et surtout, Seito, l'un de ses colocataires. Qui avait son charme, ne laissant pas la gourdasse indifférente, même si elle ne s'en rendait pas compte.

Sa première année ne fut pas de tout repos, et avouons le, elle était souvent bonne dernière en tout. Sauf quand il s'agissait de faire la fête. Là, elle était toujours la première pour s'éclater. Que se soit dans les matières générales où plus spécifique, elle semblait avoir beaucoup de mal, comme si son cerveau ne comprenait rien. De fait, elle demandait beaucoup d'aide à Seito le soir, pour qu'il lui explique plus simplement ce qu'elle n'avait pas comprit dans la journée. De fil en aiguiller – et sans remarquer le dépit du jeune homme – elle se sentit proche de lui, aimant sa présence et surtout : l'emmerder. Ne voyait pas là une tsundere, elle n'en est pas une, loin de là. Mais bel et bien une jeune femme taquinant… Un ami.

Elle passa de justesse en deuxième année et comprit qu'elle allait devoir redoubler d'efforts si elle ne voulait pas être larguée. Ainsi passa-t-elle plus de temps à la bibliothèque, avec d'autres camarades qui l'aidaient un peu. Si son niveau ne décolla pas en flèche, au moins, ne fut-elle pu dernière. Et c'est au cours de sa deuxième année qu'elle intégra le conseil des élève, pour aider un peu Seito – bien qu'elle lui apporta plus de soucis qu'autre chose. Elle se retrouva donc à aider la personne en charge des événements de Yuei et se découvrit une passion pour l'organisation. Ce fut donc logique que la personne en question la forma pour prendre sa suite à ce poste. Rien de bien extraordinaire, mais assez pour qu'elle réussisse au moins une chose dans sa jeune vie d'étudiante : faire de sacrer soirées – avec les accords des professeurs – pour ses camarades. Souvent à thème. Et pour relâcher la pression, elle tentait d'en faire une par mois. Rien de fou, mais un peu de musique, des jeux, des sucrerie… Jusque 22 ou 23h avant que tout le monde mette la main à la patte pour ranger et aller dormir, après ce moment de franche camaraderie.

C'est dans cette ambiance que commença sa troisième année, avec pour seul changement, Seito à la tête du conseil des élèves depuis une année déjà et elle pour le seconder. Cela ne changea pas grand-chose à sa façon de faire habituelle, mais au moins était-elle sous la surveillance de son ami...