Fiche de présentation de Hanako [AV / T - MT]

PHYSIQUE

Hanako fait 1 mètre 51 pour 49 kilos, lui donnant une assez frêle stature, à la limite pour une fille de 15 ans. Son visage rond et mignon lui donnent une bouille encore enfantine. Ses cheveux lisses et bruns lui arrivent aux épaules dans une coupe au bol, avec quelques mèches passant sur le front. Ses yeux sont roses. Le corps en I, elle est encore très peu formée. La plupart du temps lorsqu’elle n’est pas dans son rôle de justicière, elle porte sa tenue d’écolière constituée d’une marinière blanche, d’une jupe bleue ainsi que des collants et des ballerines noirs. Elle ressemble à n’importe quel étudiant lambda au premier coup d’oeil...

Cependant lorsqu’elle est sous son identité de “Dream Girl”, son apparence change du tout au tout. Ses cheveux sont roses, changement causé soit par le passage de son amie utilisant son alter, soit après une teinture. Ils sont également attachés en deux couettes sur les côtés, attachées par des rubans d’un rose plus foncé. Et de manière générale, elle porte du rose un peu partout sur ses habits. Hanako porte une robe bouffante avec des rubans attachés aux hanches, aux chaussures et à son cou, tous formant des noeuds papillons. Elle possède égalements des gants blancs, et ses collants et ballerines changent pour prendre la couleur blanche pour le premier et rouge pour la seconde. Il y a encore plein de petits détails par-ci par là dans son costume, qui a été travaillé dans un très grand soin. Et si elle ressemble à une Magical Girl, c’est parce que cela a été entièrement voulu par elle qui en est fan.

PSYCHOLOGIE

Beaucoup de gens qui connaissent Hanako la décrivent comme une fille ayant un bon cœur.
Dotée d’une grande gentillesse et sensibilité, la jeune fille n’hésite pas à aider autrui même si cela lui porte détriment. C’est à la fois sa plus grande qualité et son plus gros défaut. Elle est aussi un modèle très apprécié des parents et des professeurs. Beaucoup d’adjectifs la qualifient à ce sujet : studieuse, attentive, polie… on croirait un petit ange descendu sur terre. En vérité, c’est parce qu’elle a toujours été tenue à l’écart des problèmes par sa famille, et a grandi dans un petit cocon. Elle a rarement fait face aux dangers du monde extérieur, ce qui fait qu’elle a encore du mal à se figurer ce que cela représente.

Malgré cela, elle n’est pas aussi fragile qu’on peut le penser. Hanako est une personne capable de faire beaucoup d’efforts, que ce soit au niveau du physique ou du mental. Elle est dotée d’une grande détermination, lui permettant de dépasser ses limites et ses peurs. Malheureusement cela lui donne aussi un côté un peu borné, car une fois qu’elle a un objectif en tête elle veut tout faire pour y arriver. Mais malgré tout ça il y a toujours un obstacle très difficile pour elle à franchir… et c’est l’autorité. L’autorité des parents, l’autorité de l’école, l’autorité de la loi… car malgré tout, elle reste une jeune adolescente qui ne vole pas encore de ses propres ailes. C’est pour cela qu’elle cache ses activités de justicière.

Pacifiste, elle cherche toujours un moyen d’aider sans blesser qui que ce soit. Consciente de son image auprès de son entourage, elle souhaite être une bonne influence pour les autres et une source d’inspiration. Elle veut leur donner de l’espoir et des rêves dans ce monde où ils se font de plus en plus rares...

“C’est terminé Dream Girl… l’arme suprême a déjà été enclenchée ! Dans quelques instants, toi ainsi que tout Dreamland seront réduits en cendres !”

“Nightmare…”

La situation semblait désespérée. L’héroïne était blessée et à genoux devant le terrible vilain masqué, habillé d’une longue cape noire cachant la majorité de son corps et de gants dont les extrémités étaient ressemblaient à des griffes. Un grand sourire carnassier s’esquissa, révélant ses dents pointues.

Les deux ennemis se trouvaient sur un gratte-ciel, en pleine nuit. Derrière le vilain se trouvait l’arme suprême, un canon dirigé vers le ciel. Celui-ci chargeait son tir, qui une fois retombé provoquerait une explosion suffisante pour tout raser sur des kilomètres. Il ne lui restait plus que quelques secondes avant qu’il ne soit lancé…

“Une dernière volonté ?”

“Cela ne se passera pas comme ça Nightmare…”

L’héroïne se releva en tremblant. Le regard déterminé, celle-ci pointa du doigt le ciel et dessina une flèche de lumière qu’elle saisit.

“Peu importe combien de flèches tu tireras, celles-ci seront toujours englouties par mes ténèbres !”

“C’est là où tu as tout faux Nightmare ! Le mal aura beau mettre à terre le bien, celui-ci se relèvera toujours ! Même si l’espoir semble perdu et que le monde a abandonné leurs rêves, il y aura toujours au moins une personne pour les faire renaître et les guider vers un avenir lumineux !”

Dream Girl banda son arc. Sa flèche de lumière se mit à briller plus intensément. Elle allait tout donner dans cette flèche, celle qui fixera l’issue de ce combat…

“Là maintenant, j’entends les voix des milliers de gens vivant à Dreamland. Et celles-ci ne veulent qu’une chose… te vaincre !”

“Quoi ?!? Comment est-ce possible que tu possèdes encore autant d’énergie ?!?”

“Tu n’as encore rien compris ? Cette énergie est celle de tous les habitants… tous leurs espoirs et leurs rêves sont concentrés sur cette flèche ! Tu pensais que le mal les avait affaiblis… mais là maintenant ce sont eux qui se battent contre toi ! C’est terminé… GRAND LIGHT ARROOOOOOOOW !”

L’héroïne décocha sa flèche. Celle-ci fila à toute vitesse en direction du vilain et se planta dans son corps. Celui-ci émit un cri de douleur, tout en regardant les faisceaux de lumière émettre de cette ultime attaque.

“AAAAAAAAAAARGH !”

De la lumière jaillit derrière lui, l’énergie de la flèche passant à travers son corps jusque dans l’arme suprême. Celle commença à s’illuminer également, jusqu’à ce que cela recouvre l’entièreté du toit. Un bruit d’explosion se produisit alors. Dans un dernier flash blanc, le combat se termina enfin. Dream Girl avait sauvé la ville, et avait enfin triomphé contre son ennemi juré…

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“Et… coupé !”

“Ca y est, on l’a enfin terminé ! Wouhou !”

“C’était génial, bien joué les gars !”

Dream Girl soupira et se regroupa autour de ses amis, tout comme Nightmare qui se releva, parfaitement indemne. Celui-ci retira son masque transpirant, laissant voir le visage d’un adolescent assez jeune, environ la quinzaine. C’était l’âge approximatif qu’avait tout le monde ici. Les acteurs, le caméraman, la monteuse… chacun se donnait à fond pour faire vivre les histoires de Dream Girl sur le net à travers leurs courts métrages. Courts métrages qui, bien qu’amateurs, étaient d’excellente qualité.

“Mitsuki, comment t’as fais pour l’effet de lumière derrière Yukine ? C’était GÉNIAL pour l’effet de la flèche ! Tu nous l’avais caché !”

“Oh rien de particulier, juste quelques effets de lumière avec les néons et les projecteurs… mais je vais apporter quelques modifications sur ordi, ça va être encore plus classe tu verras !”

Tout en discutant, le groupe d’ami rangea les équipements, le fond, puis les deux acteurs s’en allèrent dans des salles fermées à clé pour se changer. Au bout de quelques minutes, “l’héroïne” sortit habillée de son pull en laine marron, sa jupe bleue et ses collants blancs. Dream Girl, ou plutôt de son vrai nom Hanako Ashiba, vit ses amis autour de l’ordinateur où la monteuse commençait déjà à éditer le court-métrage sur son logiciel.

“Je vais aussi rajouter des éclairs, pour que ça fasse plus dramatique.”

“T’es vraiment TROP, TROP forte Mitsuki ! Tu m’épates toujours, on dirait un vrai film !”

“Ça, c’est aussi parce qu’on vous a comme super acteurs !”

“Yukine peut-être, mais moi je suis pas une super actrice…”

“Sois pas modeste ! Tu le joues super bien ton rôle de Dream girl !”

“Tetsuya a raison ! T’es hyper essentielle, en plus c’est grâce à toi et ton père qu’on a pu payer tous les équipements… c’est grâce à toi qu’on arrive à faire des supers courts-métrages !”

Hanako rougit, un peu gênée.

“Bon, du coup je m’occupe du reste du montage, je vais me mettre à fond dessus ! Ca sera fait dans 3 jours je dirais, je vais le faire ce week-end là. Je vous enverrais le rendu final avant de le poster en ligne !”

“Ça marche, j’ai trop hâte ! Courage à toi, et à plus tout le monde !”

“A plus !”

Le garage dans lequel ils avaient tourné s’ouvrit alors. Hanako fit un dernier geste de la main pour dire au revoir avant de se diriger en direction de sa maison. Mais à peine se retourna-t’elle que son amie Mitsuki l’appela en courant dans sa direction.

“Hé Hanako attends ! Tes cheveux !”

“Mes chev-... aaaaah oui j’avais oublié !”

Son amie passa sa main sur la chevelure de l’adolescente. Celle-ci prit alors une couleur brune, sa couleur biologique.

“La prochaine fois fait gaffe avant de partir. Changer la couleur des choses que je touche c’est pas dangereux comme alter, mais je préfère utiliser mon pouvoir en intérieur, et en privé. J’ai pas envie que ça se sache, tu sais très bien comment réagissent certaines personnes…”

“Oui je sais, surtout en ce moment… désolée, je ferais plus attention.”

“Allez, bye !”

Mitsuki se retourna et partit de son côté. La brunette reprit alors sa marche pour rentrer chez elle. Dans les grandes rues de Shibuya, elle n’était qu’une personne parmi les innombrables passants. Et tandis qu’elle marchait, elle regardait les nouveautés sur son téléphone. Abonnée au magazine “Tokyo news”, elle lisait l’article “Un jour, un héros” mettant en avant le témoignage d’une nouvelle héroïne, “Crimson Ember”. Hanako regarda les photos de la jeune femme avec des étoiles dans les yeux. Elle pétait le style avec ses bras mécaniques et son corps musclé. Après, de manière générale l’adolescente était en admiration devant tous les héros qu’elle voyait. Elle les idolâtrait, et ce depuis toute petite. Ils étaient forts, courageux, bons… tellement de qualités qu’elle admirait. Elle voulait les ressembler.


Entendre ce genre de remarques lui faisait mal au coeur. C’étaient deux hommes qui en parlaient, pendant qu’elle prenait le même chemin qu’eux. Ils avaient le regard belliqueux et rempli de haine. En les entendant, Hanako baissa la tête. Elle avait un alter, donc forcément elle se sentait concernée… mais aussi, elle avait de la peine pour les héros qui devaient vivre ça au quotidien, alors que pourtant ce sont eux qui aidaient la population.

(Tous les gens finiront par vous apprécier les héros… tenez bon ! Je crois en vous !) pensa-t'elle en serrant les poings.

Elle finit par arriver devant sa maison. Un manoir grand et luxueux, témoignant de son statut social. Son père était le chef d’entreprise d’une fabrication de jouets assez populaire au Japon. Autant dire qu'ils n'avaient jamais de problèmes d'argent. Et la plupart du temps, leur fille était gâtée et recevait tous les cadeaux qu’elle leur demandait, d’où le matériel qu’elle et ses amis utilisaient pour leurs films. Mais profitait pas de cette richesse sans rien faire en retour. Ses parents sont très stricts sur l’importance du travail et de l’effort. Si elle recevait des cadeaux, c’était parce qu’elle travaillait dur pour y parvenir.

Depuis l’enfance, elle est un véritable modèle à l’école. Elle se donne à fond, même dans les disciplines sportives. Et malgré tout ça, elle arrivait toujours à avoir du temps libre pour sortir avec ses amis. Était-ce grâce à l’éducation de ses parents qu’elle était surdouée ? Ou bien avait-elle ces facilités depuis la naissance ? A vrai dire, il était très probable que ce soit les deux en même temps.

*Bzzzzt*

L’adolescente répondit à l’interphone pour demander à ce qu’on ouvre la barrière menant au domicile. Une fois fait, elle parcourut la courte distance du jardin et arriva jusqu’à la porte, où elle fut accueillie par son majordome.

“Bon retour chez vous, mademoiselle Ashiba.”

“Merci Sebastian, mes parents sont-ils rentrés ?”

“Votre père est là depuis bientôt une heure. Il est assez fâché contre vous de rentrer aussi tard.”

“C’est vrai ?!? Mince, j’aurais du faire plus attention à l’heure… je vais leur parler, merci Sebastian !”

La brunette pressa le pas. Marchant dans le grand hall d’entrée, elle prit les grands escaliers au centre, menant à deux couloirs opposés. Prenant celui de gauche, elle croisa quelques domestiques au travail qu’elle salua. Elle prit ensuite la porte menant au salon. Son père l’attendait. C’était un homme blanc ayant la quarantaine, d’1 mètre 80 à la carrure assez imposante. Les cheveux courts et bruns, il était encore vêtu de sa tenue de travail, à savoir son costard et son pantalon gris, ainsi que son nœud papillon noir. Il avait le visage fin et les yeux noirs en amande. En voyant sa fille arriver, il croisa les bras et lui lança un regard sévère.

“Désolée, je suis en retard…”

“Jeune fille, ce n’est pas une attitude que je cautionne. Tu connais les règles, tant que tu les respecte et que tu es studieuse, je te laisse sortir avec tes amis. Alors dis moi, où étais-tu donc et que faisais-tu ?”

“Je suis vraiment désolée ! J’étais encore avec eux, je te jure ! On voulait à tout prix finir l’épisode ce soir donc on a pris plus de temps que prévu… je sais que j’aurais dû te prévenir, mais j’étais tellement à fond que je voulais pas m’arrêter…”

“...Très bien. C’est rare que tu fasses ce genre de choses, donc je vais ignorer cet incident pour cette fois. Mais ne recommence plus.”

Strict mais pas injuste, son père prenait compte des efforts que faisait sa fille. Et il savait quand celle-ci disait la vérité et qu’elle reconnaissait ses erreurs.

“C’est promis, ça ne se reproduira plus. Je suis très reconnaissante que tu nous ai permis de faire tout ça, alors je ne veux pas te décevoir ! Ne t’en fais pas, je continue de travailler dur à l’école… et puis faire cette série m’entraîne aussi pour devenir actrice, tu n’imagines pas comment !”

“Je suis content pour toi si cela t’aide pour ta future carrière. Mais tu sais très bien ce que j’en pense. N’oublie pas que tu auras mon soutien quoiqu’il arrive, et si tu as d’autres idées de filières en tête dis le moi.”

“Oui, oui, ne t’en fais pas... je vais aller dans ma chambre, je vais réviser un peu les cours de demain…”

Son père n’aimait pas ses choix. Être un acteur était un métier difficile, avec très peu de chances d’évolution dans la carrière. Si elle échouait, elle garderait pour toujours un salaire misérable. Mais malgré cela, il la laissait faire. Il considérait important le fait que sa fille fasse ses propres choix. Il croyait peu en ses chances de réussite, mais il était persuadé qu’elle aurait une prise de conscience lui faisant changer d’avis, comme il l’a eu quand il était jeune. Et dans le pire des cas, il lui donnerait toujours son soutien pour l’aider à se relever et qu’elle trouve sa voie. Il l’avait laissée expérimenter plein de passions, et lui avait fait faire plein d’activités pour qu’elle se construise son identité. Il avait été ouvert sur énormément de choses, y comprit sa passion pour le tir à l'arc quand elle était plus jeune en lui payant des cours. Il a été ouvert sur tout, sauf une chose en particulier…

L’adolescente arriva dans sa chambre et déposa ses affaires. La pièce était assez luxueuse. Rectangulaire, en entrant on voyait on face sa grande armoire en bois ébène, recouvert de dorures sur les portes. Proche de celle-ci se trouvait son lit, beaucoup trop grand pour elle et recouvert d’une large couverture rouge. Il se trouvait en face de la paroi vitrée donnant sur son balcon, et la vue sur les lumières de la ville de nuit. En tournant la tête sur sa gauche, elle vit un livre par terre qui était tombée de sa petite bibliothèque sur laquelle se retrouvait ses romans… et avec une petite section où était rangés ses mangas de Magical girls, son genre préféré. Elle remit le livre à sa place, et marcha en direction de son bureau, collé au mur de droite. C’était ici qu’elle révisait, d’ailleurs il y avait une pile de cahiers et de classeurs juste à côté.

“Il est où mon cahier de littérature…?”

Elle ne le trouvait ni dans son sac, ni sur la pile. Elle commença alors à chercher à d’autres endroits de sa chambre. Au bout de plusieurs dizaines de minutes à chercher, la jeune fille était frustrée. Et lorsqu'on a urgemment besoin d'un objet, on commence à chercher à des endroits improbables. Elle fouilla alors dans ses vieilles affaires poussiéreuses. Et c'est comme ça qu'entre ses anciens cahiers et feuilles, une en particulier tomba au sol. En la saisissant, la jeune fille écarquilla les yeux.

“Oh ! C’est…”

Un très vieux dessin qu’elle avait fait quand elle était petite. Une jeune fille en rose, vêtue d’un tutu et portant un arc magique. Son tout premier dessin de “Dream Girl”.

“J’avais oublié à quel point ce personnage était si vieux…”

Depuis l’enfance, elle avait toujours eu ce personnage en tête. Elle le jouait en cours de récréation avec ses amis, lorsqu’ils faisaient des leurs jeux de rôle. C’est vrai qu’ils se connaissaient depuis l’enfance… et malgré que le groupe s’est rétréci, les plus soudés sont restés côte à côte et sont restés dans les mêmes écoles, parfois même dans la même classe. Ils ont toujours gardé leurs petits jeux… mais désormais, cela avait pris une toute autre tournure à travers leur série. En y repensant, c’était sûrement parce qu’ils avaient grandi ensemble et à travers ces jeux qu’ils avaient maintenant envie de travailler dans le milieu du cinéma.

Hanako se souvenait pourquoi elle l’avait dessiné en premier. La jeune fille, toujours le dessin entre les mains, tourna alors la tête vers un poster accroché à son mur. C’était celui d’une ancienne héroïne, celle de son enfance. Elle portait une haut bleu marine en latex, en forme de crop-top, ainsi que d’un pantalon des même matière et couleur. Sur cette photo ses cheveux mi-longs et bleu océan flottaient dans l’air, dévoilant son visage de jeune adulte. Ses yeux émeraudes brillaient avec intensité, tandis qu’elle se concentrait en bandant son arc vers l’horizon.

“Blue arrow…”

L’héroïne de son enfance. Rien que la voir sur ce poster la fit sourire et soupirer de nostalgie. Pourtant, si l’on demandait à un enfant de dire quel était le héros de son enfance, elle ne serait que très peu citée. Et pour cause, cette héroïne-ci n’était pas si populaire que ça parmi les adorateurs des héros, et elle avait arrêté de donner des signes d’activité depuis des années. Elle avait été quelconque. Mais malgré tout ça, c’était l’héroïne préférée de l’adolescente, simplement parce c'était la première qu’elle a connu. Même encore aujourd’hui, elle avait des étoiles dans les yeux en voyant ses photos, lisant les articles sur elle et les témoignages… elle était son idole. C’était pour cette raison que petite, elle voulait lui ressembler et devenir une héroïne comme elle. Cependant…



Que ce soit ses parents, le majordome, les domestiques ou même ses camarades de classe… tous étaient contre les héros, et l’avaient toujours déconseillé d’en devenir une. Ils avaient réduit son rêve d’enfant à néant. Elle s’en souvient encore, elle en avait souvent pleuré à l’époque. Un bien mauvais souvenir. Mais après tout, n’avaient-ils pas raison ?

“Devenir une héroïne… hé hé… de toutes façons, ce n’est pas fait pour moi.”

Elle soupira. Fatiguée, elle décida d’arrêter de chercher pour le moment et de se poser dans son lit. Elle s’allongea et se mit à regarder la fenêtre, pensive. Retrouver ce dessin lui avait fait se sentir nostalgique. Elle repensa à ce personnage qu’elle incarnait, celui qu’elle avait voulu être en étant petite. Celui qui l’avait suivi toute sa vie, jusque dans la petite série qu’elle faisait avec ses amis. Elle savait que cela ne durerait pas, et qu’elle devra le laisser tomber à un moment où un autre… elle redoutait ce jour. Ce serait comme abandonner une partie d’elle-même…

“Hmm…?”

Elle fut sortie de sa rêverie en sentant quelque chose de dur sur son dos. Elle secoua la tête et regarda alors sous sa couverture. Elle venait de trouver son cahier de littérature.

“Ah ! Bon, et bien c’est l’heure de réviser…”

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“...Et donc on a pensé qu’il s’agissait d’une inflammation au niveau de l’estomac… mais au final après une radio j’ai découvert que ce n'était pas que ça, l’enfant avait avalé des billes ! Le pauvre chou ! Et une dizaine en plus de ça, que faisaient ses parents pendant ce temps là, je me le demande !”

“Sayuri, nous sommes à table… tu ne peux pas parler de tes opérations toute à l’heure ?”

“Rooh, tu as toujours été une petite nature… regarde, parler de ça ne pose pas de problèmes à ta fille !”

“Hein, que, quoi ?”

Hanako se tourna vers sa mère, surprise. Elle écoutait la télévision, donc elle n’avait pas suivi la discussion. Ses yeux fixèrent ceux de sa mère, une femme de la quarantaine mais qui en faisait plus dans la trentaine en réalité, possédant de longs cheveux lisses et bruns, attachés en une queue de cheval. Son visage était un peu plus rond que celui de son mari mais dénué de rides, cachées par des cosmétiques. Ses yeux violets étaient mis en valeur par sa tenue sombre, une chemise noire par dessus un t-shirt blanc, ainsi que d’une jupe rouge sombre et des collants noirs. Elle était chirurgienne à l'hôpital international de Seibo à Tokyo.

“Dis donc jeune fille, ce serait bien que tu écoutes ta mère quand elle parle !”

“Ah ah, désolée…”

Son père tourna la tête vers la télévision, curieux de savoir ce qui avait attiré son attention. Il vit alors le programme de “Tokyo News” parlant de l’arrestation de criminels, “les Wave Twins” par une nouvelle héroïne venue de l’étranger, celle se faisant appeler “Boom Beast”. Il regarda les informations en soupirant. “Boom Beast” puis “Scarlet Ember”... sans compter ces apprentis héros qui s’y mêlent, il commençait à y avoir une vague de la vocation qu’il n’appréciait guère. Surtout en voyant sa fille qui regardait tout ça avec un sourire aux lèvres.

“5 policiers blessés, et des rues endommagées suite aux murs de pierre de l’autre héros… je ne sais pas si on peut vraiment vanter leurs exploits.” dit-il d’un ton méprisant.

En entendant cela, sa fille s’indigna et lui répondit avec de grands yeux :

“Tu rigoles ??? Ils ont été géniaux ! Ces types étaient des meurtriers et des voleurs en cavale depuis des mois, et ils ont enfin réussi à les arrêter !”

“S’ils les ont retrouvé, pourquoi ne pas avoir envoyé la police dans ce cas ? Ils auraient tout aussi bien pu les mettre hors de nuire.”

“Tu as vu leurs alters ? L’un pouvait lancer décharges de vent ! Ils auraient été balayés en moins de deux !”

“Je ne vois pas en quoi un peu de vent est plus efficace qu’un revolver. Ils auraient dû envoyer des policiers, mais à la place ils ont préféré des jeunots en collants.”

“Tu sais très bien qu’ils sont plus que ça ! C’est pourtant simple, les héros sauvent les gens… pourquoi tu n’arrives pas à comprendre quelque chose d’aussi simple que ça ?”

“Calmez vous… et si on changeait de sujet ?”

“On a jamais eu besoin de héros, ni même des alters ! Regarde la société, elle a toujours réussi à évoluer sans ces choses ! Tout ce qu’ils apportent ce sont des problèmes en plus, que ce soient les “héros” ou les vilains ils provoquent des dégâts supplémentaires ruinant l’économie du pays…”

“Je te signale que j’ai un alter moi aussi, et c’est celui de grand-père, ton papa !”

“Je te l’ai déjà dis, toi tu n’as rien à voir avec ces énergumènes !”

“Ce sont des êtres humains, tout comme nous !”

“S’IL VOUS PLAÎT ! Est-ce qu’on pourrait baisser d’un ton une minute et parler d’autre chose ?”

Silence. Le père et sa fille se lancèrent un regard énervé. Ce n’était pas la première, ni ne serait la dernière fois qu’ils se disputaient à ce sujet. C’était d’ailleurs le seul sur lequel ils étaient en grand désaccord, à part ça ils s’entendaient à merveille… le problème étant que cela restait la passion première d’Hanako, donc ce n’était pas facile d’éviter les querelles. Surtout dans le monde actuel où héros et vilains sont au centre des informations…

“...Tu as raison. Changeons de sujet.”

Le père saisit alors la télécommande et changea de chaîne. Hanako baissa les yeux vers son assiette, et déclara au bout de quelques secondes de blanc :

“Je n’ai plus faim, je vais dans ma chambre.”

Et elle sortit de table, quittant le dîner sous le regard de ses parents qui la laissèrent partir sans rien dire. La brunette regagna alors sa chambre et s’allongea sur son lit, prenant un de ses mangas pour décompresser et se vider un peu l’esprit. Du temps passa… la mère d’Hanako finit alors par entrer dans la chambre de sa fille. L’adolescente soupira. Sa mère s’assit sur le lit de sa fille et lui sourit.

“Hey… ne prends pas mal les remarques de ton père. Tu sais très bien qu’il ne pense pas du mal de toi et de ton alter…”

“Pas sûr... quand je l’utilise pour les courts-métrages ça le fait froncer les sourcils... pourtant c’est en privé et je fais rien de mal…”

“Et c’est pour ça que malgré tout il te laisse l’utiliser, même si ça le déplait. Il est simplement inquiet pour toi et cherche à te protéger.”

“Me protéger de quoi ? Les héros ne sont pas des gens dangereux, ils sauvent des gens…”

“Tous les altérés et héros ne sont pas comme Blue Arrow ma chérie… et il a peur que tu sois influencée par de mauvaises personnes. Tu es une fille adorable et gentille, mais le monde n’est pas comme toi… tu le comprendras réellement en devenant adulte...”

Hanako détourna le regard en soupirant. Elle ne trouva rien à redire contre sa mère. Décidément, elle arrivait toujours à la convaincre et à lui faire pardonner son père. Les deux restèrent silencieuses pendant un certain moment, jusqu’à ce que l’adulte finit par se relever et s’en aller de la chambre de sa fille pour la laisser tranquille. Hanako reprit alors la lecture de son manga, avant de se mettre au lit.

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“C’était vraiment super cool, on se voit le week-end prochain !”

“Ouais, à plus !”

Hanako dit au revoir à ses amis une nouvelle fois. Après la fin de leur dernier épisode, ils avaient décidé de se rejoindre pour voir les derniers travaux de montages et de discuter de ce qu’ils allaient faire ensuite. Et puis également fêter le cap des 30 000 abonnés qu’ils venaient de franchir. Ainsi donc, elle se dirigeait en direction de sa maison comme à son habitude… mais un événement vint perturber son avancée.

“A l’ai-”

L’adolescente entendit une voix étouffée qui lui glaça le sang. Cela semblait provenir d’une petite ruelle proche d’elle. Ses battements de son cœur commencèrent à s’accélérer tandis qu’elle s’y approcha avec lenteur et sûreté. Une fois arrivée à l’embranchement, la première vue de la scène l’horrifia à un tel point qu’elle se cacha en reculant pour se coller contre le mur.

C’était une agression en direct.

Du peu qu’elle en ai vu, une femme adulte était en train de se débattre contre un homme avec une cagoule qui la frappait, et recouvrait sa bouche pour l’empêcher de crier. L’adolescente, sous le choc, passa rapidement sa tête pour observer d’un œil discret la scène. L’aggressée avait sortit un spray d’auto-défense de son sac, mais l’homme maintenait son bras avec force pour l’empêcher de l’utiliser. Au final, il tomba de ses mains, laissant la jeune femme sans moyen de se protéger.

Hanako ne put en observer plus et se cacha à nouveau. C’était la première fois que la brunette assistait à ce genre de scène, et elle était terrifiée, en panique, ne sachant pas quoi faire. Elle regarda alors de droite à gauche. Personne à l’horizon. Elle était la seule à pouvoir agir, mais que pouvait-elle faire ? Elle savait qu’elle devait appeler la police, mais ils arriveraient sûrement trop tard. L’aider elle-même ? Elle en était incapable. Alors quoi ? L’adolescente se mit à trembler. Elle posa sa main contre sa bouche, contenant sa respiration forte tandis qu’elle resta immobile, entendant l’agression se produire juste à côté. Elle entendait les coups que l’homme donnait et ne pouvait s’empêcher de sursauter à chacun d’eux tout en imaginant visuellement la violence de la scène.

(Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je fais ?)

Le temps qui s’écoulait semblait être une éternité. Son cerveau fonctionnait comme jamais auparavant, réfléchissant à quelle était la meilleure chose à faire dans cette situation. Des dizaines d’idées parcoururent son esprit au même moment. Et la plupart d’entre elles lui disaient de fuir le plus loin possible. Mais elle ne pouvait ignorer les appels à l’aide de l’innocente. Et alors, lorsqu’elle entendit un énième cri de douleur, plus fort que les autres… elle se mit à réagir avec l’idée la plus folle qui soit, mais que son cœur lui dictait de faire.

La jeune adolescente utilisa son alter. D’une main tremblante, elle se mit à dessiner la forme d’un pistolet, avec une gâchette et un trou pour le canon. Une fois le dessin terminé, elle saisit la forme rose qui devint tangible et se précipita vers le lieu de l’agression en pointant l’arme vers l’agresseur tout en criant :

“NE BOUGEZ PLUS !”

“Dégage de-... whoa, whoa, on se calme, c’est quoi ce machin ?!?”

“Un pistolet généré par mon alter ! Dégagez tout de suite d’ici sinon je tire ! Je plaisante pas !”

C’était du bluff. L’arme ne marchait pas et ne pouvait pas fonctionner, son alter venait de créer qu’une forme solide ressemblant à un pistolet, rien de plus. Mais l’agresseur lui, ne le savait pas. Et elle comptait sur ça pour le faire fuir. Elle espérait avoir été assez convaincante avec son talent d’actrice. Elle observait l’agresseur avec un regard dur et sûr d’elle, mais en vérité elle était terrifiée et faisait de son mieux pour ne pas trembler de tous les membres de son corps.

(Pitié vas t’en. Pitié vas t’en. Pitié vas t’en.)

“Je vous préviens, au bout de trois je tire. Un…”

Son agresseur restait immobile. Lui-même était en pleine réflexion, se demandant tout ça était bien réel. Un pistolet rose lumineux, c’était très louche…

(Vas t’en, vas t’en, vas t’en, pars, pars, PARS !!!)

“DEUX !!!”

L’adolescente serra plus fort son arme. Elle était sur le point de craquer. De hurler et de partir en courant. Mais avant que cela ne se fasse, son agresseur leva ses mains en l’air et fit un pas en s’écartant de l’agressée. Cette fille avait un alter et lui non, il n’avait pas envie de prendre le risque…

“OK, OK, on se calme ! Tout doux, je m’en vais ! Tire pas !”

Lentement, il avança les mains en l’air vers la sortie de la ruelle, tout en gardant ses distances envers l’adolescente qui gardait son arme en joue. Une fois qu’il fut assez éloigné, il prit un des embranchements en courant, fuyant l’altérée. C’était terminé.

“Aaah… aaah…”

La jeune fille tomba sur les genoux, lâchant son “arme” et se tint la poitrine. Elle se sentait au bord de la crise cardiaque, incapable de reprendre une respiration normale. Elle ne revenait pas de ce qu’elle venait de faire. Elle resta ainsi pendant plusieurs secondes puis se releva en s’appuyant contre le mur. Ses jambes peinaient à soutenir son corps. Reprenant ses esprits petit à petit, elle se tourna en direction de la jeune femme qui encore sous le choc et à terre, recouverte de blessures. L’adolescente ravala sa salive et s’approcha d’elle en lui tendant la main.

“V-Vous… vous allez bien ? Vous pouvez vous relever ?”

D’une main tremblante, la femme saisit celle de la jeune fille qui l’aida lentement à se relever. Une qu’elle fut debout, celle-ci fondit en larme et la prit fort dans ses bras.

“M-Merci… merci, merci, merci…”

L’adolescente, confuse, laissa la femme faire en l’observant avec des yeux ronds. Elle ne savait pas comment réagir. Elle resta ainsi plusieurs minutes, le temps qu’elle se remette de ses émotions…

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Il ne fallut pas longtemps à la police pour arriver après cela. Les deux femmes se firent interroger sur l’identité de l’agresseur et sur la façon dont les événements se sont déroulés. Hanako était sous pression. Elle avait utilisé son alter après tout, chose qui était interdite… mais elle ne l’a pas utilisé pour blesser, et avait réussi à sauver la jeune femme avec, alors seraient-ils cléments ?

“Et donc, que s’est-il passé après…?”

Mais avant qu’elle ne s’apprête à dire la vérité, ce fut la femme qui lui répondit :

“Cette jeune fille a prit mon spray d’auto-défense que j’ai fais tomber par terre quand il m’a frappé. Elle s'est faufilée pour le prendre et l’utiliser contre l’homme qui a fini par fuir…”

Hanako regarda avec de grands yeux ronds la femme qui essayait de prendre la protéger en cachant la vérité. Elle resta sans voix jusqu’à ce que le policier lui demande :

“C’est ce qu’il s’est passé ?”

Hanako le regarda alors avec une expression confuse. Elle finit par hocher la tête. Le policier haussa un sourcil et finit alors par répondre :

“...Très bien. Si vous n’avez pas d’autres informations à me donner, je pense qu’on en a fini. Si jamais on retrouve l’identité de l’agresseur nous vous préviendrons. Vous avez fais preuve d’une très grande bravoure aujourd’hui mademoiselle. Vous avez l’air encore un peu sous le choc, je vais vous raccompagner à votre domicile. Quand à vous madame, mes équipiers vont rester avec vous le temps que l’ambulance arrive, ils ne devraient pas tarder.”

Hanako suivit alors l’agent de l’ordre jusque dans sa voiture et lui donna son adresse. Elle resta muette le long du trajet qui fut bien court, et elle finit par arriver chez elle. Le fait qu’elle arrive si tard avait inquiété ses parents, et quelle surprise ce fut pour eux lorsqu’ils la virent accompagnée d’un policier. Celui-ci lui leur expliqua la situation. Le remerciant de l’avoir raccompagnée, ils firent entrer leur fille et restèrent un moment autour d’elle à la câliner, la faire s’asseoir et examiner son corps. Ils étaient rassurés de voir qu’elle n’avait rien. Ce furent des retrouvailles fortes en émotions… cependant elles entrainèrent aussi une réaction non contrôlée de la part de son père qui cria sur elle :

“Bon sang Hanako, qu’est-ce qui t’a pris de foncer vers le danger ?!? Ça aurait pu être grave, ne refais jamais ça !”

Intimidée, la jeune fille baissa la tête sans dire un mot.

“Chéri, je pense que c’est mieux qu’on la laisse se reposer un peu. Elle est encore sous le choc…”

Sur ces mots, la chirurgienne accompagna sa fille jusque dans sa chambre, en lui faisant savoir que si elle avait besoin de quelque chose elle n’avait qu’à l’appeler. La jeune fille resta donc allongée sur son lit, tentant de digérer les récents événements. Elle resta ainsi plusieurs heures sans sortir de sa chambre ou même prendre son dîner. Elle ne pouvait s’empêcher de repasser la scène en boucle dans sa tête. Elle fut déconcentrée lorsqu’elle entendit sa mère entrer dans sa chambre à nouveau et s’asseoir près d’elle…

“Ma puce… tu te sens mieux ?”

“Un peu…”

“Je suis tellement contente que ce soit le cas.”

Elle passa une main sur les cheveux de sa fille.

“Tu sais, ton père a raison… tu t’es mise en danger. Qui sais ce qui aurait pu t’arriver… la prochaine fois s’il te plaît, S’IL TE PLAÎT, ne fais pas une chose pareille…”

“Oui maman…”

Elle resta un moment silencieuse avant de lui sourire.

“...Mais malgré tout, je ne peux pas dire que tu as mal agit. Et je ne peux pas ignorer le fait que tu ai fais une chose incroyable aujourd’hui. Tu as sauvé une vie… ton père ne le diras peut-être pas, mais il le pense, et moi aussi… je suis fière de toi.”

Elle lui donna un baiser sur le front. Hanako resta bouche bée, les yeux ronds. Jamais des mots ne l’avaient autant touchée auparavant. Elle regarda sa mère sortir de sa chambre avec le cœur battant fort, et en laissant échapper un sourire…

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Plusieurs jours s’écoulèrent. La vie avait repris son cours normal, mais Hanako ne fut plus la même depuis ce fameux jour. Elle n’arrêtait pas de penser à ce qu’elle avait fait, et au fil du temps son ressenti finit par changer. Elle ne regrettait pas ce qu’elle avait fait, et plus que ça elle en était fière. Elle repensa à la victime et à l’espoir qu’elle avait vu dans ses yeux lorsqu’elle lui a porté secours. Cela lui procurait un immense sentiment de joie de savoir qu’elle avait fait la bonne chose à faire. Jamais elle n’avait eu l’impression d’autant bien remplir sa vie qu’à ce moment…

Elle s’était mise alors à repenser à ce qu’elle avait fait jusqu’à maintenant. Tous ces jeux, ses rêves, et ce personnage qu’elle avait créée et avec lequel elle s’identifiait. Et elle avait finit par avoir une conclusion. Jouer le personnage de Dream Girl lui avait toujours donné l’impression d’être une héroïne… mais maintenant qu’elle avait sauvé une personne en vrai, elle savait ce que cela faisait d’en être une. Tout ce temps on avait repoussé son rêve d’être une héroïne, au point qu’elle avait réussi à se persuader elle-même que ce n’était plus ce qu’elle voulait. Mais maintenant elle en avait la certitude, ce n’était pas juste un rêve d’enfant. Et elle savait qu’elle ne pouvait pas juste reprendre sa l'école pour devenir actrice après ce qu’elle avait fait.

Elle ne voulait plus faire pour de faux, elle voulait devenir une vraie héroïne.

Aujourd’hui, elle avait décidé de s’entraîner. Elle avait mis une tenue de sport et était partie courir en ville. Elle ne savait pas où elle allait, elle ne faisait que foncer en repensant à son rêve. Ses parents ne l’accepteraient jamais. Et elle venait déjà de s’inscrire dans un autre école, donc il était trop tard pour aller dans un lycée héroïque. Mais elle ne pouvait pas abandonner pour si peu. Peu importe si elle n’était pas là où elle voulait, elle ferait en sorte d’aider les gens qui ont besoin d’aide. Même si elle devait enfreindre la loi en utilisant son alter, elle le ferait, comme elle l’a fait pour sauver cette femme ce jour là. Car elle en était sûre, ce qu’elle avait fait était juste.

(Allez… je dois pas m’arrêter maintenant… les héros peuvent courir plus longtemps que ça ! S’il faut que je devienne Dream Girl pour de vrai, il va falloir que je me donne à fond !)

Et c’est ainsi que la jeune fille débuta son entraînement d’héroïne, sa figure disparaissant à l’horizon...

Racontez-nous un événement qui a particulièrement marqué votre vie.

“Un jour, alors que je voulais rentrer chez moi, j’ai assisté à quelque chose d’effrayant. Un homme agressait une femme dans une ruelle. Il la frappait au visage, la mettait à terre, le tout pendant qu’elle se débattait et essayait d’appeler à l’aide. Je crois que je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie que ce jour là. Mon cœur bat fort rien qu’en y repensant. J’étais là à vivre la scène, et il n’y avait personne autour de moi. J’étais comme paralysée… je ne savais pas quoi faire, et j’étais en panique. J’étais tiraillée de plusieurs pensées à la fois. Et puis il y a eu ce moment où mon corps s’est mis à bouger tout seul. C’était étrange, comme une sorte d’instinct… j’ai fais face à l'agresseur et j’ai utilisé mon alter pour sauver cette femme. C’est depuis ce jour là que j’ai réalisé à quel point je voulais devenir une vraie héroïne, et pas juste une actrice…”

Qu'est ce qui vous motive ? Quels sont vos rêves ? Comment voyez-vous le monde et les valeurs du Pays/Société dans lequel vous évoluez ? Quels sont les buts que vous vous-êtes fixés ?

“Les héros. Ce sont eux qui me motivent. Surtout l’héroïne de mon enfance, Blue Arrow… c’est elle qui m’a inspirée pour devenir moi-même une héroïne. Je veux devenir comme elle et redonner de l’espoir et des rêves aux gens. Je n’ai pas envie qu’ils vivent dans un monde où ils aient peur. Je suis consciente qu’aujourd’hui ce n’est pas facile avec tout ce qu’il s’est passé… entre les groupes de vilains, la drogue “Trigger” et les mouvements anti-alters… et ça continue aujourd’hui. C’est pour ça que j’ai envie de me battre pour que ça s’améliore ! Et je pense que si on montre aux gens à quel point les alters peuvent les aider, ils n’auront plus peur.”

Que pensez-vous de votre propre Alter, de l’existence des Alters plus généralement ? Que pensez-vous des lois mises en place, concernant les Alters ?

“Mon Alter ? Je ne sais pas, je pense que j’aurais aimé en avoir un meilleur pour être une héroïne super forte… mais je vais faire avec ce que j’ai. Je ne pense pas que les Alters soient une mauvaise chose, tout dépend de la personne qui l’utilise. C’est pour ça que je n’aime pas trop la loi qui dit qu’on a jamais le droit de les utiliser… je veux dire, même si c’est pour sauver quelqu’un ou sa propre vie on peut être puni selon la situation, je trouve ça injuste !

Il y a des gens qui sont contre les altérés. Mais je ne sais pas, est-ce que vous imaginez la vie sans les alters vous ? Même s’ils ne sont plus là, il y a toujours les armes… et je pense que c’est tout aussi dangereux que les alters…”

Quelle est votre définition de « Crime » et quelle serait votre réaction face à un crime ? Seriez-vous celui qui commet, celui qui défend, ou bien spectateur ? Avez-vous une expérience liée au crime? En avez-vous commis ? En avez-vous arrêté ?

“Euh.. définir le crime ? C’est compliqué… je pense que c’est tout ce qui est contraire à la loi ? Quelque chose comme ça ? D-Désolée, c’est juste que je n’y ai jamais trop pensé avant. Ce que je sais c’est que quand quelque chose de mal se passe, un “crime”... je le ressens, très fort au fond de moi.

Avant j’ai toujours vu les crimes qu’il y a à la télé et sur internet. Mais il y a peu, j’ai été témoin l’agression dont j’ai parlé plus tôt. Je sais que c’est interdit par la loi d’utiliser son alter… mais je pense que ce serait un crime plus grave de ne rien faire alors qu’on peut aider les personnes dans le besoin. C’est quelque chose dont j’en suis sûre désormais, depuis ce jour où j’ai aidé cette femme...”

Justiciers : Comment/ Pour quelles raisons êtes-vous passé du côté "hors la loi" ? En tant que Justicier, comment pensez-vous pouvoir changer les choses ?

“Je me souviens que quand j’étais petite, je voulais devenir une héroïne. Mais mes parents, ainsi que tout le monde autour de moi m’ont toujours dis que je ne devais pas, que cela ne valait pas le coup… et que j’en étais incapable. A force, je m’en suis persuadée moi-même. Mais maintenant… je me rends compte que j’ai vraiment, vraiment envie d’en devenir une. Que ça a toujours été mon rêve… mais maintenant il est un peu tard pour intégrer une école de héros. Et même si je le voulais, mes parents ne le voudraient pas… alors c’est pour ça que j’ai décidé que je serais une justicière.

Ca va être compliqué. Je ne connais pas trop les lois, mais je vais faire de mon mieux pour les respecter. Je veux devenir une super héroïne… et comme Blue Arrow, je vais inspirer les gens et les faire aimer les héros ! Dans ce monde où les rêves et espoirs commencent à manquer… je veux lui en donner, comme moi j’en ai reçu quand j’étais petite ! C’est pour ça que je me bats !”

Yuei à temps plein/Autres : Vous trouvez vous en retrait de l'évolution de la société ? Y participez vous activement ?

“Euh… c’est un peu compliqué… je pense que oui ? Je suis beaucoup les informations sur les héros et les vilains. Mais sinon c’est vrai que je suis surtout avec mes copains et ma famille… m-mais c’est parce que je débute ! Je compte être plus souvent là, surtout pour arrêter les vilains !”